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We admitted we were powerless —that our lives had become unmanageable (Rose and George)

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We admitted we were powerless —that our lives had become unmanageable
Rose and George
tw ✧ Alcoolisme  



« Bonsoir à tous. Merci de votre accueil. Je… je m’appelle George. »

Debout sur la petite scène de la salle communautaire qui hébergeait la rencontre de ce soir, George souriait nerveusement à la trentaine de personnes rassemblés pour l’occasion. Vêtu d’un vieux t-shirt du groupe ‘Rush’ pour un peu se distancer de son look professionnel habituel, il était surpris de voir à quel point son veston lui manquait alors qu’il prenait la parole. Faire des allocutions publiques constituait une partie importante de son travail depuis plus d’une décennie, et pourtant, ce soir, il cherchait ses mots.

Le responsable de la réunion l’encouragea à poursuivre de grands hochements de tête.

« Je… Ça fait longtemps que la consommation fait partie de ma vie. Mais ça a toujours été associé à quelque chose de positif. La bière en écoutant le football le dimanche… Go Eagles, au passage – Le gin tonic dans les 4 à 7. Le vin… oh, une bouteille bien accordée à un bon repas… Le whiskey ou le cognac, en digestif.

Mais c’était plus que ça. D’aussi longtemps que je me rappelle, l’alcool a toujours été une façon de franchir les frontières entre moi et les autres. J’adore rencontrer des gens, et plus souvent qu’autrement, l’alcool était mon véhicule. Ça créait des moments, des occasions. Des prétextes. Mais depuis que ma femme m’a quitté… »


Il baissa brièvement les yeux. Il y avait quelque chose dans l’ambiance de cette assemblée qui faisait remonter à la surface une vulnérabilité qu’il avait cru être parvenu à contenir. Il exhala profondément pour tenter de retrouver ses moyens, puis poursuivit.

« Quand elle est partie, je me suis retrouvé au beau milieu d’un vide… d’un silence… qui prenait toute la place. Et l’alcool, elle, emmenait du bruit. De la musique. De la vie. Mais c’était… artificiel. Et ça a fini par prendre trop de place. Par prendre toute la place. Je crois que j’ai dû passer une semaine sans rentrer chez moi… Je finissais le travail, je me rendais directement à la taverne, et quand ils me mettaient dehors, j’allais me coucher à mon bureau en attendant que ma journée commence.

Et puis il y a eu…j’ai pris de mauvaises décisions, et ça a eu des impacts sur des gens qui n’avaient rien à voir dans cette histoire… »


À nouveau, il se vit contraindre de regarder le plancher sous le poids de la honte. Même s’il savait qu’il s’agissait d’un endroit axé sur l’entraide, l’ouverture et le partage, il ne pouvait pas encore se résoudre à évoquer cet épisode.

« Mais maintenant, je veux que ça cesse. Je veux reprendre le contrôle de ma vie. Et c’est pour ça que je suis ici.

Merci beaucoup pour votre attention. »


Et avec un sourire tendu, il regagna son siège et reprit son rôle de simple participant.

**********

La rencontre terminée, George se dirigea, en compagnie de la grande majorité des personnes présentes, vers une petite table à l’arrière de la salle où se trouvait une immense cafetière et des beignes de Dunkin Donuts. Alors qu’il faisait la file pour attendre son tour, plusieurs individus l’accostèrent pour se présenter à leur tour et échanger quelques mots avec lui.




