READ & JUNE ♘ Diner à la française

Just give me a reason, just a little bit's enough, just a second we're not broken just bent and we can learn to love again. It's in the stars, it's been written in the scars on our hearts we're not broken just bent and we can learn to love again

Diner à la française

Il y a quelques semaines j’avais couché avec un mec rencontré en boîte de nuit. Ce garçon franchement je ne pensais jamais le revoir, tout simplement parce que nous avions couché ensemble dans un lieu public et que nous nous étions retrouvés au commissariat. Autant dire que les heures de garde à vue avaient été longues, tous les deux l’un en face de l’autre dans cette petite pièce qui nous avait servis de salle de dégrisement. Le pire dans l’histoire c’est que je n’avais pas bu une goutte d’alcool, puisque à l’époque je pensais être enceinte et que j’avais avalé les pilules miracles de mon père. Ces pilules m’avaient vraiment fait des trucs insensés au point de coucher avec un mec que je ne connaissais pas dans un lieu public, je crois que je n’aurais jamais été capable de faire ça dans mon état normal. Enfin si, mais je ne me serais pas fait surprendre en pleine action. Je pensais logiquement qu’il ne me donnerait jamais de nouvelles même si je lui avais donné mon numéro, plus sur un malentendu qu’autre chose, cependant il m’avait recontacté. Au départ je pensais juste qu’il voulait qu’on recouche ensemble mais apparemment ce n’était pas le cas, je l’avais quand même prévue qu’il ne fallait rien attendre de moi mais il avait continué de discuter. Je ne sais pas pourquoi il c’était soudainement intéressé à ma petite vie minable, franchement j’avais beau chercher, je ne voyais pas. Cependant je lui avais parlé de choses assez intimes, presque comme si j’étais proche de lui, peut-être justement parce que je ne le connaissais pas du tout et qu’il pouvait ainsi mieux supporter ma misère sans que je sois redevable. Il m’avait donné un rendez-vous le soir même dans un restaurant, j’avoue que j’avais hésité à accepter mais après avoir mis les choses bien au clair j’avais accepté d’y aller. Je trouvais cela très étrange de manger avec un garçon que je ne connaissais pas mais avec qui j’avais couché. Cela ne m’était jamais arrivé, je m’en voulais, je ne sais pas pourquoi.J’avais passé l’heure qui me restait à me préparer, comme si c’était une sorte de rendez-vous amoureux, cela me rappelait presque le bon temps. Celui où j’avais un amoureux. J’avais mis une jolie robe, qui m’allait bien et je m’étais bien maquillé. J’avais parfaitement bouclé mes cheveux pour faire une coiffure différence de ce qu’il avait déjà vu. J’aimais bien plaire mais de toute façon ce n’était pas pour ça que j’allais là-bas… Quoi que… Non, je ne voulais pas m’engager avec quelqu’un, pour souffrir et se faire jeter comme une merde j’avais déjà assez donné. C’était bête de penser cela car au fond de moi je voudrais connaitre de nouveau ce bonheur mais j’en avais trop peur. Après avoir médité en même temps que me préparer j’avais finit par arriver au restaurant avec quelques minutes de retard. Il faut dire que ce n’était pas très pratique d’enjamber une moto avec une robe ! Bref, j’espérais que le jeune homme m’excuserait, je regardais un peu partout pour le voir en espérant le reconnaitre. Après tout, nous nous étions vus très rapidement la dernière fois et j’espérais qu’il me ferait au moins un signe.

