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Le bal de la Saint-Valentin avait commencé il y avait pile une semaine, heure pour heure. Et depuis presque une semaine, je n’avais pas eu de nouvelles de Kaleigh, et je ne l’avais pas non plus appelée. J’étais à la fois vexée qu’elle soit venue avec quelqu’un d’autre, vexée qu’elle ne se soit pas excusée depuis, jalouse du fait qu’elle avait un rencard pour ce soir-là et pas moi. J’étais aussi émue de sa déclaration, de sa premier « je t’aime » auquel je n’avais pas répondu. Et j’étais aussi honteuse, je m’en voulais un peu de ce qu’il s’était passé pendant cette même soirée avec William, honteuse d’avoir flirté avec lui, honteuse de l’avoir fait monter dans ma chambre, honteuse de l’avoir embrassé ... J’en voulais en réalité autant à ma petite (ex ?) amie de ne pas m’avoir donné ses nouvelles, tout comme je savais que j’étais tout aussi fautive qu’elle sur le coup. Un jour ou l’autre, on allait devoir se reparler, mettre au clair la situation actuelle, décider de ce qu’on allait faire, de ce que l’on allait devenir. Et comme j’étais celle qui avait provoqué en quelque sorte la dispute, j’avais décidé de ravaler ma fierté et de faire le premier pas.
Il était 21h, et je me tenais debout devant la porte de la chambre de Kaleigh. J’avais repéré la lumière allumée avant d’entrer dans le bâtiment, mais je ne savais pas si elle était dans sa chambre ou si elle était seule. Tout comme je ne savais pas vraiment si elle allait vouloir me parler. Après tout, elle pouvait aussi me claquer la porte au nez, m’annoncer qu’elle ne voulait plus me voir ou entendre parler de moi, qu’elle ne me pardonnait pas mon coup d’éclat du soir de la Saint-Valentin. Si jamais elle devait rompre pour de bon, je pense que je m’en remettre. Peut-être avec plus de temps que d’habitude. Mais surtout, je ferais en sorte d’éviter de retomber amoureuse d’une fille dans les prochains temps, les garçons étaient bien plus faciles à gérer en y réfléchissant bien. Je fermais les yeux quelques sortes, pris une grande inspiration, puis souffla par la bouche. Je rouvris mes yeux et toqua à la porte en chêne massif. Rien ne bougea pendant quelques secondes, puis je crus discerner du mouvement à travers la porte. Je pouvais encore m’enfuir en courant, mais ce serait remettre les choses à plus tard, et même si j’avais des défauts, je n’étais pas une lâche.
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