et l'objet de tous mes désirs ❥ (estyne)

C’est bien la première fois que je me projette avec quelqu’un, autre qu’avec ma famille ou des amis. Avec Soenn, cela avait été bien trop court pour penser à quoi que ce soit, et ce n’était absolument pas pareil comme relation. Depuis Paris, l’attirance est là, l’envie également, on a juste pris notre temps pour développer la relation que l’on a actuellement. Je me souviens encore de ce soir, en te disant qu’il allait falloir être patient, j’ai l’impression au final d’aller plus vite que la musique. Avec toi, avec Tillie que j’apprends à découvrir de jour en jour, avec nous. Ça m’effraie et me plaît à la fois. « ça serait quoi la première chose que tu aimerais faire ? Ou tu aimerais aller ? Seul, à deux ou à trois.» Curieuse de savoir, me creusant les méninges cherchant celle qui me plairait le plus parmi toutes celles que j’ai en tête. J’ai déjà eu l’occasion de faire quelques destinations, mais le monde est peuplé de choses à découvrir. « Je t’en achèterai en rentrant à l’hôtel.» plaisantant, le rire aux lèvres. Jusque là l’un contre l’autre, on se retrouve assise dans ce manège l’un à côté de l’autre, cramponnée à la sécurité. J’adore ce genre de manège en plus, l’adrénaline qui en ressort. Je n’ai jamais eu peur du vide ou des looping. Loin de là. Mais c’était plus fort que moi comme réaction. « Tu auras intérêt à m’offrir la plus grosse barbe à papa du parc.» Pas trop exigeante quand même, soufflant sans que ça ne soit un reproche. Le manège commence, laissant place à ma voix perçante, appréciant tout de même quelques paysages, l’hypogriffe que l’on aperçoit à côté de la cabane d’Hagrid. C’est très bien fait, même si parfois mes yeux se ferment, surtout dans les grosses descente. Un mouvement de recul assez brutal donne le signal de la fin de l’attraction. Et même si cela sent l’extinction de voix ce soir, j’ai un petit sourire aux lèvres. « Je devrais demander ça à tes oreilles. Tu entends encore quelques choses ? » Aussi taquine que toi, je saisie ta main qui m’aide à sortir de l’attraction. « C’était très beau ... Enfin pour ce que j’ai pu voir.» Je le précise car je sais que tu ne manqueras pas de me le faire remarquer en t’amusant de moi. Une complicité comme on les aime.

Un road trip à Bali. Je le note dans un petit coin de ma tête. « Je n’ai encore jamais mis les pieds à Bali, ça tombe bien.» J’ai fait quelques petits voyages, sans pour autant avoir fait le tour du monde. La maladie de ma mère, le besoin qu’à eu ma famille que je sois présente à son décès, puis les études de médecine. Ça n’a pas laissé beaucoup de place pour profiter de ma vie. Je ne regrette rien, car ça m’a amené ici. Et surtout, j’aime celle que je suis aujourd’hui. Il me reste quelques ombres au tableau comme le dépistage génétique, si je suis prédisposée ou non à la chorée de Huntington. Mais ça, je ne veux pas savoir, voulant profiter de chaque jour qu’on a m’offrir. « J’aimerai voir des aurores boréales.» Pour en avoir vu des photos, ça semble tellement beau. « Allez en Laponie pour Nöel.» C’est une période que j’aime beaucoup. Être entouré des personnes que j’aime, les décorations, les cadeaux, des lumières partout. Puis c’est une autre ambiance, comme si les soucis n’existent plus. J’aime Noël, alors au pays du Père Noël, ça doit être magique.
En sortant de l’attraction, je plaisante sur le fait d’avoir lâcher les décibels, menaçant de te rendre sourd. « Ils sont encore bien vivants, tu continueras de m’entendre dire des conneries encore longtemps.» Malheureusement ou heureusement pour toi. Allez savoir. Le sourire aux lèvres, je garde ta main dans la mienne, pour se balader dans le parc, appréciant les environnements. Tout semble appétissant. Il n’y a pourtant pas si longtemps qu’on est sorti de table, la gourmande n’est jamais loin. Finalement, tu tiens parole en prenant une énorme barbe à papa un peu plus loin. « Hmmm.. Je ne sais pas encore.» Une expression faisant faussement mine de réfléchir alors que l’on nous tend la sucrerie et qu’on reprenne notre chemin, approchant ma bouche directement pour apprécier la collation. Les filaments de sucre entre mes doigts, prenant un petit nuage entre eux, je m’approche de ta bouche pour te faire goûter. Volontairement, j’écrase ce dernier contre ta joue, la rendant toute collante. « Oups.» Tout en éclatant de rire, je m’éloigne de quelques pas en arrière. « Je crois que là, tu es pardonné.» Je ne m’arrête pas de rire, reculant encore un peu, je sais que ta vengeance peut être terrible. C’est ce que j’aime avec toi, pouvoir être naturellement moi, ressentir à nouveau cette sensation qu’on est seul au monde.