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Read se demanda un instant s'il faisait bien d'inviter ainsi l'une de ses anciennes « conquêtes », si on pouvait vraiment l'appeler ainsi, au restaurant. Il avait envie de mieux la connaître, il voyait qu'elle avait traversé des situations bien compliquées dans sa vie et il désirait grandement communiquer avec elle. En effet, il avait besoin de rencontrer des gens qui avaient eu des passes difficiles, comme lui. Il serait plus simple ainsi de se comprendre et peut-être qu'ils pourraient s'entraider, ne serait-ce que moralement parlant, ce qui était déjà beaucoup en soi. Read ne se prépara pas outre mesure, une chemise et un jean qu'il avait dans son placard depuis des années à présent. Pas de vêtements de soirée, ou quoi que ce soit de ce typer, il n'avait pas non plus invité la demoiselle dans un restaurant de luxe. Non pas qu'il ne l'aurait pas voulu, mais il n'avait tout bonnement pas les moyens de se permettre ce genre de sorties. En fait, il faisait tout ce qu'il fallait niveau cool-attitude pour que June comprenne, qu'en effet, il n'y avait aucune pensée sexuelle derrière ce dîner. Elle lui avait fait remarquer par texto qu'elle avait tout d'abord cru qu'il s'agissait d'un prétexte pour finir par s'envoyer en l'air. Mais non, c'était simplement question de se connaître. Après tout, ils avaient eu des rapports sexuelles et s'étaient même retrouvés ensemble en garde à vue... Ce n'était pas rien tout de même ! C'était la seule fille avec laquelle Read s'était retrouvé en cellule de dégrisement. En même temps, c'était la première fois, et certainement la dernière, que le secouriste s'était mis dans une position si fâcheuse. Dans tous les cas, il n'éprouvait pas vraiment de regrets... Surtout si, en fin de compte, cela lui ferait gagner une amie, ou du moins une connaissance sympathique.

Il arriva à l'heure au rendez-vous qu'il avait fixé à la demoiselle, cherchant de tous côtés, lançant de multiples regards, si elle était déjà présente. Au bout de quelques minutes, il sortit son téléphone portable. Peut-être avait-elle finalement décidé d'annuler ? Ou alors était-elle en retard comme lui l'avait toujours été aux cours de médecine ? Enfin, il la remarqua, au loin, elle s'était fait belle. Il fut d'ailleurs étonné. « Salut ! » lança-t-il à son attention en l'approchant aussi vite qu'il le pouvait.
« Tu es ravissante ! J'ai l'air d'un clochard à côté ! » s'exclama-t-il ensuite en l'observant de bas en haut et de haut en bas, ne se rendant même pas compte de sa mal-politesse du moment.
Il lui souriait, simplement, avec ce sourire chaleureux et sympathique qui était sa signature depuis toujours.

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Diner à la française

J’avais fait des efforts pour arriver à cette soirée bien habillé, bien maquillé, bien coiffée. Même moi je ne savais pas pourquoi j’avais fait cela, peut-être tout simplement parce que j’aimais bien me préparer avant une sortie. Pourtant j’avais l’impression d’être une gamine de 15 ans qui allait à son premier bal et j’avais une sorte de stress, peut-être parce que j’étais curieuse de savoir ce qui pourrait se passer maintenant. Je n’étais pas du tout du genre à manger au restaurant après avoir coucher avec un inconnu qui n’avait pas été un coup d’un soir. Je ne sais pas à quoi je jouais, ni même ce que je cherchais, j’étais perdue en ce moment et je pense que ce que j’étais en train de faire le prouver une nouvelle fois. Je m’étais ainsi assise attendant le moment où Read arriverait. Lorsque je le reconnus je fus très honteuse, je m’étais rendu compte que je m’étais habillé beaucoup trop classe par rapport à lui, je me sentais tellement ridicule. Il allait me prendre pour une folle de m’être habillé comme ça ou simplement pour une fille complètement désespérée, si j’en avais eu la force et le courage je me serais certainement écroulé en sanglots. Il c’était alors approcher doucement de moi en me félicitant sur mon apparence et en disant que lui de son côté ressemblé à un clochard, je répondis alors simplement, plus triste qu’autre chose : « Merci, je n’aurais sûrement pas dû mettre de robe…Mais ne t'inquiètes pas, tu n'as pas du tout l'air d'un clochard.» J’avais ensuite jeté mon dévolu sur la carte, me contentant de choisir un repas pas trop chère pour ne pas faire exploser mon compte en banque. Une pizza serait certainement suffisante, et je prendrais un dessert dans les premiers prix, ce serait parfait. Je rabaissais après la carte après avoir fait mon choix puis annonça, plus pour remplir le vide qu’autre chose : « Je vais prendre une pizza je pense, la paysanne à l’air pas mal mais j’aime bien l’Hawaïenne aussi, tu en penses quoi . ». C’était complètement futile cette discussion mais c’est le seul truc que j’avais trouvé pour renouer un peu le dialogue. Je ne pouvais cependant pas supporter ce silence qui était si pesant, je lui demandais alors : « Tu vas bien depuis tout à l’heure ? ». Franchement malgré mes efforts physiques je pense qu’il ne fallait pas être divin pour deviner que ce n’était pas la grande forme et que j’étais carrément crevé en ce moment. L’opération m’avait mis sur les rotules et je n’avais pas récupéré aussi bien physiquement que psychologiquement…J'espérais qu'il allait embrayer sur autre chose, je me sentais pas mal à l'aise mais je savais juste pas vraiment quoi dire...Par message c'était plus facile, on avait le temps de réfléchir.

