she is delightfully chaotic (twiggy)

Esprit de liberté. Désir de disparaître. Ne plus exister. S’échapper de ce désordre. T’es angoissée ce soir et pourtant, tu te livres à une excursion qui pourrait mettre ta vie en péril. Tu n’as toujours pas eu d’invitation pour le bal. Peut-être que tu iras, peut-être que tu n’iras pas. Tu devrais monter le club des solitaires, pour tous ceux qui n’auront personne à leur bras pour la soirée de l’année. Le sac sur le dos, tu le balances côté passager et tu te glisses derrière le volant de ton van volkswagen. Une vieillerie qui râle pour démarrer. Le moteur qui ronronne, tu prends la route et tu te déplaces vers la lost valley. L’horizon se dégage. Une plaine se dessine. Le bitume s’efface. La nature gagne du terrain. Un hangar se matérialise sur ta gauche. Tu braques alors en sa direction et le van broie les hautes herbes. Non loin du bâtiment, tu ralentis et soulèves le frein à main pour te stationner. Aucune fête ce soir. C’est .. paisible. Tu détaches alors ta ceinture et tu passes à l’arrière. Une fenêtre sur le toit permet de regarder le ciel étoilé. Ici, tout va mieux. La vie ralentie. Plaçant de l’herbe dans un bout d’papier, tu roules le tout et l’allumes pour faire taire les pensées. Tu te couches ensuite sur ta banquette et quelques minutes plus tard, quelques coups sur la carrosserie viennent dissiper ton état de veille. Dois-tu répondre ou dois-tu faire la morte ? Bordel, t’as pas verrouillé la bagnole. « Barre-toi » que tu chuchotes alors qu’un visage se colle près de la vitre. Si tu fermes les yeux, il comprendra que tu ne veux pas de compagnie ? #rplibre

vieil hangar abandonné au rebord magané, trésor que twiggy avait un jour trouvé. adolescente elle aimait grimper le plus haut possible à n'importe quelle heure de la journée, qu'il vente, qu'il pleuve, que les cieux s'abattent sur elle. de ses doigts habiles à attraper les bouts de ferrailles dans l'espoir de toucher les étoiles , de parler avec son amie la lune. loin de chez elle, de ce sentiment qui lui tiraillait le bide, elle s'était mise d'accord avec son voisin de regarder le ciel à 21;37 tous les soirs pour le temps d'un instant se retrouver ensemble, d'oublier cette solitude devenue son ombre. distance contradictoire. l'ingénue venait chercher du réconfort, des réponses aux questions trop compliquées. quand le soleil se couchait pour laisser place à sa voisine, twiggy arrivait à entrevoir de l'espoir se tisser dans la voie lactée. des points si infimes que parfois elle devait plisser les yeux à s'en faire mal pour les discerner. à croire que les dessins que formait la voute céleste étaient ses réponses si recherchées, un signe du destin que les Parques avaient pris soin de coudre dans l'infinité. le ciel était un bel échappatoire aux multiples nuances, que twiggy avait toujours pris soin d'observer les couleurs se dilater . à en connaitre tous les reflets. et en cette nuit orageuse qui sonnait le début de l'été, comme si morphée tentait de la convaincre d'aller se recoucher à chaque éclat de tonnerre, la gamine souffrait d'une nouvelle insomnie. de ce parfum de café et de tabac froid qui collait à la sueur de sa peau elle avait décidé d'engueuler sa fatigue, decrier sur l'orage pour l'empêcher de se reposer. air lourd qui rongeait ses veines, signe avant coureur que la pluie allait finir par tomber. un jour elle avait demandé pourquoi le ciel se mettait à pleurer, sa mère lui avait expliqué que le ciel avait lui aussi le droit d'être triste et que pour le réconforter il fallait simplement chuchoter que tout allait bien se passer. que les nuages étaient là comme mouchoir pour absorber la peine. bêtement, l'enfant l'avait cru et pour chaque goutte tombée elle lui avait chuchoter des mots doux. elle avait même pensé que pour chaque éclair qui s'abattait sur la terre, si elle faisait un vœu avant que la foudre des dieux tombe, son souhait se réaliserait. cette naïveté c'était depuis longtemps envolé mais il y avait des habitudes qui lui collaient encore au bide. alors qu'elle marchait en direction du hangar, les opales de la mioche s'attardaient sur les z dans le ciel, espérant que l'orage effacerait l'ensemble de ses maux. et plus elle avançait plus elle pouvait entrevoir la silhouette d'une voiture. fuck c'était son bout d'paradis à elle. soupire exaspéré qui s’échappe de ses lippes , le pas un peu trop confiant alors qu'elle toquait sur la carrosserie.  voix féminine. toi aussi casse toi. que réplique à son tour twiggy, inébranlable.

