atlanta is calling (moraleimer)

L’amour fraternel quoi. Que je souffle avec un sourire. Je ne connais pas cela, étant fille unique, mais j’ai de la famille et on est pareil. Il y a des éclats de verre qui volent de temps à autre mais ça passe toujours rapidement. C’est ce qui est le plus important. On ne peut pas toujours s’entendre sur tous, les désaccords sont normaux mais l’amour que l’on se porte est encore plus important. Comme celui que mes parents portent à leurs métiers respectifs, l’un à l’autre ou bien encore à moi. Je ne peux m’empêcher de rire et souffle Ma mère me tuerait et je n’ai pas vraiment envie de mourir. Pas alors que je suis heureuse, que je trouve que la vie est douce, encore plus à tes côtés. C’est drôle mais je me sentais toute bizarre dans le club et maintenant, tout va bien mieux. Ce n’est pas l’air frais qui aide - bon, un peu mais pas trop non plus - ni même l’absence de musique ou d’effluves d’alcool. Je me refuse à penser que t’es celui qui me fait penser plus légère et préfère me concentrer sur ce dilemme que tu me poses. J’espère ne pas mettre les pieds dans le plat mais je sais que tu veux mon avis sans détour. Alors je te le donne. Mes yeux parcourent ton visage tout en prenant le soin de donner des coups d’yeux à l’environnement dans lequel nous sommes pour éviter une catastrophe. La marque évolue, il faut que la pub aille dans ce sens. De toute façon, il n’y a qu’à voir qui sont les personnes invitées aux défilés… Il y a toujours des noms âgés importants mais la marque se focalise aussi sur la nouveauté, sur le changement et cette nouvelle dynamique très importante. Et même si toi t’es quelques années en avant avec ta vision, ça colle beaucoup plus aux nouveaux riches qu’aux autres. Je m’apprête à te dire que ce n’est rien et que je suis ravie de pouvoir t’aider quand tes lèvres s’écrasent sur ma joue. Je sens une vague de chaleur me traverser et déglutis difficilement. Un blanc s’installe entre nous et je passe devant toi pour pénétrer dans l’hôtel, arborant un large sourire sur le visage lorsque je me tourne à nouveau vers toi. J’ai envie de sautiller partout, de courir et me rappelle rapidement que t’es plutôt du genre tactile alors j’essaye de ne rien lire dans ce geste qui est peut-être plus anodin qu’affectif pour toi. Tu veux qu’on y réfléchisse ensemble ? Pour prolonger la soirée. Il y a un bar dans l’hôtel et j’ai juste besoin de remonter à ma chambre pour me débarrasser de mes affaires, prendre un cachet et mes calepins. Petit brainstorming ? Qui pourrait nous coûter notre nuit, je le sens.

atlanta is calling

EXORDIUM.

