vague à l’ame. ((adler))

déterre ce passé usé. ternit par le temps, le silence et tout le reste. histoire bâclée, minimisée pour pas que ça blesse. paraît que j’existe plus, que j’ai finis sous terre. enfouie dans ces catacombes que t’as sécurisé jours après jours. pour ne plus que j’en sorte, pour ne plus m’entendre, me voir dans recoins d’ta tête. sûrement que j’avais fait un peu pareil, que j’avais soudé ton souvenir. pas assez muselé parce que c’est toi que j’retrouve ce soir. c’est moi que tu reviens voir même si t’avais tiré ce foutu trait. p’têtre bien que j’suis encore un peu là, dépassant de la ligne, coulant autour de ton âme bétonnée. pas d’artifice c’soir, une paire de basket, un survet oversize pour se mêler au décor. toi, que je distingue au milieu des couleurs urbaines du skate parc. muet. ne reste que les bruits mystérieux de la nuit pour remplir le vide. et ceux de mes pas quand je m’approche d’toi, assis autour de cette table de pierre. matière froide, me rappelle un peu toi. - j’pensais pas qu’tu viendrais vraiment. prends place en face de toi, les azurs qui s’arrêtent dans tes billes ébènes.

@Lena Castiglia - question d'ego. elle joue avec tes nerfs, tu lui retournes la pareille. jusqu'à faire mal si c'était recommandé; c'est de ton ressort, tant que le dernier mot te revenait. tant qu'elle laissait ta boîte contenant les résidus du passé enfermée à double tour. le cadenas tenait tout de même bon, malgré ses tentatives et t'avais aucune intention de briser ce verrou. d'où ta présence ce soir. cloisonner une bonne fois pour toutes ce passé, te séparer de ce mot qui résonne dans ta foutue boîte crânienne. sentiments. suavement susurré par sa voix. contredit par ta propre voix, tes propres faits. elle propageait ce boxon dans ta tête, tu te devais de l'arrêter. en parlant du loup. tes billes la repèrent au loin, constatent l'effort plaisant de se mêler au décor, la suivent se positionner en face de toi. le mur s'érige par réflexe en sa présence. - peut-être qu'après tu m'lâcheras la grappe. hausses les épaules, l'indifférence brillant dans l'paraître quand ta mâchoire se contracte de tension. - enfin, on s'en fout, tu l'as quand même eu ton tête-à-tête. qu'est-ce que tu veux en faire maintenant ?

lune en témoin, brille au-dessus de nos têtes. éclaire les derniers fragments du carnage, pointe le tableau grisâtre qui s’dessine. elle fait ressortir l’hostilité qui recouvre tes pupilles. à peine assise, tu dresss le barrage. ferme les portes d’un empire dans lequel je m’étais trop souvent égarée. dans lequel j’aurais pu vivre si ça avait été différent. et tu souffles le froid polaire dans tes mots imbibés de brume. - encore trop d’efforts pour pas grand chose.. réponse qui s’presse de traverser les lèvres. - pourquoi tu me l’as donné ce tête à tête ? les doigts qui se cachent dans les poches. comme pour ne pas s’brûler. encore. - tu sais faire pourtant.. me repousser. pourquoi tu l’as pas fait c’soir ? t’aurais pu. m’ignorer, mentir, refuser.. tant d’options et pourtant c’est pas l’une d’elle que t’as choisis.

@Lena Castiglia - l'amertume suinte de tout part après t'avoir fouetté de plein fouet rien qu'à l'entente de sa voix, rien qu'à la vision de ses traits. comme une prédisposition, c'était le sentiment par défaut qu'elle te provoquait. et tu t'autorisais pas à vaquer sur d'autres terrains de sentiments, peu confiant du résultat soit extrêmement violent soit extrêmement doux. aucun juste milieu. juste de l'extrême avec elle. du coup l'amertume faisait une bonne couverture, un bon outil afin d'contrôler ton flegme. flegme qui menace d'ores et déjà d'se barrer quand elle te jette des questions en guise de réponses. self control, tu soupires. longuement. poses tes mains pliées devant toi, sur la table, rendant la rencontre presque officielle, solennelle. - réponds à ma question. qu'est-ce que tu veux faire maintenant ? tes pupilles brûlent son épiderme que tu détailles sans honte, souvenirs du passé te revenant en mémoire. - et visiblement, j'excelle pas dans l'art de te repousser puisque t'es encore là. encore là, à t'empoisonner l'esprit.

