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Even when you get crazy at night, I'll still be there for you 'cause that's what friends are supposed to do

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    Assise sur un nuage confortable, étonnamment moelleux et à la fois me maintenant parfaitement droite, je regardais Wyatt courir dans tous les sens. Aimee, trop petite pour courir avec lui, le suivait en battant ses petites ailes d’ange. Je n’avais jamais rien vu de plus mignon, et de plus attendrissant. Un large sourire sur mes lèvres se dessina et je me mis à applaudir comme si j’assistais à un spectacle de cirque. Mes enfants continuaient de courir et de battre des ailes dans le ciel d’un bleu éclatant. Je me sentais apaisée et si tranquille, c’était une sensation incroyable. Encore un peu et je crois même que j’allais approcher l’orgasme, sans rire ! Plus les enfants s’éloignaient de moi et plus je rigolais et tapais dans mes mains, et pourtant peu à peu la sensation de bonheur s’évaporait et le ciel bleu prit une autre couleur. Je me levais violemment du nuage et regardais le ciel s’assombrir et devenir rouge. Les enfants avaient disparus et en face de moi se trouvait une sorte de porte. Soudain d’énormes bruits se firent entendre. BOUM BOUM BOUM. Quelqu’un frappait avec une force surhumaine sur la porte. Prise de panique je me mis à appeler le prénom de mes enfants en vain, aucun d’eux ne revenait. Des larmes commençaient à couler sur mes joues, mon cœur battait de plus en plus vite. BOUM BOUM BOUM. Encore les cognements à la porte. Qui pouvait bien se trouver derrière ? Que me voulait-on ? Où étaient donc passés Aimee et Wyatt ? La porte s’ouvrit et le père de mes enfants, Ryan, apparu. Je ne pu retenir un cri d’horreur en le voyant tenir Wyatt et Aimee qui se débattaient pour me rejoindre. Je voulais courir vers eux mais mes jambes ne bougeaient pas. BOUM BOUM BOUM. Les bruits sur la porte désormais ouvertes recommençaient… je ne comprenais pas.

    Dans un sursaut effroyable, j’ouvrais les yeux et me retrouvais assise dans mon lit, Houston mon bon et loyal animal de compagnie à mes côtés grognant vers la porte de ma chambre fermée. BOUM BOUM BOUM. Ce n’était donc pas un rêve. Il y avait bien quelqu’un qui frappait à la porte. Je tournais la tête vers ma table de chevet pour regarder l’heure, deux heures quarante six du matin. J’espérais de tout cœur qu’il ne s’agissait pas de Ryan mais qui d’autre pouvait bien se défouler comme un malade sur ma porte d’entré et à cette heure-ci surtout ? Je sortis du lit et attrapa rapidement mon peignoir histoire de ne pas apparaitre en petite nuisette devant mon visiteur surprise. La tête complètement dans le brouillard, me demandant même si je ne rêvais pas, j’ouvris la porte de ma chambre, Houston se précipita vers le salon, puis l’entré de la maison. Je couru après lui pour l’empêcher d’aboyer. Les enfants dormaient profondément à cette heure-là et hors de question de les réveiller aussi brusquement, enfin hors de question de les réveiller tout court en fait. Vu le temps que j’ai mis à les endormir, je ne tenais pas particulièrement à devoir recommencer à près de trois heures du matin. J’entendis un cri venir de derrière la porte. Attrapant donc Houston par le collier, je lui mis une petite tape sur le derrière pour le faire taire. Puis je jetais un coup d’œil par le judas de la porte afin de voir qui se trouvait de l’autre côté. Je vis alors Pavel, un collègue de travail mais aussi et surtout un ami dont la femme était morte quelques années plus tôt et à dont la garde de sa fille lui avait été retirée. Je m’étais pas mal rapprochée de lui lorsqu’il était devenu veuf et depuis près de deux ans maintenant je m’imposais comme un soutient moral à ses côtés. J’étais celle qu’il appelait lorsqu’il avait trop bu et qu’il ne pouvait pas reconduire jusqu’à chez lui, j’étais celle qui essayait de l’aider à vaincre son alcoolisme et j’étais également celle qui lui filait un coup de pouce pour pouvoir récupérer sa fille. D’un coup de main je déverrouillais la porte et l’ouvris. J’étais plutôt bien réveillée maintenant, le voir ici ne me surprenait pas tant que cela finalement, d’ailleurs en y pensant bien j’aurais dû m’en douter. Ryan n’est pas vraiment du genre à faire ce type de chose, surtout aux heures où les enfants dorment. «Pavel ! Bon sang mais qu’est-ce qu’il t’arrive ? Rentre !» Il avait encore dû se passer quelque chose en rapport avec sa fille pour qu’il soit dans cet état, ou alors il était dans un moment de délire après une soirée encore une fois trop arrosée. Le guidant jusqu’au salon, Houston me collant de près comme s’il essayait de me protéger au cas où Pavel ferait un mouvement un peu brusque. Je lui fis une caresse comme pour le remercier et cela sembla le rassurer un peu. «Pavel, assieds-toi, respire un bon coup. Je vais jeter un coup d’œil aux enfants, vu le bouquant que tu nous as fait ça ne m’étonnerait pas d’en avoir au moins un des deux réveillé. Je reviens tout de suite. Oh et pendant ce temps essaye de ne pas tout péter, je tiens pas mal à ma maison et aux objets qu'elle contient» Je lui fis un clin d’œil et me dirigeais donc vers la chambre de Wyatt, j’entrouvris la porte et vis grâce à sa veilleuse qui éclairait un peu son visage, qu’il avait les yeux fermés et les poings serrés. Je refermais aussi délicatement que j’étais entrée et passa dans la chambre d’Aimee se trouvant juste à côté de celle de son frère et pile en face de ma chambre à moi. Une nouvelle fois, j’entrouvris la porte, et cette fois me glissa à l’intérieur de la pièce. Le berceau d’Aimee se trouvant au milieu je devais aller me pencher au dessus pour vérifier qu’elle allait bien. Je vis deux grands yeux me fixer. Un peu agacée de voir la petite aussi bien éveillée que s’il était six heures du matin, j’étais pourtant étonnée qu’elle ne se soit pas encore mise à pleurer. Je me penchais donc pour la prendre dans mes bras, pour un bébé de six mois elle était encore un peu petite, mais c’était dû au fait qu’elle soit née un peu prématurément. Remuant tout doucement mes bras pour la bercer, je lui déposais un petit baiser sur le front. Sa tétine dans la bouche, la petite me regardait avec des yeux bien ouverts mais elle ne semblait pas pressée de manger ou quoi que ce soit. Après une ou deux minutes, voyant qu’elle était tranquille, je la remis dans son lit et ressortis de sa chambre. Je savais qu’elle était tout à fait capable de se faire entendre lorsqu’elle aurait besoin que je vienne la rechercher, mais d’ici à ce que ses pleurs résonnent dans la maison, je préférais largement lui offrir l’occasion de se rendormir un peu.

