(elvira) halloween 2.0

@Elvira S. Kaine Cela fait un an qu'on se connait, un an qu'on s'est lié d'amitié. Depuis cette soirée angoissante dans l'Hôtel Perkins, depuis cette trouvaille dans cette chambre qui semblait clairement hantée, on s'est pris d'affection l'un pour l'autre et maintenant, je peux dire que la pforzheimer fait partie de mon cercle proche. Ne croyez pas que parce que je suis populaire, j'ai pleins d'amis. Non, j'ai des copains, des connaissances mais des amis qu'on compte sur les doigts de la main, je n'en ai pas beaucoup. Je ne me laisse pas facilement approcher. Retour sur Halloween, je ne me voyais pas le fêter sans elle. Si mes souvenirs sont bons, j'ai été drogué à cette soirée, mais rien que par moi. J'ai fait un bad trip et j'ai halluciné grave. Je me souviens que je m'inquiétais pour Katalia, à vouloir tout le temps vérifier qu'elle n'avait pas un verre dans ses mains. Mais maintenant, c'est fini tout ça. Mon amoureuse va mieux, la fille avec qui je partage ma vie depuis plus de deux ans maintenant. Mon tout. En plus, le rendez-vous chez mon oncologue s'est bien passé. Je suis toujours en rémission, le cancer n'a pas ressurgit. Cela fait maintenant plus d'un an que je me bas contre la guérison. Tout me sourit. Vraiment tout. J'ai l'impression que le monde pourrait s'écrouler sur ma tête, cela ne m'atteindra pas. Let's go pour se procurer quelques frissons. Elvira m'a parlé du labyrinthe glauque qu'a installé le maire de Boston pour l'occasion de la fête des morts. Alors évidemment, joueur, compétiteur, j'ai envie de me tester au jeu. A tous les coups, ce sera super facile. A l'entrée, je tourne la tête vers la blonde et déclare : " il suffit d'aller tout le temps à droite, ou tout le temps à gauche et le tour est joué. " bon, je ne sais pas trop si cette théorie est vraie mais je ne suis pas contre le tester. Ou alors, on peut juste se laisser porter par notre instinct, c'est très bien ça aussi.

@Ottis Heimann | Qu'on me rappelle pourquoi je suis là déjà ? Ah oui, parce que je me suis faite piégée par la nostalgie. Comme beaucoup dans Boston, j'avais eu vent des festivités qui nous attendaient pour les prochains jours, dans le but de célébrer Halloween. Un fête que je ne porte pas dans mon coeur, pour bien des raisons, et pourtant que je célèbre, comme beaucoup d'autres étudiants par pur effort social. Je ne voulais pas être la seule à refuser de participer aux soirées et autres activités quand mes amis pouvaient le proposer. Le labyrinthe m'avait paru être l'activité la plus raisonnable, et pourtant, en me retrouvant à l'entrée de celui-ci, j'en étais moins convaincue. À mes côtés, Ottis, déjà bien au fait de l'angoisse que pouvait provoquer Halloween chez moi. À condition qu'il se souvienne correctement de la soirée passée ensemble à l'hotel l'année dernière. Pas dit car il avait plongé dans le bad trip, et que même en étant lucide, trop d'événements étranges s'étaient produis pendant la soirée, qui avait pourtant marquée le début de mon amitié avec Ottis. Participer ensemble à l'une des activités que proposait la ville pour l'événement nous avait donc paru naturel et être un bon moyen de célébrer notre amiversaire. Même si je n'étais plus certaine de ma décision. " Je ne pense pas que ce soit vrai. Je crois que c’est même plus valable dans les jeux vidéos... " L'italien semble confiant et bien moins impressionné par la structure qui se dresse face à nous que moi. En espérant qu'il ait raison de l'être. " T'es sûr que tu veux pas juste qu'on fasse le tour à l'extérieur, c'est suffisant non ? " Je le regarde en battant des cils, comme pour l'amadouer, ce qui ne semble pas le convaincre. Je soupire et fais un premier pas dans le labyrinthe, pour m'obliger à nous lancer avant d'être trop tentée de faire demi-tour. " Si je meurs là dedans, je reviendrais te hanter pour l'éternité ! " Que je lance pour essayer de dédramatiser.