Le feu jaillit. Le pétard s’enflamme. Tu inhales la substance aérienne. Tu sens son goût si particulier, celui qui a le pouvoir d’anesthésier la douleur. Chaque muscle se détend. La fumée encombre l’espace. Tu fermes alors les yeux. Doucement, le rêve s’installe. Ton double est avec toi. Similaire en tout point, elle rit aux éclats. Balade printanière, au crépuscule, vous êtes plus complémentaires que jamais. Le sourire s’amplifie. Tu tires encore sur le joint et le déposes dans le cendrier. Il mourra ici, dans ce réceptacle. Amen. Au loin, le vacarme d’un orage. La foudre s’abat. Elle tue et purifie tout sur son passage. Que la pluie s’invite, elle viendra nettoyer ton carrosse. La peur ne se fraie aucun chemin. Paupières closes, le film se poursuit. Les couleurs sont si vives. Une ode à la vie. À toute sa beauté. Ta soeur s’échappe. Loin, toujours plus loin. Tes enjambées se ralentissent à mesure qu’elle avance. Elle se rapproche du vide. D’un néant abyssal. Les fleurs pourrissent. Et alors que tu tendais ta main vers elle, une succession de coups interrompit ton délire. Qu’elle aille au diable ! Réplique assassine, tu restes un instant sur ta banquette et le poids de la culpabilité te gagne. L’eau ne devrait pas tarder à marteler le toit de ton van. Elle peut pas rester seule, cette silhouette inconnue. Le corps se tord. Tu roules sur le sol et rampes jusqu’à la portière pour ouvrir « Pssst, approche, t’es où ? » Tu chuchotes, comme si ton véhicule dormait sur un cimetière et que tu allais réveiller les morts si tu parlais trop fort. Te redressant, tu sautes en dehors et tu piétines un pauvre escargot. Le bruit de la coquille résonne. Un meurtre a eu lieu. Heure du décès, 23h45. Le ciel se fend au loin. Lumière aveuglante qui se répercute sur tes rétines. « Hey, tu peux entrer. Je voulais pas être aussi désagréable c’est que .. que je rêvais du mec que j’aurais jamais » Mythomanie aigue. Réflexe inattendu. Tu souris dans la pénombre alors que tu as contourné le van pour rattraper la silhouette fuyante. « Tallulah, je m’appelle Tallulah, mais tout le monde m’appelle Tally » que tu rajoutes sans conviction, comme si cette femme avait déjà décidé qu’elle te fuirait comme la peste. @Twiggy Jenson

paysage paisible pour ses opales, comme pour son cerveau. cet instant où le monde semblait s'arrêter que pour elle, à entendre la lune lui chuchoter à l'oreille d'apprendre à vivre plus tôt que l'observer mourir tous les soirs pour renaitre des cendres du soleil. Lune aidait Soleil à se reposer alors que son ami l'aidait à mieux comprendre la chaleur humaine. twiggy avait toujours aimé ce contraste, celui qui ressemblait un peu trop fort à celui qu'aspirait son coeur. de ce sentiment qui l'accompagnait, celui qui lui faisait si peur, qu'au fond elle n'était peut-être pas toute ( s e u l e ). les méandres sévissaient partout où elle regardait, et les étoiles possédaient une présence rassurante pour son esprit. soupire qui s'échappe de ses lippes, à chercher la force qu'elle avait perdu. malgré toutes ses entrevues avec le ciel, elle n'avait jamais retrouvé ce qu'elle avait à