Each day holds a surprise, I did not expect two ft. Lex (09.01)

Paroles accentuées par la gesticulation du poignet, Ji-hun ne détacha pas son regard de la masturbation qu’elle donnait dans le vent. Il conclut, par l’observation qu’il avait faite de l’avant-goût acté sous ses yeux, mêlée à sa propre expérience, que les mouvements donnés ne semblaient pas mauvais, et pour ça assura de s’en rappeler. Pour l’heure, en revanche, il était gâté et ne comptait pas faire tout foirer pour répondre à d’impulsifs besoins primaires ; il n’était pas de ceux-là. Sa langue finit de battre la mesure et il put questionner : une liste ? Répertorier tous les noms de ses partenaires sexuelles aurait été une tâche bien compliquée. Échanges qui n'avaient été que primitifs au Nord de la Corée, pour soulager la pression des responsabilités endossées, les femmes sur le continent américain n’avaient su se satisfaire uniquement de ce qu’il avait été en mesure de donner. Pourquoi faire, s’exclama-t-il avant de hausser les épaules pour appuyer ce qui faisait partie de sa normalité : une fois que c’est terminé, c’est terminé. Il n’y était jamais retourné.

Armoire pointée, et précision sur l’état des matelas de la chambre ajoutée, il rit face au détail apporté par Lex quant à la différence des titres qu’il venait d’enchainer. Tu m’excuseras, chez moi il n’y a plus de royaumes depuis un sacré bout de temps, fit-il ; est-ce que ça voulait dire qu’Amsterdam voyait encore naître des princes et des princesses ? Il n’était pas assez calé sur le sujet pour s’y étaler, avait déjà croulé sous beaucoup d’informations politiques, entre « présidence » et « république », pour comprendre les États-Unis, et ça n’était clairement pas son domaine de prédilection ; mal de tête en perspective rien que d’y penser. Majesté , se rattrapa-t-il, baissant la nuque pour une maigre révérence de la tête, tout sourire. La conversation ne menait à rien, était sans dessus dessous, ne comprenait aucun but, et pourtant il la trouva agréable. Ça changeait des échanges qui relataient les dernières « prises de tête » des demoiselles qu’il comptait dans son répertoire sur meetsenger. Parfois tant de problèmes pour rien.

À l’aise, c’était ainsi qu’il souhaitait voir sa nouvelle colocataire. Autant avec lui que dans ses vêtements. Et si l’uniforme lui allait bien, il n’en était pas moins très formel pour les étudiants – trop pour certains, d’après ce qu’il lisait. Proposition de la laisser se dévêtir en toute intimité, la plus jeune ne le vit pas ainsi et déboutonna son chemisier sous les agates du brun. Il ne se sentit ni gêné, ni intimidé ; combien de corps nus, de ses rétines – et pas que, avait-il capturé ? Forcément, il fit le tour de la silhouette, de la lingerie qu’elle portait à sa taille marquée, en passant par le volume de son bonnet, mais il n’insista pas. Yeux détournés, il comprit que la colocation se fera sans pudeur et il l’accepta. Il s’allongea, s’occupa de son portable et du dîner qu’il n’avait pas encore avalé ; qu’en était-il d’elle ? Elle ne répondit pas, posa une question à laquelle il ne s’attendait pas. Attention reportée sur elle, il donna de la hauteur à ses sourcils ; gay ? Quelques secondes de réflexion furent appréciées. Uhm, fit-il mine d’hésiter avant de demander : ça te rassurerait ?