Il semblerait qu’il y est un terme du contrat que tu ne sembles pas avoir pris en compte quand on parle de nos hypothétiques voyages. « un sac à dos, et une chambre douillette pour se détendre le soir.» Dans ma famille, le camping, on ne connaît pas, je n’en ai jamais vraiment fait. Enfin pas du tout même. Alors oui, j’aime la nature, mais ça à ses limites. Je ne suis pas une princesse, j’ai cependant grandit en ayant mon petit confort. « ça serait une excellente idée ! On est d’accord sur ça. » Sur cette destination, ce lieu qui fait rêver tous les enfants. Ça serait encore plus sympa à faire tant que Tillie croit encore au Père Noël d’ailleurs. Même si je suis capable de croire au Père Noël pour nous deux en fait, enfantine comme je suis. Sortant de l’attraction, je ris quand tu évoques le scotch pour me faire taire. « Il te faudra plus que du scotch pour me faire taire.» Et ça, c’est rien de le dire. Je me rapproche doucement de ton oreille alors qu’on nous prépare la barbe à papa. « Mais bâillonne moi quand tu veux.» le sourire aux lèvres, un simple murmure lourd de sens. Fais-en ce que tu veux de cette information. Les doigts collant avec les filets de sucre qui fondent instantanément, je me régale de la sucrerie. « Pour te faire pardonner...» Je ne termine pas ma phrase faisant semblant de chercher alors que je prépare entre mes doigts une petite boule de barbe à papa que j’écrase sur ta joue. Je rigole tellement fort de ma bêtise, tu ne t’y attendais tellement pas. « Je vais voir quoi ?» alors que je garde une distance de sécurité toujours en riant, alors que tu retires ce que tu peux de la barbe à papa. « Tu n’oseras pas.» faussement choquée, mais terriblement joueuse. Je sais que je te provoque, et que tu vas répondre. Mais c’est aussi pour ça que ça a très bien collé entre nous dès le départ, se taquiner, jouer, se chercher. C’est nous. Involontairement, on se dirige vers une nouvelle attraction, et en me retournant, on peut voir les looping à l’extérieur, et pas qu’un seul, une chute quasi à la vertical de plusieurs mètres de haut. « Ah non non non non...» en faisant un signe de ma main de protestation. « Hors de question, je t’attends là ! » Je ne suis pas une froussarde en temps normal, sauf que là, l’attraction apparaît vraiment impressionnante.

Dormir à la belle étoile ? Sur une plage, à la rigueur, et encore sur des transats ou sur une surface un minimum confortable, pas à même le sable. Mais pas en pleine forêt perdu je ne sais où. Rien que l’idée me donne des frissons. Mais une petite idée me vient en tête. « A la belle étoile, mais dans une bulle, j’ai déjà vu ça, et ça à l’air tellement sympa à faire.» Pour l’intimité c’est pas fou, vu que tout est transparent, et qu’on voit ce qu’on fait dedans. Cependant, ça permet tout de même de profiter d’une nuit, le regard tourné vers le ciel et de profiter de ce que la nature a à offrir. Et ça sera la même chose quand on décidera d’aller en Laponie. Je me languis des idées que l’on a, des voyages qu’on prévoit, de ces projets à deux. Yeux dans les yeux, le message passe très bien, cette petite étincelle qui passe, se cherchant avec de simple phrase. « Vraiment.» Et cette fois-ci, je ne plaisante plus tant que ça. Sous ce petit air d’ange, il y a un petit diable qui n’attend qu’on ne la réveille, qu’on éveille tous ses sens. J’ai déjà eu l’occasion d’explorer certaine phase de ma sexualité, mais ce n’est pas pareil quand on a confiance en quelqu’un les yeux fermés, quand les sentiments sont là. Le genre de chose que je pourrais découvrir avec toi, j’en suis certaine. L’âme joueuse prend le dessus, t’écrasant la sucrerie sur le visage en rigolant. Alors que je fais quelques pas en arrière en voyant l’attraction vers laquelle je me suis dirigée, je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit, que je suis sur ton épaule, telle un sac à patates. « Esteban lâche-moi ! » alors que je tente de me débattre, mais c’est peine perdu. De toute façon, je suis peu crédible tellement je rigole en voyant le regard des gens sur nous. « Vous voulez pas m’aider ? Non ? Tant pis..» que j’adresse à un groupe de jeunes femmes venus profiter encore sœurs ou entre copines, toujours le rire aux lèvres. Une fois au sol, des gens se calent derrière nous, rendant l’échappatoire un peu plus compliqué. « Je te déteste.» Mes bras croisés sur la poitrine, l’air boudeur.  On avance tout doucement et je sens l’angoisse qui me prend, alors qu’on n’attend une nouvelle fois devant les barrières. Assise l’un à côté de l’autre, on est secoué dans tous les sens, mon cœur remonte au niveau de ma gorge, m’empêchant de hurler de toutes mes forces. Il me faut un petit moment pour reprendre les esprits en sortant de l’attraction, blanche comme un cachet d’aspirine. « Je me sens pas bien...» saisissant ta main pour sortir complètement de l’attraction. Si j’allais te proposer qu’on aille s’asseoir un instant pour me remettre, c’est ton téléphone qui sonne qui s’occupe de nous rappeler également l’heure qu’il est.