tout jamais éteint. ( l ' a m o u r ) à donner, à ressentir, à s'émerveiller. et encore maintenant quand elle entendait l'orage elle n'avait qu'une envie danser sous la pluie. à laisser place à sa folie, dans l'attente qu'un homme vienne la rejoindre sous l'eau battante qu'elle pourrait un jour appeler son âme soeur; parce que ça voudrait dire que dans ce monde il y a peut-être quelqu'un d'aussi fou qu'elle, d'aussi meurtri. twiggy était surprise d'entendre une voix alors que le silence habituel était si pesant sur ses épaules. caractère qui s'envole. parce qu'elle était comme ça la gamine, indomptée et indomptable refusant de donner satisfaction à qui que ce soit, même à elle même. l'envie de lui répliquer qu'elle était venue si souvent que cette endroit lui appartenait presque. à mordre ses lèvres d'indignation alors que sa langue claquait si fort contre son palais. regard calme qui annonçait la tempête au fond de ses prunelles. "heu non on m'a toujours dit de pas m'approcher d'inconnus" que la gamine prend le temps d'expliquer lentement. d'une leçon qu'elle avait un jour apprise à ses dépends, alors qu'elle cherchait la chaleur de sa veste. elle pouvait presque sentir le parfum de la pluie s’émiettée. pied qui inconsciemment reculèrent. de cette voix posée que twiggy n'arrivait pas à reconnaitre. l'envie de lui crier qu'elle en avait rien à foutre de ses histoires de coeur. qu'il fallait être idiot pour aimer quelqu'un. reniflement rempli de dédain. "okay? et du coup? va te trouver un autre mec" à articuler de sa voix la plus intéressée. celle qu'elle utilisait lorsqu'elle était en public, à porter ce masque d'un alter égo qui n'avait jamais existé. prenant soin de ne pas rentrer dans la voiture, parce qu'elle n'était pas si mal debout dans l'obscurité. visages seulement éclairés par la beauté de la lune. unique témoin de son meurtre. "tallulah moi c'est twiggy" qu'elle se présente à son tour , tout aussi réticente. "tu sais c'est pas recommandable de trainer ici tard la nuit"

Tout s'efface. Le ciel te scrute. Il connaît tes secrets. Il sait tout. Le zigzag électrique frappe sa colère au loin. La terre brûle. Ta mémoire se floute. Holly part. Elle s'éloigne. Elle quitte ta conscience, parce qu'une fille l'a remplacé. Une fille qui vit au présent. Le joint a laissé une brume légère dans l'habitacle. Le corps craque. Articulations qui se cognent, tu ouvres la portière, passant la tête pour chercher cette furie. Elle file. Carcasse harmonieuse, elle déambule dans le champ, ses longs cheveux dansant avec l'air. Vlan, un éclair traverse le paradis. Tu te raidis, les poings serrés. La fille s'arrête. Inconnue glaçante. La tempête approche. Tu sentirais presque l'odeur de la pluie. L'humidité caresse ta chevelure. Frisottis en rafale. Un fin sourire enlumine ton visage. " Je ne suis pas sur Meets, je devrais peut-être m'y inscrire, parce que je trouve aucun mec depuis des semaines. " Désert sentimental. Obsession idiote. Tu jalouses les couples. Ils sont ivres. Et puis quand il n'y a plus de carburant, ils déchantent. L'amour, ça ne tient pas une vie. C'est périssable. Ce