DATE ✧ Alakazam & Norvégien à crêtes

« T’aimes dire ça toi : pas le pire. » Dis-je, sans méchanceté. On a tous nos petites expressions qu’on utilise plus fréquemment que d’autres. Et je trouve cela même plutôt mignon. Y avait décidemment que j’appréciais chez Love. Elle sortait du lot. Et ça me faisait du bien. Sa présence me faisait du bien. Ainsi que discuter avec elle. Pourtant, je ne suis pas la personne la plus sociable sur terre. Je ne cherche pas à élargir mon cercle social. Mais pour elle, je pouvais faire une exception. Enfin, tout dépendra de ce date avec les baleines. Mais ça a l’air de plutôt bien se passer jusqu’à maintenant. « Oh elle est toute petite. » Et je ne m’y connaissais en rien en bébé, n’en ayant aucun dans mon cercle proche. « Et du coup… » Je la regardais, sans vraiment savoir si je devais oser demander ou non. Puis je me lançais. Espérant que je ne fasse pas un mauvais pas. « Ta mère est en vacances ou … » Je ne voulais pas terminer ma phrase. On allait se comprendre. J’espérais au plus profond de moi que ce ne soit pas la deuxième option. Et alors que je lui proposais de venir au Mexique avec moi et sa petite sœur, à mes frais, celle-ci refusa. Ce que je comprenais. J’aurais surement fait la même chose à sa place. « C’est dommage, je t’aurais fais manger les meilleurs tacos au monde. » Dis-je en riant, tout en tentant d’apercevoir une baleine. Parce que j’y tenais à ce petit voyage au Mexique. Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais envie de lui faire découvrir mon pays, lui faire manger des tacos. En compagnie de sa sœur. Je savais que ça ne pouvait que leur faire du bien à toutes les deux. « Oh tiens, regarde !!! » Non, il n’y avait rien, mais je faisais genre. « T’as pas vu ? » Je me mis derrière elle, approcha ma tête de la sienne, pour faire mine de regarder au loin, tout en pointant du doigt. « Regarde mon doigt. .. là… tu vois pas ? »

C’est ma façon à moi de mettre de l’eau dans le vin des gens. Que je souffle avec un sourire et un clin d’oeil. Ce n’est pas ça du tout c’est juste que je tente de temporiser la discussion. Y a plus mignon que “mon petit tacos” mais si c’est de ce nom qu’il m’affuble, soit. Je ne vais pas argumenter là-dessus pendant des heures. Après tout, c’est un plat apprécié par énormément de gens dans le monde, non ? Ma mère aurait pu m’appeler comme ça, Tacos. Ou fajitas parce que c’était ce qu’elle faisait à manger un peu trop souvent à mon goût. L’âge de ma soeur communiqué, je n’avais aucun doute sur la question qui suivrait de la part de Carlos. On est tous curieux et c’est normal. Pourquoi une jeune femme avec la vie devant elle irait se faire chier avec une gamine, sérieusement. Surtout quand on connaît mon domaine de prédilection. Enfant et scène, ça ne va que très rarement ensemble. Décédée. Que je dis tout simplement. Le crabe s’est approché un peu trop près d’elle. Je souffle ces mots et hausse les épaules. Je ne sais pas quoi dire de plus, elle est décédée et sa dernière volonté était que je m’occupe de Rosalia, que je ne la laisse pas entrer dans le système. Vu le peu d’attention que ma mère m’a donné lorsque j’étais enfant, j’aurais juste pu lui dire de se faire foutre. Mais elle n’a rien demandé, la petite Rosalia… Elle a la vie devant elle et j’espère lui offrir la meilleure qui soit. Arrêtes tu vas me mettre l’eau à la bouche ! Que je souffle en riant légèrement. Un petit coup de coude et je mets - à mon tour - un peu d’eau dans mon vin. Ça ne sert à rien de dire non sans réfléchir à la chose réellement. Je trouverai peut-être un travail mieux payé d’ici là - je l’espère - ou alors je pourrais m’engager à tout lui rembourser. Mais pour ça, il faut voir une baleine. Étonnement, t’en vois une mais je crois que t’es le seul à la voir. Je tente de me concentrer sur l’horizon et ne vois rien. Je m’apprête à te le faire savoir lorsque je te sens derrière moi à me pointer le lieu de la baleine. Tout le monde nous regarde bizarrement mais je m’en fiche, ça me fait rire. Non je la vois pas Carlos, je crois que t’as une imagination débordante… Mais ça me plaît. Je tourne le visage et embrasse ta joue. Triches pas, c’est moins fun sinon… Un clin d’oeil et je plonge à nouveau mes azurs sur l’océan, à la recherche des baleines. Bon et dis-moi, ils sont où les bonbons que tu m’avais promis si y avait un autre rendez-vous ? Taquine, je fronce le nez et attends qu’il sorte quelque chose de sa poche - ce qui m’étonnerait pas. Il a l’air plein de ressources.