   
@Rose Wertheimer  
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Assise sur une chaise pliante au milieu de la foule, je regarde la personne qui est sur scène et raconte son histoire. Ce n’est pas la première fois qu’il est là, il me semble, mais peut-être bien la première fois qu’il partage. Je sais à quel point c’est stressant et tout ce qu’il se passe dans la tête de quelqu’un qui partage pour la première fois. On se met à nu, on s’ouvre aux autres et je trouve que c’est aussi le moment où tout prend sens. C’est lors de ma première prise de parole que je me suis vraiment rendue compte de ce que j’avais, de la maladie qui me courait après alors que j’essayais d’aller dans l’autre sens. Les talons coincés sur la barre de la chaise dépliante, les coudes plantés dans les cuisses, je pose mon menton sur mes mains et le regarde, l’écoute. L’alcool comme véhicule, comme moyen de se détendre avant d’exploser. Et quand il parle de sa femme qui l’a quitté, mon coeur se pince. Je viens de me mettre en couple avec Joakim et je n’imagine pas l’effet dévastateur qu’une rupture aurait sur moi alors qu’au final, nous nous connaissons depuis quelques mois seulement. On a traversé énormément de choses ensemble en deux mois, mais ça n’a rien de l’amour entre deux personnes qui décident de se marier, de se dire oui à la vie, à la mort, jusqu’à la fin des jours, dans la santé et la maladie. Je l’écoute et revis une partie de mon histoire à travers ses mots. La disparition d’Orphea alors que j’avais dix ans, les années à vouloir trouver ma place à la maison alors que c’était mission impossible et mes premières cuites, du haut de mes treize ans. L’alcool, j’avais plus de mal que George à me le procurer mais les grands frères de mes copines trouvaient ça drôle. Elles étaient toutes ivres avec un verre de vin, une demi bière ou bien encore un shot de tequila. Ça leur arrachait l’estomac, c’était la course pour savoir laquelle attendrait les toilettes la première alors que moi, j’encaissais ça comme je pouvais manger du chocolat maintenant : avec une facilité déconcertante. Le monde à l’envers, les décisions foireuses, réussir à se cacher du monde qui nous entoure. Je crois que c’est pour cela que ces réunions sont si importantes. Elles nous permettent de se rappeler qu’on a fait du chemin depuis ces moments de détresse et que c’est possible. Avec de l’envie et un système de soutien en béton, c’est possible. C’est pour cela que l’on est ici. C’est terrible quand on y pense mais les meilleurs soutiens face à la détresse sont ceux qui sont aussi passés par là. Je me redresse lorsqu’il finit son discours et applaudis avec les autres. Il faut du courage pour tout cela et si les stars peuvent recevoir des applaudissements, ceux qui se battent pour être la meilleure version d’eux même aussi. L’heure passe rapidement, quelques jetons sont donnés et je ne monte pas sur cette petite scène pour parler de moi aujourd’hui. J’ai assez monopolisé cette place ces dernières semaines et pour la première fois depuis longtemps, je vais bien. À la fin de la réunion, je laisse les gens se servir en donuts et boissons et attends patiemment mon tour. Il y a des gens ici que je connais depuis des années et d’autres qui sont tout nouveaux, comme George dont je m’approche avec un sourire. Bienvenue parmi nous George. On est heureux de t’avoir parmi nous. Je sais que je peux parler au pluriel parce que même si c’est le Démon qui nous unit, on est là pour se souvenir. C’était très courageux. Il faut dire ce qui est et la mise en confiance est l’une des premières étapes de notre processus.
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À travers ces gens de différents horizons rassemblés par un problème qui n’épargne personne, George a bien entendu remarqué la jeune femme qui s’adressait maintenant à lui. La parfaite illustration d’à quel point personne n’était immunisé au contrôle pernicieux et insidieux que pouvait exercer la consommation. Bien entendu, son regard s’était initialement arrêté sur elle à cause de son physique magnifiquement avantageux durant la séance. Rapidement, cependant, ses pensèrent s’écartèrent de son examen de la beauté féminine pour se diriger vers un territoire beaucoup plus empathique : il ne connaissait pas les détails de son histoire, mais elle semblait définitivement trop jeune pour déjà avoir traversé les affres que lui-même avait subi ces derniers temps, à se noyer au fond d’un baril.

« Hey, merci. Je ne te cacherai pas que je suis encore surprise d’à quel point tout le monde ici est super accueillant. »

Et c’était vrai. Tous ces gens qui en étaient à différents stages d’un programme qu’ils savaient infini faisaient d’une ouverture difficile à décrire. Il n’aurait jamais cru qu’un regard pouvait clairement dire ‘ je t’aime, personne que je ne connais pas, et mon souhait le plus cher est que tu te sentes mieux. Que tu te sentes bien’. Et pourtant, c’était ce qu’il lisait sans équivoque à chacune des poignées de main échangées.

« Je ne sais pas, courageux ? Nécessaire, absolument, mais courageux ?  »

Il sentait qu’elle avait raison, mais il n’arrivait quand même toujours à concevoir qu’un geste aussi naturel et aussi fondamental que de prendre soin de soi, par opposition à une série de gestes à travers lesquels quelqu’un se mettait sciemment en danger pour le bénéfice d’autrui, était devenu synonyme de courage. À quel moment avions-nous accepté de vivre dans une société où admettre que nous n’étions pas invulnérables était effectivement devenu un geste de courage ?