n'est qu'une illusion. Un enchantement ponctuel. Des compromis. Du malheur. Vision dramatique. Un océan de déception. T'y crois pas. Rien ne te survivra. Il n'y a que toi qui renaît de tes cendres. Espèce de Phoenix. " Enchantée Twiggy, je ne ferais pas de blague sur ton prénom, mais il est fort particulier "  L'épaule contre le van, tu attends qu'elle se rapproche, comme si c'était un animal sauvage que tu essayais d'apprivoiser. " Tu veux dire que la mort serait plus horrible ici qu'en ville ? " Tu souris, la tête se calant contre la tôle froide. " C'est la drogue qui circule ici non ? Tu en vends ou tu es consommatrice ? "

rictus amusé, c'était drôle ce besoin de sentir aimé. "ça dépend ce que tu veux dans ton lit" que twiggy se contente de souligner dans un vague haussement d'épaule qui voulait tout dire et rien dire à la fois. l'amour, l'ingénue l'avait connu qu'une seule fois. à trop jouer avec les cieux elle avait tout perdu, ange déchu qui avait connu le gout du paradis pour finir en enfer. son addiction, twiggy en avait eu besoin du soir au matin. puis il s'était barré, sans prévenir, sans détour, sans un je t'aime. et twiggy avait arrêté de respirer, et avait entendu ces petits craquements, oui, ceux de son coeur qui s’était brisé petit à petit. le désespoir. le silence. la colère. le déni. la tristesse. un volcan d’émotions, une bombe à retardement. la gamine avait hurlé en silence, de cette douleur indolore qu'elle n'avait pas su transcrire avec des mots. et avait compris qu'à aimer trop fort, ils s'étaient blessés. leçon de vie qui l'avait marqué, parce que son coeur était devenu mort. gamine qui était mal placée pour l'aider, car pour se sentir vivre, l'air dans ses poumons, elle devait baiser pour tout oublier. vide de sens, néant de ses maux. le seul moyen de les faire taire. et malgré l'année qui s'était écoulé, et les pleures partagés avec la lune elle n'avait pas su s'en remettre complètement. dans le déni. opale qui s'attarde vers l'inconnue qui fumait son joint, à reconnaitre l'odeur. à côtoyer et jouer avec ce parfum. "tallulah aussi c'est particulier" que la mioche s'amuse à répondre un rictus moqueur attaché au commissure de ses lèvres. peinant à discerner l'ensemble de ses traits, mais cette fille avait la nonchalance de ceux qui étaient marqués au fer rouge par un prénom si distinct. s'approchant légèrement petit à petit. confiance qui peinait à s'installer mais twiggy était de nature curieuse souhaitant en voir plus que la seule silhouette. à se dire que la personne la plus dangereuse ici c'était surement elle même. la douleur elle connaissait déjà trop ça, partie de son quotidien. rien à perdre, rien à gagner. "t'es en train de dire que j'ai une tête de droguée ?" qu'elle articule doucereusement un brin insultée. ne répondant point à sa question, il y avait des choses trop personnelles qui ne méritaient pas d'être partagées. "pour information c'est toi qui fume là t'es dans quel camps toi?" quelle questionne à nouveau sa tête penchant légèrement sur le coté; d'une main habile elle vient replacer une mèche rebelle derrière son oreille.

