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« Tu n'en sais rien du tout ! Tu n'en sais rien du tout putain, arrête de parler moi, tu sais que j'déteste ça ! Arrête d’interpréter tout ce que tu vois, si t'avais pu voir quelque chose dans mes yeux ça aurait été de la peine. »
« De la peine ? c’est marrant, mais c’est pas du tout l’impression que j’ai eue … »
Mais cette phrase n’était rien en comparaison de ce que je m’apprêtais à dire. Et si j’avais su les réactions en chaîne qui ont suivies, j’aurai mieux faire de tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. Voire plus. Je n’avais jamais vu pleurer Kaleigh, je l’avais toujours connue heureuse et souriante. Une vraie boute-en-train. Voir de grosses larmes rouler sur ses joues me fit un vrai choc. Et par mimétismes, mes propres yeux devinrent humides. Je me pus m’empêcher de mettre mes mains devant ma bouche, horrifiée par ce que je venais de dire. Horrible. Je n’étais qu’une horrible personne. J’éprouvais encore plus qu’avant le besoin de la rassurer et de la prendre dans mes bras. Elle entra à nouveau dans sa chambre. Je crus qu’elle allait s’y enfermer, qu’elle ne m’écouterait plus, qu’elle ne me laisserait plus jamais l’approcher. En réalité, elle s’était juste changée, et ressorti au bout d’une minute. L’air encore plus mal en point qu’avant.
« Je vais t'ouvrir en bas sinon tu ne pourras pas sortir. »
Sa voix était devenue si calme, trop calme. Comme si toutes ces forces l’avaient quittée, comme si elle abandonnait la partie, alors qu’à mes yeux, elle n’avait aucun adversaire. Elle avait si l’air si faible. Je crus un instant qu’elle allait s’écrouler, qu’elle allait perdre pied, qu’elle allait s’écrouler et ne plus bouger. Je ne pus m’empêcher de lui attraper le bras. J’avais besoin plus que tout d’un contact physique avec elle, tout de suite, pour me rassurer.
« Kaleigh … je suis désolée … je sais que je n’aurai pas du … et je n’ai aucune excuse … »
Je m’approchais d’elle, tout en restant dans son dos. L’humidité de mes yeux s’était transformée en torrents de larmes, un torrent qui ne semblait plus vouloir s’arrêter, un torrent qui me brouillait la vue. Je reniflais, et essayait de continuer de parler entre deux sanglots.
« Si tu savais comme je regrette, et comme je m’en veux. »
(Invité)