« C’est drôle à dire, je connaissais les vertus de ce genre de club. Mais je n’aurais jamais pensé que ça aurait été aussi efficace que ça. Ça ne fait que, quoi, deux ou trois fois que je me pointe ici, et déjà, j’ai l’impression d’avoir toute une famille qui m’encourage et me soutient, c’est fou. Alors que je suis loin d'en avoir parlé à ma famille... »

Ils avancèrent dans la file, jusqu’à ce que ce soit à George de se servir, optant pour un café noir qu’il regretterait certainement, mais hésitant quant à son choix de pâtisserie.

« Ça fait longtemps que tu viens ici ? Parce que j’ai vraiment besoin d’une recommandation de quelqu’un d’expérience  : crème boston ou bien à la confiture ? »

Encore un peu incertain des règles non-écrites qui dictaient la vie de ce petit groupe, il n’osait pas vraiment poser de questions trop directes. Il savait qu’à terme, il en viendrait probablement à connaître un peu plus sur la vie de ces différents participants de toute façon. Tout comme il savait que ses chances de s’en sortir dépendrait énormément de la force des liens humains qu’il parviendrait à tisser.




   
@Rose Wertheimer  
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Je sais que sans mon passage en cure de désintoxication et tout ce qui a suivi, je ne serais pas ici aujourd’hui. Que je le veuille ou non, la maladie était en moi comme le mindflyer avec Will dans Stranger Things. Ça attend dans un coin de l’âme - ou du cerveau - pour attaquer et faire le plus de dégâts possible, le plus rapidement possible. Une fois que le verre entre amis devient trop fréquent, se multiplie et se déguste seul, c’est souvent trop tard. Il n’y a plus que la force d’esprit qui peut aider mais ça n’a jamais fonctionné pour moi. La plupart des participants connaissent mon histoire et les horreurs dont elle regorge et je dois avouer être contente d’être un nouveau canva immaculé pour quelqu’un. Mon sponsor me pousse souvent à aller aider d’autres personnes et peut-être qu’avec George, c’est le moment ou jamais de me lancer. Ses traits sont rassurants et c’est peut-être une des raisons pour laquelle je me lance. On a tous vécu la même fatalité alors… ça rapproche. On ne croirait pas comme ça, on pourrait penser que puisqu’on a tous succombé au même démon, on a envie de le laisser le plus loin possible de nous mais ce n’est absolument pas le cas. Les traumatismes rapprochent, ils soudent et ces personnes - aussi déglingués soient-ils - ont tous la même envie : ne plus jamais retomber dans l’alcool. Il y a des jours où les témoignages sont plus doux que d’autres. Des jours où la joie rayonne dans la pièce et d’autres où on se rend compte que nos démons ne sont pas si loin que ça. Je ne peux m’empêcher de sourire à ces mots. Je me revois, il y a quelques années, me trouvant tout sauf courageuse de parler de mes problèmes. Mais putain que c’est difficile de le faire. Quelle est la différence entre le verre d’alcool que l’on boit et la réunion que l’on vient de vivre ? J’attends une ou deux secondes et souffle Le courage de ne pas boire, celui de tendre la main, d’accepter l’aide d’autrui quand on ne peut pas s’aider tout seul. Et je sais de quoi je parle, malheureusement. Il faut beaucoup de force et de courage pour avouer que l’on a un problème et encore plus pour demander de l’aide. C’est bien parce que je manquais de ce courage que je suis retombée dans l’alcool aussi facilement que l’on peut s’endormir. En un claquement de doigts, tout peut basculer à nouveau et du mauvais côté de la poutre. Je comprends ce qu’il veut dire et me retrouve vraiment dans ces mots. C’est toujours plus facile d’en parler à des inconnus qu’à sa propre famille. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ici, personne ne jugera qui que ce soit. Et même s’il replonge à un moment ou à un autre, il n’y aura aucun jugement, juste un peu de peine face à ce terrible incident alors que si je venais à replonger, je sais que ma famille serait déçue de moi. On est trop cool, c’est pour ça. Je lui adresse un clin d'œil et ris légèrement en me servant un verre d’eau gazeuse que je porte rapidement à mes lèvres. Boston Cream, sans hésitation. Je n’en prends pas et m’écarte de la file pour laisser les autres se servir. Je viens à ces réunions depuis décembre 2020. C’était une des conditions de mes psychologues et parents pour pouvoir quitter Paris à l’époque. Et je viens souvent. Il y a des semaines où on me voit à peine et d’autres où j’ai besoin de deux réunions par jour. C’était le cas en décembre et au mois de Mars. Le groupe fait partie d’une association assez grande donc il y a des réunions à plusieurs endroits de la ville et de l’État au besoin. Je ne sais pas s’il a été mis au courant mais si ce n’est pas le cas, maintenant il l’est. Je m’appelle Rose, au fait. Me présenter est le B.A-BA, c’est une forme d’ouverture, d’acceptation et j’ai failli passer à côté. Sobre depuis deux ans et demi. Un exploit ! Mais je l’ai fait après avoir galéré pendant des années alors je suis sûre qu’il y arrivera.
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Cette jeune inconnue faisait montre d’une grande lucidité, et lui permettait de rapidement et de concrètement trouver les mots pour une série de concepts en lien avec sa situation, mais encore un peu intangibles pour. Et elle avait tellement raison. Même si chacun avait sa propre histoire, tous se rejoignaient ici et maintenant pour faire face à une situation devant prioritaire dans leur vie.

