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Boston – chez Tay & Hanzo
19 09 2022
Life finds
a way.
a way.
Assise derrière le volant de ma voiture, je prends le temps de malaxer ma nuque quelques secondes en une tentative de chasser la fatigue accumulée. Et dans le sac à main en bordel organisé qui traîne sur le siège passager, je finis par aller vérifier l’heure qu’il est. Désireuse de savoir si Dunkin’ est ouvert, ou bien encore fermé. Si bien que je balance le cellulaire une fois satisfaite par le résultat de ma recherche.
Sur mes lèvres se dessine instinctivement un sourire lorsque je tourne la clé pour démarrer. Après une nuit de garde, l’opération d’un homme blessé dans un accident, une bagarre en soirée, un je-ne-sais-quoi ayant mal tourné, même si c’était dimanche, que c’est le calme normalement qui doit nous bercer, faute de la semaine qui s’apprêtait à recommencer, j’ai besoin de ce réconfort. Et de ce fait, je n’en démords. Prête à traverser tout Boston qui s’éveille, en quête de ce plaisir minime dans l’espoir de pallier la lassitude que je ressens au sujet de l’humanité. Si encore j’arrive à prendre sur moi lorsque cela concerne des maladies, des santés enclines aux faiblesses… Mais quand c’est le reste, le reste c’est tout ce que je déteste.
Alors après quelques minutes à ressasser, je me retrouve face à la devanture du Saint Graal, commande deux cafés, un panel de viennoiseries trop sucré – qui me vaudra probablement quelques réflexions de la part de celui qui partage mon lieu d’habitation – et balance sur le comptoir un billet, une fois que j’ai tout récupéré.
Nouveau trajet, dans le sens inverse cette fois, et j’avoue que sur les six feux rouges croisés, ce n’est qu’à deux d’entre eux que j’ai calé. Une fois arrivée à bon port, les bras chargés, j’entre dans cette maison qui n’est toujours pas la mienne, avec encore cette drôle de sensation à cette idée qui se distille dans mes veines. Comme je m’en doutais, la carrure de l’homme ne se trouve pas très loin, son ombre se devinant dans le salon, non loin des chiens. Sur la commode, je délaisse sac et veste, l’entendant râler en un écho dans ma tête, mais me fait forte de pouvoir directement me faire pardonner quand je m’approche du canapé. « Je t’ai pris un café, » mais t’es pas obligé de le boire, si tu veux aller te coucher, je ne suis pas la pire, je comprendrais. Note juste que c’est pour nous deux que j’ai pensé, entre nous ça a évolué, et je me suis dit que toi aussi, dans le fond, tu pouvais être lassé, j’en sais rien, mais à songer que t’étais là, ça m’a rassuré, bien que je le tairais si jamais tu le demandais, je suis devenue experte dans l’art de dissimuler le fond de mes réflexions, « et de quoi déjeuner. » Lui décochant un sourire lorsque je m’assieds, « T’aurais peut-être préféré des donuts ? » m’amuse d’un parfait cliché, avant de porter à mes lèvres la boisson qui m’est destinée.
MADE BY @ICE AND FIRE.
(Invité)