Il ancra ses pierres marronnées dans celles claires de sa vis-à-vis et laissa le temps filer avant qu’un sourire en coin ne se dessine graduellement sur ses lèvres chargées. Passant d’un œil à l’autre, il osa : tu aurais préféré que je te dévore ? Qu’il profite plus amplement du spectacle des boutons qu’elle avait fait sauter, dévoilant les contours d’une fine dentelle, les rondeurs lisses et douces de sa poitrine. Qu’il attende pour s'installer qu’elle se défasse de la jupe, offrant la vue de hanches étroites sur lesquelles un tissu décoré à la manière du soutien-gorge lui aurait fait espérer découvrir le galbe de son fessier. Il passa sa langue sur l’inférieure de ses chairs, avant que la rangée supérieure de ses dents ne glisse dessus lentement, sourire gentiment amusé. On dirait que… tu aimerais que je te fasse l’amour , supposa-t-il, après avoir inspiré entre ses émails, est-ce que je te plais ? Il demanda comme si on questionnait simplement sur l’heure qu’il était.  Il plissa les yeux et, réponse obtenue – ou pas, déclara : je n’ai pas envie de toute façon, je meurs de faim !

L’appel de l’estomac se faisait violence. La trotteuse avait parcouru de nombreux tours d’horloge depuis son dernier repas. Il se redressa un peu sur son lit, tapota un dernier message à l’équipe de natation, avant de s’étirer, bras tendus bien droit vers le plafond. Tu manges avec moi ou pas du coup, répéta-t-il son invitation à lui faire des ramyeon si le cœur lui disait.

TW : mention sexuelle / mention d'inceste (royauté)

Tu rigoles à ses mots, si toi tu peux être naïve, lui il semble réellement l'être en te posant cette question. "La fierté ? L'égo de s'être tapé x nombre de demoiselles et surtout un moyen de pas remettre le couvert avec la même ou éviter les mauvais coups ? T'as jamais entendu des mecs parlé comme ça ?" Questionnes tu alors pour tenter de savoir si il était totalement ignorant sur cette pratique ou si simplement il l'avait occulté parce que ce n'est pas son style de faire ça. En tout cas, malgré tes petites manigances, t'es bien contente de pas être face à un queutard, t'auras un peu plus de tranquillité dans cette chambre et moins de peur de tomber sur lui entrain de baiser une fille ou un gars... Parce que t'es pas encore fixée sur sa sexualité et ce malgré votre discussion plus que tendancieuse depuis quelque minutes.

Surnom qu'il te donne, tu corriges rapidement pour plaisanter et le voilà qui s'excuse de ne pas connaître la différence, d'un geste de la main tu fais mine de balayer cela. "Il y a encore la royauté dans mon pays, mais je suis absolument pas royaliste. " T'es la fille d'un entrepreneur pas d'un bourgeois qui hérite d'un titre depuis plusieurs décennies ou une connerie dans le genre alors tout ce qui touche à cela, tu n'en as réellement rien à ciré... Bien que tu trouves l'histoire passionnante quand il y a des révoltes qui conduise à la fin de ce système comme ce fut le cas en France, mais t'es loin d'avoir un avis positif sur ces familles aux origines plus que douteuses quand tu sais que dans le temps ils faisaient attention à ne pas mélanger leur sang bleu...

Tu poses alors LA question qui te trotte en tête en constant que sur toi et sur ton corps dénudé il n'a posé qu'une légère œillade. Maintenant Rhabillé dans une tenue plus cosy, tu le fixes attendant sa réponse alors qu'il laisse trainer celle-ci en suspens. Tu rigoles à ses mots. "Ça changerait rien par contre, c'ai toujours rêvé d'avoir un pote Gay !" Tu plaisantes, t'en a déjà côtoyé quelques-uns dont un que tu voyais à l'époque un peu comme un frère. Donc ouais, ce que tu viens de balancer c'est un peu n'importe quoi, mais t'aime faire l'idiote et là avec lui t'y arrives plus que bien !

T'arques un sourcil à ses paroles avant d'avoir un petit éclat de rire quand il te demande si il te plait. Tu pourrais être seche et lui balancer un non t'es pas mon type, mais tu ne le fais pas, t'es assez respectueuse quand même. "Disons plutôt que je m'estime belle et que j'ai l'habitude de me faire reluquer alors qu'un mec ne le fait pas, c'est étrange surtout qu'on est seul dans une chambre." Oui, ton égo pourrait en prendre un coup si seulement tu faisais réellement attention aux regards que les autres peuvent porter sur toi. "Mais si t'es pas gay, j'vais juste me dire que je suis pas ton type. et ça me va très bien qu'il y a rien, c'est même mieux !" Comme ça tu risques pas de subir les jalousies de l'une ou l'autre de ses conquêtes même si il est claire que tu ne te priveras probablement pas, dans certain cas d'attiser les foudres de celles-ci si l'occasion se présente. T'aimes foutre la merde parfois. "Et sinon, ouais je veux bien goûter ton..." Tu sais plus le nom, t'as jamais mangé ça il te semble ou alors sans le savoir...

