fucking junkie • les chamallow

Lundi 26 Septembre, fin de journée • @Carlos Carvalho Castro • L’avion à peine atterrit qu’Anders et moi on c’était pris une soufflante et je n’étais pas fier de tout ça. Anders c’était disputé avec Novel par ma faute, alors qu’au fond il avait eu raison de faire ça, Novel m’en voulait pour la même occasion et je ne savais pas si je pouvais réparer tout ça, me rattraper, au moins faire en sorte que ce couple ne paie pas le prix de mes conneries. J’étais passé chez moi, j’avais évité Lenny qui restait enfermé dans sa chambre, j’étais passé sous la douche rapidement pour me préparer, enfilé un simple jean, un t shirt et un gros sweat qui me permettait de me cacher sous la capuche pour pas dévoiler mon cocard au monde entier, si je pouvais éviter de le montrer à Carlos ça m’arrangerais aussi, me transformer en sorcier juste histoire d’effacer ce weekend, cette connerie, tout remettre dans l’ordre, mais la magie n’existait pas et je devais faire face, assumer mes bêtises, encore une fois. J’ignorais comment le jeune homme allait le prendre, Est-ce que je le prendrais mal moi à sa place ? Je savais que oui et pas seulement parce que c’était sa première fois, mais principalement parce que j’étais attaché. Attaché, mais pas foutus de réfléchir deux minutes avant de commettre l’irréparable. Je pouvais mentir ? Ce serais la solution de facilité, mais je ne voulais pas commencer comme ça avec lui, commencer une possible relation dans le mensonge. Est-ce que la relation avait déjà commencé ? Pourquoi je me posais la question, je savais que dans une poignée de minute tout serais terminé et je n’avais que mes yeux pour pleurer, même pas de Novel pour en parler, une sœur pas en état, une famille qui avais sa vie à gérer, Kassim dans le coma, rien, je n’avais plus rien, ni personne. Mes mains tremblent, le stress, la peur, j’aurais pu m’en griller une à cet instant, mais j’avais fait assez de connerie avec la drogue. Je marche jusqu’à notre lieu de rendez-vous, une salle d’arcade, un lieu qui voulait me montrer. Putain j’avais tout gâché, pour un mec marié, un mec qui n’as jamais su me faire passer avant qui que ce soit. Je l’aperçois au loin et un léger sourire se dessine sur mon visage, mon cœur commence à battre plus fort, toutes les émotions se mélangent, j’ai envie de fuir à ce moment-là. Ma main serre un peu plus le sac que j’ai dans la main, les cadeaux pour Carlos, des cadeaux qu’il va sans doute m’envoyer en pleine gueule. Encore quelques pas et je ne sais pas ce que je dois faire, tout balancer d’un coup, l’embrasser ? Putain je vais le perdre. Je me retrouve face à lui, je n’ose pas enlever ma capuche, comme pour empêcher la vérité de sortir, tant qu’il ne le voit pas, il ne posera pas de question. Mes émotions se lise sur mon visage et je baisse quand même la tête “Ca fait plaisir de te voir...” ma voix se brise, comme mon cœur dans quelques secondes.

