passé qui stagne à la surface, décortique l’âme d’images gardées indemnes. plus je m’approche et plus je te ressens. désamorcer la bombe et la seconde d’après accélérer le minuteur. je te sens, là, sous mon regard insistant et fuyant à la fois. je sens ton souffle réchauffer mon visage, je le sens s’arrêter des secondes de trop. tiraillé dans tout les sens, tes membres raidis pour t’empêcher d’exprimer trop. tes traits qui ne bougent pas par peur de feindre la moindre émotions. ne reste que cette position robotique, calculée dans laquelle tu t’es figé. et mes iris ne peuvent pas s’empêcher de se laisser attirer par tes lèvres, celles qui ne sont qu’à quelques centimètres des miennes. l’envie de m’y jeter corps et âmes au fur et à mesure que les mots sortent de ma bouche. plus fort que moi, l’index profite de cette minable caresse. à peine le temps de redécouvrir la sensation de ton derme contre le mien. que tout s’arrête. que tu recules brutalement, revient dans notre monde. la conscience qui prend le pas sur tout l’reste dans une maudite frustration. et je t’imite, recule, ventilation qui devient plus rapide. plus imposante dans l’idée de te voir déjà partir. imagine déjà ton départ quand tu te lèves. sans laisser l’temps au suspens de m’achever, tu me rejoins sur ce même banc. passe une jambe de l’autre côté, me laisse glisser sur la pierre jusqu’à ton profil. - c’est pas toi qui passe après. parce que ça a commencé avec toi. - j’cherche pas de pansement chez toi. t’es pas l’mec qui me soignerait, t’es celui qui trancherait encore.. jetés à ton oreille, les mots impulsifs qui résonnent. coeur qui se tord, question qui sonne creuse. qui joue avec les cordes sensibles. - j’ai jamais oublié ton existence ni c’qu’on a pu vivre. mais tant qu’il était là, j’aurais pas pu en regarder un autre. mais il a choisi et c’est finit.. baisse la tête, le cerveau qui surchauffe. la secoue avant de la relever, les yeux vers toi, doigts qui volent sous ton menton pour t’obliger à tourner la tête. - j’attendais pas le pardon d’noah.. j’attendais qu’tu m’cherche, que tu m’retrouve, que tu m’dises de pas partir.. j’attendais qu’un putain d’pas de ta part Ad ! la voix qui se hausse sur les derniers mots. relâche ta mâchoire dans un mouvement las. - tu dis d’la merde.. j’suis tombée amoureuse, j’y peux quoi à tout ça putain ?! rien. toi comme moi on avait gardé le silence, nos distances et on a fait nos vies. mais ne croit pas que j’ai pas pensé à toi avant scott.. ne croit pas que j’en ai pas douillé de devoir abandonner. levre que je mords, détourne le regard vers le néant. - t’es pas un plan par dépit.. t’es même pas un plan tout court. j’ai rien d’toi, j’y gagnerais quoi ? rien. l’éternel rejet. le fond sombre de tes yeux à chaque fois qu’ils se posent sur moi. laisse le silence s’installer avant de le fissurer. - tu sens bon..
@Quincy Adler
(Lena Castiglia)