« La même fatalité, et la même volonté de reprendre le contrôle de nos vies… », ajout-a-il.

Il haussa brièvement les épaules lorsqu’elle lui demanda son avis, relativement conscient qu’il devait s’agir d’une question rhétorique. Une fois de plus, ses paroles étaient empreintes d’une sagesse qui semblait de loin dépasser ce que sa jeunesse apparente suggérait.

Il hocha la tête en guise d’approbation, bien conscient que tout était déjà dit. À travers la centaine de formation en leadership qu’il avait donnée et reçue, cette idée de ‘seul on va plus vite, ensemble on va plus loin’ était réitérée encore et encore. Il n’aurait jamais cru qu’il aurait un jour à expérimenter aussi intimement cette réalité…

Il s’empara du beigne suggéré par la jeune femme, content de constater qu’elle prolongeait la conversation.

« Enchanté, Rose. J’adore le prénom. »

Naturellement, il souhaita lui tendre la main, mais entre le café et le beigne, il réalisa rapidement que ce ne serait pas possible.

« Oh, Paris! »

Il poursuivit dans un français approximatif, avec un lourd accent

« Ah, mademoiselle, comme j’aimerais un bon verre de Chablis. »

Il reprit ensuite dans la langue de Shakespeare

« Tu as habité longtemps à Paris ? Je garde de chaleureux souvenirs de cette ville. »

Décidément, le parcours de cette jeune promettait d’être captivant. Il espérait bien être là le jour où il l’entendrait prendre le micro pour partager un peu de son histoire.

« Enchanté, Rose. J’adore le prénom. Les fleurs sont probablement l’une de mes plus grandes passions. En dehors des gens. Et de la bouffe. Moi aussi, j’ai été … un peu forcé… de me présenter ici. Je me suis cependant promis de me présenter avec la bonne attitude et un esprit ouvert pour donner une véritable chance à la démarche. Ça me donne beaucoup d’espoir de t’entendre dire que tu tiens encore le coup, 2 ans et demi plus tard.»