    Je retournais donc dans le salon où Pavel se trouvait. Il marmonnait et semblait encore secoué et énervé. «Aimee est réveillée mais elle ne devrait pas me réclamer avant un bon petit bout de temps… Alors ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Dis-moi, qu’est-ce qui a bien pu te mettre dans cet état ?». Ma voix se voulait la plus rassurante possible, je ne voulais pas le braquer, ni qu’il se sente mal. Je lui avais toujours dis que je serais présente pour lui n’importe quand et là était le moment de lui prouver que je n’avais pas menti. De toute manière mon sommeil n’était pas si important, ayant dormi ou pas, je débordais toujours d’énergie en bonne hyperactive que je suis. Tout en le laissant commencer à parler, je me dirigeais un peu plus loin vers la cuisine américaine ouverte sur le salon, me permettant donc de pouvoir l’entendre et en même temps de garder un œil sur lui. «Tu veux du café ?» S’il était en train de décuver, cela l’aiderait un peu mais je ne voulais pas non plus l’exciter d'avantage. Moi cela-dit, j’avais vraiment besoin d’une tasse histoire de bien me réveiller complètement.
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Jenny allait tous les jours pour 7h à l'école. Pavel le savait. C'était un bon père. Ce n'était peut-être pas le gros de la vie de sa fille, mais un père connaît chaque détail, ou plutôt se doit de les connaître. A cause du décalage horaire, le trentenaire devait veiller tard s'il voulait parler avec son enfant sur Skype avant qu'elle ne parte sur les sentiers de sa classe. Vers vingt heures, il avait envoyé un SMS à sa mère, celle qui veillait sur Jenny jusqu'à ce qu'il soit autorisé à la revoir en bonne et due forme, afin de signaler qu'elle pouvait se connecter ce matin-là. Et le voilà fin près, à attendre sa chaire et son sang, cette connexion qu'il aimait tant. Mais personne ne vînt. Vers une heure du matin, le pseudonyme qu'empruntait sa mère, très au courant des nouvelles technologies pour sa génération, apparut dans la fenêtre d'accueil du salon de discussion. Il l'appela aussitôt, le cœur battant. Chaque fois qu'il voyait son enfant, il se sentait pousser des ailes, il avait l'impression de revivre, de se retrouver dans une bulle de bien-être. C'étaient ces conversations qui le poussait à se battre chaque jour. A se battre comme un lion. Rien n'était plus difficile que de vaincre la maladie et la dépendance. Et si une chose est certaine, c'est que l'alcoolisme peut être classé dans ces deux catégories...
Face à la webcam, la veille femme, âgée à présent de plus de soixante ans, ne lui offrit pas un seul sourire. Bien au contraire. Et les paroles qu'elle prononça le glacèrent, le liquéfièrent sur place. Plus elle laissait les mots échapper d'entre ses lèvres à demi-ouvertes, plus son fils se sentait mourir. Comment osait-elle lui parler sur ce ton ? Elle ne pouvait pas le traiter comme ça ! Le visage défait, Pavel observa sa génitrice se déconnecter purement de Skype après lui avoir signifié nettement qu'il n'avait plus à appeler, que ce soit pas internet ou d'une quelconque manière. Déglutissant bruyamment face à l'écran de son ordinateur, le professeur Novak palissait, une étrange et nauséabonde sensation d'envie de vomir lui saisissant les entrailles. Fermant les yeux, il ne put s'empêcher de laisser des larmes couler le long de ses joues. Jamais encore il n'avait ressenti une douleur si intense depuis le décès de son épouse et l'enlèvement de sa fille par les services sociaux.
Se levant de sa chaise, après avoir envoyé valdinguer son ordinateur portable sous la colère, il se dirigea vers la cuisine. Dans ce genre d'instant, il avait besoin d'alcool. Cela le réchaufferait, cela le ferait oublier. Oublier. Oublier quelques instants la souffrance qu'il pouvait bien héberger en son sein. Alors qu'il sortait une bouteille de vodka de sa crédence, il posa les yeux sur le tiroir. Ce tiroir. Il l'ouvrit, ne songeant même plus à toucher à la bouteille d'alcool fort dont il avait pourtant tellement envie. Mais oublier ne lui suffirait pas. Plus jamais. Un couteau. Un couteau large et si chaleureux. Cette magnifique lame grise et luisante. Il le saisit fermement, l'observant comme le saint Graal. Laisse-le glisser contre ta peau, contre ta gorge. Ce sera fini. Jenny n'a plus besoin de toi. Personne n'a plus besoin de toi. Tu ne comprends pas que tout ce que tu fais est définitivement vain ? Ta mère va s'occuper de ta fille. Toi, tu n'es plus rien. Tu n'as jamais rien été. Tu n'as vécu que par Maria. Mais Maria n'est plus. Alors toi non plus. Meurs.
C'était comme s'il l'entendait, cette voix roque, cette voix qui le poussait à se laisser aller, la même qu'il pouvait entendre dans ses grands moments de faiblesse, alors qu'il se bourrait la gueule, parfois à la limite du coma éthylique.
Tu n'es même pas capable de résister à la tentation. Tu es faible, Pavel.
Levant les yeux vers le plafond, respirant un grand coup, il appliqua la lame contre son poignet gauche. Doucement, sans l'enfoncer. Elle dansait contre sa peau, dans une frottement incertain. Puis, le trentenaire appuya plus fort. Elle s'enfonçait doucement. Doucement. Plus fort ! Du sang. Du sang s'écoulait de la plaie formée. Il suffisait d'appuyer encore plus fort et tout serait fini. A tout jamais. Jenny devrait se passer de son père, mais visiblement ce ne serait pas plus mal. Peut-être valait-il mieux qu'elle soit orpheline plutôt que d'avoir à supporter un homme comme lui au fil de sa vie. Elle méritait mieux. Bien mieux. Il en était certain. Le couteau dansa encore contre se peau sèche, le long d'une ligne, s'approchant de l'artère principale. Deux centimètre, quelques millimètres. CLING. L'objet tomba à terre. Des larmes aux creux des yeux, Pavel se laissa tomber sur les genoux. Il n'en avait pas le courage. Il n'était pas courageux. Il ne l'avait jamais été. Même lors de la mort de son grand-frère, il n'avait pas su trouver les mots qu'il fallait pour rassurer sa mère, pour l'aider dans sa détresse. Pauvre être insignifiant.
Le sang coulait encore de sa plaie toute neuve, mais il n'en avait rien à faire. Il ferait mieux de se coucher, d'emmener sa bouteille de vodka avec lui, de la boire avec des médicaments, cela ferait bien moins mal. Ce serait plus rapide. Mais quelque chose, une force surnaturelle, caché au fond de son cœur, l'empêchait de passer à l'acte. Une autre voix. Une voix plus joyeuse, plus puissante même peut-être. Il fallait qu'il se batte. Maria le soutenait de là où elle se trouvait, il en était certain. Il lui avait déjà parlé dans ses rêves. Elle était catégorique. Elle voulait le voir heureux, ainsi que Jenny. Et cette dernière ne pourrait vivre comme il se doit qu'avec son père, il était le plus apte à l'éduquer, même si sa grand-mère était une personne formidable. Une personne formidable jusqu'à ce soir. Cette soirée fatidique où elle venait presque de le tuer. Était-ce son but ? Ne le lui avait-elle pas signalé ? Pourtant, il avait tout fait pour être un fils irréprochable. Mais visiblement, ses efforts n'avaient pas suffit.
Le bras ensanglanté, une sensation d'étouffement, Pavel n'enfila ni veste ni même un pull avant de sortir en T-shirt dans la rue. Il n'a même pas fermé la porte à clefs, il l'a juste claquée avant de ne se faufiler dans la cage d'escaliers de son immeuble, tel un petit chat apeuré. Le froid lui mordit la peau alors qu'il se retrouvait à l'air libre, suffocant, les yeux rouges. Il voulait mourir, mais il n'osait pas. Il saignait de plus en plus. Il se mit à courir, entrant dans sa voiture, la démarrant au quart de tour. Il ne faisait même plus attention aux signalisations, aux règles de conduite, il n'y avait personne à cette heure-ci. D'ailleurs, quelle heure pouvait-il bien être ? Il n'en avait aucune idée, et à vrai dire, il en avait cure. Son pouls atteignait un paroxysme alors qu'il s'arrêta aux alentours de la Charles River. La Rivière aux alentours de laquelle il avait toujours aimé se promener avec Jenny.... Et Maria. Ce qu'elles pouvaient lui manquer. Toutes les deux. Se jetant contre son volant, en larmes, il se laissa exploser. On aurait dit qu'il venait d'apprendre la pire nouvelle de sa vie, et c'était peut-être le cas. L'air frais ne lui faisait pas du bien, c'était pire. Pire que tout. La voix revenait, plus puissante encore que précédemment. Il suffit que tu te jettes à l'eau... C'est si simple. Dans ce froid, en T-shirt, tu ne tiendras pas longtemps...Abrège.
Un coup de bras violent contre la portière, une exclamation. Pavel n'en pouvait plus, il craquait, il avait besoin d'aide, beaucoup d'aide, et c'était véritablement urgent. Mais qui ? Qui pourrait l'aider, le rassurer ? Soudain, il se sentait si seul. Redémarrant la voiture, ne s'apercevant même pas qu'il venait de salir les banquettes avec son sang, il se hâta vers la première adresse qui lui venait à l'esprit. Juliet. Une amie. Une grande amie. Il était là pour elle, elle était là pour lui. Souvent, elle lui avait signifié qu'il pouvait venir dès qu'il avait besoin d'aide. Et c'était le moment. Il était prêt à s'exploser la tronche. A se foutre en l'air. A monter au paradis. Peu importe la formule, il était en train de se rendre compte qu'il pouvait partir, sur un coup de tête, abandonner Jenny.

Enfin, le voilà sur le pas de la porte de son amie. Certainement sa meilleure amie. Frappant fortement afin de la tirer de ses songes. Il fait nuit. Elle dort déjà, c'est certain. Elle ne lui ouvrira pas. Tout est vain. Pourtant, il s'acharne de plus belle. Les larmes continuent de s'écouler le long de ses joues pâles. Il devrait avoir honte de pleurer ainsi, mais ce n'est pas le cas. Il s'en donne le droit. Il est en train de perdre la vie peu à peu. C'est douloureux, plus douloureux que n'importe quelle autre épreuve que l'on peut traverser. Des supplications entrecoupés de sanglots.
« Ouvre ! Ouvre ! Je t'en supplie ! »
Des cris qui se perdent, des cris sans auditoire. Toi qui fut un très bon orateur, Pavel, te vois-tu dépérir à présent ?

De longues minutes d'attente, qui lui parurent des heures et des heures. Enfin, la porte s'ouvre. Juliet apparaît. Elle n'a pas l'air bien réveillé, elle le laisse rentrer. Pavel se pose sur le canapé, muet soudainement. Il n'a même plus le courage de pleurer ni même de raconter ce qu'il a sur le cœur. Il attend. Il attend qu'on vienne le voir. Le sang sur son bras est devenu sec, même si un mince filet s'échappe encore de sa plaie. Mais le trentenaire ne sent plus cette douleur-là, elle n'est rien vis-à-vis de la souffrance psychologique endurée. D'ailleurs, la professeure de droit n'a même pas remarqué cet état de fait. Comme si ce n'était qu'un détail. C'est un détail.

Enfin, Juliet s'assoit à ses côtés. Elle s'est absentée trop longtemps à ses yeux. Le regard plongé dans le vague, Pavel commence à parler doucement. Il a pris la remarque de la jeune femme pour un reproche.
« Désolé... je ne voulais pas réveiller les enfants. Désolé. Je te demande pardon. Je.. j'y ai pas pensé, j'aurais dû... J'suis vraiment qu'un pauvre type. »
Une autre preuve qu'il n'est peut-être pas le bon père qu'il croyait être. Observant son amie se lever et s'approcher de la cuisine américaine dont est équipé son appartement. Elle lui propose un café. Il la regarde quelques secondes, comme s'il avait besoin d'un large temps de latence avant que les informations n'arrivent à son cerveau. Peut-être est-il en train de perdre connaissance ?

« Je ne suis pas saoul, Juliet. »
finit-il par affirmer, sur un ton des plus terrifiants. Il ne veut rien. Rien du tout. Plus jamais il ne voudra quoi que ce soit.
« C'est Jenny... je n'ai pas pu lui parler ce matin. Je suis allé sur Skype, comme d'habitude... Ma mère m'a répondu. Je n'aurais jamais cru qu'elle me parle comme ça..... Jamais. Mais....je crois qu'elle a raison. Elle m'a dit que je n'étais qu'un bon à rien, qu'un irresponsable. Jenny serait bien mieux sans moi, que je ne serais bon qu'à la faire plonger en enfer., qu'à la rendre malheureuse Je suis un mauvais père...Je ne suis pas digne d'avoir un enfant comme Jenny ! Ma mère ne veut plus que je communique avec Jenny, de quelque façon que ce soit. Elle est sa tutrice, elle a le droit de me l'interdire.»
De nouveau son regard se fige sur un point du vide. Il lève légèrement le bras. Sa blessure le gène.

