'Cause I don't know what happened to me... (Dixie et Wyatt)

Putain, journée affreusement affreuse! Aujourd'hui, c'était l'anniversaire de la mort de mon frère adoptif. Anniversaire vous dites? Moi je dirais pas que c'est quelque chose à fêter. Comme toutes les années, je trouve refuge quelque part pour pleurer toutes les larmes de mon corps, lors de cette date qui me rappelle tant de souvenirs. Normalement, j'appelle mon autre frère adoptif, qui habite à Cambridge, mais cette fois-ci, il est occupé à d'autres choses, et essaie de son côté, d'oublier cette journée. Comme si ce n'était pas tout, mon coeur semble faire des siennes. En effet, j'ai l'impression qu'il bat un peu trop rapidement en présence d'un certain garçon, alors que ça ne m'est jamais arrivé auparavant, et que je ne dois pas tomber amoureuse. Non, jamais.

Bingo! J'ai trouvé l'endroit idéal cette année pour me cacher des yeux des autres et m'appitoyer sur moi-même. La bibliothèque. Je ne suis pas du tout une lectrice dans l'âme, mais j'y vais quelques fois pour des recherches à propos de mon domaine d'études, ou pour dessiner en retrait des autres. Aujourd'hui, c'est pour tout autre chose. Arrivée sur les lieux, je regarde la vaste salle. Personne en vue, excepté la bibliothécaire. Je lui fais un signe de tête plutôt triste, et me dirige vers le fond de la bibliothèque. Je m'adosse au mur, ferme les yeux et me laisse tomber au sol. Je soupire, essayant de retenir mes larmes de couler, mais elles ne prennent pas longtemps avant d'apparaître sur mes joues. C'est peut-être parce que j'étais trop concentrée à me remémorer mon grand frère que je n'entendis pas les pas s'approcher de moi...

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Dixie & Wyatt

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Ce matin là j’avais eu trois heures de cours sur la civilisation grec. Il commençait déjà à nous préparer pour notre futur voyage d’archéologie en Grèce. Autant vous dire que rester autant d’heure dans un amphithéâtre donnait lieu à une migraine atroce. Heureusement, j’avais appris à anticiper. J’avais toujours une boite de cachet contre la migraine dans mon sac. Ça faisait 4 ans que j’étais ici, bientôt 5, à force, j’avais pris l’habitude. Lorsque je sortais des bâtiments, je prenais une grande goulée d’air fraie. Puis, je sortais une bouteille d’eau et avalait mon cachet. J’avais envie de rentrer, mais je me rappelais que j’avais des recherches à faire et en plus de ça, la fraternité n’était pas le meilleur endroit pour faire passer un mal de crane. La bibliothèque ferait l’affaire. Puis, j’aimais bien foutre ma tête dans les vieux livres !

Je poussais les lourdes portes de la bibliothèque et je fus assaillit par cette splendeur. C’était la plus grande bibliothèque du monde. C’est pour ça qu’Harvard possédait plusieurs bibliothèques. Il n’avait pas réussis à caser des millions de livres, d’écrit dans une seule. Je saluais d’un coup de tête la bibliothécaire et je me dirigeais dans les profondeurs des lieux. A cette heure-ci, il n’y avait pas beaucoup de monde. J’étais en train de chercher des bouquins ou des écrits sur la Grèce, lorsque j’entendis des sanglots. Bon ok, j’ai pas eu les pétoches, mais il n’empêche qu’on avait tendance à devenir parano quand on était seul ici. Toute de suite, on avait tendance à pensé au surnaturel. Genre les esprits et tout le toutim. Enfin, je tâchais d’ignorer ce que j’avais entendu en me disant que j’étais surement trop fatigué, mais les sanglots étaient toujours présents. Ils provenaient du rayon derrière le mien. Je contournais les étagères pour voir qui était à l’origine de ses bruits.

Surpris. Je découvrais Dixie affalé par terre. C’était elle qui pleurait. Dix’ était une amie à moi et bien que parfois, il y ai certaines frictions entre nous, j’étais l’une des rares personnes qui l’avaient vu dans ses états. Elle qui était si fière. Je m’approchais d’elle doucement pour ne pas lui faire peur. « Dix’.. » Elle m’avait remarquée. Je m’asseyais près d’elle tout en posant mon sac à côté. « Qu’est-ce qui se passe ? » J’étais inquiet pour elle et je n’aimais pas la voir triste.