   
@Rose Wertheimer  
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S’il y a une chose que mon alcoolisme et ma sobriété m’ont appris c’est qu’il ne faut jamais juger les gens et toujours tendre la main pour aider ceux qui souffrent des mêmes maux que les nôtres. Ce n’est pas tous les jours facile et la facilité avec laquelle j’approche le nouveau membre des Alcooliques Anonymes n’aurait pas été la même il y a six mois de cela. Tout bouge si vite dans la vie mais c’est avec les bonnes personnes à côté de nous que tout est bien plus gérable et j’en sais un rayon là-dessus. C’est ça. Et si tu restes avec nous - Après tout, il y a des réunions partout en ville. Et puis, il y en a qui essayent et qui replongent. - Tu verras qu’on est une équipe plutôt cool. Bon, sauf Jamie là-bas, il est un peu rabat-joie… Que je souffle en donnant un signe de tête en direction du grand-père de quatre-vingt ans qui ne cesse de tourner en boucle et de dire que lui, à son époque, on buvait du vrai alcool. Comme si un alcoolique à cause de la bière l’était moins que celui qui se défonce au whisky ou à la vodka. Mais bon, s’il venait à disparaître, je crois que nous verserions tous quelques larmes. Je me présente rapidement et ris à ses mots. Non, non, pas de Chablis. Juste de l’eau ou du coca mais pas d’alcool, c’est bien pour cela que nous sommes là. C’est sur le ton de la rigolade que nous nous échangeons ces mots mais il y a tellement de changements à opérer quand on décide de mettre les deux pieds sur le frein et j’espère que George fera parti de ceux à qui l’on donne des jetons au bout d’une semaine, un mois, six mois, un an etc. Paris ? De ma naissance à mes vingt-et-un ans. J’ai grandi là-bas, y ai fait beaucoup de mauvaises choses et quelques très bonnes. La meilleure ? Prendre la décision de suivre assidûment le programme de cure de désintoxication sur la French Rivera. Parce que si on m’y a forcé, sans la volonté d’arrêter, je ne serais pas ici, je le sais. C’est l’envie, la motivation et la conviction qui font la différence entre une réussite et un échec. Je l’écoute et souris légèrement. C’est pas tous les jours faciles, je ne vais pas te dire le contraire. Mais quand on sait ce que l’on veut dans la vie, il faut se donner tous les moyens pour y arriver. Et j’en sais un rayon là-dessus. Ce n’est pas en pleurnichant ni en baissant les bras que les choses vont bien se passer. En plus la vie a toujours ses manières bien propres de nous lancer des coups. Un peu comme les bananes et carapaces dans Mario Kart. J’espère qu’il connaît le jeu vidéo et comprendra l’analogie qui me semble simple comme bonjour. Il y aura des hauts, des bas mais on sera là pour te soutenir et te motiver à continuer sur ce chemin. Je le pense vraiment et je sais qu’ici, j’ai désormais de très bons amis. Je peux te demander quelque chose ? Si tu ne veux pas y répondre, ne le fais pas. Du coup, j’aurais du lui demander l’autorisation d’avoir sa réponse plutôt que de poser la question, que je pose tout de même. Qu’est-ce qui t’amènes là ? La base du problème, le point de départ du vice. Pas pour juger ni comparer mais pour pouvoir reconnaître les signes avant-coureurs d’une possible rechute.
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« Ah, mais ça, je compte bien rester parmi vous pour très longtemps.»

Jusqu’à la fin, probablement ? Il ne savait pas trop comment la transition se faisait. S’agissait-il d’un traitement dont il parviendrait un jour à se sevrer ? Ou bien passerait-il de l’autre côté de la clôture, faisant profiter les nouveaux membres de son parcours et de ses expériences, emmenant la thérapie à un autre niveau en devenant lui-même thérapeute ?

« Oh merde, non, pas de Chablis du tout! C’est terrible comment c’est ancré profondément – même mes maigres connaissances en langue étrangères sont entremêlées d’histoire d’alcool. »

Il se mordit la langue face à sa maladresse, prenant une nouvelle fois conscience de toute la place que la consommation occupait dans sa vie.

« Oh, wow, sérieusement ? Je n’aurais pas cru. Tu n’as pratiquement aucun accent. Qu’est-ce qui t’as attiré sur Boston ?  »

Ces récits de vie, surtout ceux comportant un volet international, le captivaient toujours autant. Ils s’accompagnaient si souvent d’expérience humaine, de découverte de l’autre et de soi si riche qui lui manquait tant depuis que lui-même s’était posé sur la côte est américaine.  

« En tout cas, je ne sais pas quels sont les projets et les ambitions qui te motivent à ainsi aller de l’avant, mais si un jour tu deviens coach de vie, fais-moi signe. Tu es aussi inspirante qu’encourageante. Merci. C’est vraiment le genre de choses que j’avais besoin d’entendre.  »

Elle lui demanda ensuite, avec une grande ouverture et une profonde délicatesse, ce qui l’avait conduit ici. La main tendue lui réchauffa le cœur, et même s’il détestait franchement l’histoire, il se confia de bonne foi.

