Plage et coquillage ¦ Rose

"Oui, enfin, pour le moment je ne suis qu'assistant, mais je finirais par devenir professeur pour de bon." Je rigole doucement, parce que je n'attend que ça, d'avoir cette opportunité de prendre la relève et d'avoir réellement le titre de Professeur Castellan. C'est une question de temps, d'attendre qu'une place se libère pour grader un peu, mais cela peut prendre encore du temps et je le sais bien... "Donc si jamais t'as besoin d'aide en sociologie ou même pour t'orienter et que tu trouves mon bureau, n'hésite pas." Je lui adresse un léger sourire, agissant comme si elle allait réellement devenir étudiante alors même que je n'en ai aucune idée. Je n'ai pas mon mot à dire sur cela.

Je rigole de plus belle quand elle m'affirme qu'elle-même aurait du mal avec une trop longue randonné alors porter la petite serait bien au delà de ses forces. "Faudra y aller par étape alors, en premier lieu t'entrainer." Pour avoir l'endurance afin de tenir la distance. Je plaisante bien entendu, surtout que la demoiselle n'est pas la mère de l'enfant, que ce n'est pas forcément à elle d'envisager ce genre de sortie. "C'est la méthode que j'applique et c'est la meilleure je trouve." Parce que même si je lui ai trouvé des arguments pour le faire présentement, je suis loin de moi le faire, préférant faire des activités bien plus adapté pour elle même si il n'y en a pas tant que cela.

Elle m'arrache un petit rire maintenant, alors qu'elle se plain avec humour du petit calvaire que Louise lui fait subir. "Avec un enfant, il faut toujours avoir un sac dans les poches." Surtout avec Elena, je sais jamais ce qu'elle va trouver à ramasser, que ça soit là des coquillages ou bien des cailloux ou des branches. "Elena vient un peu." Appelais-je alors la petite avant de m'accroupir pour être à sa hauteur, mon sachet ouvert devant elle pour qu'elle pose dedans ses trouvailles. "T'es d'accord que t'as nouvelle amie mette aussi ses coquillages dans le sac et qu'on partage ensuite entre vous ce que vous avez trouvé ?" Je redoute déjà que cela fasses des histoires si il y en a un qui est plus gros ou plus beau que les autres, mais une des valeurs que je lui apprendre c'est le partage. Elle accepte d'ailleurs avant de retourner vers Lousie. "Problème résolu." Je tends alors le sac vers la futur étudiante. "Sauf si tu veux tester la résistance de ton short ou te faire arrêter." Tu rigoles un peu, faisant référence à ses paroles précédente.

Je le regarde et souris légèrement. Il n’est qu’assistant pour le moment mais il a déjà un pied dans l’université, ce qui n’est pas rien, on ne va pas se mentir. À côté de moi qui cherche absolument à intégrer Harvard, c’est énorme. J’hésiterai pas. J’ai vraiment hâte d’y étudier. Pour le moment, il faut juste que je croise les doigts. Je n’ai pas encore eu de retour d’Harvard mais ça ne devrait pas tarder. Je n’ai même pas été mise sur les listes d’attente les deux premières fois mais cette année, je le sens bien plus que les précédentes fois. En tout cas, je suis contente d’être sortie avec Louise parce que sans elle, je n’aurais pas rencontré le jeune homme que je risque de côtoyer l’année prochaine. Au moins, je connaitrais déjà quelqu’un ! Je dois dire que de me retrouver seule me fait peur mais je suis sociale alors je ne devrais pas mettre trop de temps à croiser le chemin de quelqu’un et me lier avec elle ou lui. C’est d’ailleurs pour cela que je souhaite aussi intégrer une confrérie même si l’aspect “vivre à la maison” la première année ne me botte pas plus que cela, je dois bien l’avouer. Son père ne m’a pas dit tout ça… Enfin, il pense qu’on est au mini club alors forcément… Et on y est allé mais c’est quand même super barbant à côté d’une balade sur la plage. Bon, elle n’est pas avec moi mais si elle se fait une nouvelle copine, ça sera tout aussi cool, je ne peux le nier. Je n’ai pas envie que Louise connaisse les galères que j’ai connu plus jeune. Je n’avais pas trop d’amis, toujours fourrée avec ma famille et quand celle-ci a implosé, j’ai très mal tourné. D’un oeil fasciné, je regarde les interactions entre la petite fille et Jaysaël et souris. Elle est tellement bien élevée, toute douce et a de belles valeurs. Merci ma puce ! Que je souffle quand elle accepte de mélanger ses trouvailles avec celles de ma nièce. Non, je vais me délester de ça parce que j’ai l’impression d’avoir braqué une banque de pièces rouges. Que je finis par dire en riant légèrement. Je ne demande pas son avis à Louise mais vu qu’elle a pour habitude de mimer un peu les interactions sociales et réactions de plus grands qu’elle, si Elena est partante, elle le sera aussi. Je regarde les filles continuer de jouer et quand un petit crabe se met à avancer vers Louise, cette dernière se met à hurler et à courir, les bras en l’air. Je file vers elle et la rattrape au vol. Qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que tu as ? Tu t’es fais mal ? La petite me montre le crabe et je ne peux m’empêcher d’éclater de rire ce qui la fait hurler et pleurer encore plus fort. Mais il est gentil Louise. Il ne va rien te faire. N’est-ce pas Elena ? Jaysaël ? Un peu de soutien. Mais vous approchez pas trop, pas qu’il vous pince le doigt !