« Ta façon de bourrer les gens à leur insu… je vois. » Dis-je en rigolant. Les conneries sortaient toutes seules, pas besoin de réfléchir. Les paroles sortaient de ma bouche toutes seules. Je ne réfléchissais pas, pourtant je devrais surement. Avant de dire quelque chose de vraiment déplacé et la faire s’enfuir. Je m’en voudrais de la faire s’enfuir, alors que le courant passe bien jusque maintenant. Et qu’elle se trouve être même plutôt jolie. Et alors qu’elle mentionnait sa petite sœur, je pris le risque de lui demander où était sa maman. A sa réponse, je grimaçais, j’en eus un pincement au cœur. Pour elle. Pour la petite. Je posais alors ma main sur son bras. Ne sachant pas vraiment si je pouvais m’autoriser à lui faire un câlin de soutien. Je ne savais même pas les mots que je pouvais lui dire ou non. « Ce sont de longues vacances alors … » Puis mon regard se plongea sur l’horizon face à nous. Me replongeant dans mes propres souvenirs, avec mes parents, ma famille. « C’est bien ce que tu fais avec ta sœur … » J’aurais aimé en faire de même avec ma fratrie. Et alors que ça faisait longtemps que je n’y avais pas pensé, je sentis mes yeux se remplir. Je soufflais un bon coup, avant de frotter mes yeux de mes doigts afin de faire disparaitre ces larmes avant qu’elles ne coulent sur mes joues. Le vent. Le vent m’avait fait pleurer. Voilà l’excuse que je dirais si elle venait à m’apercevoir. « Ouais, tacos, burritos, fajitas, chili con carne, tout ça tout ça. » J’évitais de lui dire des plats moins connus car ça ne lui diraient surement rien. Et le but était de lui mettre l’eau à la bouche justement. Je décidais alors d’inventer une baleine. Me mettant derrière elle, je tentais de lui montrer, à l’horizon, un point quelconque. « Mais siiiii, elle était là !!! J’te jure !! » Et alors que je ne m’y attendais pas, je la sentis me déposer un baiser sur ma joue. Mes joues rougissaient instinctivement. Heureusement pour elle que je n’avais pas tourné la tête à ce moment-là. Mes pensées en désordre, je ne savais plus quoi penser, ni quoi dire, ou faire. Je reculais de quelques centimètres avant de me remettre à ses côtés. « Je .. euh … » Des bonbons ? Ah oui ! « Merde … » J’avais complètement oublié ce détail. « C’est la baleine qui les a mangés. » J’haussais alors les épaules. « Elle a été trop rapide, pardon. » Et alors que je lui jetais un petit regard désolé, je replongeais mon regard vers l’horizon afin de réellement apercevoir une baleine. Parce qu’après tout, on est ici pour ça non ?

