Talk to me - Lurter

Je sais qu'il y a plus que la grippe, voir même qu'il n'y a pas de grippe. Je connais Jordan. Elle a été malade aussi quand nous étions ensemble, et elle n'était clairement pas aussi froide dans ses messages. Donc je monte dans ma voiture pour aller vers la Adams House et surtout rejoindre sa chambre. Une fois à l'intérieur, on m'indique la chambre de Jordan et une fois devant la porte, je toque, pour ensuite m'annoncer. C'est moi. Que je dis alors que je finis par entrer dans sa chambre, fermant la porte derrière mois.

@Jordan Weaver

Depuis ce qui s'était passé vendredi, j'savais pu comment je devais me comporter avec mon entourage. C'était pas mon genre de disparaître de la circulation ou de pu donner signes de vie. Je répondais à mes sms en restant un brin distante. J'avais fait croire à quelques personnes que j'avais la grippe pour les inciter à rester loin de moi et des banalités de ce genre, j'pouvais pas faire semblant que tout allait bien. Sauf que Nico était pas dupe loin de là. L'inconvénient de l'avoir eu comme copain, il savait très bien qu'il y avait autre chose. J'entendis toquer avant de le voir débarquer dans ma chambre. « Qu'est-ce que tu me veux? » demandais-je alors que j'étais étendue sur mon lit tout en serrant un peu plus fort le coussin que je tenais contre moi, comme si cet objet allait me protéger de tout.

On est reste dix mois ensemble. En dix mois, j’ai appris à la connaître tout comme elle me connaît aussi. Je suis têtu comme mec donc hors de question que je la laisse comme ça. Ok y a une semaine, ça n’aurait rien changé mais maintenant qu’elle a repris contact avec moi, je peux pas juste la laisser dans le mal. Je sais que ce n’est pas une grippe ou du moins qu’il y a autre chose. Donc je m’en fiche de ce qu’elle me dit et je débarque à la Adams. Qu’elle le veuille ou non, même séparé, elle reste importante pour moi parce que c’est la seule femme que je me suis laissé aimer. Je viens m’assurer de mes propre yeux comment tu vas … Que je lui réponds alors que je ferme la porte derrière moi. Je m’approche d’elle. J’ai pris de quoi te faire un thé et de la glace, ta préférée. Que je lui dis en sortant le tout du sac plastique pour ensuite venir m’asseoir à ses côtés sur le lit.

Si j'avais pas envoyé un message à Nico, j'aurais pu m'épargner son interrogatoire. Si j'étais pas allée à cette soirée au bar.. et si, et si. J'voulais vomir mes tripes, disparaître si pied sous terre. D'un côté j'me sentais sale et de l'autre, je m'inquiétais pour Zayn qui avait tabassé à mort ce trouduc -maintenant dans le coma.- En voyant Nicolas débarquer dans ma chambre, mon réflexe c'était de l'envoyer chier. Il le savait pas et j'voulais pas qu'il l'apprenne.. jamais jamais jamais. « T'es rassuré? J'vais survivre. » Non, parce que j'étais déjà morte au fond de moi mais ça, je pouvais pas lui dire. Il avait apporté des trucs qui auraient pu me remonter le moral dans un autre contexte mais j'étais incapable de faire semblant d'apprécier un truc. « J'ai pas faim.. merci quand même. » J'avais le regard fuyant, je fuyais cette discussion et par la même occasion, je me levais pour me poser sur le lit de Georgia.

Je veux comprendre ce qui se passe. A peine rentrée dans sa chambre que je sens son ton froid et surtout son regard fuyant. Et ça me rend dingue parce que là je sais qu’il y a autre chose que sa fichu grippe. Elle parait d’ailleurs absolument pas malade. Rassure de voir que tu parais pas si malade. Que je finis par lui répondre en la regardant et surtout en tentant de capter son regard. Je viens m’asseoir sur son lit et là je suis surpris de la voir se lever de son lit pour aller sur celui de sa colocataire. Okay… Je ne sais pas ce qui se passe, je veux juste comprendre. Donc je reste assis sur son lit et je la regarde. Dit moi ce qui se passe la Jordy. Ma compagnie est si dérangeante ? Que je lui demande finalement. Je veux juste être là pour toi, laisse moi être là pour toi.