L'attente d'une réponse, de savoir si on sera accepté ou non. Je m'en souviens encore assez bien de cette angoisse que j'avais ressentit, cette crainte d'ouvrir la lettre quand elle était finalement arrivée. Mais il est vrai, qu'il y a aussi ceux, qui contrairement à moi n'ont pas eu la chance de recevoir la lettre espéré. J'ignore même comment j'aurais réagit si j'avais eu le malheur de lire un refus... Aurais-je fini par suivre les traces de mon père dans l'armée ? Ou bien aurais je été accepté dans une autre université moins prestigieuse ? Il est clair que ma vie aurait été totalement différente si je n'avais pas eu cette chance. "Je vais espérer pour toi aussi alors." Parce c'est au final tout ce que je peux faire, n'ayant pas mon mot à dire sur le recrutement des étudiants.

Je rigoles doucement à sa remarque. "Mini club pour étudiant plutôt." Parce que le Spring Break au final, c'est pour les relâches, pour les étudiants, pour qu'ils s'éclatent, se défoncent et crée plein de scandales entre eux. Etant passé par là, c'est une époque que je regrette un peu, mais qui me permet aussi d'avoir de belle anecdote. Peut-être pour ça que je me suis prit l'envie d'y aller plutôt que de visiter une autre contrée tranquillement avec Elena.

Le sac ouvert devant moi, je la laisse y vider ses poches, Elena retournant à sa recherche de coquillage avec Louise. Sauf que la seconde petite fille se met à hurler, pleurer et courir. Je me redresse alors et constate que Rose à réagit ultra rapidement, prenant l'enfant dans ses bras. Je m'approche alors d'Elena et de la scène de crime pour constater un petit animal devant lequel ma fille, elle s'émerveille. Deux enfants, deux réactions bien opposée. Rose qui tente de calmer sa nièce, cherchant notre aide. Autant avec ma petite, je sais comment réagir, autant avec les autres enfants, c'est différent. Je m'accroupis alors à nouveau, pour me mettre à côté d'Elena. "Je crois qu'il a eu plus peur de Louise que Louise de lui." En effet, il n'ose plus bouger. Je prends alors un petit coquillage pour le pousser légèrement et lui permettre de reprendre sa course. "Il va aller retrouver ses camarades." Je sais pas si ce que je fais est correct, si ça aide Rose, mais je relève le regard pour les regarder, voir comment les deux réagissent. Elena elle, elle ne le quitte pas des yeux alors que l'animal retourne vers la mer.

Je ne peux m’empêcher d’adresser un léger sourire au jeune homme en croisant les doigts aussi fort que je le peux. J’espère vraiment que cette troisième demande sera positive. Il y a des jours où je me dis que jamais deux sans trois alors ce sera un refus… Je ne l’espère vraiment pas mais si c’est le cas, je continuerai mes études dans une université de la région et ce n’est pas bien grave. Je n’ai pas besoin d’Harvard pour réussir ma vie et c’est quelque chose que j’ai compris il y a plusieurs mois maintenant. J’ai beaucoup évolué ces derniers mois et cette dernière année et j’en suis fière. Que ce soit sur le plan universitaire ou bien personnel et familial. Il y a six mois, je n’aurais pas passé du temps toute seule avec Louise et aujourd’hui, face à la crainte de la petite fille, je réagis rapidement. Une fois perchée dans mes bras - malgré ma petite taille - j’essaye de la rassurer et d’avoir l’aide des deux autres personnes avec nous pour lui montrer que tout va bien. Je ne veux pas lui faire penser que sa réaction est irrationnelle - elle a le droit d’avoir peur de se crabe - mais c’est un peu hors proportion. Je ris aux mots de Jaysaël et essuie les larmes de ma nièce avant d’embrasser son front. Jaysaël pousse l’animal et il reprend sa route. Regardes, il part. Je tends la main et l’index vers l’animal qui se balade à nouveau tranquillement, comme si de rien n’était. Elena aime bien le petit crabe. Regardes comme elle est fascinée. Ça m’arrache un sourire. C’est un moment tout en simplicité qui pourrait durer des heures mais la frayeur de Louise la fait s’agripper avec force à moi. J’essaye de la décoller pour la reposer au sol mais elle geint et s’agrippe toujours plus. Même un koala à une branche de bambou n’a pas autant de force. Si tu restes dans mes bras, on rentre Louise. Que je souffle doucement en tournant le visage, me retrouvant collée à elle. Elle qui est pourtant si libre et sans crainte en temps normal, je suis étonnée de cette réaction et ses yeux m’en disent beaucoup sur le moment : elle est fatiguée. Je crois qu’on va rentrer nous deux. Je regarde Jaysaël et lui souris largement. On se retrouve demain pour la répartition des coquillages, ça vous dit ? J’attends la réponse du binome en face de nous et je ramène Louise à ses parents où elle raconte sa rencontre avec le crabe comme si elle avait eu à faire à un monstre de douze tonnes. Les gamins et leurs perceptions des choses… Un délire ! Mais je l’aime, cette petite puce.