Surprise, mothafucka. - Hone.

Je regarde le dernier message envoyé sur la page de Veritas. Lire tous ces prénoms, je ne devais pas l'être mais c'est le cas. La jalousie, elle est là. Les muscles se tendent, le coeur se pourrit de pensées négatives. Alors qu'en cuisine, les autres employés sont en train de nettoyer, on vient me dire que mon père m'attend au comptoir pour terminer le service. J'écrase la cigarette et me recoiffe rapidement, puis je me lave les mains. " C'est parti ! " je me motive, espérant en finir rapidement. J'entre dans le restaurant et tapote l'épaule de mon père. " Ako ay narito " (Je suis là). alors qu'il se pousse, mon père me fait la demande. " Alagaan mo ang lover mo at pwede ka nang umalis. " (Occupes toi de ton amoureux et tu pourras y aller.) Hein ? De quoi il parle ? Et quand je me retourne, je m'attends à retrouver quelqu'un. Mais... " Ho...rus ? " Alors que mes muscles s'étaient tendus à l'idée de le croiser après ce Veritas, c'est finalement "lui". Ombre du passé, je ne m'y attendais pas. Je suis clairement surprise.

@Perséphone Lenoir
― lenoir's filipino resto. 06.11.22.
la faim te tenaillait et la nuit s'éternisait. bien que tu sentis la fatigue t'envahir après cette intervention tardive, tu sortis de la caserne tout frais et plutôt que de rentrer tout de suite chez toi, tu filas en moto à travers la ville avant de t'arrêter devant ce resto que tu connaissais plutôt bien. mr lenoir restait une connaissance, un ancien voisin et tu venais manger chez lui à maintes occasions. mais tu n'y avais pas remis les pieds dernièrement, trop pris dans les rouages du métier. tu descendis de moto, enlevas ton casque avec appréhension, encore choqué par cet accident que tu avais provoqué mais secouant la tête, tu entras à l'intérieur. rapidement l'odeur te chatouilla les narines et tu entendis ton estomac grogner. tes pas te guidant vers le comptoir, tu saluas le proprio, suite à quoi il partit après vers les cuisines. accoudé et le regard tourné vers l'extérieur, tu n'entendis pas tout de suite la voix qui t'appela. brusquement tu sortis de ta rêverie avant d'apercevoir sa bouille. — persie ? oh punaise je ne t'aurais pas reconnue... si tu ne travaillais pas ici. les doigts frottant ton menton, pour dissimuler au mieux ta surprise. puis tu ris en voyant qu'elle se s'attendait pas non plus à te voir traîner ici. tout de même, t'adorais la nourriture asiatique, elle ne pouvait pas l'oublier ça aussi. — kumustah ka ?* que tu osas, dans sa langue.

Combien d'années depuis que je ne l'ai pas vu ? Et on ne peut pas dire que je l'ai bien quitté à l'époque. Je ris nerveusement, me rappelant à quel point j'étais une teigne avec lui. Amitié. Amour à sens unique. Puis la distance. les problèmes. la vie. Tout nous a éloigné. Je passe ma langue sur ma lèvre. " Un peu moins ces temps-ci, c'est pour ça. " Ma vie a été mouvementé ces derniers mois. Retombée dans le calme, c'est presque devenu fade. Je prends le couteau pour l'examiner. " Je vais bien. Et toi ? " je lui réponds en anglais, je sais qu'il ne pourra pas pousser la discussion trop loin. Puis je reporte mon regard sur lui, suite à ma question. Je n'ai pas la force de m'étaler sur mon état d'âme. Pas ici. Je pose le couteau sur le plan de travail, attendant qu'il me dise ce qu'il veut. Après tout, je suis ici pour le servir. " Je te sers quoi, ce soir ? " A nouveau, les lippes s'humidifient. Ce n'est pas comme si j'étais gênée. Peut-être que si. Un peu.

