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Sobriété. Quel état inutile de l’âme t’infliges-tu encore ? Aucun ornement, nulle distraction. Le sceau de la modération gravé au fer sur la peau. Et l’ennui, terrible ennui qui répète la même boucle interminable : une mélodie silencieuse que ton ouïe ne supporte pas. Pourquoi ? L’être humain ne se résumant plus qu’au travers de cette solitude inhumaine. La rencontre avec ce lent et si médiocre reflet de toi-même, prisonnier de cet enfer de tentation Théodore. Ton appartement fourmille de délicieuses délivrances et pourtant… Tu résistes dans l’espoir de l’attirer à toi. Tu luttes et le vertige patiente moqueur. C’est bien autre chose que la seule peur de tomber. Non, c’est une voix doucereuse des profondeurs qui t’envoute, encore et toujours, née du désir de chute sans fin. Être ivre de ses propres faiblesses, puissant dans l’anéantissement de son humanité. Pas de grincement de dents, pas de sourire figé, ni même du moindre regard vitreux. La parfaite sobriété, pas une goutte d’alcool, pas une substance pour éveiller une joie fictive. Pourquoi ? Pour échapper à la souffrance, l’ébriété est un refuge chérissable. Tu observes depuis le canapé le fantôme d’une ligne, les cristaux incrustés dans l’argenterie depuis bien longtemps. Mince frontière par-delà la souffrance cesse d’exister… Cependant, pour cette soirée, aucune échappatoire tant l’envie de récompense et de vengeance détermine tes actes. Wendy Witter, Reine au cœur des brimades, t’offre une exceptionnelle visite. Elle vient et cette idée est une consolation suffisante pour que tu demeures sobre. Un soupire, une œillade… Voici l’ambition de ta haine profonde à son égard, elle qui jamais ne semble avouer vouloir s’offrir dans une certaine mesure à la passion de ta colère. Plus lourde est la rancune, plus le désir s’approche, louve affamée dans la morsure éveille bien des fantasmes. Tangible réalité. L’appel de la sonnette résonne dans l’appartement et tu disposes sur la table deux coupes et une bouteille d’un excellent champagne, extrait pour l’occasion de la cave personnel de ton grand-père. De ta cave désormais. L’imaginer t’attendre à la porte t’amuse quelques secondes avant que tu ne viennes enfin lui ouvrir, offrant un sourire narquois. « Il semble donc que le clown triste parvienne toujours à t’attirer jusqu’à lui. » Tu t’effaces légèrement pour laisser un espace pour qu’elle puisse entrer. « Ne te fais pas prier, entre voyons. » Impossible de déterminer avec certitude les aboutissants de votre bien curieuse relation. Comment pareille rage peut-elle conduire ton corps à se transir avec tant d’attirance à son égard ? Tu rêves depuis bien longtemps Théodore d’enfuir tes mains au travers de sa chevelure pour l’attirer au plus près de toi.
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