« J’aime beaucoup les gens. Ça ne parait peut-être pas beaucoup, mais même les personnes comme Jamie, je les adore. De me retrouver seul…  »

Il se rappela cette citation de Lamartine, qui mentionnait que lorsqu’un seul être vous manque, tout est dépeuplé. Sans elle, sans Skylar, il perdait littéralement ses ailes. Aller vers l’autre devenait difficile puisqu’il se remettait toujours en question. Se demandait s’il en avait le droit.


« Le vin, la bière, le whiskey… pour moi, ça a toujours meublé les moments spéciaux, les fêtes, les grandes réussites. Ce n’était pas central au scénario, mais toujours présent, tu comprends ? Après mon divorce, j’ai tenté de me réfugier dans ces souvenirs-là et de les ré-évoquer avec tout ce qui me restait : l’alcool.  »

Il savait qu’il s’attaquait présentement à un symptôme – un grave symptôme, mais pas l’essence même de son problème. Cela devrait attendre à plus tard, probablement…

« C’était devenu beaucoup, beaucoup trop intense… Dès que je quittais le travail, je me retrouvais au bar. Je crois qu’il y a même une période où je ne suis pas rentré chez moi pendant quelques jours…  »

Il baissa la tête, franchement honteux de cet épisode. Hello, première impression!

« Ça a culminé un soir, par un accident de voiture… Je ne peux pas croire que ça aura pris une ordonnance de la cour pour me faire ouvrir les yeux. Mais me voilà… Avoir su plus tôt qu’ils offraient des beignes…  »

Il accompagna cette dernière note d’humour d’un sourire navré.



   
@Rose Wertheimer  
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S’il y a bien une chose que je me suis toujours interdit de faire lors des réunions alcooliques anonymes, c’est de partir du principe que tout le monde s’en sortira et restera. Ce n’est pas que je ne crois pas en ces personnes mais tout simplement que la pression que l’on a sur les épaules venant de nos amis et notre famille est à la limite du supportable alors je refuse d’en ajouter. Je sais bien que mon sponsor est contre cela, préférant montrer qu’il est derrière les nouveaux arrivants mais j’ai une manière un peu différente de faire. Bien sûr que je crois en lui, il est là après tout, mais il a encore bien du chemin à faire et ses mots le prouvent. Je ris et souffle C’est pas grave. L’alcool est une manière de se lier avec les gens et c’est littéralement partout dans nos vies… Qu’on le veuille ou non, que l’on boive ou non, l’alcool est absolument partout. Dans les bars, les restaurants, dans la rue même. C’est plus populaire que le chocolat et cela en dit long sur le monde et sa consommation d’alcool. On a appris l’anglais et l’allemand depuis notre plus jeune âge alors on s’en sort sans trop de difficultés… Que je souffle, touchée et appréciant fortement son compliment sur mon absence d’accent. Ma famille. Ma petite soeur était là, deux de mes frères aussi alors dès que le dernier a voulu venir rejoindre la fratrie, il était hors de questions que je reste en France. Après tout, c’est la disparition d’Orphéa suivi par son départ qui m’ont fait sombrer dans l’alcool alors je n’aurais pas survécu seule à Paris. Mes parents m’auraient étouffé et empêché de vivre et bordel, je ne préfère même pas y penser. Je dois déjà faire des tests d'alcoolémie dès que je reste un peu longtemps chez eux alors je n’imagine pas l’ambiance si je n’avais pas pris l’avion avec Gaspard. Aurais-je rechuté ? Après tout, la sobriété est souvent synonyme de stabilité personnelle et avec mon père, on en aurait été très loin. Aujourd’hui, je suis heureuse de la vie que j’ai, que je vis et ne changerais pour rien au monde. Ce n’est pas tous les jours facile mais je sais que je suis sur la bonne voie. Un sourire vers George, je pose ma main sur mon cœur. Ça me touche vraiment… Que je souffle avec un sourire. Je souhaite devenir thérapeute pour aider les gens qui souffrent comme on a pu m’aider alors ça me va droit au coeur. Il ne sait rien de moi, de mes envies et de mes projets futurs mais il me montre à ce moment que je suis sur la bonne voie. Si un inconnu arrive à le voir, les gens qui ont besoin d’aide verront que je suis de leur côté, pour toujours. Ils tomberont, trébucheront et je serai là pour les rattraper et les aider à trouver leur droit chemin. Et aujourd’hui, mon premier client - bien qu’on était bien loin de ça - était George. Si je veux l’aider à maintenir sa sobriété et à avancer, j’ai besoin d’en savoir plus. Parfois, parler suffit à nous faire du bien. C’est une manière de vider son sac, de se libérer du fardeau que l’on a sur les épaules et ça fait du bien. Garder les choses pour soi revient à se tirer une balle dans le pied, surtout avec une addiction au compteur. Mon cœur se serre quand je l’entends parler de son divorce et du poids que cela a eu sur lui. Se réfugier dans l’alcool, c’est la solution de facilité et chacun d’entre nous l’a pris à un moment ou à un autre. J’acquiesce pour le laisser parler et quand il parle de son accident de voiture, mon coeur se tord purement et simplement. Il n’a dû blesser personne - il ne serait pas là sinon - et c’est un soulagement mais sa vie aurait pu être gâchée à cause de ce démon qui s’est installé en lui. Même si tout cela est malheureux et terrible, tu es ici pour aller vers le meilleur, vers une vie qui vaut la peine d’être vécue. Parce que je pense qu’il ne pourra pas me contredire - quand on est ivre, on se fiche bien des soucis de la vie mais lorsque l’on se rend compte de ce que l’on a fait, c’est douloureux. Tu es prêt pour cette nouvelle étape de ta vie George ? Que je demande avec un sourire sur le visage, me voulant rassurante et l’invitant à croire en lui. Il y a quelques règles à respecter et modalités à remplir et accepter pour être sûre que ça marche. Bien que rien n’est un remède miracle, il faut y mettre du sien. Tu veux qu’on en discute ? Qu’il voit ce qui l’attend mais surtout le soutien qui va avec. Je ne sais pas si je peux avoir un filleul - ayant failli rechuter il y a quelques mois - mais s’il faut, je l’aiderai à trouver un parrain.
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« Oh, wow, c’est très cool ça! J’ai étudié 6 mois à la Sorbonne, et j’ai adoré chacune des minutes passées là bas. Enfin, pratiquement. On gagne tellement chose je trouve lorsqu’on quitte notre petit chez soi pour devenir citoyen du monde. Ça vient certes avec son lot de complications, mais c’est tellement enrichissant et épanouissant au niveau personnel. Je serais peut-être dû pour m’envoler à nouveau, tiens…»