voûte semble interminable. infatigable. récolte les résultats de l’abandon encore trop vif, des départs sans le moindre mot. laissant seulement des questions sans réponse, des parfums qui flottent jusqu’à ce que la brise les entraînent avec elle. jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un croquis gâché. noir. la déception d’une page tournée sans avoir pris le temps de la lire. les regards qui s’croisent, se cherchent dans les détails de l’autre. brûlent à l’intérieur les souvenirs d’antan. mords dans ma lèvre, aveu de faiblesse. mimiques qui m’accuse d’en ressentir encore les effets. de la friction de nos peau l’une contre contre l’autre. entre douceur et brutalité, ces instants qu’on arrachait au temps à chaque fois. qui nous laissait sur l’carreau des heures après. qui remettait tout en question. - j’crois pas que t’ai envie d’entendre la vraie réponse à ta question. la voix est basse, serre les poings dans mes poches. nervosité contrôlée. comme si t’étais de nouveau cet inconnu que j’ai jamais charmé. - j’ai froid.. on marche ? ou juste envie d’te sentir plus proche de moi. - j’suis juste trop têtue pour t’laisser.

@Lena Castiglia - froid qui s'immisçait dans l'tête-à-tête. figurativement et littéralement parlant. les températures chutent, le vent s'agite, te provoquant quelques frissons. sauf que t'ignorais si le vent en était réellement le fautif quand ses pupilles transperçaient les tiennes. un peu plus et elles pénétraient ton âme. un peu plus et tes pensées furtives, teintées d'envie face à ses lèvres mordues, se faisaient trahir. le mur se fait violence pour rester debout mais tient bon. - c'est un peu le principe des questions, d'avoir une vraie réponse. le rictus mauvais pour cacher quelconque émotion qui menaçait de transpercer. à ce stade de toute façon, t'étais paré à tout entendre. p't'être pas enclin à la croire mais bel et bien toute ouïe. - pas avant que t'aies répondu. réchauffe toi les mains, t'auras moins froid. plus que déterminé à l'entendre ta réponse. tu t'enfonces sur ta pierre qui te sert de siège, fermé à sa proposition, fermé à toute approche physique qui se produirait pendant cette marche. pour l'instant. - t'es vraiment surtout casse couilles.

athmosphere asphyxiante. moi qui parvient à tout contrôler, à garder les bonnes distances, à lancer les mots tranchants. épuisés les rêves jusqu’à ce qu’il ne reste que des cauchemars sans vie. c’soir, les rôles s’inversent. toi qui mène cette danse envoûtante, toi qui renaît des cendres à force de trop te regarder. l’amer regret. tu laisses les verbes lacinants glisser sur tes lèvres, piquer l’ego, effleurer les peines d’autrefois. et j’aime quand tu me regardes, quand l’intensité inavouée marque sa place sur tes prunelles. - j’veux.. avancé trop vite. ta bouche, tes mains, tes doigts. te retrouver quelque part au milieu de ces arbres. réinventer notre histoire, lui redonner un second souffle. - des vraies réponses. pas celles que t’as préparé pendant tout c’temps, pas celles qui te servent de bouclier. - j’veux que t’arrêtes d’jouer les gros connards, qu’tu me dises réellement pourquoi tu m’en veux autant ? ré ouvre la plaie. bonne ou mauvaise idée, peu importe. - j’ai envie d’savoir ce que j’ai raté. avec toi. soupire en levant les yeux au ciel, jambe qui tremble dans le froid ou la fébrilité. - mais t’es là alors c’est que ça t’plais quand même un peu.

@Lena Castiglia - retournement de situation. quand dans l'passé, t'étais le jouet mis à sa disposition, l'amant bon à mettre dans le placard au retour du petit ami, quand t'étais sous son emprise physique et émotionnelle malgré c'que tu tannes à lui répéter. c'était fini. du moins, tu réussissais à dissocier, laissais ton ego mener le combat, ton sang froid s'imposer dans le duel. t'osais aussi quelques fois balader un regard lascif sur son faciès, libérant l'instant d'une seconde l'emprise physique qu'elle avait mené auparavant. mais c'était contrôlable, tout était contrôlé. même ta réponse à sa quémande. l'sourcil arqué, tu pouvais mentir, ou fuir, évincer sa requête d'un revers de la main. sauf que t'avais exigé une réponse. et elle te l'avait donné. c'était à ton tour de jouer le jeu, d'avancer ton pion. stratégiquement. tu inspires, t'avances au plus proche d'elle, prépare ta version du poison. - tu vas m'faire croire que si la situation était inversée, tu m'en aurais pas voulu ? si j't'avais charmé pendant tous ces longs mois avec des 'j'me sentais bien avec toi', que j'balançais à tout va que j'pouvais pas m'empêcher de venir à toi malgré ma nana, que t'étais le refuge face à cette nana pour qu'au final, j'te jette comme une merde pour cette dite nana.. puis j'me taperais ensuite tes potes sous tes yeux sans remords, sans l'once d'un regard pour toi.. tu vas m'faire croire que tu m'en tiendrais pas rigueur ? le souffle court provoqué par la rancœur de ce discours. le pouls qui s'agite par ton irritation, la mâchoire qui se crispe. - j'suis là pour mettre un terme. pour que tu m'vendes en face tes soit disant poèmes, que j'puisse discerner tes mensonges en direct. vas-y lena, balance toutes ces belles proses que tu persistais à lui faire avaler.