@Elvira S. Kaine J'aime l'adrénaline, la période d'Halloween. Et même si j'ai vécu un évènement assez traumatisant l'année dernière, cela ne m'empêche pas de retenter l'expérience. L'ambiance est moins effrayante. C'est beaucoup plus festif. Il y a même des enfants dans les rues. La plupart des personnes sont déguisées et ont opté pour leur meilleur maquillage squelettique. Celle qui m'accompagne n'est pas brune non, mais blonde. Ma nouvelle amie confirmée maintenant ; j'ai prénommé Elvira. Un petit bout de femme incroyable  qui mérite vraiment qu'on la connaisse. Malheureusement, je la vois beaucoup moins depuis que j'ai quitté la Pforzheimer House. Mais on trouve quand même le temps de se voir quand nos disponibilités sont compatibles. A l'entrée du labyrinthe, je lui propose une stratégie mais en vrai, je ne sais même pas si elle est efficace. Mais elle, ce qu'elle propose en retour, c'est de marcher à l'extérieur. Me voilà outré, affichant de grands yeux, comme si elle venait de sortir une injure. " quoi ? non. on y va. faut tenter l'aventure ! " C'est un non catégorique. Je lui fais signe de la tête de me suivre et on s'enfonce dans la pénombre. On entend des gens, des bruits, des pas, des cris un peu partout mais ça m'amuse plus qu'autre chose en fait. Droite, gauche ? Allez, gauche. " tu vois ? y'a aucune raison d'avoir peur. " que je dis jetant un regard à Elvira par dessus mon épaule, tout sourire aux lèvres.

@Ottis Heimann |
Sans surprise, je suis beaucoup moins confiante qu’Ottis face aux longues minutes d’errance qui nous attendent dans le labyrinthe. Les évènements de l’année dernière sont encore bien trop ancrés dans ma mémoire, et rien qu’aux allures lugubres du labyrinthe, je me doute que celui-ci ne sera pas une balade tranquille et drôle comme celui de Disneyland. D’ailleurs, les sons qui résonnent au loin ne sont pas les mêmes non plus. Des grognements, des cris, mais certainement pas des rires. Et c’est aussi ce qui m’inquiète. Pourtant, et ce malgré mes efforts, Ottis n’est pas vraiment tenté par mon idée, et me le fait bien comprendre. A sa façon de me regarder, on aurait presque pu croire que je venais de l’insulter, lui et toute sa famille. Alors pas le choix, on allait devoir traverser le labyrinthe. Par l’intérieur. « Ok ok … Je te suis. Mais ne m'abandonne pas la dedans ! » Ca pouvait aller vite, surtout avec la précipitation, de prendre des chemins différents et se retrouver seule au milieu de ce dédale des enfers. Et il était hors de question que je reste seule là-dedans. Je marche aux côtés du jeune homme, le coeur battant vivement à cause du stress que je n’arrive pas à calmer. Les premiers mètres se font sans difficultés, bien que les cris, les pas et les craquements les rendent particulièrement angoissants. Puis vient la première intersection, à laquelle nous prenons à gauche, ce que je m’efforce de retenir. A défaut de trouver la sortie, je pourrais toujours retrouver l’entrée. « Mouais. Enfin si y a des gens qui crient, c’est sûrement pas par plaisir. » Je ne suis pas encore convaincue, et j’ai raison de ne pas l’être quand au bout de l’allée nous surprend un loup-garou qui me saisit par le bras. Sans la moindre dignité, je hurle de frayeur le plus fort possible tout en cherchant à m’accrocher à Ottis. C’est sûr, j’allais mourir ici.