L’idée allait et venait depuis quelques mois, déjà. Même si New-York, c’était son idée à lui, Boston, c’était sous l’impulsion de Skylar qu’il s’y était retrouvé. Maintenant qu’elle n’y était plus, il réfléchissait forcément occasionnellement à la perspective de changer d’horizon, question de remettre les compteurs à zéro et de repartir à neuf. Il doutait cependant de sa capacité actuelle à prendre de bonnes décisions et du coup, préférait maintenir le statu quo pour un petit moment encore.

« Mignonne histoire de famille. C’est marrant, nous, nous avons fait exactement le choix inverse et nous nous sommes assurés de ne pas vivre dans le même état.»

Il éclata de rire face à ce contraste. Ce n’était pas facile tous les jours, d’être un Cavendish.

« Super choix de carrière. Je suis convaincu que tu y excelleras. Et sache que je suis un excellent juge de caractère.»

Il hocha doucement la tête lorsqu’elle tenta de l’encourager quant à son future, et que les choses ne pouvaient aller qu’en s’améliorer. Il la croyait sincèrement. Sinon, il ne serait tout bonnement pas ici.

« Près ? Je ne sais vraiment pas… Déjà parce qu’il y a plusieurs étapes qui se superposent. Et honnêtement, j’ai de la difficulté à voir de quoi la vie sobre pourrait avoir l’air. Je veux dire, je vis littéralement dans des 5 à 7, des galas, des cérémonies. J’ai l’impression qu’il faudrait que je change de boulot, mais c’est pratiquement le seul petit morceau de stabilité auquel je peux encore m’accrocher ces temps-ci.»

Réalisant qu’il devait sonner un peu défait avant même la bataille, il poursuivit.

« But I got this. Surtout avec tous ces gens comme toi qui me tendent la main. Je prends définitivement chaque parcelle d’aide que l’on peut m’offrir.»

Même s’il passait majoritairement son temps à lui-même prodiguer conseil et à permettre aux autres de franchir quelques pas de plus dans l’atteinte de leurs objectifs, après six moi de déni, il n’avait plus choix de se rendre à l’évidence que c’était maintenant à son tour de recevoir. Dans l’espoir de pouvoir un jour remettre au suivant.