(Invité)

Six années auparavant, la même journée, au réveil, tout allait bien. Le petit-déjeuner avait été pris en famille, le sourire et les rires de mes parents et de mes frères résonnaient dans toute la maison. En début d'après-midi, alors que tout le monde faisait ses petites affaires, j'avais décidé fouillé un peu partout dans la maison parce que je ne trouvais pas un truc à moi. C'est là que j'avais fait la découverte affreuse, pour moi, que j'avais été adoptée. Quoi? Les Hawson n'étaient pas ma vraie famille? C'était impossible... Complètement impossible. Et pourtant, le papier le disait. Moi, comme une vraie conne, j'étais allée pleurer dans la rue, près d'un arbre, jusqu'à la nuit. Vers 23h07, et je me souviens de l'heure exacte, j'avais vu l'un de mes frères adoptifs revenir d'une soirée. Du coin de l'oeil, je voyais également une voiture approcher à toute vitesse, plus que dangereusement vers mon frère qui traversait la rue. Je lui avais crié de toutes mes forces de rester de l'autre côté, ou de courir du plus vite qu'il le pouvait pour arriver de mon côté. Mais il ne comprit pas. La voiture l'avait percuté juste sous mes yeux, filant à toute vitesse comme file un voleur. Je m'étais jetée sur mon frère, appelant urgences, mon autres frère et mes parents. Je n'arrivais pas à parler. Je n'arrivais pas à crier. Je n'arrivais pas à pleurer. J'étais restée, complètement figée, à regarder le corps mort et immobile de mon frère, au sol et en sang...

Maintenant, cela fait six ans que cet évènement est arrivé. Tous les autres jours de l'année, je suis forte. Je fais ma garce, ma conne, mon idiote. Je bois, je baise, je gueule, je fume, je me drogue parfois. Mais cette journée là, la seule chose que je fais, c'est m'isoler et pleurer les larmes de mon corps qui n'ont pas réussi à sortir lors de l'accident mortel de mon frère... C'est ce que je commence à faire, là. Je ne pleure pas totalement, mais je sanglote, et les larmes roulent sur mes joues doucement. J'ai la tête dans mes mains.

Soudainement, j'entends un bruit près de moi. Je relève la tête, dévoilant mes yeux baignés de larmes à l'inconnu qui se trouve devant moi. Finalement, ce n'est pas un inconnu, c'est Wyatt. C'est un Winthrop, et un ami à moi. Un confident, en quelque sorte, même si on se tient tête par moments. Il est la seule personne dans ce monde, excepté ma famille, à m'avoir vu pleuré dans un état lamentable. Comme présentement. Alors je n'essaie même pas de sécher mes larmes devant lui, je ne fais que le regarder, impuissante. « Wyatt... J'en peux plus. Six ans...il me manque. Et puis il y a ce mec... » J'étais incohérente dans mes propos et je le savais. J'éclatai en sanglots, totalement. J'essayai de prendre une grande respiration malgré les hoquets de pleurs qui me submergeaient. « Pourquoi il est mort, ein...? Pourquoi il a traversé cette putain de rue sous mes yeux...? Ça aurait dû être moi qui traverse et qui se fasse tuer. Pas lui. »

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Dixie & Wyatt

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Dixie était confuse, ses phrases n’avaient pas de sens. Elle parlait de quelqu’un qu’elle avait perdu. Elle était assez mystérieuse, je ne savais pas tout d’elle. Puis, je me rappelais d’une histoire qu’elle m’avait racontée. Enfin, elle m’avait dit qu’elle avait perdu son frère, mais elle ne m’avait jamais expliqué les raisons de sa mort. Dix’ parlait aussi d’un garçon qui lui plaisait. Ses larmes continuaient de couler. Il fallait que je fasse quelque chose. Je lui prenais les mains tout en essayant de la calmer. « Calme toi, reprend ton souffle. » Je voulais qu’elle se calme pour qu’elle puisse me dire ce qui se passait exactement. Ses derniers mots me firent froid dans le dos. Comment pouvait-elle penser une chose pareille. « Dix’, je t’interdis de dire ça. Ce n’est pas de ta faute. » Je ne savais pas ce qui c’était passé, mais d’après ce que je comprenais, elle n’était pas coupable. Je m’agenouillais près d’elle et sortait un mouchoir en papier propre et je lui donnais. Je n’aimais pas la voir dans ses états. Être impuissant face à ça, me rendait dingue ! Je voulais l’aider, je voulais qu’elle puisse prendre appuie sur mon épaule. C’est ce que faisait les amis et Dix’ était l’une des amis en qui j’avais confiance. La seul à qui je pouvais me confier sans avoir peur qu’elle se moque ou qu’elle répète ce que j’avais dis. Non, avec elle j’étais sur que mes secrets soient bien gardés.

