(ryozane) the nightmare

@Zane Schwartz ; 06.10 - 02:14am
J'étais encore un peu en état de choc, ne sachant pas tellement comment prendre ça. J'ai pas regardé cette vidéo mais vu le nombre de boites dvd qu'il y avait, avec les noms, les photos... j'étais pas serein. Forcément, impossible de savoir à l'avance qu'il y avait comme contenu. J'étais curieux mais pas non plus insensible. Tu m'avais jeté certes, mais je tenais toujours à toi et c'était ton droit de savoir qu'une vidéo sur toi existait. Toi et une certaine Hera. J'attendais dans la voiture, devant l'immeuble qui était ma maison pendant quelques semaines, et le stress me gagnait quand je te voyais arriver. Il te fallut pas trop longtemps pour capter que tu devais me rejoindre dans l'habitacle. « hey » Le coeur qui s'emballe en te voyant, mais je reste impassible. J'ai capté, plus rien entre nous. Fallait juste s'y faire. « désolé de te déranger aussi tardivement »

Putain de plan foireux qui te guette. Tard dans la nuit, tôt le matin. Message de Ryogan à te demander si tu as trouvé le sommeil. Les yeux perdus dans tes cours, impossible de dormir, l’esprit vagabond de ta propre réussite. Il veut te voir, maintenant, il est devant chez toi. Sans ne rien comprendre. Sourcils froncés, le cœur qui vacille entre ralentissement et accélération. Un secret te concernant ? Sans la moindre idée de ce qu’il te prépare, mais il a trouvé les mots, les paroles accrocheuses pour te faire sortir. Jogging rapidement enfilé, ce sweat en capuche sur le haut de ton crâne, ton ordinateur et son lecteur dvd filaire en main. Tu avances ton corps sur le siège passager. Portière qui se claque derrière toi. Son odeur imprégnée dans tous les recoins de cette voiture. Un soupire qui s’extirpe de tes lèvres quand tu ne l’as toujours pas regardé. Alors, pourquoi j’suis là ?

@Zane Schwartz ; 06.10 - 02:14am
Je te regardais t'installer avant de soupirer le plus silencieusement possible. J'étais pas encore habitué à ça. Mais j'avais réclamé ta venue et je ne devais pas oublier le pourquoi tu étais là. C'était pas pour moi, c'était pour le truc que je devais te montrer. Ton indifférence piquait pas mal, mais fallait que je l'occulte. Je me tourne pour récupérer la boite dans le sac derrière toi, avant de te tendre la boite de dvd. « tiens... je viens de trouver ça chez un mec. ton nom, ta photo. j'suppose que c'est une amie à toi... "hera" » soufflais-je. J'avais pas non plus envie de parler fort. « j'ai pas regardé, j'ai pas vraiment eu le temps. je sais pas de quoi il s'agit... mais le mec avait plein de dvd comme ça chez lui » Et ça n'annonçait rien de bon.

Les traits fermés, comme tu sais si bien le faire. Expert dans l’art de dissimuler ce que tu penses. Des émotions enfouies trop profondément pour en laisser entrevoir une once d’épaisseur. Pourtant assis sur ce siège, lui à côté. Loin d’être insensible. Simplement ton âme divaguant entre mépris et souvenirs. Ton sang se glace instantanément à ses paroles, au nom d’Hera qui ressort d’entre ses lèvres. Regard qui se relève sur cette boite qui te tends. La respiration est coupée. Tu l’sais. Tu l’sais ce qui est gravé sur les lignes de ce putain de dvd. Sans un mot, les doigts qui se sont glissés sur le plastique rigide qui renferme le secret. T’étais chez qui ? La voix sèche, le ton sévère. Tu n’as toujours pas relevé les yeux de cette boite. Ton corps entier s’est mis en alerte, les membres tendus.

@Zane Schwartz ; 06.10 - 02:14am
Difficile de dire à quoi tu penses, mais je sais juste que t'as du mépris pour moi, puisque tu ne daignais me regarder. J'ai capté ouais, mais malgré la pénombre, je sentais qu'au nom d'Hera, tu changeais de posture. Très légèrement, mais suffisamment pour capter que tu savais de quoi il s'agissait. « je sais pas, un mike quelque chose » Je me pince les lèvres, regardant du coin de l'oeil la boite que je t'ai donnée, avant de regarder mes mains. Tu ne bougeais pas, tu fixais toi aussi l'objet dans tes mains. Alors je me risquais à demander doucement « tu sais de quoi il s'agit ? »

Ouais tu sais. Tu sais plus que bien. Souvenir diabolique ancré dans ton crâne depuis trop d’années. Celui qui n’aurait dû exister. Ton mépris pour Rockefeller n’est rien à côté de lui que tu portes actuellement pour ce vulgaire dvd. Presque à oublier que tu détiens entre tes mains, une relique informatique. Ouais je sais très bien. Mais je savais pas qu’il en avait plusieurs et carrément des p’tits souvenirs. Ton corps transpire l’explosion interne. Qu’est ce que t’es censé faire, là ? Ta main libre ouvre ton ordinateur, pomme et mot de passe pour arriver sur le bureau. Lecteur dvd branché, la boite qui s’ouvre pour en laisser extirper son contenu frauduleux. Tu hésites un instant à double cliquer sur l’icone du lecteur. Soupire trop bruyant, la main gauche où le poing s’est fermé. Le lecteur s’ouvre, ton cœur s’est écorché à la simple image sur pause qui s’est ouverte. Les bras qui repoussent l’ordinateur, suffisament pour le tendre à Ryo. Ton corps s’est recroquevillé sur lui-même, s’enfonçant dans ce siège. Capuche qui englobe maintenant la totalité de ton crâne, camoufle ton visage sur les côtés. Tes doigts ramenés à ton visage, le regard vers l’extérieur. Tu entends cette vidéo en fond sonore. Le corps diablement inerte.