@Perséphone Lenoir
― lenoir's filipino resto. 06.11.22.
évidemment que tu étais surpris, tu ne l'avais pas vue traîner par ici, du moins tu n'aurais jamais cru qu'elle travaillerait avec son père. pour tout dire, l'image que tu te faisais d'elle était tout autre, bien différente de celle qui se déroulait sous tes yeux. il t'avait semblé comprendre qu'elle rêvait de nouveaux horizons, de grand large, quelque chose d'exaltant à vivre de ses journées. c'était la persie que t'imaginais, pas celle aux fourneaux. bien des choses avaient changé depuis la dernière fois. tu acquiesças donc à ses dires, impressionné par ce changement. plutôt incrédule en fait qu'elle ait fini par assister son géniteur. encore une fois, tu ne savais rien de sa nouvelle vie donc tu te gardas de tout jugement à son égard. — ravi de l'entendre. eh bien la grande forme. les traits tirés par la fatigue, tu t'étonnas toi-même de ne pas être aussi à l'aise que d'habitude. simplement que devant toi tu ne retrouvais plus la même persie qu'avant, c'était une femme dorénavant. avec toujours ces mêmes yeux qui te regardaient, t'admiraient même. tu souris pour lui répondre. — des nouilles sautées, tu sais en faire ? oui il n'avait pas complètement disparu ton penchant à l'embêter, à la charrier quand elle était plus jeune. — ou il faut appeler papa ? que tu ajoutas, l'air rieur.

Mes yeux ne quittent pas mon ami d'enfance. Enfin, ancien ami, je suppose ? C'est loin tout ça, je ne pense pas avoir besoin d'en tenir rigueur. Tous les deux, nous vivions face à nos démons. je lui offre un petit sourire lorsqu'il répond qu'il va bien de son côté. " Tant mieux... " je finis par dire avant de savoir ce qu'il désirait manger. Je lui lance un regard plutôt mauvais avant de pointer le couteau vers lui alors qu'il venait de me réclamer à manger en soulignant que j'avais besoin de mon père. " Toi, tu as oublié le nombre de biscuits que tu as pu manger grâce à moi. T'es qu'un petit ingrat, Shipley. " Je me détends, n'oubliant pas que mon père n'est pas loin. Puis je viens prendre quelques légumes pour les découper avant de mettre l'huile dans le wok. J'y ajoute les quelques légumes, les nouilles tout juste sorties du bain puis je fais revenir dans le wok avant d'y ajouter de la sauce soja noire. Une fois que c'est terminé, je mets tout dans l'assiette et la dépose sur le comptoir. " Ce sera tout ? " J'en profite pour me sortir une bière et en déposer une sur le comptoir pour lui.

@Perséphone Lenoir
― lenoir's filipino resto. 06.11.22.
tu ricanas lorsqu'elle pointa son couteau de cuisine dans ta direction. c'était censé t'impressionner ? malgré cela, elle semblait fidèle à elle-même, tu l'avais toujours imaginée comme une boule de poils prête à mordre n'importe qui sur son passage. un petit caniche mais doté d'un caractère de pitbull. tu t'abstins de tout commentaire cette fois, pour la laisser préparer ton assiette. t'étais pas là pour causer avec une vieille connaissance, mais pour manger. ouais ton ventre criait toujours famine. à vrai dire, la faim te rendait un peu égoïste et surtout désagréable, si l'on t'empêchait d'avoir ce que tu voulais. et tu salivas donc d'avance en la regardant s'activer. une fois qu'elle avait tout terminé, déposant devant toi le plat demandé, tu t'exclamas. — ça a intérêt à être aussi bon que d'habitude ! rien qu'à l'odeur, tu avais hâte de commencer à manger. alors qu'elle t'apporta une bière, tu la remercias d'un signe de tête avant d'ajouter : — tu comptes rester là à me regarder manger ou bien ? sourire aux lèvres, malgré la fatigue, tu n'étais pas contre une bonne compagnie là. — soit tu retournes lécher le cul de ton père, soit tu m'expliques un peu ce que tu deviens là ? l'oeil presque interrogateur mais joueur.