Oui s'il te plait ne meurs pas maintenant. Pas alors que j'ai cette chance de t'avoir trouvé. Encore ici, j'ai la preuve que ma décision de te proposer le poste à mes cotés est ce que j'ai pu faire de mieux. On marche et tu me donnes ta façon de penser, ta visualisation sur la publicité que nous sommes venus tourner ici mais tu élargis tes pensées en prenant la marque en globalité. T'es entrain d'introduire dans mon esprit qu'il est temps pour moi de poser ma marque, ma signature et ma patte sur mon héritage. Je suis en capacité de faire bouger les choses et de tout évoluer mais je crois que je n'avais pas encore le cran. T'es entrain de me faire prendre cet élan dans un éclair de conscience. Malgré les bases dans ma vie, je n'ai jamais su où été ma place. On m'a souvent dit que j'étais étrange, en-dehors des vodes, des fois trop triste ou trop joyeux, bien souvent trop excessif. J'ai pas le souvenir de m'être, un jour, fondu dans les vagues de la normalité. Je n'ai jamais voulu me définir parce que je suis tout à la fois : la passion, la dépression, l'atypique, l'originalité, l'angoisse pesante mais aussi la joie puissante et envahissante. Je me sens chez moi partout et nulle part, j'aime tout ce que le monde a à m'offrir et je refuse de choisir. Je veux continuer à aimer les lèvres et les couchers de soleil. Je veux continuer à créer, je veux continuer à aimer les gens tout en ayant besoin de solitude. Je veux continuer à être moi-même sans avoir besoin de me justifier. Je refuse que le monde choisisse pour moi ce que je dois être. Je mérite le bonheur après toutes les tempêtes qui se sont abattues sur moi. Nan je sais pas où est ma place et je ne veux pas le savoir. Car la normalité est un ennui que je n'ai pas envie de subir, être différent c'est ça qui alimente mes rêves et mes ambitions, je le sais grâce à toi. Ma différence est ma marque de fabrique. Et je me sens bien quand je suis avec toi.... même si je fuis ton regard et ne repose les yeux sur toi que quand c'est ton dos que je peux trouver. Mais tu te retournes soudainement dans le hall de l'hotel, nous sommes face à face et assez proches, mon sourire spontané T'as plus envie d'aller te coucher? Je ne veux pas te priver d'un précieux sommeil mais je suis tenté par l'idée de prolonger l'instant Tu voudrais faire ça où? J'ai une bonne capacité à m'adapter et m'inventer une ambiance loin de la réalité pour me concentrer. Alors à toi de décider.
       

Je sens mes joues virer au rouge quand tu me dis de ne pas mourir maintenant. Je ne sais pas pourquoi mais ça me fait un effet tout particulier. Un peu comme une chaude morsure sur le cœur. Bordel. Je ne peux définitivement pas me mettre à crusher réellement sur toi. Ça ne mènera à rien sauf à ma perte et ce n’est pas ce que je souhaite. Je suis trop belle dans ce bout de vie - enfin d’histoire - qui est le mien et je ne compte pas m’en dépêtrer de si tôt. Il y a encore tellement de choses à créer, à faire bouger que je ne peux pas me contenter d’un avant-goût parce que mon sourire s’élargit dès que je pose mes yeux sur toi. J’ai commencé ce job à Chanel en sachant pertinemment que ça serait temporaire, que le big boss reviendrait et n’aurait pas besoin de moi. Je nous imaginais avoir plus de temps avec Carla mais ça n’a pas été le cas. Et maintenant que ma binôme est à New-York et que j’ai gardé mon poste - ce contre toute attente - il y a une rencontre, une complicité et un moment qui s’étend entre nous. Punaise. Un silence s’installe mais il n’est pas bizarre, étrange, dérangeant. C’est rarement le cas, les gens ne savent pas être calmes et silencieux mais nos âmes, elles aiment ça. Après tout, c’est comme ça qu’on se recharge, non ? L’air frais m’a fait du bien. Que je souffle doucement avec un sourire toujours dessiné sur le visage. Mes yeux glissent sur ton visage et détaillent chacun des traits anguleux de ton visage. J’ai envie d’y glisser l’un de mes doigts pour pouvoir les réimaginer plus tard lorsque je serai seule dans ma chambre. Le bar ? Ou on peut leur demander s’il est possible de se mettre au restaurant ? Que je souffle doucement. On trouvera une option et je sais que même sur le sol, on arriverait à trouver la meilleure idée du monde pour dynamiser cette publicité un peu vieillotte. J’ai juste besoin d’aller chercher mes affaires dans ma chambre. Je m’approche de la réception et tente de négocier avec l’employé d’avoir accès au restaurant, ce qui ne marche pas. J’ai beau lui expliquer que c’est pour le travail, qu’il nous faut de la place et qu’on parle de Chanel, elle ne veut rien entendre. Déçue, un peu honteuse de n’avoir pas avoir réussi, je tourne le visage vers toi et souffle Au bar dans un quart d’heures ? Ça sera largement assez, je pense.