codentalking to the moonau fond, tu n’accordais que peu d’importance à sa tenue, mine de rien il parvenait à sublimer une tenue plutôt simple, straight-passing comme il le soulignait bien. alors agréablement surpris qu’il ne donnait pas cette impression du gars prétentieux, qui chercherait à impressionner quiconque sur son passage. mais depuis cette invitation à discuter, il cochait pratiquement toutes les bonnes cases, plus que tu ne l’aurais cru. sans aucun doute grâce à cette impression faussée et l’absence d’attentes vis-à-vis de lui. après tout, il renvoyait l’image du gars populaire aussi, à qui tout réussissait. bon sang, trop de noeuds dans la tête, trop de préjugés tout court pour qu'au final, tu n’avais pas cherché à l'aborder avant cet incident qui t’avait laissé cette jolie marque sur le visage. bref, tu ne quittais plus ton sourire lorsqu’il essayait de justifier ses choix de tenue, au final tu ne manquas pas l’occasion d’éclater de rire, t’arrivais à le faire réagir et il était plutôt réceptif à ton humour, c’était plaisant. ou presque, tu étais terriblement tenté de lui demander s’il portait quelque chose sous son sweat ou non. —
je n'ai pas l'intention de rester ici éternellement. une lueur malicieuse faisait briller tes azurs qui ne le quittaient plus du regard, c’était peine perdue d’avance de faire abstraction du cadre intime qu’il avait évoqué, ta curiosité ayant été vivement piquée. tu le sentais aussi son regard qui te dévisageait, te doutant bien que lui aussi n’avait pas été insensible à ce que tu cachais sous tes habits. les mots qui ne sortaient pas rendirent ton souffle plus difficile, lèvres prudes qui cherchaient à éteindre l’incendie qui s’emparait de toi. d’autant plus que tes longs doigts cherchaient à briser tout écart sur la table, frôlant les siens pour se calmer ou s’assurer qu'ils partageaient la même excitation. ce silence et ces sous-entendus ne te calmaient pas réellement, assez impatient d’aller à l’essentiel. mais tu te freinas, de peur de tout gâcher, tu craignais sa réaction au fond, qu’il se braque ou qu’il te repousse. alors tu chassas tout doute qui t’assaillit pour profiter du moment. respire coda, tu gérais plutôt bien. tu n’avais pas partagé un vrai moment avec un gars depuis… tu avais perdu le fil, ce n’était pas une histoire de nombre mais tu avais souvent besoin de te sentir exister que tu oubliais bon nombre de visages. —
eben… l’appelas-tu d'une petite voix, tu sentais qu’il avait besoin d'être canalisé et rassuré dans un premier temps. —
est-ce que tu veux prendre ma main ? tu t'étonnas d'être aussi bienveillant à cet instant, mais t’avais envie qu’il la prenne, et de voir jusqu’où il pourrait aller en ta présence. tu n’avais pas honte de le tester, mais tu ne voulais pas qu’il se sente intimidé par toi. ta franchise avait ses détracteurs mais celui qui te faisait face semblait différent. alors avec ce geste, tu espérais lui faire comprendre qu'il n'avait pas vraiment à se soucier de toi. à force de côtoyer des prisonniers, tu connaissais chaque regard. le sien semblait captivé par quelque chose chez toi, était-ce cette marque aux nuances de couleur qui contrastait avec ta peau ou bien, s'agissait-il d'autre chose ? il disait te trouver différent... mais tu perçus de l’inquiétude, un changement dans son regard qui t’échappait. le stress sans doute ou le fait de souligner qu’il n’était pas un adepte des rencontres sans lendemain, chose que tu savais déjà mais tu sentais qu’il se retenait de dire autre chose. —
tu as accepté de venir car je suis différent ? non pas que tu cherchais à le mettre au pied du mur, tu attendais qu’il aille plus loin dans sa réflexion. tu rangeas donc ta main sous la table pour le déstabiliser avant de chercher à arrondir les angles. tu ne voulais pas lui donner l’impression qu’il faisait à présent face à un mur. en réalité, tu évitais de paraître trop enjoué. —
j’entends bien ce que tu dis, ça me rassure d’un côté que tu ne profites pas de moi ni de la situation, alors que d’autres l’auraient fait sans hésiter. tu aimerais leur ressembler ? pour… comment lui dire sans trop en révéler ? que t'étais comme eux finalement la plupart du temps. car tu n'avais pas trouvé cellui qui voudrait te connaître en dehors du plan sexuel. —
te donner une idée de l’expérience ? ça m’aurait plu dans tous les cas. alors que tu le fixas intensément de tes azurs, conscient d’avoir lâché une bombe, tu baissas les yeux furtivement, faussement gêné. à présent, quelle que soit la situation, tu ne pourrais plus nier qu’il ne te laissait pas indifférent. —
et si je te l'avais demandé au début, tu m’aurais répondu quoi ? tu souris, amusé mais pas trop pour ne pas le rendre mal à l’aise, même si la tentation demeurait forte. le savoir enjoué et novice tout à la fois te procurait l’impression non désagréable d’être celui qui déciderait ou non de lui donner raison. mais encore faudrait-il savoir ce qu'il pensait de ta question. au fond, tu te régalais sur ta chaise de le voir faire que parler. tu te demandais même s’il s’en rendait compte mais tu restais absorbé par ses paroles, pour enfin admettre que ce qui l’intéressait vraiment, c’était toi. —
il était temps. tu rigolas pour dissiper tout malaise. —
ouais ça fait sens d'être curieux, d'avoir envie de me découvrir pour savoir qui je suis. juste que je suis plus vraiment habitué d'entendre ces choses-là. et pour que ça marche, il faudrait qu'on passe du temps ensemble ouais… et voir si je vaux le coup pour toi. ça t'arrangerait beaucoup en fait, ainsi tu pourras me poser autant de questions que tu voudrais, nan ? tu le taquinais ouvertement et le voir s'emballer autant pour toi te touchait que tu ne tardas pas à enchaîner. —
ça me plaît comme perspective. sans réfléchir, tu retiras tes doigts des siens avant d'attraper ses lunettes sur la table. tu scrutas attentivement son visage, en quête d’une réponse ou d'un mouvement de sa part, mais tu brisas cet instant hors du temps en les replaçant doucement sur son nez. tu sentis tes tripes se réveiller au moment où tu croisas son regard. tu repensas donc à ses derniers mots, à son envie d'ailleurs. —
viens, suis-moi. j’espère que tu as le coeur bien accroché. petit rire avant de balancer deux liasses chiffonnées sur la table et partir retrouver la brise matinale, qui ne parvint pas à éteindre la flamme qui t’animait. tu ne savais pas encore réellement ce qui vous attendait dehors mais tu serais prêt à tout pour vivre une première aventure avec lui.
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