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Lorsque Read rejoignit la demoiselle, il fut étonné de la voir vêtue si joliment. En même temps, cela lui fit plaisir, même s'il eut honte d'un coup de ne pas avoir fait plus d'efforts pour sa propre tenue. « Cesse de dire des bêtises. Je me sens hyper flattée que tu sois venue comme ça... j'aurais dû faire plus d'efforts de mon côté. T'es splendide. On dirait la belle et le clochard. » Il rit. Il avait eu peur d'avoir lancé un froid en faisant la première remarque au vu de la déception de son interlocutrice. Comme si elle jugeait qu'elle avait été une idiote à se préparer ainsi pour un rendez-vous dans ce restaurant. Il était vrai que Read restait un inconnu, même s'ils avaient commencé à se confier l'un à l'autre, mais ce n'était pas pour autant qu'il n'apprécierait pas les efforts effectués. A vrai dire, cela lui donnait l'impression d'être quelqu'un d'assez important pour que l'on veuille bien paraître à ses yeux. Même s'il n'avait jamais fait très gaffe à ce genre de choses. June aurait pu venir en jogging et en sweet à capuche, il aurait trouvé sa tenue très bien aussi. La jeune femme lança finalement un œil à la carte et Read crut bon de suivre son exemple. Il posa de nouveau son regard clair sur son interlocutrice lorsqu'elle lui demanda son avis.

« Elles sont bonnes toutes les deux... » commença-t-il. « Mais si j'étais toi, je prendrais la paysanne, elle a l'air moins lourde pour l'estomac... Quoi qu'une pizza reste une pizza ! » expliqua-t-il ensuite en riant face à sa propre bêtise. C'était étrange comme atmosphère. En fait, il se demandait comment lancer une conversation... « Je crois que je vais prendre juste des pâtes sauce bolognaise, quant à moi... » dit-il ensuite, simplement.

« Oh bah ça va, mon état a pas changé. » répondit-il à la question de June, lui souriant toujours gentiment. « Et toi ? » Il posa le menu sur la table pour se concentrer sur la demoiselle. Il se rendait compte que la conversation était bien creuse pour le moment, mais il ne savait pas trop comment rendre l'atmosphère plus... sympathique ?

