Road | Becca

Kassim est dans le coma. Son cerveau en activité le projette dans le road trip. | Dans un motel avec @Rebecca Walsh | - J’étais pas certain d’arriver en un seul morceau. Mais je dois avouer que tu gères plutôt bien. Kassim dépose son sac sur le lit. La qualité n’y sera pas mais il s’en moque. Il voulait fuir. Et son amie était avec lui. Il ne pouvait pas rêver mieux. - C’est mon premier road. Depuis le temps qu’on en parle. Il se jette quand même sur le lit, bien heureux. Lui qui avait tant de mal à supporter son nouveau statut, retrouvait un peu de couleurs. Il utilise le téléphone à cadran - old school - pour commander tout un tas de choses. - t’étais pas censée bosser toi ? Tout comme lui d’ailleurs.

Rebecca avait totalement perdu toutes notions de la réalité lorsqu'elle avait entendu que son cher ami Kassim était dans le coma. Par sa faute. Après avoir trainé dans les rues de Boston, elle avait été retrouvée par la police. Elle n'allait pas nier. Elle se savait fautive et il fallait bien qu'elle le paie. Et son souhait semblait avoir été entendu car au moment où elle allait remettre ses deux mains à la police, afin qu'ils la menottent, un des policiers lui tira dessus. Elle sentit une grosse pression près de son coeur, et c'est avec soulagement qu'elle avait fermé les yeux. J'ai appris avec le meilleur. Pas besoin de préciser qu'il s'agissait de son mari dont elle parlait. Elle regardait son ami se poser dans cette miteuse chambre de motel. Ce n'était que le temps d'une nuit, ils reprendraient la route le lendemain. Elle se sentait encore trop proche de Boston. Où tous ses malheurs s'étaient déroulés. C'est vrai ça. Répondit-elle tout en retirant sa blouse et en réfléchissant à la première fois où ils avaient mentionné de partir tous les deux. Cela devait faire à peu près deux ans. Qu'il aille se faire foutre. Je compte bien démissionner. Mais en étant ici, elle ne voulait pas penser à Bradley. Et toi alors ? Qu'est ce qui ne va pas ? Parce que oui si elle avait accepté c'est qu'elle avait sentit sa détresse. Elle avait sentit qu'il avait besoin de partir, de s'éclipser durant un temps indéterminé. Chose qu'elle avait déjà faite déjà deux fois. Est ce que ça avait fonctionné ? Apparemment pas.

@Kassim Malacki

- Rien ne va. En guise de préambule, il ne pouvait pas faire mieux. - J’ai quitté Summer. Les filles sont parties avec leur mere. J’ai tenté de me faire sauter la cervelle. Les petits sont en roue libre. Je me sens inutile dans le gang. Meme mon entreprise me fait chier. Ma mere me manque. Et j’ai la haine contre elle. Je suis épuisé. J’ai juste envie que tout s’arrête. Il n’avait pas realisé a quel point il etait abattu. Aussitot, il s’empare du téléphone pour commander nourriture et boisson. - Sinon ca va en vrai. Et toi alors ?

Toi tu as besoin d'un énorme câlin. Répondis-je tout en venant l'enlacer dans mes petits bras. Je posais ma tête contre son torse et me mis à réfléchir à tout ce qu'il venait de me dire. Moi ? Comparé à lui j'allais plutôt bien. J'allais même très bien, alors pourquoi me comportais-je aussi stupidement ? Pourquoi n'arrivais je pas à aller mieux ? Je stoppais mon étreinte, pour le regarder dans les yeux. Je te croyais plus combattant. Puis je vins lui déposer un coup sur son torse, en signe d'un combat. Combat que je perdrais face à sa carrure et à la mienne. Je t'interdis de penser aussi négativement. Tu m'entends ? Je pris alors sa tête entre mes mains, posais mon front contre le sien. J'ai besoin de toi, moi. Si tu t'en vas, je m'en vais aussi. Pas besoin de lui parler de moi. Pas besoin de lui rajouter des "problèmes". Juste besoin d'être là pour lui et lui montrer que des gens ont besoin de lui. De lui montrer qu'il n'est pas inutile. Qu'il est juste un peu perdu, mais ça ira mieux avec le temps. Du moins je l'espérais.

Je crois que c’est la première fois qu’on se montre si ouverts l’un pour l’autre. Je lui rends son etreinte. Je souris malgré tout. - Pars avec moi alors. Irresponsable. Nous avions nos familles et nos jobs. Mais là tout de suite, c’est la seule chose dont j’ai envie de faire : fuir. Et penser quà moi. Et je peux m’en prendre qu’a moi. Aucun de mes adelphes ne m’a obligé a etre le grand frere fouineur. Maintenant je me mange le retour de flammes. Room service qui nous apporte de quoi se murger et tout eponger. - Je conduis demain. Je vais pas laisser une femme mener la culotte en permanence. Si tant elle en porte.