« Ma mère a dit qu'elle préférerait que je sois mort à la place de mon frère. » Il baisse les yeux. Il a envie de faire l'autruche à présent. Il en a trop dit. Il ne devrait pas être là, à rentrer dans le monde de cette jeune femme qui a déjà bien assez à faire avec sa récente rupture.
Il se lève, de dirige vers la porte qu'il vient d'emprunter.

« Désolé. Je ne voulais pas te déranger. C'est pas grave. Je ne te dérangerais pas plus longtemps. D'ailleurs, je ne le ferais plus jamais. » Léger sourire. Il annonce qu'il veut mourir. Mais son visage s'illumine, comme s'il venait de trouver enfin ce qu'il voulait, cette décision qu'il avait si peur de prendre.

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    Pavel s’excusa, clairement il avait mal compris ou en tout cas il avait mal interprété ma phrase, j’essayais simplement de détendre un peu l’atmosphère je ne voulais pas l’accabler de reproches. J’aurais été bien bête de le faire dans une situation pareil et être bête, et bien en toute modestie, ça ne fait pas partie de mes habitudes. De plus tout le monde sait que lorsque quelqu’un est dans un état de déprime, cette personne aime généralement trouver tous les moyens pour se rabaisser elle-même et augmenter la dose de drama dans son discours. Pavel n’était pas une exception, il ne se sentait visiblement pas bien et son estime de soi devait être bien en dessous de zéro à ce moment précis. «Arrête Pavel ! T’es loin d’être un pauvre type et tu sais quoi ? Je suis presque sûre qu’Aimee était déjà réveillée avant que tu n’arrives. Et Wyatt n’a même pas bougé un cil alors rassures toi, ce n’est rien. Quant à moi, tu me connais, je n’ai pas besoin de tant de sommeil que ça.» Alors que je commençais à mettre la machine à café en marche, mon ami après avoir mis un certain temps à répondre, m’indiqua qu’il n’était pas saoul. Cette fois c’était à moi de prendre sa remarque comme un reproche, il n’avait rien de doux en me disant cela et même il paraissait agressif. Je ne le prenais pas personnellement car je savais que le problème était plus profond. Houston lui, en bon chien de garde se leva brusquement en entendant Pavel changer de ton. Il était plutôt terrifiant et Houston l’avait senti. J’avais en effet fait allusion à hypothèse que Pavel soit saoul, dans ma tête mais uniquement dans ma tête, je ne me serais pas permise de lui balancer ça au visage. De toute manière il ne sentait pas vraiment l’alcool, son haleine en tous cas ne me laissait pas croire qu’il mentait. Et même s’il semblait très retourné, il me paraissait plutôt conscient et actif. Bien actif même. Comme il ne m’avait toujours pas répondu concernant le café, je considérais que cela voulait dire non. Attrapant une tasse dans l’un des placards au dessus du four, je commençais à verser la boisson chaude dedans, tout en écoutant Pavel entreprendre de me raconter ce qu’il lui était arrivé. Alors qu’il avançait dans son récit, je pris ma tasse et alla le rejoindre sur le sofa. En entendant son histoire je compris le pourquoi du comment de son état. Sa mère le privait désormais de voir sa fille et de la contacter. Je me sentais mal pour lui mais d’un autre côté je n’étais pas surprise. Pavel avait joué avec le feux en recontactant sa fille alors qu’un juge le lui avait interdit en lui enlevant la garde de Jenny. La mère de Pavel était désormais la tutrice légale de la petite fille et comme le disait mon cher collègue, elle avait tout à fait le droit de couper les ponts. Une part de moi se trouvait révoltée et l’autre part de moi était dans l’incompréhension la plus totale. Pourquoi sa mère décidait-elle de tout stopper maintenant ? Était-elle au courant que Pavel voulait tenter une procédure afin de récupérer Jenny ? Je ne savais pas trop quoi penser même si ce genre de situation ne m’était pas inconnu. Durant les deux années où j’avais travaillé aux côtés de mon père dans son cabinet à Boston, j’en avais vu défiler pas mal des histoires de divorces, de gardes d’enfants, de droit de visites, etc. J’avais eu l’occasion de voir les nombreux coups bas que les parents et tuteurs légaux des enfants étaient prêts à se jouer entre eux pour obtenir gain de cause et je peux vous dire que c’est rarement beau à voir. D’ailleurs lorsque Ryan et moi avons décidé de nous séparer, lui et moi savions déjà à l’avance que la garde partagé serait la meilleure option. Lui comme moi voulions le bien de nos enfants avant tout chose et ni lui ni moi n’avions envie de compliquer la situation avec des disputes. C’était déjà bien assez pénible comme ça. Tous les deux savions que trop bien à quel point un divorce, dans notre cas une séparation, peut détruire une famille et affecter des enfants à jamais, hors de question que nous fassions subir cela à Wyatt et Aimee et si ça signifie que je dois accepter que mes enfants vivent une fois sur deux chez leur père, alors j’accepte et ce uniquement dans leur propre intérêt. Ryan est un bon père et non seulement il est bon mais en plus il est le meilleur père pour Wyatt et Aimee et il n’est pas question que moi je les prive de ça. Sur cette chose au moins, Ryan et moi sommes d’accord. J’ai tout de même un peu de chance, mon ex n’est pas un salaud, loin de là. Quoi qu’il en soit, Pavel en bavait sacrément depuis que sa femme avait quitté ce monde pour rejoindre je l’espère un endroit meilleur. Je savais à quel point il aimait sa fille et le voir souffrir à ce point me brisait littéralement le cœur. Il bougea alors son bras dans un mouvement qui attira son attention. Soudain je vis quelque chose qui me fit sauter un battement de cœur. Il saignait. Son bras était même couvert de sang… Mais avant que je ne puisse réagir il était déjà à la porte en train de crier à quel point il était désolé et combien il ne voulait pas me déranger. Sa dernière phrase me laissa, désolée de l’expression mais elle me laissa sur le cul. Je pris donc la parole «Je sais que ça va paraitre vraiment facile pour moi de dire ça alors que mes deux enfants se trouvent à même pas vingt mètres de moi, mais il faut que tu sois patient Pavel. Tu sais bien, on en a déjà parlé… Plus tu vas pousser ta mère et Jenny, plus tu prends le risque de perdre la relation que tu entretiens via internet. Je sais que c’est insupportable de ne pas pouvoir la serrer dans tes bras, de ne pas pouvoir lui parler face à face, de ne pas pouvoir ne serait-ce que te tenir à ses côtés… Je le sais. Du moins j’imagine. Mais il faut que tu me fasses confiance sur ce coup là. Je te promets que toi et moi on va réussir à monter un dossier du tonnerre et qu’ensuite un juge se prononcera en ta faveur pour que tu récupères Jenny mais en attendant ce jour miracle, tu dois montrer patte blanche. Plus de connerie. Il faut que tu te contrôle ! Crois moi je comprends bien que tout ça te mette hors de toi mais si tu veux vraiment mettre toutes les chances de ton côté pour récupérer Jenny tu n’as pas le choix !». Comme il s’était stoppé pour m’écouter, je me levais comme lui l’avait fait quelques instants plus tôt et me dirigea vers lui. Je lui attrapais le bras et le leva en peu en hauteur pour que je puisse observer l’ampleur des dégâts. «L’incision est profonde… Tu as besoin de désinfecter ça tout de suite et probablement d’un bandage aussi.» Je soupirais, je savais qu’il s’était lui-même fait cela et j’avais beau espérer qu’il ne l’ait pas fait volontairement, je savais bien au fond de moi que c’était le cas. Malgré tout je me demandais ce qui avait bien pu le stopper dans son élan. Il avait eu le courage de commencer mais pas de terminer… Pour cela j’étais heureuse et heureuse aussi qu’il soit venu me voir. «Tu ne me déranges pas Pavel. En fait je suis ravie de te voir. Maintenant tu vas remettre tes fesses sur ce canapé et je vais m’occuper de cette sale blessure.». J’avais pris le même ton que j’employais souvent avec Wyatt. C’était un ton plutôt maternel et doux mais en même temps assez ferme pour qu’il soit pris au sérieux. Pavel m’écouta et moi j’allais chercher la boite à pharmacie qui se trouvait sous l’évier de la cuisine. Avec deux petits bambins farceurs et casse-cou, je disposais de tout un tas de matériel pour soigner les petits et gros bobos, et puis j’avais passé pas mal de temps durant mon enfance à regarder ma mère et ses collègues recoudre des enfants, je savais les bases et je pouvais tout à fait les exercer. Je pris donc la mallette et l’apporta sur la table basse. Je n’avais toujours pas répondu à la dernière phrase qu’il avait prononcée à mon égard. En m’asseyant à ses côtés, j’ouvris la trousse de secours et sortit des cotons sur lesquels je mis du désinfectant. «Je te préviens, ça va piquer… Donne-moi ton bras.». Il me le tendit et je commençais à tapoter le coton sur la plaie. «Je m’en fiche que tu me réveille au milieu de la nuit, que tu réveilles Wyatt ou Aimee aussi, je m’en fiche que tu te pointes chez moi sans prévenir, que tu foutes les jetons à mon chien, je m’en fou parce que je préfère encore que tu fasses tout ça plutôt que ce à quoi tu as fait allusion à l’instant.». Tout en lui disant cela, je fixais son bras avec attention. «T’as peut-être l’impression que ta vie est foutue, mais ce n’est pas vrai ! Ta fille, tu vas la revoir et je ne te le dis pas simplement comme ça, je te le promets. Je te le pro-mets, d’accord ? Alors même si c’est très très dur, il faut que tu continues de te battre et que tu continues d’être fort.». Après avoir bien désinfecté sa blessure, je pris un long rouleau de bandage que je lui enroulais autour du bras. Je n’étais pas sûre de savoir s’il était nécessaire de recoudre vu la profondeur de la blessure, pour l’instant il était préférable de ne pas y toucher plus. Si besoin est, il pourrait toujours se rendre à l’hôpital demain ou je pourrais tout aussi bien m’en occuper mais dans les deux cas, il ne me semblait pas nécessaire de le faire dans l’immédiat. «Si tu ne le fais pas pour toi… Fais le pour Jenny. Et fais le pour moi.» Cette fois je le fixais dans les yeux. Il était mon ami et je ne voulais certainement pas le perdre. Je finissais de fixer le bandage sur son bras et lui fis un joli sourire. «C’est fini. J’espère que ne t’ai pas fait trop mal…»
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Pavel était décidé. Oui, il était décidé à mourir. Juliet lui avait dit qu'il n'était en aucun cas un pauvre type, qu'en aucun cas il ne devait s'infliger une quelconque souffrance. Elle ne comprenait pas qu'il était trop tard. Trop tard pour se sauver. Il se trouvait dans un cul de sac, son esprit se vidait peu à peu de toutes ses forces. Sa fille lui manquait tant, mais il doutait d'avoir assez de courage pour la retrouver un jour. A présent, même sa propre mère était contre lui, comme s'il était le pire des vauriens. Lui. Lui qui n'avait jamais rien fait de mal à qui que ce soit, et surtout pas à sa génitrice ou à Jenny. Juliet était trop gentille. Elle voulait le rassurer, mais plus elle parlait plus il avait l'impression d'être un intrus. Non pas chez son amie, qui venait de l'accueillir avec une large ferveur au vu de l'heure tardive, mais par rapport au reste de l'humanité. Cet homme qui voyait pour lui et sa famille un grand avenir, les plus belles choses et le plus grand bonheur n'était plus de ce monde en cette soirée fraîche. Il avait cédé la place à un homme paumé, dont l'âme ne se souciait presque plus du lendemain. Où es-tu Pavel ? Quand sortiras-tu de ce tourbillon qui t'emporte ? Pourquoi penses-tu que les gens méritent bien mieux que de te connaître ?
Le trentenaire posa la main sur la poignée de la porte d'entrée de l'appartement de son amie, lui présentant un large sourire aux lèvres. C'était un adieu. Adieu, petit ange. Tu veux veiller sur moi. Mais tu en périras. On pouvait nettement lire dans son regard tout le mal-être, le désarroi et les envies qui le côtoyaient. Il ne voulait plus embêter Juliet avec ses histoires. Elle avait bien assez à faire, lui n'était qu'un pauvre imbécile qui finirait par lui faire du mal, à elle aussi. Elle ne gagnerait rien dans cette amitié. Une amitié pourtant si forte qu'elle l'avait poussé à cogner à sa porte. Une amitié si intense que le professeur se stoppa net dans ses gestes lorsque Juliet prit la parole. Des mots se voulant rassurant sortirent de sa bouche aux lèvres rosées. Si seulement elle ne posait pas ce genre de regard sur lui, fougueux et volontaire, si intense. On aurait dit qu'elle le suppliait et qu'en même temps, elle l'engueulait. Mais dans tous les cas, cela fonctionnait, car il n'ouvrit pas cette fichue porte, il s'immobilisa quelques instants, posant un regard ahuri sur son amie. Cette dernière en profita afin de se faufiler jusqu'à lui et de vérifier la plaie qu'il avait au bras. Cette fameuse scarification qu'il s'était octroyée quelques minutes plus tôt. Il l'avait presque oublié. A croire qu'aucune douleur ne pouvait plus être ressenti. A croire qu'il était déjà mort. Lorsque Juliet posa ses yeux magnifiques sur ce bras entaillé, le professeur Novak comprit ce qu'elle était en train de penser. Mais elle eut la bonne idée de ne pas le juger et de se taire. Elle avait certainement comprit qu'il s'était fait cela lui-même...C'était une évidence aux yeux d'une meilleure amie.

