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I WANT A SEXY GUY
And you are this guy. feat. ETHAN, PRESLEY & EVELYN.
FICHE ET CODES PAR RIVENDELL
La lumière du jour se fraie un chemin à travers les stores et j’ouvre doucement les yeux pour profiter de ce réveil en douceur. Je suis sur un petit nuage, pourtant rapidement la réalité me rattrape et me renvoie violemment mon rôle de mère en plein visage. « Maman ». Pas de grasse matinée pour les jeunes mamans célibataires, pas même le temps de s’habituer à la lumière du jour. Mes grands yeux émeraude s’écarquillent et je pousse les draps blancs qui couvrent ma silhouette. Je me hisse hors du lit et rejoins Molly dans sa chambre. Elle est là, assise dans son lit à barreau. Ses grands yeux bleus me fixent intensément. Son visage s’éclaire alors et je la soulève pour la blottir contre moi. Il est évident que ce n’est pas tous les jours simple de dire au revoir aux grasses matinées mais le bonheur de la serrer contre moi vaut bien ce sacrifice. Je dépose un baiser sur sa joue et elle m’imite à son tour. Je ne sais pas si c’est dû au fait que nous ne sommes que toutes les deux depuis toujours, mais il y a entre nous ce fil invisible, qui nous lie en permanence, cet amour qui ne s’essouffle jamais. C’est avec Molly contre moi que je commence cette nouvelle journée, qui ressemble bien tant aux précédentes et sûrement aussi aux suivantes. Même si j’ai l’espoir grandissant que les choses changent avec le temps. Que s’incruste dans notre routine un homme. Pas n’importe lequel c’est certain, il n’y en a qu’un dont la présence me manque. J’installe la petite brune au regard azur dans sa chaise haute afin de préparer son petit déjeuner, toujours avec autant d’amour. C’est ainsi que la matinée se poursuit. Nous déjeunons en riant, nous nous habillons toute deux l’une après l’autre. J’accompagne Molly dans sa chambre et je joue avec elle pendant de longues dizaines de minutes, jusqu’à ce qu’elle ne soit trop fatiguée. Je la remets alors délicatement aux bras de Morphée. Pendant ce temps-là, je range l’appartement, je prends le temps de faire un brin de ménage, je révise quelques cours et puis mademoiselle s’échappe de nouveau du pays des rêves. Elle réclame à manger, je la nourris. Je lui fais découvrir les images d’un de ces livres pour enfant, je monte avec elle une tour de lego, qu’elle s’amuse à briser en quelques minutes, nous rions de nouveau, et nous répondons à un appel vidéo de sa grand-mère. Molly rigole, tente de prononcer de nouveaux mots, et finalement, la fatigue la guette de nouveau et alors il est l’heure de sa sieste. Je la borde, lui chante une chanson et me retire en douceur de la pièce, à peine ses paupières se ferment…
J’ai à présent quatre heures en moyenne pour profiter de ce calme. J’essaie d’utiliser ce temps à bon escient, en révisant mes partiels approchant, en lisant de nouvelles pièces de théâtre. Mais dernièrement, je n’arrive à rien d’autre que de me plonger dans mes pensées pour me repasser en boucle sa façon de rire, sa voix mélodieuse ou encore nos baisers fougueux. Je n’arrive plus à le faire sortir de mon esprit. Il monopolise mes pensées et même si je tente de regarder un film, le goût de ses lèvres s’immisce dans mon cerveau. Il me manque déjà. Et cela ne fait pourtant que quelques jours que nos yeux ne se sont pas croisés. J’ai pourtant déjà l’envie irrépressible de passer de nouveau mes doigts fins dans ses cheveux, de sentir sa bouche humide contre le creux de mon cou. Notre dernière entrevue m’a laissé un goût de bonheur et j’ai envie de renouveler l’expérience, encore et encore. Je me mordille la lèvre inférieure, j’ai voulu attendre un peu avant de le recontacter, laisser retomber l’excitation, retrouver des idées claires, mais je ne tiens plus. Je m’empare de mon téléphone portable et pianote sur le clavier afin d’écrire quelque chose qui ne crie pas trop mon désespoir mais qui soit assez fort pour lui dire qu’il me manque. Je tente quelques essais, rien ne me plais, je supprime aussitôt. Je piétine dans le salon, je l’explore, de long, en large, en travers, le portable dans la main, les yeux rivés devant l’écran. Finalement, je décide de cesser de trop réfléchir. Faire au plus simple est certainement la meilleure solution. Je me lance. Du bout des doigts je tape un petit texte, concis, et clair. « J’ai très envie de te revoir. Es-tu libre cette après-midi ? Evelyn. » J’hésite avant de presser le bouton d’envoi. Mais si je reste plantée là toute l’après-midi à trouver le courage, je peux attendre longtemps. Finalement, quelques secondes après, mon téléphone vibre et je reçois l’accusé de réception. Je n’ai plus qu’une chose à faire, attendre une réponse de sa part. Je trépigne d’impatience et je décide de tenter de me calmer dans un premier temps. Je me poste devant la fenêtre, scrutant l’extérieur. Des oiseaux survolent les passants qui se succèdent les uns aux autres dans la rue. Je mordille ma lèvre inférieure, je caresse machinalement mon bras droit. Je m’emballe pour un simple message, suis-je donc réellement revenu au stade de l’adolescence ? A me voir, j’espère seulement que l’adolescence de Molly sera plus calme. Les gens se tiennent la main dans la rue et je les envie presque. Certains sont en train de déjeuner en terrasse, c’est là que je devine sa silhouette. Il est là, à quelques mètres de chez moi. Mon cœur s’emballe. Je cours jusque dans la cuisine afin de vérifier que c’est bien lui. La fenêtre de la cuisine donne une meilleure vue sur la petite brasserie d’en bas. Mais nul doute possible, c’est Ethan. Je n’arrive pas à croire à quel point cette ville est petite. Pourtant, je déchante rapidement et mon cœur fait un bond dans ma poitrine lorsque je vois de l’autre côté de la petite table où il est assis une jeune femme. Du moins, je le devine à sa longue crinière blonde. Je les épie comme une enfant. Je me sens totalement ridicule, vraiment. Me voilà en train d’espionner Ethan en train de déjeuner, du haut de mon immeuble. Je tente de me rassurer sur l’identité de la jeune femme. Il ne m’a rien dit mais peut-être a-t-il une sœur. A moins que ce ne soit qu’une amie. Je ne parviens pas réellement à m’en convaincre, mais je suis certain que la réponse à son message m’éclairera sur le sujet. Je fixe alors mon téléphone comme pour le faire vibrer.
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