face à face, émiette à peine la distance imposée. visage que tu rapproches, les traits qui se font plus précis dans la pénombre. j’arrive presque à lire le combat que tu mènes. entre attirance et rejet. entre l’envie de plonger encore et celui de garder la tête hors de l’eau. de continuer de respirer. raconte l’histoire simpliste, juste la surface saillante de l’iceberg. parce que le fond t’intéresse pas, parce que c’est plus simple si j’endosse tout les mauvais choix. - j’t’en voudrais.. regard qui se balade ailleurs quelques secondes. - à mort. joue qui se creuse par les canines qui attrapent un morceau de chaire. retrouve tes yeux, sors les mains de mes poches pour les croiser face aux tiennes. effleure ta peau, volontairement. mince est le contact mais mieux que rien. - tu comprends pas. noah c’était la relation parfaite en apparence, pas de débordement, pas besoin d’trop offrir, j’arrivais à tout garder sous contrôle. mais toi.. c’était.. différent. les mots noués crachent le morceau. - j’aimais beaucoup trop ça les moments passés avec toi. j’sais que si je m’étais concentrée dessus, t’aurais pu m’faire craquer pour de vrai. et j’avais pas envie à l’époque.. j’voulais pas que ça devienne trop vrai. ça finit toujours mal ces histoires et j’étais pas prête à souffrir. t’as jamais montré que t’aurais bien voulu plus que d’être caché dans l’placard. index qui s’ose à caresser ta phalange, doucement. - pour scott, j’savais pas que c’était ton pote. j’l’ai su qu’après tout ça, j’ai pas contrôlé. prénom encore douloureux roule sur la langue. - vas-y. regarde moi.. dis que j’mens. ignore les vérités si elles sont trop lourdes à écouter.

@Lena Castiglia - si t'étais pas si tendu, si tout ton corps n'était pas si raide, t'aurais pu esquisser un fin sourire victorieux, relâcher l'souffle que tu retiens depuis bien trop longtemps. sauf qu'aucun membre refusait de t'obéir, et plus elle se rapprochait, plus tu sentais l'effluve de son parfum, plus tes iris s'assombrissaient. et tu pensais pas ça possible mais ta mâchoire se contractait davantage, bientôt tu n'entendrais que l'écho de tes dents grinçantes. tu la suis du regard, ce regard aussi noir que l'encre de chine quand elle se positionna, à ton image, exact reflet de ta posture. l'effleurement de sa peau intensifia tes frissons, tes sourcils froncés. pourtant, tu bouges pas, incapable de te mouvoir. incapable de détacher tes iris de ce contact, hypnotisé par les élans du passé qui s'imposaient à ton esprit malgré toi. son discours tu l'écoutes à peine, ayant déjà eu un avant-goût les jours précédents, doutant que t'apprennes quelque chose de nouveau malgré que tu l'ais forcé à se délivrer. encore. tu comprends pas, t'étais différent. ouais, tu le connais déjà un peu trop bien ce discours. tout c'qui attisait ton attention c'était ce putain d'effleurement. et la caresse. la caresse ? le geste qui te sortit de ta transe, ses mots te parvenaient plus clairement, t'arrivais à la gueule. scott (...) regarde-moi. tu te recules instantanément, te redresses, partagé pendant une demi seconde à te barrer ou faire le tour de la table pour s'rapprocher. le dernier choix gagna. en moins de temps qu'il le faut, tu te retrouvais à ses côtés, adossé contre la table, regard tourné vers l'horizon. partout sauf sur elle, ne pas la regarder pour se laisser bercer par ses illusions l'espace d'un instant. - j'passerai pas après scott. j'serai pas le mec que t'utiliseras pour l'oublier, pour panser ta plaie. ta conclusion à tout ce bordel. parce que tu savais ce qu'elle voulait, ce qu'elle désirait. toi. - s'il avait pas choisi une autre, est-ce que tu te serais au moins souvenu de mon existence ? ou si noah t'avait pardonné ton infidélité, tu serais revenu vers moi ? léger rire jaune en pensant à l'idée saugrenue qu'elle t'aurait choisi toi. - j'crois pas.. noah, scott.. j'suis devenu ton plan par dépit. te tournes enfin vers elle, plantes tes billes foudroyeuses dans les siennes.