« Je t'assure que ce n'est absolument rien de grave. »finit-il par affirmer alors qu'il obéissait aux ordres de l'avocate, s'asseyant calmement sur le canapé. Il avait probablement raison, puisqu'il ne ressentait aucune douleur. Mais ce n'était dû qu'à cette situation de transe et de douleur dans laquelle il venait de se figer. En sortirait-il un jour ? Rien n'était moins sûre. Chacun de ses élèves le voyait comme un battant, quelqu'un qui déplacerait des montagnes, et visiblement, en ce moment présent, il se retrouvait devant une montagne infranchissable et indépassable.
Pavel observa la demoiselle lui nettoyer la blessure et le panser sans rien dire de plus. Il écoutait attentivement ce qu'elle avait à lui dire. Des mots qui se voulaient les plus rassurants et les plus intenses possibles. Il ne la regardait même plus dans les yeux. Comment lui dire ? Comment lui avouer que se scarifier lui avait fait un bien immense ? Qu'il avait dans l'idée de recommencer ? Il ne mourrait peut-être pas, ce ne serait sans doute plus une tentative de suicide, mais ce pourrait être bien plus grave. Pourrait-on confier un enfant à un fou ? Pavel avait la nette impression de sombrer peu à peu dans la folie. Il poussa simplement un soupir. Juliet lui promettait qu'il reverrait sa fille, elle lui demandait de se battre. Se battre pour elle. A cet instant, il releva ses yeux azurés doucement, les posant sur le visage de son interlocutrice. Un petit sourire apparut aux coins de ses lèvres. Certainement était-ce une réponse au magnifique sourire qu'elle lui offrait à cet instant. Un des plus beaux qui lui fut donné de voir dans sa vie. Il n'avait rien senti pendant les soins. Absolument rien. Comme s'il était drogué et commençait à divaguer bien loin de la réalité. A moins que Juliet n'ait des mains de fée....

« Merci. » fit-il simplement. Mais c'était si pâle. Si timide. Il ne se sentait pas bien. La tête lui tournait, il avait besoin de boire, de se jeter sur l'alcool. Mais il ne le ferait pas. Pas ce soir. Il n'avait pas le droit. Surtout ici. Non, pas ici.

Son sourire finit par disparaître totalement, laissant de nouveau place à des traits tirés et à des airs de personne malade. Juliet avait beau y faire, aucune parole ne le lui redonnerait définitivement. Il n'avait pas l'impression que sa vie était foutue, il avait juste l'impression de ne pas la mériter. De ne jamais avoir mérité Maria et, à présent, de ne pas mériter d'avoir une fille telle que Jenny. C'était une gamine si intelligente et pleine de vie ! Exactement lui lorsqu'il avait son âge. Lui, avant l'accident de voiture qui l'avait plongé quelques temps dans le coma et qui avait tué son frère. C'était cela dont il était véritablement question en ce jour, ce n'était même plus de l'affaire « Services sociaux ». Doucement, il posa l'une de ses mains contre la joue de son interlocutrice, la caressant tendrement avant de ne déposer un baiser contre son front. Jamais encore il n'avait été aussi tactile avec elle. « Tu es un ange Jenny. » souffla-t-il. « Je ne te mérite pas. Je ne mérite pas tout ce que tu fais pour moi. Je n'ai même pas le droit d'être ici, de venir te tourmenter alors que tu as un tas de problèmes personnels. C'est égoïste de ma part... Je suis désolé. Tout ce que je voulais en venant ici, c'était... »
Il ne termina pas sa phrase, des larmes perlaient le long de ses joues pâles et amoindries. C'était trouvé quelqu'un qui m'aiderait à vivre. Je suis tellement fatigué. J'ai si peur de faire du mal. Des phrases qu'ils avaient pensé, mais n'avait aucunement prononcées. C'était trop dur.

« Aujourd'hui, ma mère a dit qu'elle aimerait que je sois mort. » finit-il par ajouter entre deux soupirs de lassitude et de tristesse. « Tu te rends compte ? Ma propre mère... » il avait tellement mal d'en parler, d'y repenser. C'était sans doute les paroles qui l'avaient le plus ébouriffé dans toute la conversation qu'il avait eu quelques temps plus tôt avec sa génitrice. Elle l'avait traité comme un moins que rien. Le moins que rien qu'il devait être réellement.

« Je crois qu'elle a raison. Mon frère aurait dû vivre. Il était si fort... Si je n'existais pas...Tout irait mieux. » Un nouveau temps de latence. « jenny n'a plus besoin de moi. Elle est heureuse en République Tchèque, à Prague. Je lui manque peut-être...mais ma mère lui offre tout ce dont elle a besoin. Je ne sais même plus si je pourrais lui offrir quoi que ce soit. Je n'arrive même pas à régler mon problème avec l'alcool. J'ai essayé pourtant, ce fichu traitement ! Mais j'ai trouvé ça difficile...Je...Tu sais, quand je bois, c'est les seuls moments où je me sens vraiment bien. J'ai l'impression de mourir parfois...Tu te rends pas compte à quel point cette sensation peut-être douce... »