(Invité)

Je n'allais vraiment pas bien, aujourd'hui. Et j'en avais réellement marre. Je n'avais pas marre de penser à mon frère décédé six ans auparavant, non. Mais j'en avais marre de culpabiliser, parce que je me disais que c'était de ma faute s'il était mort. Il me manquait terriblement. Certes, nous nous disputiions quelques fois, lui, moi et notre frère aîné, mais ça n'avait jamais été bien longtemps. On finissait toujours pas s'excuser l'un à l'autre en rigolant. Nous faisions les cent coups ensemble, et ça me manquait. Wyatt était maintenant à côté de moi, et ça me faisait du bien. Je savais que je pouvais avoir confiance en lui, comme toujours, et que je n'avais pas à me cacher pour pleurer. Avec quelqu'un d'autre, je l'aurais menacé pour qu'il ou elle ne dise pas à tout le monde m'avoir vu pleurer, mais j'avais confiance en mon ami Wyatt. Surtout que là, de toute façon, je n'avais pas la force de lui foutre une raclée si ça avait été nécessaire. Il me tendit gentiment un mouchoir que je pris entre mes doigts avant de m'éponger le nez, puis je posai ma tête sur son épaule en hoquetant. Je fis ce qu'il me disait : prendre une grande respiration, inspirer et expirer à plusieurs reprises. Mes sanglots restaient présents, mais ça avait le don de me calmer, enfin. « Si, c'est de ma faute. Il est mort sous mes yeux... J'aurais dû me jeter devant lui et le pousser derrière. Mais la panique m'a figée sur place... » Quelques larmes roulèrent sur mes joues de nouveau. « Tu penses qu'il m'en veut, là-haut...? » Je soupirai de désespoir. Rien que de penser que mon frère pouvait m'en vouloir, même s'il n'était plus de ce monde, me serrait le coeur. « Dis...tu crois que j'mérite pas d'être heureuse? »

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Dixie & Wyatt

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Dixie posait sa tête contre mon épaule tout en continuant d’hoqueter pour calmer ses sanglots. Ça me brisait le cœur de la voir comme ça. Je comprenais mieux pourquoi elle se sentait coupable, mais malheureusement la panique nous empêchait de réagir. Elle nous submergeait et parfois elle nous paralysait, mais ce n’était pas de sa faute. Si elle l’avait sauvé, elle se serait retrouver à sa place et lui à la sienne. Autrement dit, il se sentirait coupable. « Ce n’est pas de ta faute. Puis, si tu t’étais sacrifié, ce serait lui qui se sentirait coupable. Je veux dire par là, que quoi qui se passe, ce n’est de la faute de personne» Elle me demandait si il lui en voulait de la haut. Bien sûr, je pensais qu’il y avait quelque chose d’autre après la mort. On ne pouvait pas disparaitre dans le néant, parce que tout ce que nous aurions appris au cours de notre vie aurait été inutile. « Je suis sur que non. Ce n’est pas toi qui l’ai poussé à traverser quand il y avait la voiture. Avant de t’accuser pose-toi les bonnes questions. Tu n’es en rien responsable de cet accident. » Je marquais une pause. « Parfois, je me dis que rien n’est dû au hasard. C’est triste à dire, mais peut être qu’on n’est pas tous destiné à vivre autant de temps qu’on le voudrait. Je veux dire, peut être qu’on a tous une heure. » Bravo Wyatt, plus réconfortant que toi tu meurs ! Bon okay, je recommençais à me parler à moi-même. J’ignorais la petite voix au fond de moi et me concentrais sur Dixie. « Tu mérite d’être heureuse. Tu es une personne en or et tu le mérite vraiment. » Je me tournais la tête vers elle et la regardait rapidement, alors qu’elle s’épongeait les yeux. Je me relevais un peu et la faisait pivoter vers moi. On était assis en tailleur par terre. Je la regardais droit dans les yeux. J’étais souriant, mais en même temps sérieux. « Pourquoi tu n’aurais pas le droit au bonheur ? Parce que tu as perdu un être cher ? Ne pense pas de choses pareilles. T’es une personne formidable et tu as tout pour être heureuse. Il suffit juste de regarder les signes. » Parfois, le destin nous envoyait des signes, mais on n’y faisait pas attention et il se pouvait que l’on passe à côté de quelque chose.