Mais non. Je mets de l’eau, pas de l’alcool. Que je souffle légèrement, tentant de lui montrer que justement, je fais l’inverse. J’essaye de les aider, je leur fais croire que leur verre est toujours plein d’alcool alors que l’on est plutôt sur du 50% d’alcool et 50% d’eau. Ça ne marche jamais, soyons honnête. J’ai souvent essayé avec ma mère mais ça n’a pas suffit à la faire revenir sur terre pour de bon. Elle vagabondait beaucoup trop et n’a jamais su s’arrêter. Sur l’alcool mais aussi sur les relations dévastatrices. Ça ne m’étonne même pas qu’elle soit décédée puisqu’elle a profité mener sa grossesse à terme plutôt que de chercher l’aide dont elle avait besoin. Le fruit de l’amour, tout ça. Quelle idiote parce que nous sommes maintenant deux orphelines mais c’est un autre sujet de conversation. Oh, tu sais, c’est normal. Et c’est ce que j’essaye de me faire croire depuis des semaines, pour ne pas dire des mois. C’est la réponse logique au malheur qui nous a toutes les deux touchées. Je n’ai jamais réellement eu de mamans et elle, pour le coup, n’en aura jamais pour de vrai. Alors, m’occuper d’elle - et même si ça me coûte beaucoup tous les jours - c’est la solution parfaite pour lui éviter de passer de famille en famille avant d’être adoptée. Ce n’est pas facile tous les jours mais c’est plus de beauté que de tristesse, même si les premiers mois ont été tout sauf faciles. On ferait tous ça, non, si on en avait l’occasion ? Surtout quand on essayait de se sortir de la situation dans laquelle j’étais. Une pierre deux coups, parfait. Je ne peux m’empêcher de sourire aux mots de Carlos et mon estomac se mit rapidement à grogner. C’est ta faute ça. Que je souffle en secouant la tête de droite à gauche avant de le voir me sauter presque dessus pour me montrer une baleine imaginaire. Je suis presque partie pour le croire mais quand je regarde les gens autour de nous et leur incompréhension, je sais qu’il raconte des bobards. Le moment avec Carlos est vraiment doux et sympathique, il me change vraiment les idées et c’est tout ce dont j’avais besoin. Tu nous avais pris des bonbons au poisson ? Que je souffle, grimaçant légèrement. La prochaine fois, t’auras pas de baleine pour te les voler. Que je lance avec un clin d’oeil avant de tourner le visage sur l’horizon. Bon et dis moi, ton meilleur ami est content de savoir que t’as eu un rendez-vous après t’avoir inscrit dans ton dos ? Je me souviens bien de ça et ça me faire toujours autant sourire. Ça va mieux avec lui et la troisième personne ? Celle qui se mettait au milieu mais dont j’ai oublié l’importance. Je profite de la vue, refermant mon manteau sur mon cou et quand je vois un peu d’écume au loin, je souffle Carlos, regardes, là ! J’attrape son bras et le secoue légèrement, chuchotant ces mots, comme si ça allait changer quoi que ce soit.

« C’est moins drôle du coup. » Dis-je en riant. Il faut croire qu’elle est plus sage que je ne pouvais déjà le penser. Bien qu’elle pouvait avoir ces petits moments de folie qui me plaisait aussi. En fin de compte, on se ressemblait pas mal sur ça. Tous les deux sages, mais un peu foufou sur les bords. Cela ne m’étonnait pas, de nous trouver des points communs. Après tout, il y avait quelque chose entre nous, dans cette amitié, qui faisait que nous arrivions à si bien nous entendre. Nous apprenions seulement encore à nous connaitre. Et je fus désolé d’apprendre pour sa mère, pour sa sœur. Ca m’allait droit au cœur au vu de mon passé. J’aurais aimé faire la même chose avec ma fratrie. J’aurais aimé les garder près de moi. « Ce n’est pas trop difficile ? » Osais-je demander, avant de revenir sur mes paroles. « Enfin si ça ne te dérange pas d’en parler. » C’était peut-être trop personnel ou encore pas le moment d’en parler. Et afin de la mettre plus à l’aise, je rajoutais. « J’ai perdu aussi mes parents … mais j’ai eu moins de chance avec mon frère et ma sœur… » J’avais perdu toute trace d’eux. Je n’avais que l’espoir de mon côté. L’espoir qu’ils aient été adoptés, ensembles, dans les meilleurs des cas. Evidemment j’avais essayé de les retrouver, mais sans grand succès. L’orphelinant ayant fermé depuis. Puis il faut dire que je n’avais pas plus creusé que ça non plus. Surement par peur de ne pas accepter la réalité. « Il faut croire qu’ils étaient au poisson, ou au hareng. J’avais pris les berties d’Harry Potter. J’avais trouvé ça drôle. » Puis je roulais des yeux. Comment arrivais-je à raconter de si grandes conneries en si peu de temps ? « Je ne lui ai rien dit. » On avait totalement oublié d’en parler. Peut-être attendait-il des nouvelles de ma part. Je ne sais pas. Mais il est vrai que ce n’était pas quelque chose qui était apparu dans nos dernières conversations. « Avec la troisième personne ? » Je réfléchissais, tout en regardant l’horizon. « Ah. Braden !? » Ca ne pouvait qu’être lui. « Toujours là, mais j’accepte sa présence. » De toute façon je n’ai pas vraiment le choix. C’est comme ça. Mon meilleur ami est proche d’un autre homme. Ils ont un autre type de relation. Du moins je l’espère. Je ne veux pas être remplacé. Surement parce que moi, je n’ai pas cette autre personne. Et alors que je pensais à tout cela, Love me sortit de mes pensées en me disant de regarder en face de nous. Et cette fois-ci, il y avait bien une baleine. D’ailleurs, on pouvait bien s’en rendre compte en voyant tout le monde se mettre au bord et crier. « Notre première baleine… c’est émouvant. » Puis instinctivement, je posais ma tête sur la sienne, pour admirer ce spectacle de la nature.