Les amis de Ji-hun n’étaient clairement pas du genre à mettre au centre des discussions leurs approches et expériences avec la gente féminine, et le nord-coréen ne se glorifiait pas du nombre de partenaires qu’il pouvait compter. Son visage lisse comme celui d’un nouveau né, plus clair que celui de la majorité des asiatiques, le faisait passer pour un ange tombé du ciel et ça lui allait bien ainsi. Il n’y avait que ces liaisons passées qui pouvaient contredire les premières impressions, mais la plupart vivaient sur un autre continent, et le brun ne côtoyait plus les autres, ne les voyait plus assez, pour qu'elles puissent dresser un tout autre portrait de lui à ses connaissances « plus chastes ». Quant à la pratique, il la connaissait mais la détestait. Davantage lorsqu’il y avait des notes associées au tableau de chasse afin de « faire tourner » les bons plans – ça le rendait vraiment mal à l’aise. En Corée du Nord, on baisait les femmes pour assouvir ses besoins, mais jamais au point d’utiliser un carnet ; ah, l’Amérique… Haussement d’épaules pour seule réponse, il en resta là.

Amsterdam connaissait donc la royauté, il se rattrapa alors, troquant le « princesse » pour «  Majesté », et s’éloigna du sujet autant qu’il le put, puisque pas assez calé sur le sujet pour converser. Moment où la suite des évènements lui fit comprendre que la gêne entre eux ne sera pas au rendez-vous. Elle se dévêtit à ses côtés, prit son temps au début puis s’activa en voyant le manque de réceptivité du doctorant. Installé sur son lit, absorbé par les messages qui s’accumulaient sur les groupes de conversation, le jeune homme fut rangé dans le sac de ceux qui n’avait aucun intérêt pour les demoiselles et en fut surpris. Il en joua toutefois, posa des questions aux interrogations plutôt que d'offrir des réponses ; « ça te rassurerait […], tu aurais préféré que je te dévore […], est-ce que je te plais ? »  Non sans un éclat de rire, elle lui donna une explication et une supposition qui firent vibrer les cordes vocales masculine dans les graves. Fausse réflexion faite d’hochements de la tête, d’yeux détournés et d’une bouche pincée, Ji-hun n’y répondit pas, revint sur son estomac.

En réalité, même s’il craquait plus facilement pour les brunes, le scientifique n’avait aucun type idéal de femmes. En regardant de plus près ses anciennes relations – flirt and co, on pouvait y découvrir une large panoplie de couleurs de cheveux et de peaux, de morphologies et de caractères. Tout ce qui avait compté étaient le feeling et l’attraction à un instant T, et qui avait duré plus ou moins longtemps. Alors il aurait pu lui avouer qu’elle était effectivement jolie, que son corps était parfait comme il était, et que son franc-parler lui plaisait mais, accentué par le «  c’est même mieux » qu’elle avait lancé, il pensa que rester mystérieux sur ces points était la meilleure chose à faire ; rien ne pouvait se passer, de toute façon, puisqu’il s’était engagé avec sa Dudley. Des ramyeon , l’aida-t-il avant de se lever pour se changer. À son tour il défit les boutons de sa chemise tout en s’adressant à elle : Rosie est japonaise, tu as dû goûter aux ramen, peut-être ? C’était sensiblement la même chose. Les siennes étaient simplement plus épicées et surtout belle et bien déshydratées.