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Je me sentais terriblement mal. Maintenant, une affreuse douleur à la tête me submergeait, probablement une migraine. La sensation de ce mal de crâne était la même que lorsque je me fumais quelques joints ou que je prenais ma petite poudre blanche dans des moments de déprime intensive. C'était exactement le même mal. Ça me faisait ça chaque année, et c'en était réellement chiant. Ma respiration était saccadée par mes sanglots. Je finis par mettre une main sur ma tête en serrant celle-ci légèrement, essayant de faire disparaître cette douleur. J'écoutais en même temps mon bon ami Wyatt tenter de me calmer et de me réconforter. « Oui mais moi, je ne faisais pas vraiment partie de la famille. Ça aurait été une moins grande perte que lui... » Je soupirai de nouveau de réel désespoir. Ce que je disais n'était pas complètement faux : je ne faisais pas réellement partie de la famille des Hawson. J'avais été adoptée à l'âge de un an, alors que mon frère et son frère aîné, eux, étaient de vrais Hawson. Ma tête était posée sur l'épaule de Wyatt, qui me parlait d'une voix douce pour probablement ne pas me brusquer à ce sujet délicat. Il me disait que mon frère ne devait pas m'en vouloir, de là-haut. J'espérais qu'il avait raison... J'eus un faible sourire alors que j'essuyais de nouveau les larmes qui roulaient sur mes joues. « On a tous notre heure, c'est vraie. Mais ce n'était pas la sienne... Je ne comprendrai jamais pourquoi il est parti. Il n'était peut-être pas mon vrai frère de sang, mais je le considérais exactement pareil. C'était ma famille. » Je fermai les yeux, me calmant intérieurement tout en prenant une grande respiration. Respire, expire, respire expire... C'est ce que je faisais constamment depuis le début de la journée. « J'me le demande encore souvent, tu sais. Peut-être qu'autrefois, oui... Mais maintenant ?» Wyatt me tourna vers lui afin de me regarder directement dans les yeux. Je pensais ce que je disais : autrefois, j'étais une bonne personne. J'étais constamment souriante, j'étais gentille et attachante. Maintenant, j'étais une fumeuse, une garce et une vraie conne. Je l'écoutai attentivement, analysant ce qu'il me disait afin de trouver réponse à sa question. « Je n'aurais pas le droit au bonheur parce que... j'ai fait que des mauvaises choses, depuis sa mort. Enfin, ne le nie pas, c'est vrai. Tu m'as déjà vue, toi, faire une bonne action, autre que jeter ma cigarette à la bonne place? » Une très faible amusé s'afficha sur mes lèvres, accompagné d'un hoquet. Eh oui, j'essayais de faire de l'humour dans mes moments tristes pour ne pas avoir l'air si idiote que ça, même si ça ne pouvait pas être difficile de manquer comment je pouvais être faible, des fois.

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Dixie & Wyatt

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Elle disait qu’elle n’était pas vraiment de sa famille et qu’elle aurait été une moins grande perte. « Qui est-ce qui a dit qu’une vie était plus importante que l’autre ? Certes, tu as été adopté, mais tu fais partie de leur famille. » Dixie m’avait racontée son histoire. Elle avait été adoptée et ne l’avait pas su toute de suite. C’est dur de ne pas savoir d’où l’on vient. Surtout lorsqu’on entrait dans l’adolescence et qu’on cherchait son identité. A nouveau, les larmes ruisselaient sur ses joues. « Tu viens de me dire qu’il faisait partie de ta famille, alors dis toi, que pour lui aussi tu faisais partie de la famille. Après tout tu as grandis avec eux. » Puis, elle se demandait si maintenant elle avait le droit au bonheur. Elle me disait qu’elle avait changée, mais moi je l’avais toujours connu comme ça. « Sous tes airs de fille dur, tu as du bon en toi et c’est ce qui compte. On dit toujours que même dans l’obscurité il y a une part de lumière. Fin’ tu vois ce que je veux dire ? Alors ne te refuse pas le bonheur qui t’es du. » Je lui souriais légèrement, puis, elle me demandait si je l’avais vu faire une bonne action. « Pour être bon il ne suffit pas forcément d’aider les autres, on est tous différent, mais oui je t’ai déjà vu être une bonne personne. Avec les gens que tu aime. » Dix’ souriait ironiquement. Elle trouvait même le moyen de se moquer d’elle-même. Je la prenais dans mes bras, puis, après cette étreinte je la regardais droit dans les yeux. « Tu es une bonne personne. Après on peut tous changer. »