L'arcade de jeux avait été le premier endroit auquel j'avais pensé lorsqu'on avait pensé à se faire un petit rendez-vous à son retour. J'avais annulé ma soirée avec Eowyn pour l'occasion. J'aurais pu ne pas le faire et décider de voir Jared dans sa chambre, une nouvelle fois. Seulement, je n'étais pas certain de pouvoir me contrôler cette fois-ci.  Un léger bisou, des câlins lorsque je l'avais attendu chez lui en apprenant la mauvaise nouvelle. Et c'était déjà beaucoup. Du moins assez pour attiser l'envie. Cette tension sexuelle entre nous. Nous la sentions tous les deux. Il faut dire que Jared en jouait beaucoup, et cela m'amusait aussi. Me sentir désiré. Voir que je peux faire de l'effet à une autre personne. A côté de cela, il y avait tous les sentiments que je commençait à avoir pour lui. Beaucoup d'attachement. Du manque, parce que oui, il m'avait manqué ce week end. Savoir qu'il s'amusait au mariage alors que moi, j'étais bêtement devant mon ordinateur à jouer, attendant un quelconque message de sa part. Alors je ne sais pas trop ce qu'il y a entre nous, où nous en sommes, mais je pourrais clairement dire que l'on est au début de quelque chose. Après que mon alarme ait sonné pour ne pas oublier l'heure, je pris une douche et mis du temps à savoir quoi mettre. Même si nous nous étions déjà vu, et pas dans des tenues forcément élégantes, cette fois-ci, je voulais me faire beau. Pour lui. Tout ce temps pour terminer avec un jean et un tee shirt quelconque. De toute façon, ma garde robe n'était pas très grande. Une petite veste sur les épaules et je me mis en direction du point de rendez-vous. La boule au ventre, pour ce premier rencard. Je ne me rappelais même plus si j'en avais eu avec Eowyn. Un peu en avance, je me mis alors à avoir peur qu'il ne vienne pas. Que tout cela n'ait été que fictif et d'avoir tout inventé. Je me sentais déjà bien con. Mais lorsque je le vis apparaitre, je soufflais un bon coup. Il était venu. Je pouvais maintenant respirer. Oui toi aussi.... Dis-je légèrement intrigué par sa capuche sur la tête. Mais à vrai dire je ne te vois pas trop... Je me demandais même comment je l'avais reconnu. C'était tout simplement instinctif. J'avais vu cette silhouette et j'avais su que c'était lui. Je lui pris alors une de ses mains pour la lui caresser. Ca va ? Je regardais autour de nous. Est ce que c'est l'endroit qui ne lui plaisait pas ? On peut aller autre part si tu veux... Peut-être qu'il préférait me voir ailleurs. Dans un endroit plus calme. Peut-être qu'il ne voulait pas qu'on le voit. Avec moi. Et merde. Il semblait si sûr de lui. Je ne m'attendais pas à ce qu'il veuille se cacher...

Je n’avais pas cette habitude à rendre des comptes à qui que ce soit, surtout dans mes relations, au final j’avais eu plus de coup d’un soir qu’autre chose, Johan était une histoire particulière, nous n’avions jamais été ensemble, il y avait toujours quelqu’un d’autre, des coups d’un soir, un Anders, sauf ses deux semaines à New York, juste après le spring break cette instant que je lui avais demandé pour conclure notre histoire une bonne fois pour toute, le deal était là deux semaines rien que pour moi, un gout de ce qu’aurais pu être ce nous et je devais freiner la drogue, arrêter à long terme. Deal que j’avais respecté comme je pouvais. Puis il y’avais eu Novel et moi, mais toujours un obstacle entre nous, son ex copine, notre amitié et puis de nouveau Anders. J’avais cessé après ses deux histoires, je m’étais enfermer dans un cercle que les relations, les vraies relations, celle qui font battre ton cœur plus fort qu’il ne faut, celle qui te font sourire derrière ton téléphone, celle où la personne te manque quand tu n’es pas avec elle... tout ça ce n’étais pas pour moi. Pourtant Carlos faisais partit de ses relations, celle que tu ne calcule, ses vraies relations, mais les vieilles habitudes on la vie dure. Jamais je ne culpabilisais quand je m’égarais dans d’autre draps, jamais je ne trouvais ça nécessaire de le dire à mes partenaires et pourtant sans savoir quel mot mettre sur ce que je vivais avec Carlos la vérité me brulais la gorge, j’avais ce besoin d’être honnête avec lui et cette crainte que ce serais terminé. Peut-être que nous étions ensemble, peut être que sans vraiment se le dire nous avions conclu un pacte entre nous, puis ce message, cette demande de ne pas l’oublier pendant ce weekend c’était une façon discrète de dire ne va pas voir ailleurs. Un