Emergence des caractères. Lutte féminine. Twiggy, elle est glacée, mais tout ce qu'elle veut, c'est qu'on l'enveloppe d'amour. C'est écrit sur son front. Elle chasse les autres alors qu'elles les désire. Twiggy est spéciale, son prénom en est l'exemple. Elle se barricade contre l'inconnu. Elle se méfie. Elle a la langue aiguisée, mais elle vise surtout dans le mil. Elle est d'une beauté rare. Une fleur qui ne pousse pas dans n'importe quel jardin. Elle a l'allure d'une queen. D'une demoiselle qui n'se laisse pas marcher sur les pieds. Twiggy, elle est forte, mais un coeur tendre doit forcément exister si l'on fore assez loin. Tout est une question de patience. Il ne faut pas la brusquer. Il faut prendre le temps. Jouer à son jeu et perdre. S'avouer vaincu est possible. Tu ne veux aucune guerre, mais la tension est palpable. " Non, c'est pas ce que je voulais dire, peut-être que t'es le cerveau d'un gang. Ne jamais sous estimer une femme, aussi belle qu'elle soit" Tu te détaches de ton van, les cheveux électriques. La tempête progresse. Elle avance au galop. Le vent se lève. Les herbes se couchent. Il n'y a plus un grillon qui tyrannise tes tympans. Le chaos est pour bientôt " Je fais partie des consommateurs, j'ai ramené un peu de mon stock pour cette soirée, tu veux goûter ? " Perche tendue, espérance qui gonfle et qui s'apprête à retomber si jamais le "non" déboite. Twiggy est particulière. Elle a rompu ta solitude. Elle peut pas partir si vite. Pas avant qu'elle ne te donne une leçon. Parce que tu le vois comme ça. Chaque personne qui entre dans ta vie, c'est pour une bonne raison. Soudain, une goutte d'eau s'écrase sur le toit du véhicule. " Viens te réfugier chez moi, j'ai aussi des bonbons et une bouteille de tequila, je crois que ça pourrait nous aider à traverser ce potentiel déluge, t'en dis quoi ? J'ai juste un couteau à l'intérieur, tu peux le prendre si tu crois que je suis une menace "    

la nuit était belle à les observer, à jouer avec la lumière des étoiles pour les guider. ça lui arrache un sourire à la gamine "le cerveau d'un gang?" qu'elle demande en s'esclaffant de rire, surprise. de ce rire qui en avait mis plus d'un à terre, qui avait permis à plus d'un de se relever. son arme, sa faiblesse. "peut-être tout est possible dans ce monde " qu'elle fini par articuler après quelques minutes de silence. ni oui, ni non à jouer à son jeu préféré. cheveux qui s'échappaient dans le vent, se mêlant au doux parfum de l'orage. c'était son moment préfèrée à l'ingénue, le calme avant que le ciel devienne fou et s'acharne sur la terre. le seul moment ou twiggy aussi pouvait laisser échapper sa folie à danser sous la pluie. à laisser le ciel pleurer sur ses joues, à se perdre dans ses propres larmes que personne n'arriverait à discerner. il y avait quelque chose de paisible dans ce spectacle ,dans le grondement des nuages près à exprimer leur colère, d' inattendu et ça lui plaisait drolement. "c'est ce que j'me suis dit, t'as un joint dans les mains" qu'elle articule avec nonchalance en roulant ses opales. s'étirant légèrement pour l'observer de plus près, une fille de son âge. une poupée blonde un peu comme elle. à faire du tri dans ses pensées, elle avait promis d'arrêter les conneries. de se faire du mal, de se mettre dans le mal. parce que la mioche avait compris que l'adrénaline n'était pas suffisant pour la garder à flot, pour l'apprendre à nager. je préfère fumer ma cigarette, et bien que j'te crois pour le moment on a cas juste se réfugier dans la voiture non? pas besoin de partir quand on peut rester" qu'elle explique avec douceur, c'était son endroit préféré elle refusait de devoir le quitter; à vouloir parler avec la lune, à dire au revoir au soleil. à vouloir rester ainsi éternellement, alors que ses doigts habiles sans demander confirmation ouvrait la portière de la voiture. sentant à peine l'eau couler le long de ses mains.