Des mots de moins en moins rassurants franchissaient le pas de ses lèvres. Ferme-la, imbécile. Pars.
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    Pavel me remercia de l’avoir soigné mais étrangement il semblait être ailleurs, comme si tout ce que je venais de dire ne l’avait même pas aidé d’un poil et que rien de ce que je pourrais ajouter n’y changera quelque chose. Il m’avait sourit et c’était déjà fini. Ses traits étaient tirés, son regard à la fois dur et vide, comme si toute forme de vie avait cessée de les habiter. Il me faisait peur. Ce regard me terrorisait même. Que pouvais-je faire face à une telle volonté de vouloir en finir ? Cette situation m’échappait et je ne savais pas quoi faire, ni quoi dire pour reprendre le contrôle et résonner Pavel. Soudain, sa main glissa sur ma joue, un frisson me parcouru et cette fois un sourire triste s’empara de mon visage. Aucun homme ne m’avait touché depuis ma séparation, et Ryan et moi n’avions d’ailleurs pas échangé de gestes tendres depuis bien longtemps. Pavel déposa un baiser sur mon front. Je me laissais faire, fermant même les yeux. J’avais un mauvais pressentiment, comme si tout cela ressemblait un peu trop à un adieu. Pavel n’avait jamais eu de contact physique avec moi, pas à ce point là en tout cas. Nous étions amis, mais il y avait malgré tout une barrière entre nous qui encourageait une forme de retenue de notre part à l’égard de l’autre. Si nous étions plutôt libérés dans nos paroles, nous l’étions beaucoup moins dans nos gestes. Les mots qui suivirent ce baiser confirmèrent ma première pensée. Pavel s’excusait d’être venu, il disait ne pas mériter ce que je faisais pour lui, et il commença une phrase qu’il ne finit pas. Il n’avait pas à le faire de toute manière, j’imaginais très bien ce qu’il essayait de me dire, et je voyais parfaitement là où il voulait en venir. Mon cœur commença à battre un peu plus fort dans ma poitrine, mon rythme cardiaque s’accélérait un peu plus à chaque seconde, la peur s’empara de mon corps tout entier et pourtant je ne montrais rien. «Ne dis pas ça Pavel. Si je n’avais pas voulu t’écouter je t’aurais dit de rentrer chez toi plutôt que de t’inviter à venir t’asseoir sur mon canapé. Si tu me dérangeais tant que ça, je ne serais pas là en ce moment à essayer de te réconforter. Je ne fais vraiment pas grand-chose pour toi, juste ce que tous les amis sont supposés faire pour leurs amis. Et tu es mon ami. Alors je t’en supplie, arrête de dire ça et crois moi quand je te dis que je suis heureuse de voir que tu t’es tourné vers moi ce soir.» Pavel pleurait. Il pleurait vraiment. Je n’avais pas l’habitude de le voir comme cela, ni de voir un homme pleurer tout court. Sur le coup, regarder les larmes couler sur ses jours me fit un choc parce que je n’avais jamais attendu cela de la part de Pavel. Je savais qu’il n’était pas aussi fort qu’il en avait l’air, les hommes comme les femmes ont des sentiments, j’en suis consciente, mais lui… s’il en venait à pleurer c’était qu’il s’agissait de quelque chose de vraiment grave. Il ouvrit la bouche et m’avoua que sa mère lui avait elle-même dit qu’il serait mieux mort. J’avais du mal à imaginer une mère pouvoir dire cela à son enfant… Jamais, mais vraiment jamais de la vie, je ne pourrais avoir de tels mots face à Wyatt ou Aimee. Ils pourront faire tout les malheurs du monde je ne souhaiterais jamais la mort de mes enfants, la chair de ma chair, mes biens les plus précieux, mes trésors, mes amours, mes enfants. L’amour que j’ai pour eux est inconditionnel, il est éternel et sans limite, je les aime à en mourir et je donnerais ma vie pour sauver la leur. Les voir morts, rien que d’y penser, j’en mourrais. Je comprenais que Pavel soit tout retourné et j’en voulais à sa génitrice de s’être montrée aussi dure avec lui. Elle n’avait pas conscience de ce qu’elle pouvait provoquer avec ces mots blessants et tellement difficiles à entendre et encaisser. Surtout pour Pavel qui était déjà très fragilisé par le deuil de sa femme et la perte temporaire de sa fille. Lorsqu’il se mit à reparler à nouveau et avoua qu’en effet la vie serait mieux s’il était mort, je sentis ma tête tourner et mon estomac se nouer. Je me sentais presque malade de l’écouter parler comme ça. Il continuait en parlant de sa fille, selon lui elle était heureuse chez sa grand-mère, plus heureuse qu’elle ne le serait jamais avec lui. Ses paroles me révoltaient. Et il enchaina avec ses problèmes d’alcool qu’il n’arrivait pas à régler, et combien boire lui procurait de douces sensations. Pavel parlait clairement de mort comme d’une délivrance et cela me glaça le sang. Je sentis la colère monter en moi et Dieu sait que c’est un sentiment rare pour ma personne. Je suis la fille toujours de bonne humeur, toujours heureuse, même quand il n’y a pas de quoi. Je suis parfois triste, émue, agacée ou révoltée, mais jamais je ne mets en colère, jamais je ne sens la rage s’emparer de moi à tel point que j’ai peur de perdre le contrôle et pourtant à cet instant précis, assise aux côtés de Pavel à l’écouter parler, j’ai envie d’hurler, de le secouer, de le frapper même. Au lieu de cela, je me lève, le prend par le bras et l’emmène dans la chambre d’Aimee.

    Ma fille de six mois est toujours dans son lit, bien réveillée, toute mignonne. Lorsqu’elle me voit me pencher au dessus d’elle, son visage rayonne et elle me fit un large sourire. Ma fille est comme moi, souriante et joyeuse, c’est le bébé le plus agréable que j’ai jamais vu. Elle ne pleur pas beaucoup, est d’une tranquillité pas possible et me donne envie de lui faire des bisous partout à longueur de journée. Pavel se trouvant derrière moi, je le tirais pour qu’à son tour il se penche au dessus d’Aimee. Un sourire toujours affiché sur son joli visage de bébé, elle se mit à gazouiller. C’était le bruit le plus mignon que j’ai jamais entendu. «Tu vois Pavel, cette petite crapule qui te fait le plus joli sourire du monde ? Ce bébé pour qui je donnerais ma vie, tu la vois ? Pense à Jenny, tu te rappelle quand elle faisait cette taille et que tu te retrouvais à la bercer dans tes bras ? Tu crois vraiment que ta fille est mieux avec quelqu’un d’autre que toi ? Tu crois vraiment qu’elle peut-être mieux avec une personne qui même si elle est sa grand-mère, n’est pas l’un de ses parents ? Elle a besoin que tu te battes pour elle, tu entends ? Elle a besoin de toi. Même si ce n’est pas facile. Tu as envie d’en finir avec la vie ? Tu veux faire subir ça à Jenny une fois de plus ?» Il s’agissait d’un moment très rare, je me montrais dure face à quelqu’un que j’appréciais mais dans ce cas présent je savais au fond de mon cœur que je le faisais uniquement pour l’aider. J’avais essayé la manière douce et cela n’avait pas semblé fonctionner sur Pavel, la manière forte était tout ce qui me restait en réserve. «Si je devais être séparée d’Aimee ne serait-ce qu’un seul instant, jamais je ne pourrais l’abandonner et je me battrais jusqu’à la mort pour la retrouver et pour qu’on soit réunies à nouveau. Pour elle, je déplacerais des montagnes et j’endurerais toutes les peines imaginables. Et tu sais quoi ? Je sais que pour toi c’est pareil, Jenny c’est ta fille, ta bataille.» Je me penchais alors pour attraper Aimee qui commençait à se tortillait dans son petit lit. Une fois dans mes bras, je la portais près de mon visage et lui fis des tas de petits bisous. Sa peau était douce, elle sentait le bébé, évidemment, et toute la colère que j’avais accumulée se vida de mon corps. Je ne ressentais rien d’autre que de l’amour. Un amour si fort et si intense que cela me faisait presque mal. Je la portais de manière à ce qu’elle soit debout dans mes bras et non allongée. Aimee tournait la tête d’un côté et de l’autre pour regarder autour d’elle. Petite curieuse. Son regard se posa sur Pavel. Elle était comme hypnotisée par mon ami qu’elle avait déjà rencontré auparavant. «A cet instant précis, Aimee n’est pas Aimee, elle est Jenny.» Je déposais un nouveau bisou sur le front de ma petite poupée et la tendis à Pavel. «Prends là, et rappelle toi ce que c’est que de tenir ta fille dans tes bras.» J’espérais que de cette façon Pavel serait un peu reboosté. Je lui mis la petite dans les bras et observa ce qui allait se passer.

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Juliet affirmait être heureuse qu'il se soit tourné vers elle en cette soirée de tristesse et de pulsion. Heureuse. Ce que ce mot pouvait sonner faux, combien même elle le disait avec la plus grande sincérité du monde. Personne ne pouvait être heureux de voir débarquer un boulet en pleine nuit, une personne si nauséabonde que lui en cet instant. Il n'avait rien à faire dans ce salon, à parler à la demoiselle de ses soucis. Pourtant, il l'avait fait. A croire qu'il attendait d'elle qu'elle ne le sauve, et c'était bien ce pourquoi elle commençait à lutter. L'avocate possédait dans son regard comme une étrange lueur d'incompréhension, mais aussi de colère. Voilà, il était parvenu à l'énerver. Qu'elle le frappe, c'était tout ce qu'il méritait. Ce n'était pas un homme bien. S'il avait été quelqu'un de bien, d'exemplaire, comme énormément de personnes semblait le croire, on ne lui aurait pas retiré sa fille et Dieu ne lui aurait pas retiré son épouse. La seule raison qui pouvait expliquer cette déchéance était bel et bien claire et nette:il n'était pas assez bien pour mériter de vivre, surtout avec des gens tels que sa défunte femme... Ou même Juliet. A cet instant, de nombreuses pensées plus sombres les unes que les autres lui survenaient à l'esprit. Et s'il portait la poisse ? Et si à force de traîner avec Juliet, il apportait le malheur sur sa famille ? S'il était l'unique responsable de la mort de Maria ?
Comment vivre lorsque votre propre mère avoue vouloir votre mort, ou du moins aurait préféré vous voir mourir à la place d'un autre de ses enfants ??C'était cruel, si cruel, cela enlevait la seule légitimité que l'on pouvait bien posséder sur Terre. En effet, vivre était autorisé lorsque deux êtres décidaient d'avoir un enfant...Déjà que le père de Pavel n'avait pas su s'en occuper, partant bien avant que le professeur Novak n'ait l'âge de s'en souvenir, voilà que sa mère regrettait de l'avoir mis au monde. Elle n'avait certainement pas eu le choix.

