howeeTRICK OR TREAT « Je crois que tu te sous-estime. » Tu pourras le tourner comme tu veux, me l’expliquer dans une langue que t’inventeras, j’n’en démords pas de mes certitudes qui m’accompagnent depuis trop. Pour les choses qui comptent dans cette vie là, cette vie où la réussite se quantifie et se jauge selon ta voiture, ton appart et ta compagnie, où l’intelligence se montre dans le cv, je ne suis pas adapté. Et, ma tête ne suit pas. Elle a essayé, mais s’est heurtée plusieurs fois à des échecs qui ont fini par me composer. M’identifier, même. “Ca doit être ça.” Courbette pour mettre fin à cet entretien entre toi et mon ego, dans un fin sourire qui te remercie tout en te glissant que c’est une bataille perdue d’avance. Surtout que tu peux me parler d’estime, toi qui en manque tellement. Il y a sûrement tout un tas de choses avec lesquelles on est pas d’accord, concernant l’autre. C’est surement pour ça que je te renvoie la balle, avec une certaine insistance. Le sujet m’intéresse davantage, tu ne m’en voudras pas. Regarder l’autre plutôt que le miroir, ça tu vois, je sais que j'excelle. « La déception que j’ai pu lire sur les visages de mes parents. » La foulée s’arrête et le regard aussi. J’en secoue la tête et ce qu’il y a dedans. “Ca ne remplacera pas mais, moi j’suis super impressionné par le courage que t’as.” De découvrir, s’ouvrir à une vie bien éloignée de ce qui était écrit pour elle au début. “Peut-être qu’un jour ils s’en rendront compte.” J’suis pas -complètement- naïf, j’sais qu’il y a de grandes chances que ça ne soit jamais le cas. Les esprits sont souvent bornés. “Ou j’t’ai déjà dis, tu m’emmènes avec toi et j’leur explique.” Un sourire qui déchire les lèvres légères de l’homme, presque persuadé d’y parvenir. Ou peut-être qu’ils seront tellement heureux que tu n’ai pas dérivé à mon niveau, que ta situation leur paraîtra bien moins problématique. Qu’importe, puisque tu m’emmènes vers notre futur. Proche d’accord, mais futur quand même. On croise un ou deux fantômes à qui on tire la langue, j’me prends quelques épaules, on sursaute un peu, puis la sortie. Ralenti à peine. Puis la reprise : “On continue !” Comme si cette fin n’en était pas une. Jamais. Courir car le souffle qui manque plonge dans l’euphorie d’une cavale. J’nous pousserai à travers les festivités, attrapant de quoi grignoter au passage, pour nous gaver de sucre et nous finir en orgie glycémique.fin@Horace Dawson & @Haiwee Wind River
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(Horace Dawson)
the broken
l'enfant terrible a les bras écorchés par les ronces, il n'a pas peur de l'orage, sur sa route tous les feux sont oranges.