Pourquoi je lui avais fait croire que j'étais malade? Je savais que Nicolas était le genre de personne à vouloir aller au bout des choses et qu'il allait pas se contenter d'un ''j'ai rien.'' J'étais comme ça aussi de base mais comme la situation était inversée, ça me plaisait pas d'être dans cette posture. « Je sais pas si c'est la grippe mais j'ai un truc. » Rame Jo, vas-y continue c'est beau à voir. Je changeais de lit pour lui laisser le mien, j'pouvais pas rester à ses côtés. On se regardait droit dans les yeux, comme si on jouait à celui qui allait détourner le regard en premier. Je voulais pas lui laisser la possibilité de lui montrer que j'étais faible. « Non c'est pas.. toi, c'est pas ça. » Good luck pour essayer de me tirer les verres du nez, ça marchera pas. « J'ai pas de maladie incurable, j'suis pas enceinte, j'ai pas le sida. » Ça allait le dissuader pour me foutre la paix là?

Elle a un truc. Alors oui ça c’est sur même. Elle n’a pas de grippe mais ça je le sais déjà parce qu’elle a décidé de me mentir. Oui ça fait deux ans mais ce n’est pas pour autant que j’ai tout oublié d’elle et de notre relation. Donc je la connais encore très bien. Et quand je la vois changer de lit quand je m’assois sur le sien, je me demande vraiment ce qui se passe dans sa tête. Alors dit moi, on croyais que j’ai la peste la. Que je lui dis en la regardant, en captant son regard. J’ai besoin de savoir ce qui met dans cet état la. Je veux comprendre Jordy et être là pour toi, parce que je vois bien que t’es pas malade, je vois qu’il y a autre chose … J’aime pas être impuissant et ne rien pouvoir faire pour toi. Que je lui confie. On s’est retrouvé et elle me fuit déjà. Je finis par me lever pour venir m’asseoir au bout du lit de sa coloc’. Laisse moi être là pour toi ..

Comment je pouvais lui dire ce qui se passait alors que même moi j'essayais de prendre du recul pour comprendre ce que j'avais vécu. Je culpabilisais.. ça n'aurait jamais dû se dérouler comme ça. Ce truc impliquait pas que moi, Zayn et Matian étaient impliqués eux aussi. Ils avaient été témoin de mon agression, Zayn avait buté à mort le type que j'pensais être.. mon pote? Ark, ark. Non. Est-ce que j'lui avais laissé sous-entendre des trucs? Je me souvenais pas de lui avoir laissé une porte ouverte. J'voulais vomir là. « Ça a rien à voir avec toi putain! » dis-je sur un ton un peu trop énervée, allez repose la question et j'vais vraiment finir par t'envoyer promener comme jamais. « Non mais j'adore comment tu m'analyses et tout, t'aurais dû étudier en psycho. Tu peux rien faire pour moi là, ça va passer. » C'était quoi mon problème d'avoir repris contact avec lui? Si je le fuyais, c'était seulement pour me protéger moi. Mais pas que. Encore une fois, le type était dans le coma et j'ignorais son état de santé.. et ça m'intéressait pas, il pouvait crever. « C'est pas en me répétant trois quatre cinq fois la même phrase que ça va m'encourager à t'parler. » Nico, arrête stp.

Je ne sais pas comment agir avec elle. Je la regarde s'installer sur le lit de sa colocataire alors que je reste sur son lit à elle. J'essaye juste de comprendre ce qui se passe pour elle. Et ça me saoule de al voir comme ça, sans pouvoir faire quelque chose et l'aider. Et là je vois qu'elle commence même à s'énerver. Je ne sais pas quoi rajouter. Oui je vais peut être demander une spécialisation en phycho alors, option analyse de Jordan Weaver. Que je lui réponds alors que je viens finalement à m'installer sur le lit de sa coloc, à l'opposé d'elle. Après tout, elle voulait pas être proche de moi, je garde mes distances dans ce cas. Ok je dis plus rien. J'vais te laisser. Je vais aller mettre la glace dans le petit congélateur de la cuisine. Je suis énervé et déçu qu'elle ne me parle pas. Mais je me dis juste qu'elle a bien quelque chose. D'assez grave pour ne pas qu'elle m'en parle.

J'étais une bombe à retardement, imprévisible et j'me sentais envahie par ses questions, je me sentais étouffée. Si je voulais péter un câble, c'était dans mon droit. Surtout que c'était justifié pour le coup mais j'avais pas le droit d'être autant bitchy avec lui. Il essayait juste de comprendre ce que j'avais, je préférais me débrouiller toute seule pour gérer mes problèmes. Ce problème qui regardait que moi, moi seule et personne d'autre au final. « T'auras pas ton diplôme, c'est perdu d'avance. » Même moi je voulais pas prendre le risque de m'analyser, c'est pour dire. Je savais qu'il voulait tenter encore et encore de me soutirer des infos mais plutôt que de me tenir tête, il se retirait de cette discussion qui menait nulle part. « Et après tu dégages. » C'est pas une question, je l'invitais poliment à aller voir ailleurs si j'y étais.