Je ne peux m’empêcher de rire à ses mots. Carlos est vraiment une gentille personne et je ne peux rien lui reprocher là-dessus ou sur quoi que ce soit en fait. Le moment est agréable et il est venu alors c’est tout ce qui importe. Non t'inquiètes, ça ne me gêne pas. Que je souffle rapidement, un sourire sur le visage. C’est pas tous les jours faciles. Elle était très colérique au début, elle ne dormait pas la nuit, ne s’arrêtait jamais d’hurler mais je crois qu’elle comprenait que sa maman était décédée et que sa grande soeur était clairement paumée. J’ai quitté Londres et la vie que j’avais là-bas pour venir m’occuper d’elle et ça n’a pas été facile au début. Maintenant, ça va beaucoup mieux. Mais on a fini par s’apprivoiser et c’est une vraie boule d’amour maintenant. Elle ne me permet pas de trouver des garçons à tous les coins de rue - ces derniers souvent dégoûtés que je puisse avoir une enfant en bas âge avec moi - mais ce n’est pas bien grave. Ce n’est pas trop ce que je recherche. Mes yeux sur lui, une moue triste prend possession de mon visage à ses mots. Je suis désolée pour toi Carlos… Est-ce que cela voulait dire que son frère et sa soeur avaient été adoptés ? Ont-ils tous été séparés pour ne plus jamais se retrouver ? C’est pour éviter cela que je suis venue vivre ici à nouveau mais ça, je ne compte pas le lui avouer. Est-ce qu’il avait eu ce choix, cette possibilité ? Tant de questions ne glissaient dans mon esprit mais je ne préférais pas y penser. Je ne sais pas ce que ma vie sans Rosalia serait et je ne souhaitais pas savoir. Ils aiment peut-être la saveur crotte de nez… Que je souffle avec un léger, étonnement peu attristée par la révélation des saveurs des bonbons. C’est un coup à vomir par dessus bord ça ! Mais ça me fait sourire parce que ça me prouve que Carlos peut être vraiment drôle et c’est ce genre de personne que je veux dans ma vie. Bon, si t’acceptes sa présence alors… Ça a l’air moins mouvementé qu’il y a quelques jours, ce qui n’est pas plus mal. Ça ne doit pas tous les jours être facile de voir ses meilleurs amis se détacher de nous mais je crois qu’on le fait tous à un moment ou à un autre. Que ce soit volontaire ou pas, d’ailleurs. Il faut juste faire de la place pour tout le monde et ce n’est pas toujours facile, surtout pour ceux qui ont besoin d’être rassurés. C’est un peu mon cas, surtout après ma relation catastrophique avec Jacob. Cependant, je refusais de penser à cela et me concentra rapidement sur le large et les baleines que je cherchais comme des pokémons rarissimes - ce qu’Alakazam n’était malheureusement pas - et quand j’en vis une, je redevenais une enfant, surexcitée en la regardant. Elle est trop belle ! Bien que je ne voyais réellement pas grand chose, c’était le plus beau des moments pour moi. Un sourire au visage, la tête de Carlos qui se pose contre la mienne, je décide de glisser mon bras avec le sien. Tu vois, ça ne servait à rien de mentir, on viendra avec toi au Mexique. Que je souffle avec un sourire. Et j’y comptais bien, ne me rendant absolument pas compte que tout changerait sous peu et que cette invitation ne serait probablement pas reconduite. Tu viens de quelle ville d’ailleurs ? Et bien que je souhaitais prendre des tas de photos des baleines - comme les gens autour de nous - je me décide à regarder devant moi, tout simplement. Vivre le moment c’est bien aussi, non ?

