Peut être que pour une fois, il devrait se battre, arrêter de s’en remettre au destin, de ne pas voir plus loin qu’aujourd’hui. Qu’il gère lui-même son futur. Il jouait les caïds, mais lorsqu’on parle de futur, il est aux abonnés absents, il devient lâche, il fuit, face à l’obstacle que ca représente. Dans le fond, rien ne l’effraie plus que le temps, il file, il fait changer les gens, et on en à jamais assez. C’était ce qu’il se produisait à l’instant, il avait l’impression que tout ça allait beaucoup trop vite, et que du jour au lendemain, plus rien ne serait reconnaissable. Il voulait garder ca Septembre, comme elle était, les blessures du passé en moins. Tout le monde changeait, sauf lui. Il restait un drogué, un homme à femme, alors que les autres évoluaient autour de lui. Travis ne réclamait jamais aucune aide, il était rare de l’entendre se plaindre de quoi que ce soit, il était seul dans ses emmerdes, comme dans sa vie. Sauf elle. Septembre. Elle avait su rentrer dans sa vie, le toucher. C’était si rare d’être proche comme ça de quelqu’un. Et aussi, extrêmement précieux de nos jours. Il accourrait pour elle, pour tout et n’importe quoi. Il avait un peu de mal à savoir qu’un autre allait prendre cette place, et une plus importante encore. C’était de la jalousie sans l’être, puisqu’il ne désirait pas prendre ce que Sander avait obtenu, l’amour de Septembre, mais juste l’avoir encore un peu à lui.
Il redoutait surtout ce que l’amoureux de Septembre dirait de toute cette relation, qui ne plairait pas à grand nombre d’êtres masculins. Enfin, il pensait, puisque lui évitait très sérieusement d’être en couple. Il avait du mal à être réellement proche des autres. Certes il avait des amis, mais il ne parlait jamais de lui, on ne voyait que ce qu’il voulait bien montrer. Et être en couple c’était se livrer à l’autre, devenir un. Peut être que ca aussi ca l’effrayait. Ou qu’il était bien comme ça, tout seul. La seule chose dont il avait besoin, c’était de ce lien qu’il partageait avec la jolie jeune femme aux cheveux colorés. Et s’il devait tout faire pour que cela perdure, alors, il allait se bouger, et écraser les obstacles, sauf si cela peut tenir le bonheur de Septembre.
Il n’aimait pas la façon dont elle fuyait son regard, parce que ca voulais dire qu’il avait raison, et qu’elle n’osait pas le dire. Il la connaissait trop bien pour se laisser berner. Il soupira, ca lui provoquait un pic au cœur tout ça. Elle secoua la tête après qu’il lui ait dit le fond de sa pensée. Non pas parce qu’elle réfutait ses arguments, mais parce que tout ça était trop vrai, mais qu’elle ne voulait pas. Seulement, lui non plus ne le voulait pas, mais il avait toujours été d’une lucidité incapable, même dans les moments les plus noirs. Il remarque que les yeux de sa jolie amie commençaient à s’embuer. Il ne voulait pas la faire pleurer, non, non. Son rôle était de la faire sourire, pas de l’enfoncer, ni de lui rappeler de vieux souvenirs. Il décida alors de se mettre de coté, de ne penser qu’à elle. Rien à battre de l’orgueil, rien à battre de s’il devait souffrir de son absence, rien à foutre d’en venir à Peter un plomb ! Parce que oui, sans elle, il chuterait. Encore plus bas que les gens ont tendance à le penser. Il était déjà d’un naturel impulsif et violent, mais sans elle, il se recluerait carrément, et ne laisserais plus personne le toucher. Il lui accordait tellement d’importance…Elle était forte, même si elle avait tendance à penser le contraire ; regarder là, revenir vers la surface, relever la tête après tout ce qu’elle avait vécu. Sander avait un si bon effet sur elle. Il était la seule ombre au tableau, le seul à la faire souffrir à l’instant présent. Et il s’en voulu de s’en rendre compte.
"Je veux pas, je peux pas, j'ai besoin de toi dans ma vie. Je sais pas si tu peux comprendre ce que tu représente pour moi, mais qu'importe ce que le future nous réserve, tu seras dans le mien."Elle continuait de secouer la tête, les yeux pleins de larmes, la voix chevrotante. Elle lui faisait si mal au cœur, quand il la voyait comme ça. C’est de ta faute Travis. Ta faute ! Parce que t’es qu’un putain d’accro à ta routine de merde, un enfoiré de lâche qui pense qu’a toi au moment où tu devrais l’aider et la pousser à devenir meilleure, à remonter la pente. Ouais, t’es qu’un égoïste de merde.
Elle se jeta à son cou, et il ne se fit pas prier pour l’enlacer à son tour. Il mit sa main derrière la tête de Septembre, la serrant contre lui, et fermant les yeux. Réagis, putain, réagis. Tu ne peux pas la laisser comme ça. Tu t’étais juré de toujours prendre soin d’elle, et tu faisais tout l’inverse, comme l’imbécile que t’étais. Laisses toi de coté, tu peux le faire. Pour elle, allez.
« Parce que tu crois que je n’ai pas besoin de toi, moi ? T’es la seule personne dont j’ai réellement besoin ici, la seule que j’ai envie de garder près de moi. »Il lui caressa les cheveux, inspira un bon coup, prenant quelques secondes avant de se décider à remédier à tout ça.
« Je veux pas que tu pleures, arrêtes. Et si pour ton bonheur, il faut que je fasse un effort de mon coté, que je m’oublie un peu, alors, je le ferais. Je suis désolé de ce que je t’ai fais ces derniers temps, de ce que tu as enduré par ma faute. Je me battrais pour te garder dans ma vie, d’accord ? Autant que je le peux, et même plus s’il le faut. Et le temps, il arrivera pas à m’abattre non plus, t’entends ?» made by pandora.