L’habitude du nageur de s’habiller et se déshabiller plusieurs fois par jour pour ses entraînements quasi-quotidiens lui permit de troquer vite fait bien fait ses vêtements de travail pour un t-shirt et un jog' ; la cicatrice inesthétique de l’ablation de son rein droit passa, il l'espéra, ainsi inaperçue. Tu me suis, l’invita-t-il à sa suite, après avoir lancé ses fringues au-dessus de son panier à linges. Il quitta la chambre chaussons aux pieds, attendit que Lex en fasse de même, et tira la porte vers lui sans la fermer à double tours. Il avança dans le couloir et ralentit devant une pièce pour lui présenter : ça, c’est la salle de douches. Elle lui avait confié avoir fricoté entre les murs de la Maison, mais il n’était jamais de trop de faire un rappel des lieux communs. Elles sont mixtes, semblables à celles des autres confréries , prévint-il en reprenant sa route ; pas de traitement de faveur, pas même pour la future élite du pays, c’est généralement la cohue entre sept et neuf heures, je te conseille de te lever tôt, ou d’opter pour le soir, après vingt-deux heures.

Les horaires de douche qu'il privilégiaient partagées, ils eurent le temps de croiser quelques autres résidents de la confrérie Dorée, mais Ji-hun ne s’arrêta pas pour faire les présentations puisqu'il n’en côtoyait pas tellement. Atmosphère pesante ressentie à chacun des évènements propres au groupe, pics envoyés gratuitement entre certains membres de la communauté Pforzheimer, il avait préféré ne pas trop s’en mêler pour l’instant, parce qu’il détestait les prises de tête et avait autres choses de plus important à gérer. Du coup, c’est là , l’emmena-t-il dans la cuisine. Il s’approcha d’un haut placard pour sortir des sachets de nouilles marqués de son prénom : tu as un peu ou beaucoup faim ? Pour savoir combien de paquets il devait lui sortir.

Tu as un doute sur le nom de ce qu'il te propose de manger ce soir en sa compagnie alors tu préfères le taire, laisser ta phrase en suspend pour ne pas risquer de dire une bêtise. Imagine c'est son plat préféré et tu le prononces n'importe comment, bien tu tu te doutes bien qu'il ne soit pas du genre à se vexer pour si peu. Du moins, c'est ce que t'espère sinon ça pourrait vite devenir très problématique entre vous. Alors tu l'écoutes quand il prononce le nom à nouveau et cherche à te donner une petite astuce pour probablement le retenir en te parlant de ta cousine. Tu réfléchis alors quelque seconde tout en continuant de ranger tes effets dans l'armoire. "Probablement oui, je t'avoue que j'ai tendance à goûter ce qu'on me propose mais pas forcément à retenir le nom." Sauf si t'as un réel coup de coeur pour le plat. Comme par exemple "Les Taiyaki par contre j'adore !" Tu sais pas si lui il connait parce que ça vient pas du même pays. "En fait, dès qu'il y a de la pâte d'haricot rouge dedans, j'adore." Tu précises alors, si tu savais cuisiner c'est clair que t'aurais déjà cherché à refaire ce gâteau en forme de poisson. T'as déjà regardé la recette et même si ça te semble pas ultra compliqué t'as quand même jamais essayé parce que tu serais capable de louper le tout...

Tout comme il a fait pour toi, tu le regardes à peine quand il se change. Il t'a pas dévoré du regard, alors tu fais de même, surtout que t'as envie de vite finir de défaire ta valise pour pas aller manger et devoir poursuivre après... Parce que tu te connais, tu le finiras pas ce soir et ensuite ça va trainer pendant plusieurs jours... Sauf qu'une fois qu'il est prêt, il t'invite à le suivre et te fait faire un petit tour du propriétaire en te donnant quelque conseil. "Ouais, c'était un peu pareil à la Dudley." Parce que t'en as été membre pendant quelque mois quand même, à chaque fois tu n'y restes que pour le premier semestre ou un peu moins cette fois-ci... Bien qu'au moins cette année tu sois encore sur Boston et pas enfermée dans la villa familiale à Amsterdam... Une nette progression... Beaucoup plus agréable pour toi.