@Elvira S. Kaine J'adore l'aventure et avoir des frissons. Pourtant, depuis la dernière soirée d'Halloween, je devrais plutôt me faire petit et ne pas jouer avec le feu. Mais que voulez-vous, je suis un gamin dans ma tête et j'ai envie de provoquer encore la peur. Qui de mieux que Elvira pour m'accompagner, franchement ? Sa présence me rassure bizarrement, alors qu'on dirait que la mienne la fait un peu paniquer. C'est un labyrinthe, on ne peut pas contourner par l'extérieur, sinon ça ne sert à rien. On entend des bruits, des cris, mais je me dis que c'est juste fait exprès pour foutre la chaire de poule. " détends-toi, qu'est-ce qui pourrait t'arriver ? " et c'est au même moment qu'une chose, car honnêtement je ne sais pas ce que ça peut être, surgit et saisit le bras d'Elvira. Un gars bien déguisé ou un effet en 3D parfaitement réussi. Mais ce truc veut prendre la pforzheimer et je ne suis pas d'accord, on en a pas encore fini elle et moi, pour ce soir. " lâche-là, elle est déjà assez effrayée comme ça. " que je lance en pensant que c'était qu'un étudiant déguisé en loup-garou. Mais ce grognement, cette odeur de chien, ça me fait penser que ça pourrait être autre chose. " on se met à courir ? " que je lance un peu inquiet à la blonde. Je la tire par son bras libre, oubliant que l'autre est coincé entre les griffes de cette bête.

@Ottis Heimann | S'il y a un truc que j'ai appris des films d'horreurs, c'est qu'en cas de séparation, c'est assurément la jolie blonde un peu écervelée qui va mourir la première. Et bien que je n'ai pas grand chose d'écervelée, je n'ai malgré tout aucune envie de voir comment ça pouvait se finir pour moi en situation réelle. Même si ce n'était pas le cas. Après tout, je doute fort que le maire de la ville ait pu autoriser un labyrinthe à s'installer en plein centre ville si celui-ci avait pour but de s'en prendre physiquement aux citoyens. Malgré tout, je n'arrive pas à masquer ma nervosité, et marche au plus proche d'Ottis par sécurité, ce dernier étant bien plus serein que moi. Et alors que je m'apprête à lui faire la liste - relativement improbable - de tout ce qui pourrait m'arriver, je sens mon bras être pris en grippe, ce qui me fait instinctivement hurler. Je m'accroche à Ottis, alors qu'un mec déguisé en loup-garou tente de m'éloigner de l'italien. Je me débat comme je peux, en me disant qu'il va finir par me lâcher, mais il semble ne pas vouloir me laisser partir. " LACHE MOI ! " J'ai beau hurlé, rien n'y fait, ni même quand Ottis tente de me ramener de son côté pour que l'on puisse partir en courant. Mais mon bras est fermement tenu, et je sens bien les griffes de cette chose contre ma peau. Mais pas question de rester là éternellement, ni de me faire kidnapper par cette chose. Un coup de genou surprise au niveau de l'aine lui fait relâcher la pression sur mon bras non sans égratignures alors que je me mets déjà à courir, attrapant fermement la main de Ottis pour l'entraîner avec moi. "Cours ! " Ensemble, on trace le plus vite possible pour s'éloigner de ce monstre et se réfugier quelques instants dans un coin du labyrinthe pour reprendre notre souffle. Et pour constater que les griffes de cette chose n'étaient peut-être pas qu'en plastique vu l'état de mon bras. " Quel con ! Il m'a fait mal ! Ça à pas l'air trop grave mais... AÏe ! " Les griffures me paraissent être superficielle, malgré tout l'expérience devenait parfaitement désagréable. " J'espère qu'il y en a pas d'autres... Dis moi qu'il y en a pas d'autres. " Parce que s'ils avaient tous cette force, j'allais pas faire long feu ici.