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Diner à la française

Je me demandais bien ce que je faisais ici avec Read, j’espérais simplement que je n’allais pas m’ennuyer toute la soirée avec ce mec que je connaissais à peine et avec qui j’avais simplement couché. Plus le temps passé et plus je me disais que j’aurais peut être du refuser cette proposition mais peut être que j’allais finir par me lier d’amitié avec mon compagnon de cellule, dans les films ça finit toujours comme ça et les deux héros s’évadent ensembles. Je me mis à rire quand il fait sa comparaison avec la belle et le clochard, décidément il était plutôt branché Disney comme mec, déjà la dernière fois il m’avait comparé à une princesse alors que j’étais juste une fille avec qui il c’était envoyé en l’air dans une boite de nuit. Je lui répondis alors : « Tu bases ta vie sur Disney ou alors tu as des enfants en bas âge ? ». Je ne trouvais pas ça idiot de sa part, c’était juste un peu rare pour un mec de plus de vingt ans de faire des métaphores en utilisant des personnages de Disney, mais j’aimais bien Disney alors cela me dérangeait nullement. Read me donnait ensuite quelques conseils quant aux choix de ma pizza, j’allais les suivre d’ailleurs car la campagnarde avait l’air d’être un meilleur choix pour moi aussi. Un sourire illumina mon visage quand il me parlait de ses pâtes à la bolognaise, des pâtes à la bolognaise avec son histoire de belle et le clochard, c’était un peu trop gros pour être une simple coïncidence, je levais les yeux au ciel. Je lui murmurais alors : « Des pâtes bolognaise après ton histoire de belle et le clochard, tu ne cherches pas à m’embrouiller toi par hasard ?! ». Je me mis à rire de nouveau, je savais que ce n’était pas délibéré mais je voulais juste un peu détendre l’atmosphère, qu’on se sente plus à l’aise car pour l’instant c’était un peu tendu. Je lui avais demandé si tout allait bien et apparemment oui, je répondis à mon tour : « Ben écoute je vais plutôt bien, c’est cool de se faire un restaurant, ça fait longtemps que je n’y suis pas allé ! ». C’est vrai que la dernière fois ça devait dater d’une sortie avec mon ex, autant dire que depuis l’eau avait bien coulé sous les ponts. Je fis ensuite un commentaire sur le restaurant : « Tu sais au départ je voulais manger français, finalement la gourmandise m’a rattrapé. Je suis d’origine Parisienne et toi, tu as vécu ailleurs ? ». Je posais des questions, le plus naturellement possible pour entretenir la conversation du mieux que je pouvais.

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Read eut un très large sourire lorsque June lui fit remarquer que depuis le début, il faisait tout tourner autour de Disney. Il ne s'en rendait même pas compte. A croire qu'il avait trop regardé ses classiques, autant enfant qu'adulte. En même temps, dans son cas, c'était presque normal. Il rit légèrement, se cachant un peu derrière le menu. Cette remarque ne l'avait pas gêné, mais il rougit parce qu'il avait un peu honte que, depuis le départ, la demoiselle le considère comme un grand enfant. C'était vrai, il s'était toujours montré ainsi à ses yeux. « Je vais déclarer pour ma défense que j'ai beaucoup de petits frères et sœurs, je suis l'aîné d'une famille de treize enfants ! » rit-il grandement. C'était plus pour détendre l'atmosphère qu'autre chose. Et puis, il fallait tout de même qu'il tâche un peu de sauver son honneur. Ils se décidèrent ensuite sur ce qu'ils allaient consommer. Et June revînt un peu à la charge avec les histoires de pâtes bolognaises. Il rit de plus bel. A présent, l'atmosphère était réellement détendue.

« Haha, exactement ! Et je vais t'offrir mes boulettes de viande en les poussant avec ma truffe! » rit-il encore. Finalement, la demoiselle lui posa une question. Et oui, ils se connaissaient à peine, alors il fallait bien sociabiliser un peu sinon, il n'y avait nul doute à émettre quant au fait qu'ils allaient tous deux s'ennuyer comme des rats morts. Pour l'instant, cependant, Read appréciait vraiment la compagnie de sa nouvelle connaissance. Coucher ensemble avant de se connaître, il commençait un peu à le regretter. Ce n'était pas dans sa nature autrefois. D'ailleurs, n'avait-il pas gardé sa virginité jusqu'à ce qu'il rencontre Mary ?

« Oh, j'aurais bien aimé aller à Paris un jour, mais pour le moment, c'est au-delà de mon budget ! » Il adressa un petit sourire à son interlocutrice. « Je n'ai vécu qu'aux Etats-Unis quant à moi... Je suis né à Santa Fe, mais on a déménagé ici quand mon père a changé d'église. Il est pasteur. Tu... Tu crois en Dieu ?» demanda-t-il. Question personnelle, mais bon...

