(joamée) collision

@Joakim Wolford | Réveil difficile, encore un. Les nuits sont courtes entre mes nuits au Nirvana à travailler et les journées à la fac. Je trouve de moins en moins de temps pour moi. Je suis crevée en ce moment et j’ai la sensation de faire du sur place dans ma vie. Découvrant que les gens vont et viennent sans vraiment créer de stabilité dans ma vie. Et j’essaie encore de changer malgré ça. Apprendre à m’ouvrir aux autres, discuter et essayer de ne plus taire cette partie brisé en moi. Cicatrice du passé qui est toujours ouverte et que je ne suis pas sure d’arriver à guérir un jour. Je fais ce que je peux pour gérer ma situation émotionnelle. Je me lève et les autres sont soient encore au lit soit en cours. Je marche vers la cuisine et je veux me faire un café seulement les placards sont vide. Merde c’était à moi de faire les courses. Je ne peux que m’en prendre à moi-même. Grognon je file sous la douche, pour me rendre à Harvard. Je ne peux pas aller en cours sans prendre un café. Je marche au radar la. Je marche jusqu’au starbuck, l’air du matin qui est encore fraîche en ce début décembre. Le visage qui se réfugie dans l’écharpe. Porte du starbuck que j’ouvre pour pouvoir faire la queue vers mon précieux. — « Joakim ?. » Regard qui se tourne vers les gens autours de moi à l’annonce de la barista. Prénom qui reste gravé malgré les années. Réflexe humain que j’ai quand j’entends ce prénom. Homme de dos qui s’avance pour récupérer sa boisson et lorsque tu me fais face, je te regarde fixement. Porte feuille qui glisse de mes mains. Ça ne peut pas être vrai ? Ton regard qui bloque quand mon porte feuille touche le sol et tu le ramasses. Quand enfin ton regard entre en collision avec le mien je n’ai plus de doute. — « Je.. merci. » que je murmure alors que peut être que toi tu m’as simplement oublié.

@Joakim Wolford | Une journée banale comme toute les autres, c’est comme ça que j’avais imaginé la passer. Loin de m’imaginer ce qui m’attendait en entrant dans ce starbuck ce matin. Pourtant, c’est mon porte feuille qui fini sur le sol et c’est toi qui me le ramasse. Toi qui bouleverse ma journée. C’est à peine si j’arrive à parler à voix haute, car nous n’avons jamais parlé toi de moi. Étrange quand on pense que tu as été un échappatoire durant des années. Que tu as été un réconfort et que tu m’as mise dans ta bulle. Ces feuilles qui s’entassaient sur mon bureau avec toutes nos conversations. Donnez ta voix qui m’est aussi inconnu. Je récupère mon porte feuille et tu reprends ta route. Je regarde devant moi, l’ombre de ta présence encore présente. Je soupire parce que je suis toujours pas fichue de savoir communiquer. Je me flagelle dans ma tête. Je tourne la tête dans ta direction quand tu te mets à t’adresser à moi. Je te regarde et je me pince les lèvres timidement. — « Oui, moi. » que je confirme parce que les années ont passé. Cinq où peut être six maintenant. On était des gamins. On est là au milieu de la foule et on se fixe. Je ne sais pas quoi dire tellement je m’en veux de t’avoir quitté comme ça. Juste cette nuit que l’on a passé ensemble sans un mot. Juste tes bras, ton corps offert comme un refuge. Caresses de tes doigts sur ma peau si apaisant. — « Ça fait presque bizarre d’entendre le son de ta voix. »