@Zane Schwartz ; 06.10 - 02:14am
Je ne voulais pas m'introduire dans ton intimité. C'était un pur hasard, si tout me ramenait à toi. T'étais pas forcément ravi d'être ici, en la compagnie de l'homme que tu ne voulais plus voir. Mais le destin en avait décidé autrement. Je te regardais prendre le dvd pour le mettre dans le lecteur. Tu lançais la vidéo, avant de me tendre l'ordinateur. J'étais pas à l'aise. Les premiers instants étaient déjà pas mal malaisants, surtout en te voyant dans cette posture. Je grimaçais, avant de tout stopper au bout de trois minutes. Non, je ne voulais pas regarder ça, je voulais pas t'infliger ça une seconde fois. La première avait déjà du être traumatisante. « j'suis désolé » Parce que je ne sais pas quoi dire d'autres. C'était affreux, ce qui se passait dans cette chambre. Pour toi, pour elle. Les traumatismes doivent être encore bien présents. Clapet d'ordi refermé, je regardais face à moi, sans savoir quoi dire, quoi faire. Te toucher n'avait aucun sens. C'était pas ma présence que tu voulais. Et surtout, pas sûr de vouloir te faire toucher tout court par qui que ce soit. « j'te laisse le dvd... pour le détruire, si tu veux. et je te refilerai l'adresse du mec aussi, si jamais tu veux... » Le confronter ? Te venger ? J'en sais trop rien.

Des années pour tenter de t’en remettre. Prouesse presque artistique de ton être, bien trop capable de camoufler les choses. Pourtant, il suffit de poncer à peine pour y découvrir ces montagnes d’émotions renfermées. Quelques secondes avant que tu ne répondes. Les yeux égarés dans le néant, pensées qui cherchent le même chemin. Tu te redresses enfin, ton regard qui perce le sien. Toujours ce paradoxe infernal entre ton visage et tes ressentis. Pourtant cette fois ton regard parle bien trop. Pas de larmes qui se laissent prendre en traitre mais les yeux humides, mélangé subtilement avec cet arrière-goût amer. Fais-le. Billes vengeresses qui scrutent les siennes. Sans en lâcher d’un millimètre. Tue-le, massacres le. Tu l’sais qu’il va très bien comprendre de quoi tu parles. Ça fait des années que j’veux choper ce fils de pute, qu’il crève quelque part au milieu des rats. Le poing fermé qui frappe sur l’accoudoir qui tiens cette séparation entre vous. Putain. Lâcher prise sous les instants de faiblesses. Ton regard qui se perd ailleurs, secouant ton avant-bras pour détendre tes doigts. S’il te plait, Ryo.

@Zane Schwartz ; 06.10 - 02:14am
T'étais bouleversé, ça se voyait. Et je ne savais pas quoi faire pour calmer l'ouragan qui rugissait en toi en cet instant. A vrai dire, j'avais juste envie de te prendre dans mes bras, te glisser des mots qui pourraient tenter de te réconforter. Mais ce n'est pas ce dont tu as besoin, c'est ce dont moi j'ai besoin. Et il n'était pas question de moi en cet instant. Les yeux brillants se tournaient enfin vers moi, et j'étais percé en plein coeur. Difficile de taire ces sentiments amoureux, quand tu étais dans une telle détresse. Et ta requête vient bouleverser tout ce que j'imaginais de toi. Tu étais vulnérable en cet instant, et tu voulais que je raye cet enculé de la surface de la terre. Pour toi. Et le pire dans tout ça, c'est que j'étais prêt à le faire, sachant pertinemment que tu n'allais pas me reprendre pour autant. Je vais le faire, je vais le tuer, et je retournerai dans l'anonymat d'une vie sans Zane Schwartz. « okay, je vais le faire » J'avais cessé de te regarder, mon regard se plantant devant moi pour chercher comment j'allais faire tout ça. Mains qui frottent ce jean noir, porté pour l'occasion. Le stress me gagnait, la peur de me faire prendre. Mais j'avais quelques pistes pour m'en sortir sans encombre.

Tu veux qu’il meurt. Comment t’en as rien à foutre. Ton regard perçant qui se noie dans celui de Ryogan, à nu, partiellement. Il découvre cette facette quasiment imperceptible de ton âme, où les émotions l’emportent. Celle qui n’a encore jamais réussi à faire totalement surface. Il acquiesce, détourne son regard du tiens. Rompt cette connexion passagère aux allures malsaines. Tu soupires, laissant cet instant suspendu au-dessus du temps, sans parole pour en briser le silence salvateur. Merci. Ta main qui vient s’rouler autour de son poignet, un instant, pouce qui caresse sa peau, sensible. Sans le regarder, simple contact physique pour signer la fin de ces quelques secondes de néant. Simple caresse écourtée quand tu récupères ton ordinateur sur ses jambes. Tiens-moi au courant, Ryo. Portière poussée vers l’extérieur. Tu t’arrêtes une fois complétement dehors, porte prête à être fermée. Ton visage qui s’est tourné vers lui, un regard, encore. Ce rictus sur ton visage, paradoxal à toute cette situation, chaos. La portière qui se referme derrière toi.