Jessica W. Collins

Enfance
J'étais une enfant très timide et renfermée. C'est uniquement avec mes amies que j'ai pu m'épanouir car mon milieu familial était également assez fermé.
A l'adolescence, les premiers assauts de la gent masculine m'ont déconcertée. L'amour dont tout le monde parlait me semblait bien brutal et inintéressant. J'ai réalisé que je préférais la compagnie de mes amies et ai définitivement renoncé à sortir avec un garçon après 2 ou 3 essais pathétiques. C'est Kelly, mon amie d'enfance qui m'a ouvert les yeux et c'est avec elle que j'ai enfin trouvé le bonheur total. C'est lors de notre première année de fac de socio que nous avons pu commencer à vivre ensemble. Facile, aux yeux des autres nous n'étions que deux simples colocatrices ! Je précise que dans mon milieu traditionnel, il est hors de question de s'affirmer lesbienne.

Aujourd'hui
Kelly est partie à Londres. Ça fait trois ans déjà, et je dois avouer que je ne supporte plus cette distance. Ça fait enfantin à dire, quand on sait que j'ai 23 ans, mais c'est un peu comme ma meilleure amie, et l'avoir simplement au téléphone est insupportable. Comme quand elle est rentrée à l'université j'étais déjà en pleines études de psychologie, j'ai refusé de l'accompagner, et je me suis dit qu'elle reviendrait. Mais visiblement le Royaume-Uni lui plait, et moi, aux Etats-Unis j'étouffe. Je viens d'obtenir une maîtrise de sociologie, et ma place est déjà gardée au chaud pour me lancer dans mes deux dernières années d'études pour avoir un doctorat. En attendant, je viens de passer tout mon mois de juillet en Afrique centrale, à parcourir les pays pauvres et victimes de terribles sécheresses. Puis j'ai eu cet appel de Kelly. Elle revient aux Etats-Unis étudier à Harvard ! Alors je me suis illico inscrite à cette université. J'ai tellement hâte de revoir ma meilleure amie !