@Joakim Wolford | Je suis parfois fatiguée d’essayer d’être quelqu’un d’autre. Je fais de mon mieux pour me mélanger aux autres, pour comprendre le second degré avec lequel j’ai énormément de mal. Je voudrais pouvoir changer qui je suis, mais c’est compliqué. Quand je réalise que c’est bien toi qui te tient face à moi, j’ai le cœur réagit instantanément. Il s’emballe face au seul homme qui arrivait à me procurer des sensations agréables. La sensation de compter pour quelqu’un, au moins le temps de quelques feuilles de papier échangés. Toi. Celui avec qui j’ai voulu passer ma dernière nuit dans mon cauchemar. Essayer d’obtenir un peu de ta force avant d’affronter le long périple qui allait suivre jusqu’à Boston. Je te dévisage sans m’en rendre compte, tu as vieillit, mais ton sourire et ce regard je n’aurais pas pu les oublier. Je suis bousculée par ton retour dans ma vie, je ne pensais plus jamais te revoir. — « On a l’air bizarre pour ces gens je crois.. » Enfin moi, j’ai l’habitude, mais toi peut être pas. Je sens les regards des gens et ceux qui passent entre nous deux parce qu’on dérange. Je relève les yeux vers toi à ta question. — « Je n’y ai jamais réfléchit. Je crois que j’étais plus intrigué par toi. » Combien de fois, je me suis demandée ce que tu faisais quand tu étais chez toi. Si tu te sentais heureux dans ton foyer. Depuis combien de temps tu étais avec ta petite amie. Si un jour moi aussi j’aurais le droit d’avoir quelqu’un qui m’aime. Je regarde mon téléphone pour réaliser que j’ai déjà manquer le début de mon cours de français. Je hoche la tête, je n’ai pas envie de partir là tout de suite. J’ai peur que tu ne sois pas vraiment réel. — « J’ai tout le temps que tu veux, on peut aller marcher un peu. » Je te souris avant de me diriger vers la porte pour quitter cet endroit qui me met mal à l’aise.

@Joakim Wolford | le regard des autres c’est un vrai problème pour moi, j’ai tellement été rabaissé par mon père. j’ai une image de moi pathétique et j’ai tout le temps le sentiment d’être jugé. toi tu m’as jamais catalogué, t’as jamais fuis malgré mon côté fermé et bizarre. tu étais présent et à l’écoute même si je disais jamais vraiment le problème. j’ai jamais réussi à mettre de mots sur ce qui se passait chez moi. t’as toujours été ma parenthèse, une pause dans ma douleur. je me sens pas super à l’aise face au curieux qui nous observe. je t’observe poser ton gobelet, je me demande ce que tu fais. puis tu poses ta casquette sur ma tête et tu me mets des lunettes de soleil. je souris en te regardant fixement. pourquoi je trouve ça adorable ? j’ai envie de te serrer dans mes bras. — « oui, je me sens beaucoup mieux. merci. » ma main effleure la tienne et je te regarde quelques instants. je préfère sortir du café parce que je me sentirais beaucoup mieux dehors. le temps est doux et agréable. je marche buvant une gorgée de mon café et et je regarde en souriant. est ce que j’ai arrêté de sourire ?— « oui je suis étudiante en tourisme et toi tu y étudies ? » je continue de marcher doucement je n’ai pas envie que ça s’arrête. je veux savoir ce que tu es devenue. savoir si tu m’as oublié à un moment donné. c’est maintenant que je réalise combien ton absence a laissé un vide dans ma vie. je n’ose pas te regarder quand je lâche : — « tu m’as manqué. »

@Joakim Wolford | je suis surprise de voir combien tu arrives encore à me comprendre. tu as toujours su comment m’apaiser même à travers nos silences. je me sens comme en sécurité maintenant que je t’ai retrouvé. c’est difficile pour moi de m’exprimer. je dois pourtant m’améliorer et essayer de m’ouvrir. on commence tout deux à marcher dans la rue. je fini par t’apprendre que je suis en tourisme à Harvard et tu t’intéresses vraiment à ce que je te raconte. — « je veux devenir hôtesse de l’air. je veux découvrir le monde et ses cultures. » j’affeixjd un large sourire en pensant à toutes les destinations qui m’attendent. à ce sentiment intense de liberté qui m’attends. je sais que ça me passionne et j’ai hâte de pouvoir obtenir mon diplôme. quand je découvre ce que tu étudies, je suis finalement pas surprise. — « c’est toi qui m’a apprit à reconnaître les constellations. je sais combien tu aimes le ciel et c’est étoiles. » je te souris tout en marchant. je bois une nouvelle fois et je laisse un silence nous envelopper. nos mains qui se frôlent à nouveau et ça ne me dérange pas. le silence est agréable, juste t’avoir à mes côtés me fait du bien. je sais que toi tu me comprends avec ou sans les mots. et puis je me risque à t’exprimer le manque que je ressens. quand tu me réponds, je sens mon cœur qui s’emballe. je suis contente que ce soit réciproque. tu m’arrête et je te fixe en voyant tes bras s’ouvrir devant moi. je fini par venir me glisser contre toi, je pose ma tête sur ton torse et je te serre dans mes bras. je ferme les yeux et me laisse envahir par ton parfum. ça fait tellement de bien. — « merci. » que je glisse dans un murmure.