putain d’idiot que j’étais. J’étais là face à cet homme qui en à peine quelques jours m’avais fait ressentir plus que certain, avais réussis à me mettre dans des états pas possibles, lui qui avait des doutes, lui qui se lançais quasiment à l’aveugle, j’allais lui dire que je l’avais trahi. La seule chose que j’ai envie de dire à ce moment-là c’est qu’il m’avait manqué, que j’avais envie que cette soirée ne se termine jamais, qu’il reste avec moi pour la nuit avec notre barrière de séparation s’il le voulait, mais non tout ça je ne pouvais pas. Sa main glisse dans la mienne et je la tiens, comme si c’était la dernière fois, je reste bloqué sur ce geste je regarde nos mains liées comme si elle n’allait plus jamais l’être. “Non... non je...” je soupire et enlève ma capuche dévoilant mon visage, dévoilant le cocard et je lève péniblement les yeux vers Carlos “J’ai quelque chose à te dire... il s'est passé quelque chose je...” y’avais-t-il une bonne façon de le dire je n’en sais rien. Des gens sorte et rentre dans l’arcade et je tire Carlos un peu plus loin, histoire de lui laisser la voie libre pour me hurler dessus ou me frapper s’il le voulait. “Je me suis senti mal après la cérémonie, le mariage était devenu réel et je... je l’ai mal vécu... une fois mes obligations terminées, je suis allée m’isoler pour boire et consommer des substances que je n’aurais pas dû... Johan m’a surpris et il n'a pas aimé et je... je ne sais pas ce qui s'est passé, je sais plus comment on a fini par... couché ensemble” je marque une pause comme pour lui laisser diriger l’information avant d’ajouter l’info la moins importante “Le cocard c’est parce qu’Anders nous as surpris et il m’a frappé” j’essuis une larme discrètement “Carlos je sais pas... je n’aurais pas dû, j’ai été con... je... je suis désolé...”

Je l'avais imaginé ce premier rencard. J'en avais rêvé même, depuis que nous en avions discuté. Et tous les scénarios possibles étaient passés dans ma tête. Du meilleur au pire. Mais c'était sans compter ce qui allait réellement se passer. J'étais à mille lieux d'imaginer une telle chose. Et tout commença lorsque je vis son cocard à l'oeil. Ma première réaction fut d'ouvrir la bouche, estomaqué, choqué, surpris, légèrement inquiet. Et de nouveau, une tonne d'histoires défila dans mon esprit. Il s'était fait tabassé par des danois. Par la douane. Il était tout simplement tombé. Mais au vu de son regard et sa façon de me dire les choses, je compris que c'était bien plus grave. Quoi Jared ? Qu'est ce qui s'est passé ? Et puis le temps de quelques secondes je me rappelais qu'il fumait. Et si tout ça était une histoire de drogue ? S'il était recherché par des gars pas nets ? Qu'il doit de l'argent ? Je trouvais ça horrible, j'avais peur pour lui. Ma main toujours dans la sienne, je voulais lui montrer qu'il pouvait me faire confiance. Que je serais là, peu importe ce qu'il avait à me dire. C'était sans compter la réalité. Au fur et à mesure de son récit, ma main se retira de la sienne. Simple instinct. Je n'étais mênme pas sûr d'avoir bien tout compris. Je soufflais, et tout en le regardant, je répétais. Attends, que je comprenne bien : t'as bu, t'as fumé et ta couché avec ton ex. Qui était le marié, qui venait tout juste de se marier ? Mais qui fait ça ? Et là, de nombreux sentiments en moi se mélangèrent. Je lui en voulais, j'étais triste. J'étais en colère. En colère car il s'était donné à ses addictions. Parce qu'il avait fait des conneries à cause de ça. En colère parce qu'il avait couché avec un autre, alors que je ne devrais pas l'être. Je ne devrais pas être en colère. Ni triste. Ni déçu. N'étant pas ensembles, il n'avait aucun compte à me rendre. Et pourtant, c'était comme s'il m'en devait. Comme s'il m'avait trahi. Je le vivais comme ça, et il semblerait que lui aussi. Et maintenant ? Qu'est ce que je devais faire ? M'en aller ? Le laisser là tout seul. Lui en faire baver. J'en étais incapable. J'étais trop faible face à lui. Pourquoi est ce que tu t'excuses ? S'il devait y avoir une personne envers qui il devait s'excuser ça devrait être sa femme, non ? Pas moi. Il ne me doit rien, même si je ressens une énorme blessure en moi. Pourquoi s'excusait-il ? Je voulais qu'il le dise, si c'était ce à quoi je pensais. Pourquoi tu n'aurais pas du ? Parce qu'en soit, j'aurais très bien pu coucher ailleurs, de mon côté. Mais je n'en avais pas envie. Comme un sentiment d'appartenir déjà à Jared.