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Diner à la française

Même si les choses n’étaient pas au beau fixe dans ma vie je préférais me dire que tout allait bien et je faisais en sorte de ne pas montrer mon mal être, lorsque Read me répondit qu’il avait treize frère et sœur j’ouvris grand la bouche, pour moi c’était un truc hallucinant. A ma connaissance je n’avais pas de frères et sœurs, je dis bien à ma connaissance car c’est vrai que je n’avais pas vu mon père depuis un moment et ma mère étant décédée elle avait peut être apporté quelques secrets dans sa tombe. En tout cas son nombre de petits frère et sœurs me donnait le tournis, je me demandais comment cela était possible : « Treize au moins dieu ! Ce n’était pas trop dur ton enfance… ». Je me mis à rire en imaginant Read poussait les boulettes avec son nez, je me mis à rire, c’était complètement ridicule : « Oh t’inquiètes pas ça fait bien longtemps que je ne crois pu en ses histoires de compte de fées… ». La vie n’avait rien d’une belle histoire, pour moi il y avait eu plus de choses négatives que positives dans ma vie. Il m’informait ensuite qu’il n’avait pas assez d’argent pour aller en France, c’est sûr que c’était un budget. Je lui répondis donc : « Oui moi aussi, je pense ne pas pouvoir retourner à Paris d’ici un moment même si c’est chez moi…en tout cas quand tu auras l’argent nécessaire je pourrais t’accompagner et…te faire visiter ! ». Ma proposition pouvait semblait saugrenue étant donné qu’on ne se connaissait pas des masses mais j’aimais bien faire découvrir ma région à des personnes qui n’avait jamais visité Paris ou même la France. Je me suis mis à rire quand il m’évoqua son lieu de naissance, j’avais appris une chanson plus jeune évoquant ce lieu que je me mis à murmurer : « Ses attaques à main armée de Danville à Sante Fe… ». Il ne devait rien comprendre le pauvre si il ne connaissait pas la chanson. Il m’apprit ensuite que son père était pasteur, son nombre de frères et sœurs s’expliquaient donc. Il me demandait ensuite si je croyais en dieu, c’était une question vague, je lui répondis alors : « Franchement Read, je ne sais pas si je crois en Dieu, je crois en quelque chose pourtant… ». Il ne devait rien comprendre, je sais bien qu’il y avait une destinée mais est ce dieu qui décidé de tout ? Bonne question. J’essayais de rattraper le coup : « Désolé, je suppose que tu es très croyant quant à toi… ». Cela me semblait logique vu que son père était pasteur, j’essayais une fois de plus de me justifier : « Tu sais avec toutes les tuiles qui me sont tombés sur la tête, on peut se poser des questions ! ».

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La situation était plutôt amusante dans ce restaurant. Lui et une semi-inconnue en train de s'imaginer dans un Disney. Du moins, Read pouffait alors qu'il avait à l'esprit une image de lui-même en train de pousser des boulettes de viande en direction de June. C'était si saugrenue ! Il se demanda même un instant comment il avait pu avoir ce genre de pensées ! Dans tous les cas, la jeune femme en rit, ce qui était à peu près le résultat attendu. Il lui sourit gentiment alors qu'ils commençaient à parler de leurs origines. Voyager en Europe, Read en avait toujours rêvé. Enfin, ce n'était pas non plus son rêve ultime, parce qu'au fond, ce qu'il aimerait c'est que tout le monde s'aime dans le meilleur des mondes, mais bon, c'était moins utopique, avouons-le.
« Oh j'aurais sans doute la meilleure des guides alors ! » s'exclama-t-il. « Je n'hésiterai pas à te le dire si jamais j'ai les moyens de m'y rendre. » affirma-t-il ensuite simplement. Elle était vraiment pétillante cette jeune femme, c'était étonnant qu'un homme ait pu l'abandonner sans honte aucune.
Elle commença à fredonner une chanson lorsqu'il lui parla de sa ville natale : santa Fe. Et il ne fit que sourire bêtement en l'écoutant. Non, il ne l'avait jamais entendue... Et il ne pouvait que sourire comme un enfant.