Mais Juliet avait raison d'un côté. Pour Jenny, cela n'avait pas été pareil. Ce n'était pas une erreur, c'était un véritable désir. Le désir de fonder une famille. Et la voilà volée en éclats. Ce n'était pas ce qu'il voulait, évidemment, mais Pavel ne pouvait rien y faire. Il pouvait juste espérer. Mais parfois l'espoir s'envolait comme un canard tué en plein ciel par la balle d'un chasseur. C'était le cas. Plus rien ne lui donnait vraiment le sourire mise à part l'idée d'un départ vers le paradis, si paradis il y a, bien évidemment. Mais il avait la sensation que n'importe quoi serait meilleur que cette vie dont il ne pouvait plus se défaire, une vie d'attente et de frustrations.
Soudain, on le tirait. Le trentenaire prit quelques secondes à comprendre qu'il s'agissait de son amie, qui l'avait saisi par le bras et l'entraînait de force vers une certaine zone de son appartement. Pavel laissa alors échapper un petit cri de douleur. Elle n'avait pas attrapé le bon bras, mais celui déjà endolori par cette blessure qu'il s'était infligée lui-même, comme l'idiot qu'il était. Son visage gardait des traits tirés, fatigués et inquiets, alors qu'il suivait son amie presque à contre-coeur. C'était ainsi depuis la mort de son épouse, il ne souriait que rarement, seulement lorsque la personne en face le méritait. Certainement Juliet devait avoir eut droit à de très nombreux sourires... Mais le contraste avait dû être frappant entre le Pavel de l'ancienne époque, celle où il riait et souriait sans cesse, et la nouvelle ère, celle-là, celle qui représentait juste la tristesse et l'addiction. Notre cher professeur n'avait pas vraiment eu le temps de se rendre de la façon ni même du temps qu'il avait pris pour sombrer dans la dépendance à l'alcool, mais une chose était certaine, il s'y était enfoncé jusqu'au fond et très rapidement. Trop rapidement. Heureusement que certaines personnes, telles que Juliet, avait été là pour le freiner un petit peu. Mais la partie n'était pas gagné. Jamais elle ne le serait... jamais il ne pourrait vivre....Puis subitement, ce sourire. Aimee. Aimee lui souriait affectueusement avec sa petite bouche de bébé entourée de joues bien rondelettes. Son cœur s'arrêta et il écouta attentivement les mots de sa meilleure amie. Son regard n'était plus que rivé sur la petite fille. Ce qu'elle pouvait être belle, mais tellement fragile en même temps....les enfants sont d'une pureté et d'une fragilité si intense, qu'il faut les protéger du monde extérieur. En aurait-il le courage et la possibilité ?

Les mots de Juliet se faisaient de plus en plus puissants et profonds. Il ne pouvait pas les ignorer. Ceux-ci résonnaient dans sa tête, comme les quatre vérités qu'il avait besoin d'entendre. Il tourna les yeux vers elle alors qu'elle soulevait son bambin de son petit lit, le prenant tendrement entre les bras, comme le précieux paquet qu'il représentait. Pavel sentait son cœur battre à plein régime alors qu'il observait la scène, mais ce fut surtout ce qu'elle dit qui le toucha le plus. Le pauvre se sentait presque faiblir tant elle était en train de l'éprouver. Lorsqu'elle lui tendit doucement Aimee, avec toute l'attention et la tendresse que ce geste nécessitait, il prit le bébé dans ses bras, le blottissant contre lui. La petite ne pleura pas, ni même ne laissa paraître une seule once de peur... Pavel s'était déjà bien souvent occupé d'elle. C'était son tonton en quelques sortes. Alors qu'il regardait dans les yeux ce petit être fragile, il eut un large sourire. Un véritable sourire cette fois-ci. C'était le sourire qui lui manquait depuis deux longues années à présent. Un sourire de joie, un sourire de bonheur.

« Jenny n'était pas aussi sage qu'Aimee... »fit-il doucement à l'attention de la mère de l'enfant. « Mais elle était tout autant adorable... » Les mots avaient quitté leur prison buccale d'une façon déconcertante,brisant le silence qu'il avait arboré jusqu'alors. Il pensait vraiment à sa fille, à cette bouille d'ange qui l'attendait à l'autre bout du monde. Il y pensait si fort qu'il lui semblait la voir se matérialiser devant lui, courir à travers la pièce afin de venir se jeter dans ses bras, comme elle avait toujours eu l'habitude de le faire. La pauvre enfant avait déjà traversé bien trop de crises. Juliet avait raison, il n'avait pas le droit de lui faire endurer la mort de son père. Ce serait injuste. Il ne savait pas s'il pourrait être un bon père, s'il aurait la force de l'être, mais il ferait tout ce qu'il faut pour. Quoi qu'il arrivera, il voudrait que Jenny soit fière de son papa. L'amour qu'il lui vouait suffisait déjà énormément...Rien n'est plus pure que l'amour des parents pour leurs enfants.
Gardant Aimee dans ses bras, déposant un petit bisou sur sa tête, il envoya un sourire à Juliet :
« Merci. » dit-il simplement. La manière forte avait visiblement fonctionné puisqu'il venait enfin de comprendre à quel point sa réaction avait été stupide. Il aurait mieux fait de se calmer, prendre un médicament...n'importe quoi, mais ne pas se faire du mal. Et pourtant l'envie persistait en son sein, mais elle venait de s'endormir. L'amour de Juliet pour ses enfants avait su vaincre cette peine intérieure... Mais combien de temps cela durerait-il ? Suffisamment.

« J'ai été lâche et égoïste...je le suis toujours d'ailleurs.... » Aimee commençait à gigoter, montrant ainsi sa fatigue. Ce qui était vraiment bien avec ce poupon, c'est qu'elle ne pleurait presque jamais, seulement lorsque personne ne se trouvait dans la pièce et qu'elle avait impérativement besoin de quelque chose. Pavel la replaça donc dans son petit lit, tendrement, lui envoya un petit sourire auquel elle répondit aussitôt, ouvrant sa bouche édentée. Trop mignonne.

« Tu crois que j'ai pu être un bon père ? Tu crois que je pourrais l'être encore ? »


Un questionnement profond. Soudainement suivi par quelque chose qui n'avait rien à voir : « Je peux rester ici cette nuit? » Un petit regard trop tendre, trop irrésistible comme il en avait le secret. Même à son âge, il savait faire les yeux de cocker battu. Il avait peur. Peur que les questions ne cessent de le tourmenter et qu'il finisse vraiment par faire une bêtise, sur un coup de tête, s'il restait seul chez lui. la nuit ne lui avait jamais paru aussi longue. Il avait besoin de Juliet plus que tout, du moins de quelqu'un d'aussi gentil qui puisse l'arrêter si jamais il délirait de nouveau...
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    Ravie de voir que Pavel s’était calmé, je ne pouvais que constater le pouvoir énorme de ma fille et l’effet qu’elle pouvait provoquer. Elle tient de moi c’est sûr. Capable de rendre le sourire à une porte de prison, enfin ce n’est pas le cas de Pavel mais disons que je n’ai pas non plus souvent l’occasion de le voir sourire « pour de vrai ». L’espace d’un instant, je pris peur qu’il ne soit pas tout à fait convaincu, il était de nouveau en train de douter de lui-même et de se rabaisser. Je détestais ça, vraiment et sincèrement. J’avais du mal à comprendre comment il pouvait se trouver lâche et égoïste alors qu’il avait vécu tant de choses affreuses et qu’encore maintenant il voulait se battre pour récupérer son enfant. Comment lui et moi pouvions avoir une vision des choses si éloignée ? A mes yeux Pavel n’était rien d’autre qu’un survivant, un homme plein de courage et de force. Et surtout, un père rempli d’amour pour sa fille et sa femme désormais disparue. A sa place je crois que je ne pourrais même plus tenir debout, mais lui, même s’il lui arrivait d’avoir des hauts et des bas, comme ce soir par exemple, il se relevait toujours, en tous cas il ne tombait pas. Il restait fort même dans l’adversité et si lui n’arrivait pas à voir cela c’était en partie dû à son alcoolisme je crois. Et pourtant, pour moi ce n’est pas une marque de faiblesse chez lui, je ne dis pas que c’est bien, mais je dis que c’est compréhensible et que c’est même fou qu’après toutes ses épreuves qu’il a traversé il ne soit « que » alcoolique. Des tas de gens seraient déjà devenus complètement fous ou se seraient donné la mort. Même si Pavel semblait y penser, en particulier maintenant, je ne le croyais pas capable de passer à l’acte. Pas après tout ça. Il avait tenu bien trop longtemps pour lâcher maintenant. Non seulement en tant que femme et mère, je crois qu’il mérite de récupérer sa fille, mais j’y crois aussi en tant qu’avocate. A mes yeux il a toutes ses chances parce que son amour pour sa fille est si grand que c’est impossible de ne pas le voir. Bien sûr l’amour ne fait pas tout quand on en vient à parler de la justice, mais je suis une éternelle rêveuse et ma nature positive m’oblige à croire qu’aucun juge ne pourrait être assez cruel pour ne pas, ne serait-ce que lire sa requête. Il mérite une seconde chance, et cela j’en suis persuadée. Alors qu’il reposait Aimee dans son lit, je l’écoutais me poser une nouvelle question. Je ne pouvais pas lui répondre concernant le passé. J’ai rencontré Pavel à peine quelques mois avant la mort de sa femme, j’ai assisté à sa descente aux enfers et malheureusement je ne l’ai jamais vraiment vu heureux avec sa famille. Etait-il un bon père ? Je ne saurais le dire pour sûr, mais dans mon cœur je sais qu’il l’était. Et je sais aussi qu’il était un bon mari, ou en tous cas qu’il aimait sa femme. Je ne l’ai pas vu, mais je le sens, il n’y a qu’à le regarder et l’écouter pour savoir tout cela. A chaque fois que le prénom de Jenny résonne dans ses oreilles, ses yeux pétillent. Je ne lui parle pas trop de sa femme parce que je me dis que c’est un sujet trop douloureux et je ne veux pas raviver des cicatrices qui sont à peine fermées. S’il souhaite m’en parler j’ai toujours les oreilles grandes ouvertes mais je ne le forcerais jamais à me dire quoi que ce soit. Je respecte sa liberté d’avoir un jardin secret, et ses souvenirs avec sa femme en font partis. Jenny c’est différent, s’il veut que je l’aide à la récupérer je suis obligée de tout savoir sur leur relation, je le questionne donc souvent sur elle, son caractère, ce qu’elle aime ou pas et comment ils s’entendent. Parfois c’est dur pour Pavel parce qu’il ne l’a pas vu depuis plusieurs mois et qu’à cet âge les enfants changent tellement vite, mais elle reste sa fille et il l’a connait bien. «Ce que je pense n’est pas le plus important, mais si tu y tiens vraiment, oui. Oui je pense que tu es et va continuer d’être un père fabuleux pour ta fille. Mais je dois aussi te dire que même si moi je le pense de tout mon cœur, ce ne sera pas assez pour convaincre un juge.» La chose la plus important maintenant était que Pavel prenne conscience de la réalité. S’il voulait récupérer sa fille il allait devoir fournir encore quelques efforts. Son plus gros problème étant l’alcool, il devait à tout prix le régler avant d’entamer les procédures, c’est le genre de chose qui peut foutre en l’air un dossier. Les juges et les avocats qui s’occupent des affaires familiales sont plutôt pointilleux sur tout ce qui touche à l’hygiène de vie des parents qui doit être irréprochable afin de fournir à l’enfant le meilleur cadre de vie possible. Pavel allait donc devoir faire mieux que de simplement me convaincre moi de ses capacités à être père. Lui aussi devait croire en lui et en ses atouts. J’ai souvent l’impression qu’il ne sait que se rabaisser et ne pas se mettre en valeur, il a besoin de regagner confiance en lui. Et pour finir, la stabilité est importante. Ce sont parfois des détails, mais toutes ces choses sont primordiales et c’est sur cela que tout son avenir et celui de sa fille peut se jouer.