Je dis tout d’une traite, comme si cela allait faire passer la pilule plus vite, comme si tout s’effacerais en même temps que je le dis. Les mots me brulent à chaque fois que je les prononce, je sens la main de Carlos m’échapper au fur et à mesures de mon récit et mon cœur se fissurer alors qu’il est en train de m’échapper et j’ai la sensation de ne pas avoir la capacité de le rattraper, c’est là fin, qui resterais après une trahison en début de relation ? J’ai brisé quelque chose de beau pour un homme qui n’as jamais été capable de se battre pour moi, pour une partie de jambe en l’air qui nous avais fait plus de mal que de bien. Mes vieux démons ont la vie dure et je l’ai appris à mes dépends. Je laisse mon regard dans le siens, parce que je ne veux pas fuir, non je veux assumer ce que j’ai fait, je ne veux pas me trouver d’excuse juste raconter ce qu’il s'est passé réellement. Sa première réaction me met le rouge aux joues, raconter comme il le fait ça m’enfonce un peu plus. Sombre connard me répète ma conscience et je pourrais presque de nouveau sentir le poing d’Anders claqué contre ma face. Je hoche la tête pour confirmer ce qu’il dit, ma main qui tiens toujours le sachet de cadeau se serre un peu plus sur la hanse, comme un dernier espoir que je n’avais pas tout tué entre nous. Ses questions me laissent sur le cul, sentiment de me prendre un second coup, plus fort que celui que j’avais reçu physiquement, celui-ci heurte le cœur directement. Ça ne lui faisait rien ? Il s’en foutait ? Si, sinon il ne se serais pas éloigné, je ne sais plus, je ne sais plus ce que je dois dire, ce que je dois faire “Parce que... parce que toi et moi...” je suis perdus, c’est un test ? Il va me rire au nez, me dire que depuis le début il se fou de ma gueule, que je me suis emballé pour rien, c’est mon cœur encore une fois qui a battu plus vite qu’il ne le devrait. “Parce que je croyais qu’on était enfin... je ne sais pas... nous deux y’a quelque chose ? On ne c’était rien dis, mais je n’ai pas rêvé y’a ce lien....” comment se ridiculiser en une leçon, perdre mon meilleur ami pour une connerie et me croire dans une relation alors qu’elle n’a dû exister que dans ma tête. Je baisse le regard, cette fois je ne peux plus rien affronter “Je pensais être à toi et que tu étais...” ma voix baisse de plus en plus “à moi”

Je pensais que le fait qu'il me dise les choses allaient me calmer. Me rassurer. Me faire du bien. Du baume au coeur. Mais ce fut tout le contraire. A ses paroles je sentis de la colère monter en moi. Et surtout, beaucoup de tristesse. Mes jambes ma lâchèrent presque en apprenant que tout ce que j'avais ressentit était bien réel. Je ne m'étais pas fais un film. Il y avait bien quelque chose entre nous. Quelque chose de fort. Quelque chose qu'aucun de nous deux semblait pouvoir contrôler. Toi et moi... Je me reculais. Toi et moi... Dis-je un peu plus fort, avant de me retourner. TOI ET MOI. Terminais-je enfin par crier avant de cogner contre le mur le plus proche. Ce n'était pas mon genre de m'énerver de la sorte, d'être violent. Mais je ressentais quelque chose que je n'avais jamais ressentit auparavant et ça faisait mal. Très mal. Tellement mal que je ne sentais même pas la nouvelle plaie sur ma main, car le mur avait gagné. Pourquoi t'as fais ça alors Jared ? Je bougeais mes bras dans tous les sens, tournait sur moi. Et bien que je posais des questions ; c'était plus à moi-même que je parlais. Pourquoi tout gâcher alors que rien n'a encore commencé ? Pour un vieux mec. Un mec qui est pas foutu de t'avoir dans ta vie mais qui te veut en tant que témoin. Putain quoi. Pourquoi t'es obligé de fumer et de boire pour faire des conneries ? Pourquoi t'es con comme ça ? Tu te rends compte à quel point c'est PATHETIQUE. Et