Vous arrivez finalement dans la cuisine et t'observe un peu les lieux, t'as dit un peu similaire, mais au final c'est très similaire bien que tu te doutes que si t'ouvre le frigo et les placards tu trouveras probablement pas la même chose que chez les roses. Est-ce que les Pfo fait plus attention à leurs nourriture ? C'est ce que tu penses en vue de ce désir d'être l'élite qu'ils ont, ils ne doivent pas manger des produits blanc. "Disons que je suis pas encore sûre que je vais aimer alors on va dire un peu ?" Parce que si il te fait beaucoup et que tu manges rien parce que t'aime pas le goût ou la texture ou tu sais pas trop quoi d'autre, ça passerait assez mal à ton sens.

Ji-hun ralentit le pas lorsque Lex parla de la Dudley, mais il ne fit aucun commentaire, bien qu’à l’intérieur de son crâne les pensées se bousculaient. C’était étrange de passer des Roses aux Dorés quand on savait un peu le genre d’animosité qui avait fait parler d’eux dès le début de l’année, les pointant comme des ennemis jurés. Un comble lorsqu’on savait que les uns fricotaient impudiquement avec les autres, et qu’ils se liaient autant d’amitié qu’ils ne se faisaient la guerre. Un sourire se dessina sur les lèvres de l’Asiatique alors, parce qu’ils comptaient bien plus de connaissances au sein de la Dudley que dans les autres confréries, et qu’il avait décidé de s’engager dans une relation exclusive avec l’une des passionnées de sciences, et douce militante des eaux marines et océaniques. Aujourd’hui il était en colocation avec une ancienne de la Maison bonbon ; c'était marrant.

Les mètres furent vite avalés, et ils se retrouvèrent dans la cuisine. Approchant du placard où se trouvaient les sachets, il prit connaissance de son niveau d’appétit avant de les compter. De vivre ici ne va donc pas te changer beaucoup, reprit-il la discussion tout en cherchant deux casseroles de tailles différentes, peut-être l’ambiance qui va être bien plus studieuse ici que là-bas. Elle risquait de croiser bien plus de résidents le nez plongé dans un bouquin ou des notes de cours que des étudiants qui programmaient une soirée bien arrosée. Il se lava les palmes au savon et profita du robinet ouvert pour mettre de l’eau dans chaque récipient et les plaça sur une plaque pour la bouillir. Tu sembles bien plus calme que dans la chambre tout d’un coup, se moqua-t-il en ouvrant les plastiques d’épices et de graisse végétale, est-ce que ce sont les pièces communes qui te font cet effet-là ?

Il laissa glisser les éléments dans l’eau et chercha une paire de baguettes dans l’un des tiroirs pour remuer le tout ; la possibilité d’être jugée pour ce qu’elle était, ce qu’elle faisait, ce qu’elle disait entre les murs de l’élite, peut-être ? Tu sais cuisiner, demanda-t-il soudainement, je demande, parce que ça serait cool d’avoir une coloc’ qui connait sur le bout des doigts de bonnes recettes. Mais il saura faire sans, si ça n’était pas le cas. Cette question lui permettait surtout d’en apprendre davantage sur la jeune femme – autre que la couleur de ses soutien-nénés. Et ce que tu préfères, alors, voulut-il qu’elle complète la première information par des origines, un genre de spécialités, ou un nom. Tu parlais de pâtes de haricots rouges tout à l’heure, reprit-il, chez nous on a des bungeoppang, on en mange beaucoup en hiver, mais toute occasion est bonne selon moi. Gourmand, complètement.

L’un de ses pains favoris, en forme de poisson, qu’il n’avait pu s’empêcher de faire déguster le jour de Chilseok à sa comparse scientifique aujourd’hui devenue sa copine. Le temps ne s’y prêtait pas vraiment, puisque les degrés étaient montés bien haut ce jour-là, mais l’idée de faire manger un poisson à une végétarienne l’avait amusé. Il profita que les blocs de pâtes ne soient pas encore plongées dans l’eau bouillante pour poser ses baguettes et prendre son téléphone. Il le sortit de sa poche et pianota sur meetsa pour ressortir justement le compte de Joyce et montrer la fameuse photo du bungeoppang – ou les taiyaki en japonais. Je pourrais en manger à m’en remplir l’estomac, s’exclama-t-il en lui tendant l’appareil. Il reprit aussitôt le fil de sa cuisine, ajoutant les nouilles déshydratées.

