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’est sans ses affaires qu’il va devoir arpenter les rues de cette ville, sans papier aussi parce que tout ce que contient l’écrin c’est sa carte bleue et quelques billets américains qui n’ont pas de réelle valeur ici sans passer par un certain guichet. Puis elle lui accroche ses doigts à son poignet pour le lui retourner et frapper de l’ongle sur ce qu’il vient de regarder, soulignant un détail qui pourrait gâcher leur journée. « Je n’ai pas d’argent. » L’argent entre eux n’a jamais été un problème, surtout pas pour lui et si elle ne peut lui offrir aujourd’hui, ils trouveront bien un moyen d’y pallier. « Pas en nature je sais. » Qu’elle soit rassurée, il n’a jamais eu l’intention de le lui demander. Mais c’est justement ce qui le fait réfléchir et qui le fait soudainement sourire alors qu’elle le lâche pour s’écarter. « Mais si tu sais où elle est. » Une mise au défi, un doute qu’il s’empresse de lui ôter en sortant son téléphone pour se heurter au vide provoqué par son absence... A force de vouloir voyager léger, c'est dans son sac qu'il a tout laissé. « Taxi ? » Dans un premier temps forcément il acquiesce et lui emboite le pas mais voilà… Sa main dans le fond de sa poche, le néant qu’il y côtoie lui rappelle la dure réalité : sans application ni monnaie, leur trajet, ils seront peut-être dans l’incapacité de le payer. C’est donc aux abords de la rue qu’il la rattrape et qu’ils attendent tous les deux aux côtés d’un vieux couple souriant et visiblement heureux depuis maintes années, patientant pour la même chose : un véhicule bariolé d’un trait jaune et de l’emblème sévillan. A les voir, l’Adams leur devine une relation depuis leurs jeunes années, toujours épris l’un de l’autre malgré le temps et inconsciemment, sa silhouette à lui s’est décalée vers Haiwee, déposant son regard sur elle en se posant la question étrange de savoir si un jour ils pourraient leur ressembler, sa curiosité le poussant à se l’imaginer.
Mais la fantaisie n’ira pas plus loin parce que même si les taxis ne courent pas les rues en cette heure, l’un d’eux s’arrête sur le bas-côté de la chaussée. La vitre côté passager s’abaisse pour dévoiler les traits burinés d’un homme de la cinquantaine, fumant une cigarette électronique. L’asiatique s’approche malgré les quelques volutes qui tentent de s’échapper pour se baisser et le questionner. « Vous prenez la CB ? » Mais l’homme au volant lève la main, les traits incertains. Il ne comprend rien à l’anglais, barrière des langages qui désappointe profondément l’héritier tentant de trouver les mots. « ¿ Aceptas crédito ? » Pas certain qu’il se soit bien fait comprendre puisque le vieil hispanique leur fait signe de reculer, désapprouvant certainement l’idée de se trimballer deux étrangers. Puis le véhicule se déplace sur quelques mètres pour s’arrêter de nouveau mais cette fois devant le second couple qui s’engouffre tant bien que mal à l’intérieur, remerciant d’un sourire furtif les deux étudiants comme s’ils avaient choisit de le leur laisser. « Je déteste les vieux, » qu’il soupire avant de se détourner vers la brune, déterminé à ne plus perdre de temps parce qu’il leur est compté. « On va marcher. Ce n’est pas très loin. »
MADE BY @ICE AND FIRE.
(Sheng Lao Xian)
Shut the door, Dim the lights. Your body's warm And it's so cold outside. Take off your clothes, Close your eyes ━ ━ ━
We'll be in hell tomorrow. But, we are...
heavenbound tonight ∇