je l'en remerciais presque de nous avoir mis ici, un peu à l'égard des passants et des clients de l'établissement. Je pouvais ainsi déverse ma colère. C'est donc ça que t'es ? Un pauvre drogué qui s'en prend des bonnes dès que ça va pas bien ? Je me retournais enfin vers lui, et là en le voyant je me rendis compte de mes paroles et m'en voulut tout de suite. Et merde. Non, je ne voulais pas dire ça. Enfin si, peut-être. Mais pas de cette manière. J'accourus vers lui, pris son visage entre mes deux mains, déposa mon front contre le sien, avant de rajouter, plus calmement. Excuse-moi. Excuse moi. Je fermais les yeux, pour me calmer. Pour me recentrer sur moi. Sur les bons sentiments. Ceux qui m'apaisaient. Je suis blessé. Je ... ne comprends pas. Et même s'il n'avait aucun compte à me rendre, peu importe ce que nous pouvions ressentir l'un et l'autre, je sentais qu'il avait merdé. Même si je ne voulais pas ressentir cela. Je crois que je vais avoir besoin de temps, pour réfléchir. Savoir quoi faire par la suite. Suis-je assez fort, non pas pour oublier ce qu'il a fait avec son ex, mais pour être au côté d'un addict ? Est ce que j'ai les épaules assez grandes pour l'épauler et être présent lorsque ça n'ira pas ? Est ce que j'arriverais à totalement passer outre ? Et toi aussi, réfléchis. Réfléchis à ce que tu veux vraiment. Ton ex. Continuer à fumer et te droguer. Moi. Nous. Ta formation. Puis enfin j'ouvrais de nouveau les yeux. Et mon coeur s'emballa de nouveau. Comme la dernière fois où je lui avais déposé ce baiser sur ses lèvres. J'en avais tellement envie. Mais il ne le méritait pas. Non, je ne pouvais pas lui donner cela maintenant.

J’ai la sensation que le monde se dérobe sous mes pieds, j’ai inventé toutes cette relation, c’étais dans ma tête c’est pour cette raison qu’il me pose ses questions. Je cherche son regard j’ai l’impression de voir de la colère, mais peut être que je me trompe, putain je sais plus. Il commence à parler, à bouger dans tous les sens, il se répète, il parle plus fort, il crie, je sursaute. Le mur rencontre son poing, je veux m’approcher “Carlos...” murmurais-je, je fixe son poing, j’avance mes mains machinalement et me rétracte immédiatement laissant tomber les miennes le long de mon corps. Le jeune homme bouge dans tous les sens, les mots frappe un à un. Il me hurle dessus. Je suis un bon à rien. Je recule de peur, me cogne contre le mur. Peut-être qu’il va me frapper, je n’en sais rien, je me laisserais faire après tout qui s’en souciera maintenant ? Les larmes coulent, parce que les mots sont dure et même si on se connais depuis peu, trop peu de temps et malgré tous ses mots me blessent atrocement. Tout tourne autour de moi et j’ai envie de disparaitre, peut être que c’est moi ce soir-là que la balle aurait dû atteindre, peut être que Lenny aurait moins souffert de ma mort que celle de ma mère, peut être que Novel n’aurais jamais dû répondre à mon coup de téléphone, qu’il n'aurait jamais dû me trouver que l’overdose aurait dû m’emporter, je fais du mal autours de moi tout le temps, peut être que faire mal une bonne fois pour toute, comme un pansement qu’on arrache serait une bonne... des mains m’attrape le visage, me sortant de ma rêverie, sa voix plus douce, m’apaise doucement, je regarde son visage, ses yeux clos, je me cale sur sa respiration, efface toutes les mauvaises pensées. Un nouveau pouvoir magique de mon geek. Enfin, plus vraiment à moi, jamais vraiment à moi, je ne sais plus. Je hoche la tête, plonge mon regard dans le sien, l’espace d’un instant j’ai l’impression qu’il pourrait m’embrasser, peut être que je devrais le faire ? Je me ravise “D’accord” dis-je doucement alors qu’en voyant ses yeux je n’avais pas besoin de réfléchir c’est lui que je voulais.