Tu laisses entendre un petit rire à ses propos. "Non, ça ne va pas me changer à ce niveau-là." Par contre tu tiques un peu à sa remarques sur les Dudley... Dans l'âme tu en restes une, si t'es là, c'est juste à cause de ton paternel sinon tu serais encore chez les roses, même si cela implique de voir en permanence Manny dans les couloirs de la bâtisse. "Ils font la part des choses, mais eux au moins, ils ne sont pas coincés comme certains d'ici." Souffles-tu un peu agacée par cette remarque malvenue à tes yeux. Les préjugés, les clichés dont les gens se contentent si facilement. "Si je suis à la pfo, c'est uniquement une histoire de famille, sinon, je serais resté à la Dudley." L'informes-tu alors pour qu'il sache que t'es un peu comme un loup entré dans la bergerie. "J'ai aucun soucis à m'afficher, mais j'ai du respect pour le fait que tu m'accordes de ton temps pour me présenter les lieux et m'expliquer certaines spécificités de l'endroit. Mais peut-être voudrais-tu que je nous affiches devant tout le monde ?" T'esquisse alors un sourire en coin, lui faisant comprendre que tu n'aurais aucune honte à lui foutre la gêne d'une quelconque façon, si t'en est qu'une idée te vienne en tête ou qu'une occasion se présente réellement. Le comique de situation, tu adores ça.

T'éclates alors de rire quand il te demande si tu sais cuisiner "Tu penses qu'un chien sait jongler avec ses pattes ?" Le questionnes-tu alors en guise de réponse. Question con, réponse con ou plutôt nouvelle question con. T'en as marre de toujours balancer la même chose que non tu sais pas cuisiner, que t'as l'art de manquer de foutre le feu et de cramer tes essais. Toi et le feu, ça fait deux sauf quand c'est la flamme dansante d'un briquet pour t'allumer une clope en soirée... "Je sais faire griller des chamallow." Finis-tu par avouer. Soirée coin du feu, tu connais, ou juste après une grillade, chacun sa broche et c'est la tournée des guimauves fondantes.

Tu regardes la photo qu'il te montre. "Ouais, c'est de ça dont je te parlais ! J'adore aussi !" Par contre les faires ou en trouver, tu sais pas trop, à ton plus grand malheur. "T'as une adresse toi ?" Le questionne tu alors

La demoiselle défendit les Roses, et Ji-hun comprit qu'il avait touché une corde sensible. Pourtant, il ne comprit pas tellement la réaction de sa nouvelle voisine de lit, puisque rejoindre ou garder sa place dans l'élite du pays incitait forcément à travailler davantage que les résidents d'autres Maisons. Les Dudley étaient connus pour leur caractère passionné et leur sens de la fête, ça n'était pas une nouveauté. C'est chouette les transmissions inter-générationnelles, fit-il remarquer. Ça aurait été étrange de prétexter le contraire quand le métier de son père l'avait mené à être lui-même scientifique. Sciences du Vivant en héritage, obligation d'orientation mais passion véritable, ça avait permis de créer un lien fort – à leur manière. Ils font quoi tes parents, s'intéressa-t-il naturellement, curieux de savoir si le droit faisait partie des savoirs que sa famille tentait de lui offrir.

