And I know that you're up tonight. ((BASTENA))

- Les deux. je déteste te voir insensible face à moi. Je déteste quand t’es pas à genoux quand j’suis là, j’déteste devenir une meuf parmi tant d’autres dans ton regard. J’aime pas ça Bast, ça me fait vriller quand j’sens que tu m’échappes. Je devrais pas. Je devrais te laisser partir, te laisser me glisser entre les doigts parce que j’sais que je serais pas apte à te retenir. Comme toi. Tu me retiens sans jamais vraiment le faire, tu me demandes d’être là mais pas trop quand même. Encore et toujours cette même mélodie qui se répète, ces mêmes fausses notes que tu joues. Cette même fin minable qui nous met à l’épreuve. On le sait pourtant.. Qu’il n’y a plus rien à sauver. Il n’y a jamais eu grand chose. Toujours à inhumer le moindre sentiments qui pointait le bout d’son nez. Parce qu’on l’sait au fond.. Trop similaires pour ne pas en crever. Gorge nouée, encombrée par les ruines d’une relation épave. Malsaine. Ta main sur mon bras arrache un frisson, les yeux tombent sur le geste inattendu. - Pourtant j’le fais bastille. Je lâche l’affaire. Pour toi.. Pour moi. Pour les autres qui gravitent autour de nous.. le ton de la voix est faible, j’arrive même plus à te regarder. Le regard qui s’absente sur les murs inertes. - Tu me manque ouais.. Et j’sais pas ce qu’on était toi et moi, j’ai même pas de mots à mettre sur notre histoire parce que j’sais même pas ce qu’elle voulait dire.. ou peut être juste que j’avais pas envie de savoir. Pas envie de creuser plus. De tomber nez à nez avec l’interdît. - Et toi non plus.. Tu changeras pas. Ou peut être que si mais, pas pour moi. inspiration tremblante. Retient les larmes qui menacent de se déverser. - La preuve Bastille.. Même là, même encore ce soir tu m’as demandé de partir. Et y’a une partie de moi qui voudrait rester, rejouer encore, gagner et perdre.. qui voudrait t’embrasser, te caresser, mais j’peux pas. Visage qui se tourne à peine, par dessus mon épaule. - à quoi bon ?

c'était qu'une façade lena, masque que tu te plaisais à couvrir le visage. jouer les insensibles t'épargnait tout tourment au coeur et faire le mec qui n'écoutait que lui-même te sauvait dans chaque situation. pour être honnête, il y avait eu des moments où tu voudrais te mettre à genoux, déclamer que tu l'avais dans la peau mais ce n'était jamais suffisant pour elle. actuellement, des dégâts, elle en avait trop fait. pour arriver à quel résultat ? finalement, tu n'étais pas convaincu que sa présence allait tout rattraper, que son inquiétude allait gommer tous ses torts. — les autres ? la connaissant, tu savais que ses propos n’étaient pas sans fard. se donnant une contenance face à toi. sûrement pour ne pas perdre pied. et pourtant, tu lisais dans ses mouvements qu’elle luttait. tu n’étais pas que blessé mentalement, le myocarde criant et voulant la taper, d’entendre ses paroles qui l’écorchaient sans ménagement. pourquoi finalement venir te voir si elle avait d’un côté besoin de te sentir et de l’autre, préparer ce qui ressemblait à des adieux. l’impression là qu’elle te donnait, présence qui étouffait ta respiration, martelant tes tempes. — dégage. tu n’aurais jamais dû venir. que tu lâchas plus pour toi-même qu’à elle. tu n'étais pas en état de brûler pour elle, elle te fatiguait plus qu'autre chose en venant se plaindre tout court. — regarde-moi ! tu viens de le dire, tu peux pas rester avec moi. je te retiens plus lena, car c'est tout ce que tu sais faire quand tout devient trop dur. t'en as pas marre en fait ? toi aussi t'en avais marre de la retenir alors qu'elle essayait de fuir. — laisse-moi tranquille maintenant. ne m'accorde plus jamais la parole en fait, cesse de me vendre une histoire qui va finir quoiqu'il arrive en cendres. tu voulais cesser cet orage qui entrait dans ta vie et qui te rendait accro. étouffer ce désir qu'elle éveillait en toi et malgré toi, tu ne relâchais toujours pas son bras. tu t'étais redressé pour remonter tes doigts plus haut, vers son épaule, caressant doucement son cou, pour atteindre ensuite sa mâchoire. le geste lent avant de saisir fermement son menton pour le tourner dans ta direction, vers tes opales transperçants. — embrasse-moi. tu voulais encore goûter à ses lèvres car si c'était la dernière fois, autant profiter. 

Et j’aurais peut être jamais dû venir, jamais dû mettre les pieds ici, j’aurais sûrement dû écouter marnie parce que ce soir, j’ai foncé tout droit dans le vide. Dans ce fossé que tu crée pour nous, comme si pour toi c’était facile. De tout balayer en un claquement de doigts. Tout effacer en un battement de cils. Je suis venue naïvement prendre cette dernière sentence, balancer les derniers aveux, les dernières larmes. Foutue, dans cette chambre d’hôpital minable, mon reflet que je sens se broyer dans tes pupilles. - fais pas comme s’ils existaient pas.. ou si tu préfères je peux tous te les énumérer. celles que tu me caches, ceux que je te cache. Ceux là même pour qui on a tout foutu en l’air, à force de se chercher d’autres bras auxquels se rattraper. Se réfugier. Parce que dès le début, on a pas été capable d’assumer à quel point on était faible l’un face à l’autre. Je peux t’énumérer chacune de nos fautes, de nos écorchures qu’on a aimé s’infliger. Poings qui se ferme quand tu me dis de partir. Encore. Pour la énième fois. C’est toujours ce que tu fais t’façon, me dire que je compte et me réduire à néant aussi vite. Dents qui se serrent, serpentine qui glisse sur mes lèvres. Paupières scellées, ta voix résonne comme un fond sonore. Mon cerveau a décidé de se concentrer sur le seul contact que tu m’offres encore. Sur cette main qui me retient encore. Parce que c’est peut être la dernière fois que tu me touches.. Et je sens tes doigts glisser trop vite sur ma peau, courir jusqu’à mon cou, jusqu’à ma mâchoire que t’encercle pour m’obliger à te faire face à nouveau. Retour au point de départ, celui où je rechute encore. Où je me perds dans tes billes sombres. Le myocarde en feu ce soir, finira très certainement en cendres. Mon visage qui s’approche du tient, mes sens deviennent tous beaucoup trop sensibles. Les souffles qui s’emmêlent, le bout de mon nez qui caresse doucement le tient. - pourquoi ?.. que je murmure les billes accrochées aux tiennes. - pour me dire adieu c’est ça ? les mots sont acides, brûlent mes lèvres quand ils sortent.