Je ne savais plus où j'en étais, où j'étais. Les sentiments avaient pris le dessus sur moi et la raison. J'étais en train de vivre quelque chose que je n'avais jamais vécu, avec personne d'autres. Je me rendis alors compte de ce que Eowyn avait pu ressentir avec moi. Non pas que j'ai fais quelque chose dans le genre, mais elle avait semblé si blessée, si triste. Comme moi aujourd'hui. Il semblerait que je ressente plus que Jared. Sinon il n'aurait pas fais ça non. Mais à chaque fois que je voulais lui en vouloir, d'être si blessé, je n'y arrivais pas. Il avait quand même comme excuse que l'on n'était pas ensembles, que l'on se devait rien. Alors voilà, je n'y arrivais tout simplement pas. J'étais faible face à lui, et ça expliquait surement le fait que j'avais terminé par l'embrasser. Un baiser un peu plus passionné que le précédent. Un baiser dans lequel je mettais tout ce que je ressentais : tout cet attachement que j'avais envers lui. Une façon de lui dire que je ne lui en voulais pas pour le fait qu'il ait couché avec son ex. Ce n'était pas mon problème ça. Le baiser durant, je ne voulais pas quitter ses lèvres, ne sachant pas quoi dire ou faire par la suite. Le rendez-vous était compromis. Et je devrais surement tout simplement m'en aller, pour nous laisser réfléchir. Mais je savais que je n'en avais pas envie : de le laisser. De partir et lui tourner le dos. J'en étais incapable. Ce qui stoppa ce baiser fut la douleur que je ressentis d'un seul coup à la main. Je grimaçais, regardais ma main, puis Jared. Je fermais de nouveau les yeux. Allez Carlos, tu dois partir. Putain, t'es vraiment chiant. Dis-je avant de venir l'embrasser de nouveau. Comme si je voulais tout faire pour me souvenir de ces baisers, de sa bouche, ses lèvres, sa langue. Tout. Me souvenir à quel point j'apprécie tout contact avec lui. Puis je rompis de nouveau ce contact charnel, avant de le prendre dans mes bras, lui faire un énorme calin avant de lui murmurer, pas sûr de moi du tout. Je dois y aller... Et peut-être qu'au fond j'attendais une quelconque raison de rester..

D’accord parce que je voulais arrêter, d’accord parce que je ne voulais plus être ce type qui se tournais vers la fumette, vers la drogue quand quelque chose n’allait pas, quand je ne voulais pas affronter la réalité, d’accord parce que je ne voulais plus perdre les gens autour de moi à cause de ses merdes, d’accord parce que je n’étais plus le Jared perdus dans la rue. J’avais brisé mon amitié avec Novel, brisé probablement son couple, j’avais une belle histoire qui se profilais devant moi et je venais peut-être de la brisé. Je voulais tout réparer, je ne savais pas comment, je ne savais pas combien de temps ça me prendrais, mais je ne lâcherais pas, je ne voulais pas. Perdus dans son regard, me souvenir de lui comme s’il allait partir pour ne plus revenir, mais ses lèvres viennent rencontrer les miennes et ce n’étais pas timide comme la dernière fois, c’était beaucoup plus réel, beaucoup plus intense, j’y mettais toute la passion que je pouvais, cet échange dont je rêvais se produisais, mais je savais que le moment n’était pas idéal, l’instant se coupais, il regarda sa main et moi aussi, je culpabilisais pour ça aussi “Je suis désolé... tu devrais aller aux urgences” Est-ce que j’étais en droit de lui dire quoique ce soit ? Est-ce qu’il regrettait ce baiser échangé ? Un léger sourire sur mes lèvres et de nouveau un baiser, j’en lâchais mon paquet, mes mains venais se poser sur ses hanches, ne va pas trop loin Jared... le baiser s’arrêta à regret, il me serra dans ses bras, ma tête poser sur son épaule, je venais respirer son odeur m’en imprégner quand il murmura qui devais partir, je hoche la tête, je n’en ai pas envie. C’est à mon tour que je venais poser mon front sur le sien, mes mains autours de son cou venais caresser sa nuque “Je voudrais te garder avec moi toutes la nuit” je soupire “Je t’ai fait du mal ce soir Carlos, j’ai merdé ce weekend et je crois que tu as besoin de réfléchir à tout ça, sans que je sois en face de toi” je me recule un peu, mais je ne le lâche pas pour autant “J’ai envie de faire les choses bien avec toi, je veux que tu sois sûre de toi, je veux me rattraper...” je ramasse le paquet et je lui donne “J’ai pris ça pour toi c’est... y’a de la guimauve enrobée de chocolat et un pull de Copenhague... peut être que du coup tu ne les veux pas, je ne sais pas... j’ai mis mon parfum sur le pull” je me sens idiot “Il faut que tu aille faire soigner ta main... je... pardon Carlos vraiment... tu as dit qu’on devait réfléchir, moi je sais ce que je veux...” je dis un peu plus doucement “toi” je sentis mes joues rougir “mais toi il faut que tu sois sur...”