Affairé près de l'évier, lavage de mains et remplissage des deux casseroles empruntées, il fit remarquer qu'elle était bien plus sage qu'elle ne s'était présentée tout à l'heure, ce à quoi elle répliqua et ça le fit marrer. Non, ça ira, il y en a assez qui s'en donnent à coeur-joie, plissa-t-il les yeux, rire effleurant ses chairs épaisses, en déballant les sachets de nouilles et de condiments. Liv et son besoin d'être si expressive, Erika et sa manière d'élever en tout lieu la voix, Twiggy et son penchant pour tester de lui les limites de façon plus ou moins insolite; pour ne citer qu'elles, il avait déjà un bon petit panel. À croire qu'elles se donnaient toutes le mot. C'est mieux, les délires rien qu'à deux, avoua-t-il. Incompréhension plausible de ceux qui arriveraient en cours de route, il n'avait pas envie qu'on interprète différemment la complicité de deux colocataires partageant le quotidien et l'intimité d'une chambre.

Pas une bonne cuisinière née, ce n'était pas si grave puisqu'il avait trouvé en Joyce une femme qui ne le laisserait pas mourrir complètement affamé. Ça aurait été bien d'en connaître une capable de lui faire griller une bonne bavette sans la faire cramer, mais il savait dans quel restaurant se réfugier. D'ailleurs, pâte de haricots rouges abordée tout à l'heure, il montra une photo de son gâteau préféré et fut surpris d'apprendre que c'était de ça dont elle parlait. Mince, on était donc destinés à se rencontrer, s'exclama-t-il en reprenant son téléphone. Il le rangea et acquiesça : dans le quartier coréen, une vieille dame en fait sur un petit chariot qu'elle fait rouler, été comme hiver. Il ajouta qu'il l'y emmènera une fois, afin qu'elle puisse repérer l'adresse. Il tourna les nouilles dans l'eau épicée et attendit qu'elles fondent bien sous ses baguettes avant de prévenir son invitée que c'était enfin prêt.

Il sortit deux gros bols dans lesquels il versa le tout. S'il était plutôt habile dans le laboratoire, il en était autrement dans la cuisine, au point qu'il fit tomber du liquide brûlant sur son pouce ; à vouloir aller trop vite pour transvaser. Merde, jura-t-il sous l'effet, lâchant la casserole vide dans l'évier avant de porter la phalange meurtrie entre ses lèvres, là où la salive était assez tempérée pour stopper la propagation de la blessure. Il épongea rapidement les dégâts et servit la plus jeune sur l'une des tables de la pièce commune, paires chinoises ou fourchette au choix : bon appétit.

Tu grimaces à ses mots. Transmissions inter-générationnelles... Toi tu t'en serais clairement bien passé. C'est pas l'amour fou entre ton père et toi, plus depuis que tu ne joues plus les petites princesses, que t'es loin de l'image de la fille parfaite. Tu l'entends alors te poser une question sur tes parents et t'en soupire. "Mon père est un PDG manipulateur et probablement escroc dans ses heures car adeptes du chantage et ma mère... une pauvre femme qui dépend totalement de son mari, mais qui fait genre d'être une femme d'affaire alors qu'elle n'a aucun mot à dire." T'aurais jamais critiqué tes parents comme ça avant, mais même si ils seront toujours ta famille, toi t'as cherché à couper les ponts avec, tu t'es enfuies. "Donc, je me passerais bien de cette transmission inter-générationnelles comme tu dis. Si certain en son fier, c'est loin d'être mon cas." T'es cash, mais au final, t'as toujours été comme ça, à dire ce que tu pensais au risque de choquer et de déranger les gens. "Mais je suis ravie de savoir que toi, t'es aux anges de suivre le chemin de tes parents." Parce que si il t'as balancé cette connerie, c'est bien parce qu'il est fier de cela lui non ? Tu tires peut-être des conclusions hatives, mais n'est-ce pas ce qu'il a fait en premier lien en disant que c'était quelque chose de bien ?

Tu laisses entendre un petit rire à sa réponse. "Comme quoi, les pfo ne son pas si sage que ça." Petite piques en vue de cette défense qu'il prend pour les jaunes en critiquant si facilement les roses sans pour autant y avoir vécu. Toi, c'est clair que tu peux pas encore critiquer tant que ça les jaunes, ni même comparé vu que tu viens seulement d'arriver, mais il est clair que tu seras plus légitime pour comparer, comme d'autres qui ont changé de maison... Comme Manny, ce crétin pour qui ton coeur bat la chamade dès que tu le vois et qui à fait le chemin inverse de toi, quitter la pfo pour aller à la dud'. "En effet, c'est mieux d'avoir nos petits secret à nous. " Tu lui tire alors doucement la langue, joueuse et peut-être un peu provocatrice à cet instant, au risque que plus tard, il regrette d'avoir cette complicité avec toi.

