you've got no reason to be afraid (levy)

depuis que t'es né, tu t'es jamais blessé au point d'avoir un plâtre. il aura fallu attendre un concert de malheur, pour que tu te retrouve le bras scellé pendant de longues semaines. non seulement c'est loin d'être pratique, mais en plus de ça, tes chances de renouer avec le tennis sont très faibles. handicapé pour faire à peu près tout ce que tu aimes bien, t'arrives quand même à développer des skills pour utiliser ton bras droit. ce soir, t'es resté quelques heures à jouer à la kirk avant de traverser le campus pour retourner à la coloc. cigarette entre les doigts que tu portes à tes lèvres, gestes que tu répètes plusieurs fois. au loin, tu vois une chevelure blonde, au milieu de l'entendu d'herbe, devant ce qui semble être un télescope. t'en connais une, de blonde qui aime les étoiles. alors tu t'approches, étant quasi-sur que c'est elle. sauf que lorsqu'elle se retourne, non seulement ce n'est pas elle mais en plus, elle pointe directement sur toi un couteau. t'as un pas de recul. wow, ça va pas?!

la nuit tombée est bien calme ce soir sur le campus d'Harvard. certaines fois, on peut y croiser un groupe de potes alcoolisé ou un attroupement de personne regardant les étoiles à l'oeil nu. mais ce soir, c'est au télescope qu'une certaine blonde s'est décidée de rencontrer les astres. tu t'approches, normalement, sans être brusque ou trop discret, t'apprêtant à saluer Alyssa. mais il n'en est rien puisque ce n'est pas elle qui se retourne. tes surpris et tu le fais savoir. pas cool l'accueil avec un couteau, surtout quand la personne en face te demande si tu lui veux du mal. ça t'arraches un rire. peur de moi? que tu répètes en riant à nouveau. tu hausses les sourcils rapidement. qu'est-ce que tu veux bien que j'te fasse? en plus avec un seul bras valide, t'irais vraiment pas loin. puis de toute façon, t'es pas le genre à en vouloir physiquement aux gens, surtout ceux que tu ne connais pas. range ça max la menace et tu te recules encore d'un pas, pour lui prouver ta bonne foi, levant même ton bras droit l'air de dire que tu ne lui veut vraiment rien.

en t'approchant de la blonde, t'étais loin de te douter qu'elle pointerait une arme blanche en ta direction. t'es vite amusé par la situation. t'es pas du genre bagarreur de manière générale, mais là, encore moins en étant à moitié handicapé. avec un bras en moins, tu t'aviserais pas de chercher des emmerdes à quelqu'un, puis c'est clairement pas ton genre. tu la vois se raviser et ranger son couteau, enfin. — j'passais juste par là pour rentrer de la kirk à chez moi tu farfouilles rapidement dans la poche de ta veste pour en sortir un paquet de cigarettes et en mettre une entre tes lèvres. une flamme pour l'allumer et quelques taffes avant de reprendre. — première fois que j'me fais menacer au couteau fractions de secondes que tu laisses, nouvelle bouffée de cigarette. — levy, j'm'appelle levy. et toi, qui es-tu? tu la regardes, tu sens qu'elle est pas sereine. — pour t'répondre, j'compte pas te faire de mal et j'suis pas mal intentionné. mais j'me doute que des mots valent bien moins que des preuves. tu regardes autour de toi et finalement ton attention se fixe quelques minutes sur son appareil. — par contre si tu flippes, pourquoi t'es toute seule à cette heure là pour regarder à travers un télescope? un couteau te protège pas spécialement des fous t'sais? t'es pas rassurant mais réaliste. tu fixes la blonde, tu te demandes si tu l'a pas déjà croisé, mais dans la pénombre c'est difficile d'en être certain.

la soirée avait pris une tournure très étrange. t'avais quitté la kirkland après avoir passé du temps avec tes potes tout ça pour tomber sur une folle qui te menace avec un couteau suisse. ça te fait un peu rire, même si elle reste un peu flippante. t'essayes de désamorcer la situation et ça à l'air de fonctionner. un tout petit peu. elle range son couteau et vient même à se livrer, après t'avoir dit qu'elle pourrait te trancher la jugulaire, soit dit en passant. tu soupires longuement à ça d'ailleurs, préférant la laisser penser ce qu'elle veut à ton sujet. si t'avais voulu l'agresser, tu l'aurais fait depuis le départ non? — ouais si ça m'arrive. qui ne vrille pas ? tout un chacun à son lot de choses qui merdes et qui font péter un câble. — t'as envie d'en parler à un inconnu ? maintenant que tu l'as menacé et que t'as vu qu'il te ferait pas grand chose, tu peux peut être en profiter tu lui souris. t'es d'humeur sympathique, tu veux bien écouter la blonde se lamenter sur son sort. la nuit est douce et ça peut être une soirée agréable que de penser à autre chose que tes propres histoires.

tu sens la pression descendre d'un cran voire même disparaitre. c'est tout de suite plus agréable de sentir l'ambiance se détendre. t'étais pas là pour l'effrayer ou lui faire du mal, bien au contraire. t'étais le genre à pas te prendre la tête pour un sous, à profiter de ce que la vie t'offre en repoussant les choses insignifiantes. tu détailles la blonde en face de toi et tu te dis qu'elle et vraiment belle. tout à fait le style de fille que t'aurais pu aborder en soirée. elle en vient à te questionner sur ton bras plâtrée. évident. tu baisses les yeux dessus — t'as du entendre parler du concert au td garden, qui a mal tourné? bah mon bras s'est retrouvé bloqué sous une tonne de merde. j'te passe les détails, c'est un peu crade, mais me voilà handicapé pour quelques temps. dis-tu le plus naturellement possible avec même une once de détachement quant à l'évènement tragique que tu avais vécu. après tout, tu n'étais pas le seul à avoir traversé ça, et chacun avait eu son lot de merdes. — t'y étais? questionnement logique lorsqu'on aborde le sujet du td garden, t'étais curieux de savoir si elle avait eu la chance d'y être et de s'en sortir indemne. tu t'approches finalement du téléscope après qu'elle t'y ait invité, un oeil qui découvre le ciel avec plus de précision. la lune est effectivement rayonnante et c'est impressionnant. un pas de recul lorsqu'elle termine de t'expliquer ce qui la met sous pression de la sorte. tu te redresses, te tiens face à elle tout en gardant une distance de sécurité pour qu'elle ne te refasse pas le coup du couteau si elle te pense trop proche ou que tu fais un geste qui ne lui convient pas. un bras dans le plâtre, ça te suffit. — hey.. j'crois que c'est l'effet que font les révisions à tout le monde. on est pas à harvard pour enfiler des perles et la pression est important. mais j'crois que quand on stress à ce point, c'est que c'est du bon stress, un stress qui pousse à s'rendre meilleur, tu vois ? tu lui sers un discours un peu pourri, parce qu'en fait t'es rarement stressé pour les examens. t'as confiance en tes capacités, t'es un bosseur et t'échoues rarement si ce n'est, jamais. — t'étudies quoi d'ailleurs? elle a omis de dire le plus important et tu viens de le réaliser.