Je lui lance un regard déconcerté avant de préférer ma bière à lui. Je sirote quelques gorgées jusqu'à ce qu'il vienne me provoquer. à nouveau. Alors que je bois une gorgée, je lui offre mon plus beau doigt d'une autre main. La douceur, je ne connais pas ça. Je préfère m'éloigner du comptoir. Je pose ma bouteille sur la table. Je viens à attacher mes cheveux en un rapide chignons puis je retire mon tablier, le laissant choir sur le dossier. " J'ai rien à te dire. Je vois pas pourquoi je viendrais te parler de moi. " même si j'ai le souvenir d'un effleurement de sentiments affectifs à son égard, de la proximité que nous avions eu car j'étais le petit pot de colle de service. Il sait très bien que ma distance avec lui a changé avant mon départ. Me confier ? Moi ? Ce n'est plus dans mes cordes. Je reviens derrière le comptoir et m'asseoit sur le plan de travail en face de celui où je prépare encore pour Horus. Je prends mon téléphone portable, feuilletant mes messages. " Fais juste signe si tu veux manger autre chose. "

@Perséphone Lenoir
― lenoir's filipino resto. 06.11.22.
heureusement que tu connaissais son caractère, ou du moins une bonne partie. toujours aussi élégante avec son doigt lancé dans ta direction. alors qu'elle semblait furieuse contre toi, tu souriais toujours, t'amusant de la voir aussi susceptible. p'tit rire qui ne s'atténua pas, continuant ton jeu de sourcils et tu t'approchas du comptoir, sans la quitter du regard. — t'es devenue une lionne maintenant avec tout le monde, sans exception ? tu appuyas bien sur les derniers syllabes avant de lever les yeux au ciel, tu l'avais connue bien plus bavarde que ce soir. — d'accord, miss rabat-joie. franchement t'étais un peu déçu de la tournure que prenaient les choses ce soir, mais elle n'avait pas tort sur une chose, vous étiez pratiquement devenus deux inconnus. tu sentis qu'elle se renfermait, pour une raison que tu ignorais. surpris par ce changement d'attitude, tu profitas de son éloignement pour manger tranquillement. d'ailleurs, tu fis exprès de manger bruyamment, d'effectuer des bruits de bouche avec la bière pour attirer son attention. — hum hum tu me sors une autre bière ou je dois aller la chercher ? tu faisais pratiquement tout pour l'irriter, ou presque. elle semblait se balader avec un balai dans l'cul ce soir.

Il est énervant. Je ne suis plus la Perséphone naïve et rêveuse. Tous ce sont brisés il y a longtemps. ça ne fait que quelques mois que ma vie a changé. que je parle à mon père en le considérant comme tel. alors je continue de garder mes barrières pour ceux qui n'ont pas cette patte blanche. - Les exceptions sont, par définition, des exceptions. Et... mes lèvres se meuvent dans une attitude nonchalante. - ce n'est pas à la portée de n'importe qui. Il n'y a que Soenn à qui je me suis livrée ouvertement. Mon père, mon frère et quelques exceptions malgré moi, ils ne savent pas tout. Horus avait une femme brisée face à lui. Peut-être moins violente qu'à l'époque. mais on avait chacun nos affaires à gérer. On pourrait se revoir. si ce n'est pas si dur. je l'ignore totalement, nullement gênée de sa présence. - Va te faire. je grogne avant de descendre de mon perchoir et prendre une bière dans le petit réfrigérateur. Je la décapsule et la dépose sur le comptoir. Je retourne m'asseoir et le jauge. - Je te manque à ce point là?

@Perséphone Lenoir
― lenoir's filipino resto. 06.11.22.
bon sang qu'elle était survoltée ce soir, même avec toi son imagination n'avait plus de limites. du doigt tu lui désignais les muscles de son bras, pas aussi gonflés que les tiens en comparaison. riant de sa frêle silhouette, et de sa petite taille aussi, tu ne te gênais pas de lui montrer que tu ne te laissais pas si facilement impressionner. tu comprenais parfaitement aussi qu'elle n'avait pas l'intention de participer au jeu des confidences, ne ratant pas là une occasion de lui montrer que t'étais déçu, ou presque. au fond, tu t'en foutais royalement mais tu comptais bien lui rappeler qu'elle avait tort. — oui... je vois, c'est plus à la portée d'un shipley autour duquel tu tournais, vraisemblablement tu t'étais trompée de cible pendant tout ce temps-là... tu ne t'étonnas même plus de sa mauvaise humeur lorsque tu lui demandas une autre bière. — toujours aussi merveilleuse. puis son intérêt qui s'éveilla à ton sujet te décrocha un nouveau sourire. — c'est cool que ça soit sur toi que je suis tombé ce soir, tu m'as égayé la soirée on va dire ça ouais. c'était quand même pas tous les jours que tu retombais sur des fantômes du passé.