« Dis-moi tout sur ces règles et modalités. Je suis tout ouïe. Enfin, si ça ne t’embête pas. Je ne veux pas te monopoliser. »




   
@Rose Wertheimer  
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Je ne peux pas le contredire. Changer de pays, se retrouver à faire un bout de chemin, construire une vie dans un lieu que l’on ne connaît pas est aussi terrorisant qu’un boost pour l’égo. Quitter la France pour les États-Unis n’a pas été le changement le plus simple du monde mais j’étais si bien entourée - et le suis toujours d’ailleurs - que je sais que j’ai pris la bonne décision quand je l’ai fait. Sans ma famille, je ne suis pas grand chose, bien que les discussions sont de moins en moins cordiales et que nos relations s’effritent à vue d’oeil. Je ne sais pas ce qu’il sera de la fratrie Wertheimer d’ici la fin de l’année mais je croise les doigts pour que tout se passe aussi bien que possible. Sa confidence me fait rire et je souffle Des fois, c’est plus facile comme ça, quand personne ne se voit pendant des mois. Ça créait le manque et tout ce qui va avec. Cependant, avec nous, ce n’est pas le cas, ça creuse juste le fossé et c’est triste. Ma famille soudée me manque terriblement, je ne peux le nier. Mais j’ai des tas de choses à gérer en ce moment que je ne prends pas le temps d’arrondir les angles. Entre mon petit-ami, les crises existentielles et mon attente de réponse pour Harvard, je ne sais plus où donner de la tête. C’est gentil. Que je souffle en rougissant légèrement, réellement touchée par les mots du jeune homme. Je pense que je serai une très bonne thérapeute mais je ne peux pas l’affirmer à cent pour cent et ce genre de mots - même s’ils ne devraient pas avoir de grandes valeurs d’un inconnu - me touchent tout particulièrement. Je vois bien à travers les pupilles du jeune homme qu’il y a un ouragan constant là-dedans. Il n’y a qu’à voir son cheminement de pensée, que je comprends totalement. Comment est-ce que quelqu’un qui est né entre les petits-fours et les verres de champagne pourrait ne pas comprendre ? You got this et tu vas y arriver, aucun doute là-dessus. Il va y avoir des embûches sur le chemin, c’est sûr, mais j’ai foi. On est toujours là s’il y a besoin, que ce soit à dix heures du matin ou à minuit. Si ce n’est pas moi, il y aura quelqu’un d’autre. Je ne peux pas avoir de filleul pour le moment - à cause de cette foutue presque rechute en décembre - mais je sais que quelqu’un le prendra sous son aile. Non pas du tout, tu ne me monopolises absolument pas ! Allons nous poser là-bas, ça sera un peu plus… intime. Rien de romantique là-dedans bien qu’au final, il se prépare à entrer dans la plus grande relation de sa ville : celle qu’il va entretenir avec la sobriété. Nous nous dirigeons vers un coin plus calme, ma boisson en mains et je me pose sur une chaise. Le premier conseil c’est de toujours nous dire ce qu’il se passe. Quand t’as envie de boire, en parler. On est tous passé par là. Et j’en connais un rayon. Et si jamais ça arrive, ce que je ne te souhaite pas, on sera toujours là, les bras grands ouverts. On ne lui en voudra pas, je le sais. Nous ne sommes pas comme ça. Les Alcooliques Anonymes sont un groupe de soutien, pas un groupe pour enfoncer les gens dans leur misère. Tu n’as pas besoin de changer de job, il faut juste ajuster ta façon de participer à ces évènements… Je ne vais pas te mentir, le champagne sans alcool est infecte à côté d’un Ruinart ou d’un Moët & Chandon mais on finit par s’y habituer. Les organisateurs sont obligés d’avoir des options sans alcools de toute façon. Alors si ce n’est pas du Champomy hors de prix qui est servi, un verre de jus de raisin dans un verre de vin peut totalement faire l’affaire. Il s’agit de piéger son esprit, ça rend les choses bien plus faciles. Il y a des tas de règles à aborder mais je ne veux pas lui dresser une liste à faire froid dans le dos non plus. En tout cas, la plus dure pour moi à été de ne pas avoir de relation amoureuse pendant un an.
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