J’apprenais petit à petit à la connaitre, et c’était le but de ce rendez-vous. A dire vrai, après le rendez-vous à l’aveugle, elle en connaissait plus sur moi que moi sur elle. Elle savait que j’avais le cœur brisé et que j’avais du mal à m’en remettre. Pas du tout la meilleure approche à avoir pour draguer quelqu’un, mais n’étant pas du tout dans cette optique ça ne m’avait pas plus dérangé que cela. Et au fond, est-ce que c’était vraiment méchant de se montrer aussi vulnérable ? Nous les hommes somment tellement censés montrer notre force et cacher nos faiblesses. Et pourtant, voir une personne dans sa vulnérabilité peut être aussi charmant. « C’était le temps de s’habituer à toi, à ton odeur. A ta peau. » Enfin je ne suis pas un expert en bébé, mais c’est ce que j’imaginais. « Elle était habituée à votre maman pendant neuf mois et d’un coup, on la lui enlève. C’est dur. » Petit sourire pour tenter de la réconforter. Je ne savais pas quoi dire ou faire de plus. J’imaginais leur peine à toutes les deux. Et cela me faisait penser à ma propre histoire. Au fait d’avoir perdu mes parents et toute ma famille par la suite. « J’ai eu du mal aussi tu sais … j’ai du être comme ta sœur : j’ai refusé de parler pendant des mois, et à la moindre frustration j’envoyais chier mes parents adoptifs. Alors qu’ils n’y étaient pour rien … enfin, au fond de moi, je leur en veux toujours un peu de ne pas avoir pris mon frère et ma sœur. Surtout que financièrement parlant, ils pouvaient se le permettre. J’aurais préféré rester avec eux, enfin bon. » C’était bien la première fois que j’en reparlais aussi ouvertement. Et je me rendais alors compte que je ne pleurais pas. Non, j’avais malheureusement appris à vivre avec, avec le temps. Même si j’espérais vraiment pouvoir les retrouver, un jour. Encore une fois ce rendez-vous ne semblait pas être des plus joyeux. Mais au moins on se parlait des choses les plus fâcheuses dès le début. On connaissait les points sensibles de l’autre. Ce n’était pas plus mal en fin de compte. Heureusement pour nous, on réussit à changer de sujet, pour mettre tout ce malheur et tristesse derrière nous. « J’imagine qu’ils doivent en manger beaucoup… je vois bien pleins d’enfants ou même adultes lancer leur crotte de nez dans l’eau. » Est-ce que je l’imaginais vraiment ? Peut-être bien. Surtout les enfants. Pour voir si celles-ci flottaient dans l’eau par exemple. C’est qu’enfant on peut en faire des expériences, idiotes la plupart. « C’est soit ça soit je perds mon meilleur ami. » Alors le choix est vite fait en fin de compte. Je sais juste qu’ils n’auront jamais la même relation que je peux avoir avec Aidan, alors ça m’aide à accepter et me taire. Et alors qu’on continuait à converser, apprenant davantage l’un sur l’autre, on aperçut notre toute première baleine. Tout heureux, je souris. « C’est cool. Si tu n’as rien à faire cet été, on pourra se faire ça. » A part Aidan je n’avais encore jamais emmené des amis chez mes parents au Mexique. Love pouvait se sentir telle une petite privilégiée. « Cancun. Ouais c’est connu pour la fête, mais y a de jolis endroits à visiter aussi. Puis on pourra un peu voyager. Enfin on s’adaptera à ta petite sœur évidemment. » Avoir un bébé avec nous ne me faisait pas peur. Au contraire, j’allais pouvoir ainsi en apprendre davantage sur les bébés. Moi qui en veut beaucoup, ça sera l’occasion de m’entrainer un peu.