@Elvira S. Kaine C'est quoi cette histoire ? Je pensais pas que ce serait dangereux, du moins physiquement. Oui, je m'attendais à ce qu'on nous foute la frousse mais de là à s'en prendre à une personne qui n'a rien demandé... je trouve ça louche. C'est qui les organisateurs de la soirée ? Non parce que s'il n'y a pas des excuses ou des explications valables, je vais porter plainte. On arrive tant bien que mal à se débarrasser de cette créature et on se met à courir à toute vitesse dans la même direction. Ne pas se séparer, surtout, ne pas se séparer. Lorsqu'on est à bout de souffle, on s'arrête pour reprendre de l'air. " ça va beaucoup trop loin. montre-moi ton bras. " je lui demande en inspectant les griffures sur son bras. Ni une, ni deux, je prends mon téléphone, allume le flash pour faire une photo. " dès qu'on sort de ce trou pourri, on va voir les organisateurs et on leur montre la photo. " Halloween a un drôle de goût maintenant, à croire qu'on a mis un tueur psychopathe dans le labyrinthe, lui qui vit sa meilleure vie à effrayer tout le monde, et à leur faire du mal. Un bruit se fait entendre derrière nous et je fais volte-face, me mettant devant Elvira pour la protéger. Au loin, une ombre noire s'avance lentement vers nous. Mais c'est un gabarit différent du monstre précédant. " tu peux encore courir ? " que je lui demande d'une voix plus basse, un chuchotement, une voix qui ne veut pas se faire entendre, surtout par cette chose qui prend de plus en plus de forme à longueur qu'elle s'avance vers nous.

@Ottis Heimann | J’ai clairement l’impression de courir pour ma vie lorsque je m’enfuie avec Ottis loin du monstre qui a tenté de m’enlever. Une chose qui ne m’était pas arrivé si souvent que ça, et qui fait naître un désagréable sentiment d’inquiétude. On ne s’arrête de courir qu’une fois à bout de souffle, et suffisamment - on l’espère - éloigné du monstre. Je regarde l’état de mon bras avant de montrer l’étendu des dégâts à l’italien qui n’hésite pas à prendre une photo pour prouver l’agression dès que l’on sortira d’ici. Une initiative que j’acquiesce, malgré la confusion toujours présente dans mon esprit. « Tu crois qu’il va nous suivre ? Ou agresser quelqu’un d’autre ? On devrait prévenir les flics tu penses ? » Je ne peux pas m’empêcher de me poser des questions sur ce taré dissimulé derrière un masque qui assouvie très probablement un fantasme des plus malsains dans son esprit. Et si quelqu’un venait vraiment à être kidnappé, ou gravement blessé ? « On sort vite, et on prévient les orga rapidement avant qu’il y ait un véritable drame là dedans. » Parce que même si je venais d’avoir une des plus intenses frayeurs de ma vie et que j’étais légèrement blessée, j’estimais encore être chanceuse dans mon malheur. « Pourquoi y a qu’à nous que ça arrive ce genre de truc ? » Que je demande, plaintive en me remémorant Halloween dernier. A croire qu’Ottis et moi on avait une poisse insurmontable ce soir là. Un craquement se fait entendre non loin de nous, me poussant à me rapprocher de Ottis, me dissimulant presque derrière lui. Je regarde l’ombre se rapprocher de nous, qui même si elle semble moins imposante que le loup-garou, ne semble pas bien plus sympathique. « On va surtout peut-être pas avoir le choix. » Je sens que mon rythme cardiaque ne s’est pas encore remis de notre précédente fuite, alors pour le moment, je recule doucement, tirant Ottis pour qu’il fasse de même. Peut-être qu’en s’éloignant et en cherchant à emprunter un autre chemin, cette chose ne chercherait pas à nous pourchasser, sinon, il n’y aurait plus qu’à demander à mes poumons un effort monumental.