Je me rappelle encore quand j'avais rencontré Kassim. Il était différent des gens que je pouvais fréquenter habituellement, et pourtant, le courant était passé. Une amitié naissante s'était imposée à nous. Et jusque là je pensais qu'il allait être mon protecteur, celui qui serait là pour moi. Mais c'est bien beau d'avoir des muscles, d'avoir sa carrure, il en reste humain, avec un coeur et des sentiments. Et il fallait croire que c'était moi qui devait là pour lui. A tout jamais, ou on revient ? Je n'étais pas certaine qu'il ait compris la subtilité de la phrase. Partir, laisser tout dernière nous. Toutes ces personnes chères à nos cœurs. Etre un poids en moins pour eux. Tu veux venir vérifier ? Demandais-je d'un air coquin. Je me posais sur le lit où tout ce que le room service avait rapporté. Pas mon genre de manger sur les lits, mais cette fois-ci je me l'autorisais. T'avais la dalle toi. En voyant la quantité de nourriture je venais même à me demander si on attendait pas des gens.

- On revient. J'ai un rôle à prendre auprès de mes filles déjà et puis ça va trop me manquer de ne pas pouvoir fouiller la vie de mes adelphes. Qui sait ce qu'ils seraient capables de faire. Bien que à tout jamais me tente également. Juste être égoïste. Ca me parait inconcevable comme décision définitive. Le regard regarde ses cuisses avant de faire non. - Je pense que c'est un antre bien trop dangereux pour ce que nous représentons l'un pour l'autre. Oui, ça me choque comme réponse. Mais coucher avec Becca, c'est impossible, plus maintenant à présent. J'arrive pas à croire ce que je dis, preuve que je suis bien paumé. - Oui, je pense pas qu'avec mon engin. Je crois. En attendant, avant de savoir ce que je voulais profondément, je préfère me remplir l'estomac. - Il faut bien nourrir la bête. Et te remplumer aussi. Tu vas finir par te casser. Comment ça se fait ?

T'as raison, pas mal de gens comptent sur toi. Un peu plus que moi, qui n'ai que ma fille. Mais ca devrait etre suffisant pour me maintenir sur Boston, non ?  Dangereux ? Je ne te voyais pas du genre a eviter le danger... Bien que je comprenais totalement ce qu'il avait voulu dire. Je tentais juste de le charrier un peu, de detendre l'atmosphere. S'il devait se passer quoique ce soit entre nous, ca se fera. Quand nous serons tous les deux dans un meilleur mood, en pleine conscience de ce que nous voulons. A sa reflexion, je me levais pour me regarder dans le miroir present dans la chambre. Tu trouves que j'ai maigris a ce point ? Je n'avais pas remarque, jusque la... mais maintenant qu'il le disait... Je crois que j'oublie de mager... j'ai la main plus lourde sur l'alcool que la nourriture. Il faut croire, D'ailleurs, t'as commande de quoi boire ?

Spoiler:

- Et moi, je compte sur toi. Même si on ne se voyait pas tous les jours, elle faisait partie des pilliers de ma Vie et sans elle dans les parages, je serais capable de sombrer. Ma famille, mes emmerdes, mes amis. - Il y a des dangers qui ne mènent que dans un gouffre où tu n'en sors pas. Il éclate de rire, réalisant à quel point sa comparaison était plus que bancale. - Pardon, t'es un beau gouffre t'en fais pas ! Il l'observe se regarder dans le miroir et hoche la tete avant de grimacer aux explications. - Je vais te prendre une grenadine finalement. C'est fini les conneries pour toi. Un jour, tu en perdras totalement le contrôle et tu ne pourras pas revenir en arrière. Lui-même sait ce que font les ravages de l'alcool sur les autres. - T'es une sublime femme, alors cesse de te faire autant de mal. Qu'est-ce qui te fait sombrer à ce point ? Enfin, il se doute mais il veut poser le doigt dessus.

tw : mortalité périnatale On me l'avait jamais faite celle-là, mais pourquoi pas. Répondis-je alors qu'il me parlait d'être un gouffre. Je voyais ce qu'il avait voulu dire, et ça me faisait rire. Comme quoi, si on ne fait pas attention à ce que l'on dit, certaines choses peuvent réellement paraitre étrange par la suite. Une grenadine ? T'as cru que j'avais cinq ans ou quoi ? Prends moi un monaco au moins. Légèrement boudeuse, je croisais les bras. Mais ça ne dura pas longtemps. Toutes ces pertes autour de moi. Le fait de ne même pas réussir à mettre un bébé au monde sans qu'il meurt juste après. Même pas capable de donner ma vie pour lui. Il était la première personne à qui j'en parlais, aussi ouvertement.