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Je suis rentrée hier avec Maxime. J’aurai pu te demander, histoire qu’on se voit un peu plus tôt. Cet accident me fait tellement réfléchir. Et à quelques minutes que tu arrives, je réfléchis encore. Je ne sais pas où on va, mais on y va. A aujourd’hui, je ne suis pas sûr qu’on y aille bien. Pourtant si on me reposait la question quelques jours en arrière, j’aurai pu jurer sur ma vie que j’étais la femme la plus heureuse au monde. Là, je suis amoureuse et blessée. Je sais que c’est compliqué, que j’ai dû mal à avouer me livrer en matière de sentiments, et même si je ne te le dis - ça a failli une fois - je t’aime. Seulement, je ne suis plus convaincue que ça suffise. A la moindre occasion, dès qu’on doit parler, ça tourne à la dispute. On ne sait pas avoir de conversation calme et posée. Alors peut être que Maxime a mal fait en m’offrant ce bracelet dans l’avion, qu’il aurait dû le faire lors de la soirée. Le fait est que ça vienne de lui, peut importe quand il l’aurait fait. Quand je relis nos messages, mon coeur se meurt un peu plus dans la réalité de ce qui est dit : avoir cette impression de marcher sur des oeufs quand je te parle. Sauf que c’est moi, je suis naïve, j’ai dû mal à voir le mal dans certains actes, je suis maladroite, j’ai des problèmes de confiance. Si tu veux qu’on continue ensemble, ça sera à prendre avec tous ses défauts. Puis en matière de confiance, il va y avoir du travail encore. C’est compliqué d’avoir confiance en quelqu’un qui ne sait plus où il en est à la moindre difficulté, alors que je reviens d’un séjour en France où j’ai dit à ma famille, mon père, que j’étais en couple. Le premier homme que je voulais présenter à mes proches.
Une grimace se fend sur mon visage quand je cherche à attraper une épice, tirant un peu sur mon épaule. Au menu de ce midi, un risotto saumon et crème de parmesan. De toute façon, je n’ai que ça à faire. Je me retiens de ne pas faire un ménage de printemps dans tout le loft. Nicolas n’est pas là, cela vaut mieux. Je n’ai pas demandé à Nicolas ce qui s’était passé pendant mon silence, de toute façon, le souci n’est pas vraiment là. Le repas est prêt, laissant au chaud, le couvercle de la sauteuse mis avant d’ouvrir la porte quand ça sonne. Je suis clairement pas à mon avantage : un bras dans l’écharpe pour ne pas forcer, un tee-shirt trop grand pour moi, un leggings. Il me reste quelques égratignures qui s’effacent un peu depuis mon accident au visage, des hématomes sur les jambes, et au bras. Le principal c’est que je sois en vie. « Salut, entre..» alors que je m’écarte pour te laisser rentrer. Mon coeur s’emballe en te voyant, mon amour pour toi qui m’éclate à la tête. Et pourtant je reste statique, sans savoir quoi faire. C’est étrange, je préfère tout de même attendre de savoir comment taoi tu réagis. Je ferme la porte derrière toi. « ça a été les cours ce matin ?» Des banalités. Je suis mal à l’aise, ça se ressent à des kilomètres à la ronde, alors que je me dirige vers la cuisine.
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