    Alors que je m’étais vaguement perdue dans mes pensées, Pavel me demanda alors s’il pouvait rester dormir. C’était une question sortie de nulle part, sur le coup je dû faire une tête un peu étrange parce que cela m’avait un peu étonnée, mais tout de suite après je me suis remise à lui sourire. «Bien sûr. Enfin si finir la nuit sur le canapé ne te dérange pas trop, pour moi il n’y a pas de problème.» C’était un peu étrange, aucun homme depuis le départ de Ryan n’avait dormi à la maison. Mais je ne pouvais pas dire non à Pavel, pas ce soir. Et puis tant qu’il restait sur le canapé il n’y avait aucun problème, nous ne faisions rien de mal. Même si le père de mes enfants et moi étions séparés depuis quatre mois, j’avais encore un peu de mal à m’imaginer avec d’autres hommes, ces derniers temps je m’étais surtout concentrée sur moi et les enfants et je n’avais donc pas eu le temps de penser aux hommes. D’ailleurs je ne me sentais pas encore tout à fait prête à me remettre dans le bain. Ma vie de mère célibataire m’allait à ravir pour le moment et je ne voulais rien changer. Je jetais un dernier coup d’œil à Aimee qui semblait presque sur le point de se rendormir. Ravie, je me dirigeais à nouveau vers le salon, faisant signe à Pavel de sortir de la chambre avec moi. Une fois revenue dans la pièce à vivre, je me dirigeais vers un meuble dans un coin et en sortait une couverture. «Tiens, si tu veux dormir, il fait un peu froid dans cette pièce. Avec ça, tu seras plus confortable…» Je lui tendis la couverture. Je ne savais plus trop quoi dire, avait-il encore besoin de moi ou bien avais-je le droit de retourner dans mon lit, profiter des quelques dernières heures de sommeil qu’il me restait.

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Pavel était arrivé à l'appartement de Juliet dans un état désastreux et il était difficile de croire qu'un simple bébé avait pu lui redonner le sourire. Mais il était tellement dans un état de transe en tenant Aimee dans les bras, comme s'il voyait en elle Jenny. Malheureusement, ce n'était pas Jenny, mais cela lui avait au moins redonner l'espoir, l'espoir qu'un jour il revoit sa fille, qu'elle lui revienne et qu'il l'élève à ses côtés. La distance devenait trop pesante...Et il avait la nette sensation de ne connaître personne autour de lui capable de lui offrir la tendresse dont il avait besoin. C'était un homme intelligent, mais il manquait d'affection depuis le décès de son épouse, et c'était sans doute pourquoi il s'était tourné vers l'alcool. Ce breuvage fort compensait nettement ce manque qu'il ressentait avec de plus en plus d’oppression au jour le jour. Et pourtant, il s'interdisait encore de redécouvrir le bonheur avec une femme, bien qu'il soit conscient qu'il devrait un jour sauter le pas. Maria ne serait certainement pas contre le fait que Pavel retombe amoureux...Bien au contraire. Si elle le regardait, du Paradis, elle n'attendait que cela, pas jalouse pour un sou, ne souhaitant que son bonheur. Il en était persuadé mais il ne parvenait même pas à s'en rendre compte. Puis vînt le temps des questions, du questionnement intérieur:était-il un bon père ? Le serait-il ? Il en doutait tellement ! Tout ce qu'il désirait, c'était le bien-être de son enfant ! Il voulait qu'elle ait une vie correcte et innocente. Une vie comme celle de tous les enfants de son âge. Pourrait-il la lui offrir ? Lui, l'alcoolique de service ? Lui qui ne pouvait même pas s'occuper de lui-même ?
La réponse que lui donna Juliet lui arracha un sourire. Elle n'avait pas tord, elle n'était pas bon juge, elle avait à peine connu Jenny.... Il serait le seul à le savoir, le seul à pouvoir connaître ses compétences.

Lorsqu'il se retrouva dans le salon, avec sa meilleure amie, il se jeta dans ses bras, simplement, comme un enfant ayant besoin d'un vaste réconfort. Il déposa un petit baiser contre sa joue, avant de lui sourire pleinement.
« Je le redis, tu es un ange... » fit-il doucement, la serrant encore plus fortement contre lui, contre son torse. Il avait besoin de ce contact. Aucune arrière pensée n'était au rendez-vous, attention, il voulait juste un peu d'affection... « T'inquiètes, le canapé me convient parfaitement, je veux juste ne pas être seul... » ajouta-il par la suite, la regardant tendrement. « J'ai peur de ne pas réfléchir, et de faire un bêtise.... »

Bien qu'il ne soit plus vraiment dans un état aussi pitoyable qu'à son arrivée, il n'était pas non plus totalement réglos. Il avait la sensation que la peau des ses bras le brûlait, qu'il pouvait vouloir mettre un terme à cette douleur, cette souffrance extérieure qui provenait de son mal-être intérieur. D'ailleurs, il venait à peine de terminer sa phrase qu'il appuya violemment contre son bras blessé, se voulant discret, mais s'arrachant malheureusement un cri. Tant pis s'il avait l'air d'un fou face à Juliet, il en avait déjà trop fait pour s'arrêter... Il attrapa ensuite la couverture que lui tendait son interlocutrice et la serra simplement contre lui, comme un orphelin à qui l'on venait de faire un don. Un dernier sourire et il s'installa sur le canapé.

« Tu peux retourner dormir...Encore désolé de t'avoir réveillé comme ça.... »
dit-il simplement, toujours souriant. Il se coucha ensuite simplement contre le canapé, levant les yeux vers le plafond, avant de le fermer. Il fallait à présent qu'il laisse son amie se reposer, et prendre soin de ses enfants, qu'il avait osé réveiller. Il se laissa alors emporter par le sommeil, sommeil qu'il n'aurait jamais dû quitter...Les rêves commençaient à ensevelir son esprit, l'emportant loin. Loin. Loin. Si loin. Et soudain...Le feu. La mort. Mourir. Tout de suite. Maintenant...De l'alcool...Il croyait que c'était ses rêves...Que ce n'était pas la réalité. Et pourtant...Soudain....Il se réveilla. Par terre, dans un bruit de fracas...Son bandage était totalement défait, il suait et ses ongles s'étaient enfoncés dans sa peau, contre sa plaie, qui se rouvrait.
Pourquoi ? Pourquoi faisait-il cela ? Etait-ce la dépendance ? Le manque d'alcool ? Devenait-il réellement fou ?avait-il des hallucinations ? Que se produisait-il ?
Soudain quelqu'un dans l’entrebâillement de la porte...

Sans lever les yeux, Pavel poussa un soupir d'émotion, avant de ne souffler, entre ses dents :

« Je suis tellement désolé... »

Désolé d'être là. Désolé d'être qu'un pauvre fou.

