Road | Becca

Il se contente de sourire quand la demoiselle s'insurge, osant même dire qu'il insistera pour que ce soit vraiment pétillant. Il ne rajoute rien perdant même sa mine plutôt heureuse. La tête se penche, à croire qu'il capterait mieux ce que Rebecca est entrain de lui dire. Kassim finit par se lever et la prendre dans ses bras. Aucun mot ne sera suffisant, aucun. Il embrasse le haut de sa tête, laissant le silence faire son œuvre. C'est le room service qui les interrompt. Kassim soupire mais se détache à contre cœur, récupérant la commande. - Tu n'es en rien maudite. Il y a des .. épreuves douloureuses dont personne ne peut y échapper. Mais tu es capable de tout, crois-y. Il lui tend son verre, puis trinque malgré tout. - Ce voyage nous fera du bien et nous rentrerons apaisé.es.

tw : mortalité périnatale Il me prend dans ses bras, et clairement j’en profite. Je profite de ce geste qui me fait tant de bien, sur le moment. Car au fond, je n’ai pas reçu ce genre de geste depuis la mort de mon mari. J’ai eu des relations sexuelles avec des hommes, mais ce n’était pas le même genre de câlins. Là je sentais que c’était sincère. Je sentais que cela voulait dire qu’il était là pour moi, qu’il me protégeait, et surement aussi que j’aurais dû lui en parler plus tôt. Mais c’était ainsi, je m’étais enfermée dans ma bulle, pensant réellement que j’arriverais à m’en sortir seule. Quelle erreur. « Tu restes à mes côtés ? » Terminais-je par lui demander. C’était fini de vouloir avancer seule, de me croire invincible. Oui, je suis forte, mais il y a certaines épreuves qui sont tout de même plus faciles à traverser à plusieurs. « Apaisés ? » Peut-être bien. Un voyage pour se retrouver tous les deux, fuir ce qui nous arrivait, et revenir en force. Apaisés… si seulement. Je trinquais donc avec ce qu’il m’avait servi. « A nous ? » Je lui souris, car j’y croyais à cet apaisement dont il parlait. Du moins, je voulais y croire.

Kassim trinque répétant le a nous. Il réalise qu'il avait tellement négligé son amie. Alors que même s'il œuvrait dans l'l'illégalité, elle était toujours là. Depuis des années. Parfois plus silencieux, d'autres fois, l'accompagnant dans les rires. Les peines également. Mais il se dit qu'il n'avait jamais su vraiment lui rendre la pareille. Ce road trip est pour lui prouver qu'il changera. - Je te lâche plus Becca. J'ai merdé trop de fois avec toi et je m'en excuse. Tu es comme dirait les jeunes, ma meilleure amie. Et je chérirais toujours notre amitié. Tu m'apportes tant et je veux que tu le saches. Je t'aime et je tiens à toi Rebecca. Il a longtemps cru que montrer ses sentiments étaient une faiblesse. Alors il se taisait. Mais en ce soir, il se devait de s'exprimer. - Bon allez, mangeons !

Kassim se mit à me faire une sorte de déclaration. Et au terme meilleure amie, je grinçais un peu des dents. Mon meilleur ami était mon mari. Et à aucun moment, je n’ai pensé à le remplacer. Mais au fond, le problème est peut-être là. Marshall était mon tout, et à tort, je ne voulais pas le remplacer. Ne laissant de places à personnes d’autres. Que ce soit amicalement ou amoureusement. Pourtant, ça me ferait clairement du bien d’avoir une personne sur qui pouvoir me poser. Une personne de confiance. Et oui, pourquoi pas Kassim. Après tout, c’est ce qui se rapproche le plus. « T’es mignon quand tu dis des choses comme ça. » Je ne pouvais pas faire mieux. Toujours cette impression de trahir mon défunt mari si j’en disais plus. Pourtant, je savais que ça lui ferait plaisir de voir que je reprenais ma vie en main et que je ne me laissais pas abattre. « Ouais t’as raison, la route m’a donné archi faim. » Je me posais au lit, afin de pouvoir manger dessus. Chose que je ne m’interdis de faire chez moi, car flemme de nettoyer après. Mais dans un motel, c’est différent. Autant se faire plaisir.

the end