Puis, sans trop savoir pourquoi, peut-être pour rendre la conversation plus profonde, il entama le sujet de la foi.
« Oui... Enfin, tu sais, j'ai souvent remis en question ma croyance... J'arrête pas de remettre en question ma foi. Je crois que c'est ce que doivent faire tous les bons pratiquants. » Il rit. « Et franchement, je pense que je comprendrais jamais la vie... » continua-t-il ensuite, toujours en riant légèrement.

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Diner à la française

La meilleure des guides, je me posais bien la question mais c’est vrai que je connaissais très bien Paris car j’y avais vécut durant 24 années, 24 années dans un cadre magnifique d’ailleurs car Paris était une ville merveilleuse. Je serais contente d’aller à Paris avec Read mais ce n’était peut être pas une bonne idée de dormir dans la même chambre que lui avec notre passé, c’est vrai qu’on n’était pas entrain de manger au restaurant suite à un devoir en commun, notre relation avait été basé sur le sexe et je n’avais pas envie qu’il profite d’une ville aussi belle que Paris pour me promettre des trucs et que je tombe dans le panneau comme d’habitude. Car oui, j’étais extrêmement naïve en amour et souvent je me faisais complètement avoir. Quand il parlait du prix du voyage c’est vrai que c’était un budget, je souris avant de lui répondre : « C’est sûr, ça coute très cher, je ne suis pas revenue en France depuis mon emménagement…. ». Je n’avais pas pu rentrer chez moi, je n’avais donc pas vu mon père depuis cette période mais étant donné les relations spéciales que nous avions toujours eu ce n’était pas très grave. Read me parlait ensuite de la religion, franchement j’étais perplexe à ce sujet, Read me dit ensuite ne rien comprendre à la vie, c’est vrai que c’était étrange. Je lui répondis alors : « La vie ne doit pas être comprise, selon moi c’est une succession de choses, bonne ou mauvaise et nous devons faire avec… ». Oui, il n’y avait rien à comprendre donc, il fallait juste faire face aux différentes difficultés, je lui répondis ensuite : « Moi c’est les garçons que je ne comprends pas trop en ce moment, tu dois t’en douter… ». Je me mis à rire également, en effet ce n’était pas facile pour moi de savoir ce que les hommes recherchaient avec moi. Peut être que Read pourrait me donner des conseils sur les hommes, après tout il en était un, je lui dis alors : « J’espère que tu vas me créer un petit guide afin que je sache tout des hommes ! ».

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Parler de religion n'avait très certainement pas été une bonne idée, mais Read avait ressenti comme une sorte de besoin de se confesser sur le fait qu'il avait perdu un bonne partie de sa foi. Il se sentait un peu mal vis-à-vis de cela. Autrefois, lorsqu'il priait, il avait la nette impression que quelqu'un là-haut l'écoutait et le regardait, mais à présent, chaque prière se faisait dans le vide. Si bien que tout ce qu'il pouvait bien prier se vidait de son sens absolu. Il sourit à June alors qu'elle lui indiquait sa propre façon de voir le monde. « Dans ce cas, j'espère que dorénavant, tu n'auras plus qu'à faire avec les bonnes choses ! » s'exclama-t-il en souriant, gentiment. Cela lui était venu simplement, du fond du cœur. Il n'était pas du genre à baratiner. Il avait toujours été dans le genre spontané comme garçon et bien que les événements de la vie l'aient quelque peu détérioré, ce côté de sa personnalité restait bien souvent intact. Il rit face à la nouvelle remarque de son interlocutrice. « Un guide sur les hommes ? » Il rit de plus bel. « Je crois que t'as choisi un des plus piètres spécimens pour te l'écrire ! » continua-t-il. « Je n'arrive même pas à me comprendre moi-même... Faut croire que les filles ont raison quand elles disent que les mecs ont plusieurs cerveaux... » rit-il encore. Il fallait avouer que Read était totalement perdu niveau sentiment, sexe et histoires de cœur en ce moment.

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