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Even when you get crazy at night, I'll still be there for you 'cause that's what friends are supposed to do 295989tumblrlzp247d2sO1r9voqeo1250
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    Après avoir installé Pavel dans le salon, je repris la direction de ma chambre. Je n’étais pas certaine que le laisser seul était une bonne idée mais il semblait épuisé et pour tout dire je l’étais moi aussi. Il était plus de trois heures du matin à présent et je n’avais pas fermé l’œil depuis trop longtemps. J’avais un besoin essentiel de me reposer un peu avant d’affronter une nouvelle journée de boulot et d’enfants à s’occuper. Et puis Pavel ne se trouvait qu’à quelques pas de ma chambre, si jamais quelque chose se passait je l’entendrais ou en tout cas je pourrais toujours intervenir. Houston, avec son ouïe incroyable, ne laisse passer aucun bruit, au moindre craquement étrange du planché mon fantastique toutou ne peut s’empêcher de se lever brusquement et de grogner. Avec lui je ne pouvais qu’être sûre que rien ne pouvait se passer. En me recouchant, j’essayais donc de ne plus penser à ce qui venait de se passer et à peine avais-je fermé les yeux que je rejoignais les bras de Morphée. Mon sommeil était profond, et rien ne vint le perturber jusqu’à mon réveil. Une fois de plus je fixais l’heure, il était six heures et demie et aucun bruit ne se faisait entendre dans la maison tout entière. Je n’avais pas dormi bien longtemps et pourtant je me sentais plutôt fraiche et pétillante. La chose étrange était tout de même qu’Aimee ne s’était pas encore manifestée, ma fille était sans aucun doute le bébé le plus tranquille du monde au point même de laisser sa maman dormir et grappiller quelques précieuses minutes de sommeil. Je décidais donc de profiter du temps qui m’était offert et de me prendre une douche rapide. Lorsque mon corps se glissa sous l’eau chaude je sentis un sentiment de relaxation intense me parcourir. Pour je ne sais quelle raison, je me sentais d’une humeur excellente. D’ordinaire je suis une personne très souriante, chaleureuse et amicale, mais aujourd’hui j’avais comme l’impression que cet état de joie permanent allait être doublé, voir même triplé. Au moment où je m’habillais, je ne pensais même plus à Pavel, mais c’est après un dernier passage à la salle de bain pour me coiffer qu’une sorte de vacarme me rappela à la réalité et à ce qui c’était passé cette nuit. Sans réfléchir, je me mis à courir pour rejoindre le salon. Je n’avais aucune idée de ce qui venait de se passer mais le bruit avait était assourdissent, en tous cas assez fort pour m’avoir fait sursauter. Je vis Wyatt debout dans l’entrebâillement de la porte et j’entendis Pavel s’excuser. Je pris alors mon fils par la main et observa Pavel qui se trouvait sur le sol et dans un sale état. Je ne sais pas exactement ce que mon collègue et ami pouvait lire dans mon regard mais sur le moment je ne su pas trop comment réagir. J’avais beau vouloir aider Pavel, je ne voulais pas que Wyatt, qui était en âge de comprendre beaucoup de choses, assiste à des scènes qui pourraient le gêner. Après un instant de malaise, je me tournais vers mon fils. «Chéri, va t’habiller et prépare tes affaires pour l’école, je vais te préparer ton petit déjeuner d’accord?». Wyatt sembla hésiter, il fixait Pavel avec un regard inquiet, un regard que l’on ne s’attendait pas à voir venant de la part d’un petit garçon de son âge. Depuis ma séparation d’avec son père, Wyatt du haut de ses cinq ans, se montrait incroyablement protecteur avec moi. Ce comportement me touchait et m’inquiétait à la fois. Je m’abaissais pour être à sa hauteur et lui déposa un bisou sur le front. «Allez, ne t’inquiète pas pour moi, tout va bien. File te préparer !». Une fois mon fils parti, je me tournais vers Pavel sans savoir quoi lui dire. Il se releva et je pu constater que la plaie de son bras s’était rouverte. Il semblait s’être infligé tout cela à lui-même, une fois de plus. Lorsqu’il se rassit sur le canapé, je vins me mettre à côté de lui. «Peut-être que tu peux aller prendre une douche histoire de te sentir un peu mieux… Je dois préparer les enfants pour aller à l’école et toi et moi devons aller travailler. Tu peux utiliser la douche dans ma salle de bain, et je regarderais ton bras après d’accord ?» Je lui fis un sourire amical. Pavel était une personne que j’appréciais énormément mais j’avais un mal fou à gérer ce genre de situation. Autant cette nuit j’avais su trouver les mots, ou du moins je le pensais, autant ce matin rien ne me venait. En me relevant, je me dirigeais vers la cuisine américaine et commença à remplir un bol de céréales et de lait pour Wyatt, puis je mis un biberon à chauffer pour Aimee. Alors que j’allais mettre en route la machine à café, j’ajoutais : «J’espère que tu aimes le café bien serré… il n’y a que ça pour bien réveiller !». Pavel quitta la pièce. Je me sentis aussitôt soulagée mais ça ne dura pas longtemps. Aimee se mit à pleurer et je dû aller la chercher dans sa chambre. Malgré ses six mois j’avais cessée de l’allaitais, avec le boulot et la séparation j’étais vite passée à une manière plus rapide de nourrir ma fille et même si je m’en étais un peu voulue, je dois dire qu’aujourd’hui ça m’arrangeait bien. D’ailleurs je n’aurais pas aimé l’allaiter devant Pavel, je crois que ça m’aurait mise mal à l’aise … En un temps record, je réussis à préparer la petite et lorsque nous fîmes notre entrée dans le salon, Wyatt était déjà en train de déjeuner. Aimee qui avait été calme jusqu’à présent commença à gigoter me laissant clairement entendre qu’elle commençait sérieusement à avoir faim. J’attrapais le biberon et entreprit de le lui donner. Elle se mit aussitôt à téter et la gardant dans mes bras j’attendais le retour de Pavel. Mes bras n’étant pas vraiment libre, je ne pouvais pas me servir ma tasse de café et je me sentais anxieuse à l’idée de devoir à nouveau parler avec Pavel. Il avait apparemment mal dormi, et je crois qu’au fond j’appréhendais de savoir de quoi étaient faits ses cauchemars. Avec son passé, il avait matière à cauchemarder et cela me faisait sincèrement de la peine pour lui. Lorsqu’il franchit à nouveau le pas de la porte, Aimee avait fini son biberon. J’allais donc la poser dans son parc, tandis que Wyatt alla s’installer devant la télé. De nouveau je fis un sourire à l’intention de Pavel. Je tendis la main vers lui pour qu’il me montre son bras. Ce n’était pas joli à voir… «Je t’en pris, sers toi un tasse de café, je vais chercher de quoi désinfecter. Je vais te faire un pansement mais je crois qu’il vaudrait mieux que tu aille à l’hôpital pour qu’il te raccommode, ils feront ça mieux que moi… mes points sutures n’ont même pas tenus …». Les traces d’ongles indiquaient clairement que Pavel avait tout fait pour ne pas qu’ils tiennent mais je n’avais pas l’intention de le lui faire remarquer, je savais qu’il l’avait probablement fait involontairement et inconsciemment, de ce fait j’étais prête à l’excuser entièrement. J’avais encore et toujours envie de l’aider mais j’avais du mal à savoir comment.

    Une fois le pansement fait, je fixais Pavel avec le regard interrogateur. «Tu veux me parler de cette nuit ? Je veux dire… est-ce que tu te rappelle de tout ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ce matin ? Je ne te force pas à en parler si tu ne veux pas… mais je t’avoue que tu m’as fait peur ce matin.»

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Le trentenaire se tenait agenouillé contre le sol, cherchant à comprendre ce qui venait de lui arriver. Serait-il en train de perdre les plombs ? Serait-il définitivement et indubitablement irrécupérable ? Il avait peur. Très peur. Il se faisait peur lui-même. La pire chose qu'il pouvait rencontrer, c'était l'ignorance, voilà pourquoi il avait tant étudié dans la vie. Et le voilà nez-à-nez avec celle-ci. Il ignorait ce qui lui était arrivé et ce qui lui allait arriver. Le pauvre Wyatt le regardait, totalement ahuri. C'était encore un tout petit garçon, il devait être terrifié de voir cet homme recroquevillé, les ongles fortement ancrés dans une plaie sanguinolente. Fort heureusement, alors que Pavel lui lançait un regard désolé, sans rien oser dire, Juliet était arrivée et rassurait son enfant. Elle le rassurait au maximum, et le trentenaire se demandait s'il aurait été encore capable d'en faire autant avec sa fille, s'il pouvait encore avoir des mots doux à son attention... Il observait son amie en silence. De nombreuses pensées prenaient place dans son esprit. Il se releva finalement doucement, suivant Juliet du regard alors qu'elle se dirigeait vers la cuisine américaine. C'était un ange. Elle était vraiment trop bonne pour lui, il ne méritait certainement pas tant de considération. Non, en vérité, il ne méritait rien. Rien de la part de personne. Le trentenaire se sentait peu à peu ne devenir qu'une ombre, qu'une coque vidée de son âme.

« Merci. » dit-il. Il ne pouvait s'empêcher de la remercier d'avantage, c'était la moindre des choses face à tant de gentillesse. Finalement, il hocha la tête et se décida à accepter la proposition de Juliet. Bien évidemment, il n'osa pas utiliser la douche de la demoiselle, et se servit tout simplement du lavabo. Il se passa de l'eau sur le visage et se rafraîchit quelque peu. Son regard croisa son reflet dans le miroir et il poussa un soupire. Il avait une véritable tête de déterré, ce ne serait pas vraiment agréable à l'Université avec un visage pareil, tout le monde croirait qu'il avait passé la nuit à boire... Il n'aimait pas que ses collègues se fassent ce genre d'idée alors que, pour une fois, il n'avait pas touché une goutte d'alcool. Pourtant, alors qu'il y pensait, il aurait bien aimé vider l'une des bouteilles présentes dans ses placards. Mais cela signerait la fin des haricots. Juliet s'était donné trop de mal pour qu'il ne finisse viré pour absence intempestive à la faculté de mathématiques. Il passa son bras sous l'eau, sentant qu'il était un peu boursouflé. Il devait désinfecter la plaie de nouveau... Malheureusement, il n'en pouvait s'en tenir qu'à son amie pour cela, car il ne savait pas où se trouvait le nécessaire.
Enfin, il revînt au salon, après une longue hésitation. Il devrait dire à Juliet que tout allait mieux, qu'il allait partir, afin de ne pas la déranger davantage, mais il ne se sentait pas la force de continuer seul. S'il repassait par chez lui à présent, il céderait peut-être à la tentation...Alors que s'il se rendait sur son lieu de travail en compagnie de sa meilleure amie, il ne lui arriverait rien de mal.

« Euh oui... »dit-il en entendant de nouveau la voix de la trentenaire retentir. Il lui avait donné le bras afin qu'elle ne l'observe plus en détail. La blessure était affreuse et elle avait raison de l'inciter à se rendre à l'hôpital ou même à l'infirmerie d'Harvard pour y veiller.
Il s'approcha ensuite de la cuisine américaine afin de servir deux tasses de café, comprenant que Juliet n'avait même pas encore bu quoi que ce soit, malgré le temps qu'il avait pris dans la salle de bains. Certainement Aimee avait dû quémander son petit-déjeuner. Pavel jeta un œil sur l'enfant, présente dans son parc. Ce qu'elle était adorable, cela lui faisait du bien de l'observer se mouvoir et sourire.

« Je suis désolé de t'avoir fait peur... »dit-il calmement, alors qu'il lui tendait sa tasse de café. « J'ai fait un cauchemar...Je ne me souviens pas de tout... Il y avait Jenny, et moi. Je conduisais une voiture...Elle était assise à l'arrière. Et... J'ai loupé un virage. » annonça-t-il. C'était juste un rêve, mais à ce moment, il avait senti la mort comme si elle était réelle. « Je me réveillais ensuite dans un endroit bizarre...C'était pas un hosto, c'était quelque chose d'autre...Lumineux et froid à la fois. On me disait que Jenny était morte...Je crois que c'est ce dont j'ai le plus peur... » Il continuait de parler, avec son accent tchèque à croquer. Un petit sourire apparut sur son visage, mais c'était un sourire triste. « Et c'était de ma faute. Comme toujours. »
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