Donc j'étais là, à tenter de partir. A laisser Jared seul, pour que l'on réfléchisse, mais je n'y arrivais pas. Je n'arrivais pas à le laisser, à lui tourner le dos, à savoir que nous allions passer du temps loin l'un de l'autre alors que nous nous retrouvions. Alors que nous devions passer une bonne soirée à jouer, ensembles. Mais tout avait été gâché. Par lui. J'essayais de lui remettre toute la faute dessus, de lui en vouloir. J'essayais vraiment de lui en vouloir. Et je lui en voulais... mais quelques minutes après, de nouveau, ce n'était plus le cas. J'étais faible face à lui. Vraiment. Je ne me savais pas comme ça. Mais c'était tout simplement plus fort que moi. Je ne contrôlais plus rien. Et il ne m'aidait clairement pas. Je le regardais suite à ses paroles, et j'en fus ému. Emu par ses mots. Emu par ce qu'il m'avait ramené. Je souris bêtement. Merci... Et je savais déjà que je n'allais surement pas manger ce qu'il m'avait apporté. Pour les garder en souvenirs. Même une fois périmé, je serais capable de les garder. Je ne me savais pas si sentimental. Mais lorsque je me rappelais ce qu'il m'avait énoncé, j'en fus légèrement... dégouté. Quand avait-il acheté tout cela ? Avant ou après le mariage ? Les avait-il acheté réellement par plaisir, ou pour se faire pardonner ? Ces cadeaux avaient légèrement un goût amer. Je les pris dans la main, ne sachant pas réellement ce que j'allais en faire plus tard. Mais je ne pouvais pas m'en aller et les lui laisser. C'était trop. Moi ? Tout en rougissant, je continuais à sourire bêtement. Le temps de quelques secondes. Avant de me rappeler qu'il me disait peut-être tout cela simplement pour ne pas me perdre. Et s'il faisait tout cela juste pour qu'on baise un petit coup ? Peut-être qu'il me lâcherait juste après ? Non, ce n'est pas Jared ça. Mais après tout, qui est-il vraiment ? Je le connais depuis si peu de temps... Tout en m'allant, lui tournant le dos, je prenais tout mon temps. Mesurant chacun de mes pas. Etait-je vraiment sur de vouloir partir ? Je me stoppais, réfléchis, me retournais de nouveau vers lui. Et une nouvelle fois, sans même savoir comment, je me retrouvais à revenir vers lui, à l'embrasser. Je n'y arrivais pas. Je n'arrivais pas à me défaire de cette attraction. C'était comme si j'étais aimanté à lui. Mon baiser se faisait de plus en plus fougueux, oubliant tout. Tout ce qui venait de se passer. Le fait que nous étions dehors, dans une rue. Une de mes mains se faufila même sous son vêtement, créant ainsi un contact peau à peau, ma mains sur son ventre. Jusqu'à ce que la douleur de l'autre main me fasse revenir à la réalité. Pars toi... Oui, j'étais faible et oui j'avais besoin que ce soit lui qui fasse ce geste. S'il me voulait vraiment, il devait le faire pourn moi. Parce que moi, j'en étais strictement incapable.