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Ça me faisait du bien de parler avec Wyatt. J'étais contente qu'il se soit retrouvé dans cette immense bibliothèque au même moment que moi. Même si je lui faisais terriblement confiance, je n'aurais certainement pas été me plaindre à lui parce que ça n'allait pas. En réalité, Wyatt était un peu comme ce frère que j'avais perdu six ans auparavant, et ça me faisait du bien de discuter avec lui, enlevant un poids énorme de sur mes épaules. « Depuis sa mort, mes parents ne m'ont jamais appelée. Pas une seule fois. Pourtant, ils prennent bien contact avec leur autre fils... C'est pas une preuve que je ne fais pas réellement partie de la famille ...? » Ma voix s'étrangla à cette seule pensée. La famille Hawson m'avait adoptée alors que je n'avais qu'un an parce qu'ils avaient perdu leur petite fille à la naissance. En y pensant bien, je n'étais qu'une vulgaire substitut au bébé qui devait grandir normalement, mais qui est mort à la naissance. J'essayai tant bien que mal de retenir mes nouvelles larmes en passant mes mains sur mon visage. « Pour mes frères, c'est différent...Pour tous les trois, nous étions liés. Peut-être pas par le sang, mais nous l'étions quand même, c'est vrai... Et maintenant, le lien a été brisé par sa mort. C'est...douloureux. » Douloureux? Simplement douloureux? Non, bien plus que ça. Mais je ne trouvais pas quoi dire d'autre. Wyatt était toujours en face de moi et je le regardais. Il me dis quelques mots avant de me prendre dans ses bras. Je respirai un bon coup avant de dire d'une petite voix, apportant un autre sujet, essayant d'oublier mon frère défunt : « Avec les gens que j'aime, ouais... À ce propos, y'a quelqu'un... » J'espérais qu'il comprendrait le sens de ma phrase. Oui, il y avait un garçon pour qui j'éprouvais des trucs, et ça ne m'était jamais arrivé auparavant. Étrange, non? Mais pourtant bien vrai. « Mais les seules bonnes choses que j'ai fait dans ma vie c'est...de penser à lui. Autrement, j'ai été stripteaseuse à 18 ans, j'ai commencé la drogue, j'ai perdu ma virginité d'une bien mauvaise façon, je bois tous les soirs jusqu'à en être malade parfois... » Ce que je venais de dire, il ne le savait pas tout. Enfin, pour la drogue et l'alcool, peut-être. Mais pour le reste, pas vraiment. Je me confiais facilement à lui, ce qui ne m'arrivait pas avec d'autres. Un vrai ami.

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Dixie & Wyatt

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Dixie me racontait que depuis la mort de son frère, ses parents adoptifs ne l’avaient pas recontacté. Je ne savais pas quoi lui dire, mais il y avait forcément une explication à ce silence. « Il y a forcément une explication. Tu as essayé de les voir ? De faire le point avec eux ? » Je savais que ce que je lui avais demandé était dur, mais parfois la réponse n’était pas celle qu’on s’attendait à entendre. Peut être que c’était douloureux pour eux de parler à leur fille, parce qu’elle avait été témoin de ce tragique accident. Ils ne savaient pas comment la prendre, parce que c’était aussi douloureux pour eux que pour elle ? Ou alors et malheureusement la raison était plus égoïste. Ils ne comprenaient pas pourquoi on leur avait pris leur enfant biologique et pourquoi c’était leur fille adoptive qui était toujours en vie. « Je n’ai pas connu ta douleur, mais parfois il faut se dire qu’il est encore possible de recoller les morceaux. Tu ne crois pas ? » Après l’avoir pris dans mes bras, elle me disait qu’il y avait quelqu’un. Est-ce que cela voulait dire qu’elle avait rencontré un mec ? Je n’eu pas le temps de lui répondre, car elle reprenait la parole. Dixie me racontait que la seule chose de bien qu’elle avait faite dans la vie était de pensée à lui. Puis, elle me racontait des choses que je ne savais pas. La drogue et l’alcool je savais. La drogue n’était pas quelque chose d’inconnu au Mather. La preuve ma cousine y avait déjà touchée. L’alcool, on y touchait tous, il fallait juste éviter d’y devenir accro. Par contre, je ne savais pas u'elle avait été stripteaseuse et que par-dessus le marché un mec lui avait prit sa virginité d’une mauvaise façon. Je savais combien la virginité comptait aux yeux des filles. Pour nous les mecs, ce n’était pas si important, mais pour les filles, c’était le passage qui allait déterminée leur vie. J’avais mal pour elle, mais ce n’était pas de la pitié. Dix’ était une amie en or et je tenais beaucoup à elle. Savoir qu’elle avait souffert si jeune me faisait mal pour elle. « C’est du passé Dix’. Ce qui compte, c’est le présent. C’est à toi de faire tes choix et il est encore temps de changé. »

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