Dans ton imaginaire, Twiggy est une femme qu’on veut séduire. Une femme qui plaît. Qui attire. Un aimant humain. Elle fait tourner les têtes. Elle est si raffinée. Délicieuse et pétillante comme le champagne. Elle n’a rien du vieux cidre qu’on boit pour faire passer la tarte de grand-mère. Elle est l’élixir contre l’ennui. Tu sens qu’elle est une pépite. De l’or pur. Elle se déplace très lentement. Te détaille. Son rire est communicatif. Tu ne peux t’empêcher de sentir tes lèvres s’étirer. Le mystère se maintient. Elle ne s’affiche pas. Elle joue avec toi. « Tu ne m’en diras pas plus, je reste sur ma faim » La météo se dérègle. Les éclairs se propagent sur la croûte terrestre. La lune disparait derrière un nuage. La pluie cogne sur la carrosserie. Plop. La goutte est suivie par ses jumelles. L’humidité gagne du terrain. L’air froid transperce ta chair. Un frisson te parcoure. L’éternel va bientôt pleurer toutes les larmes de son corps. Le déluge guette. Ton arche de Noé n’est qu’un pauvre van Volkswagen. Supportera-t-il le chaos ? « Oui, c’est ce que je voulais dire, qu’on s’abrite dans le véhicule, le temps que le ciel fasse son caprice » Twiggy pose ses doigts fins sur la portière. Tu la laisses pénétrer la première avant de t’enfouir dans l’habitacle. La fumée a disparu, mais il reste les effluves de ton herbe. Le joint s’est désintégré dans ton cendrier. Dehors, les larmes tombent plus vite. Plus fort. « Tu vis dans le coin ? » Fille sauvage, l’imagination continue de pondre des scénarios. Elle vit peut-être dans une cabane. En marge de la société. Elle peut être l’appât d’une organisation sectaire. Elle peut aussi étudier dans la même université que toi. Elle peut tout être. Refermant la portière, tu t’adosses contre cette dernière, sur le plancher du van et tu attrapes le paquet de confiseries sur le siège pour t’en garnir la bouche. Le gélatineux qui colle aux dents, tu en proposes à la demoiselle si ténébreuse. « Ch’te trouve ch’tro belleuh » que tu marmonnes en mâchant ta dose de sucre. @Twiggy Jenson

larmes du ciel qui grondaient, à sentir la peine des nuages à chaque goutte qui tombaient. opales qui observaient le chagrin se déverser alors que ses lèvres murmuraient ça va aller. vieille habitude si ancrée que même adulte twiggy tentait de réconforter l'infini. à se dire que ça pouvait être des larmes de joies, et les éclairs des sourires si lumineux qui créaient un joli contraste dans cette nuit sombre . le ciel devait se sentir tout seul, là haut, si haut que personne n'arrivait à le rejoindre pas même les avions, encore moins les fusées en papier qu'elle avait construite enfant. soupire qui s'échappait de ses lippes alors que l'ingénue cherchait refuge dans le sanctuaire de la voiture. ça la faisait presque sourire la gamine, de voir à quel point ses soirées étaient toujours remplies de surprises. cherchant de l'amusement dans les prunelles de tallulah. elle la trouvait drôle, perchée la tête dans les nuages. de ce parfum presque sauvage qui remplissait l'habitacle. pas très loin et toi? qu'elle expliquait dans un vague haussement d'épaule. prenant soin de ne jamais trop en raconter sur elle, de cet art qu'elle avait de manier les mots. l'impression de tout dire et rien dire à la fois. cherchant de la chaleur à travers sa veste en cuire alors que le son paisible de l'eau qui retrouvait la terre émanait de l'extérieur. heu merci? qu'elle répond poliment alors qu'elle avait envie de lui crier tout le contraire. parce que twiggy ne s'était jamais trouvée belle, de cette beauté fade qui tirait ses traits lorsqu'elle s'observait dans le miroir. parce qu'elle avait aussi arrêté de se nourrir pendant très longtemps pour voir les effets que ça aurait sur son corps.poupée fragile, poupée qu'on laisse dans le grenier. tu veux jouer à un jeu? à donner des formes aux nuages, aux éclairs? qu'elle questionne avec excitation, parce que sous l'effet de la fumée tallulah ne pouvait que la régaler. bien qu'il était difficile de tout discerner.