Surprise de voir deux termes désigner le même plat, bien que peut-être il sera différent sur quelque note d'épice, tu ne sais pas la différence qu'il peux y avoir entre la version Coréenne et la Japonaise. "Tu m'y emmèneras une fois alors." Comment ça tu t'imposes ? Jamais ! Tu lui demande juste de t'accompagner, même si ta formulation est un peu bancales.

Tu l'observes alors préparer les plats, t'inquiétant un instant pour lui quand il jure et semble s'être brûler, mais il ne fait pas mine de plus... "Tu devrais passer ton doigts sous l'eau au moins quelque minutes. La salive ça suffit pas." Et c'est pas le plus sain. Tu le laisses faire ce qu'il veut de ton conseil, après tout c'est son doigts.

HJ : désolée pour le délai

Le ton fut donné quant à la fameuse transmission entre générations, tant et si bien que Ji-hun ne surenchérit pas à ce sujet. Il comprit très vite que l'entente familiale n'était pas bonne, était même étouffante et remplie de faux semblants, loin de ce que le brun pouvait imaginer d'épanouissant. Il pinça ses lèvres, déception marquée pour elle, quand Lex semblait feindre d'être heureuse pour lui – ou alors avait-il mal interprété le son de sa voix ? C'était possible aussi. Loin de vouloir remuer le couteau dans la plaie plus qu'il ne l'avait fait, il se concentra sur l'ouverture des sachets, sur l'eau à faire bouillir et avoua préféré que leur complicité reste « cachée ». Il ne servait à rien de faire courir des bruits de couloir sur les nouveaux colocataires de la Pfoho, ni d'être proies aux rumeurs publiques qui étaient étalées sur le net quand on ne s'y attendait pas.

J'espère que tu dévaliseras régulièrement le stand alors, suggéra-t-il à la plus jeune. La vieille dame faisait tant d'efforts pour s'en tirer qu'elle méritait qu'on vienne s'attarder à lui céder un peu de générosité. Elle avait travaillé toute sa vie, avait avoué ne pouvoir s'arrêter de cuisiner tout ce qui faisait envie. D'abord par passion, ensuite par obligation. Elle déambulait avec son chariot dans les rues du quartier coréen de Brookline été comme hiver, conversait avec qui voudrait bien l'écouter. Il s'était pris d'affection pour cette personne âgée, à tel point qu'il ne pouvait s'empêcher de la chercher pour lui acheter un peu de ce qu'elle avait préparé ; les bungeoppang étaient ses préférés. Il versa les nouilles et le bouillon dans les bols et, un peu distrait, en renversant un peu sur le côté. Son pouce ne fut pas épargné et un juron finit par s'échapper ; merde, ça faisait chier.

Il glissa son doigt dans sa bouche, de sa main libre apporta les touches finales des ramyeon avant de porter le plat sur une table à manger. Il souhaita un bon appétit à sa partenaire de chambrée, tout en suçotant la dernière phalange. La remarque de Lex le fit marrer, et il répondit : c'est bête, moi qui pensais que tu allais te proposer de le faire pour moi. Mais, pour éviter qu'elle puisse le prendre au mot, il se rendit à l'évier pour poser sa blessure superficielle sous le jet du robinet. Coloc' et infirmière privée, alors, l'interrogea-t-il d'un air aussi malicieux que plaisantin ; ça pourrait être bien. L'eau tiède lui fit du bien, il ne sentit plus la peau le tirailler. Allez, motiva-t-il les troupes, on mange puis on va se caler. Avec tout ce qui a été annoncé, j'ai trop envie de m'allonger. Et ils n'étaient pas prêts d'en avoir terminé, dans quelques heures les restrictions seront annulées.