- « Made some bad decisions, don't regret one.»

Violence dans ses gestes. Elle le dégage. Reprend le dessus en l’attrapant par la nuque. Claqué l’un contre l’autre, il ignore la douleur éphémère. « Toi répond moi. » Gamin. Il ne lâche pas. Joue à celui qui aura sa réponse en premier. La vérité, c’est qu’il n’a aucune réponse à lui fournir. Rien de logique. Tout n’est que brouillon. Dans l’espace étroit du placard à balai, sa carcasse se tend. Si rigide. Il empli l’espace. « Si t’en a marre, pourquoi tu reviens ?! » Les dents serrées, il laisse les mots filtrés. « Parce que c’est ça ? T’es là à jouer la meuf qui déteste ce qu’elle vie avec moi comme si j’étais un putain d’monstre. » Se redressant, il recule sa tête. La force à le relâcher. « T’es pas mieux qu’moi Lena. T’es aussi pourrie. » Lassitude dans la voix, l’homme s’appuie sur le mur d’en face.

et tout s’écroule, encore une fois. parfum arraché, carcasse qui me glisse entre les doigts. sable sans fin que j’suis jamais prête à rattraper. à retenir dans le creux de ma main. les bras qui retombent de chaque côté, je te regarde te plaquer contre le mur d’en face. les épines s’enfoncent une à une, piques à chaque mot prononcé. à chaque vérité déversé. - tu comprends rien.. ou tu fais semblant de pas comprendre. de pas voir que t’es pas rien. que t’es omniprésent. j’avance jusqu’à toi, paumes des mes mains qui se plaquent de chaque côté de tes épaules. mon corps que je colle au tient, mes lippes trouvent refuge dans le creux de ton cou. - ouais j’aime ça.. yeux qui se ferment. viens humer ton odeur doucement. - j’aime le goût de ta peau, j’aime quand ton corps cherche le mien.. main qui glisse dans un couinement jusqu’à ta hanche, relève à peine ton haut pour effleurer ta peau du bout des doigts. - j’aime la façon dont tu m’regardes, comme s’il y avait plus qu’moi sur terre.. et mes yeux viennent de planter dans les tiens. - et tes lèvres putain.. tes lèvres je pourrais te les arracher là. soupire qui fend le peu d’air qui passe entre nous deux. me mordillant la lèvre inférieur, l’temps de calmer l’esprit. - j’aime trop d’choses Scott. c’est ça l’problème.. les yeux qui s’ouvrent à nouveau. l’envie d’en chialer là, pathétique au bord de tes lippes.

Semblant de distance qui ne dure pas. D’un pas, elle y met un terme. Pose ses mains sur ses épaules. S’ancre en lui. Contre lui, elle se réfugie. Sur son cou, il peut sentir la caresse de ses lippes. Se crispant plus que possible, il ne bouge plus. Dans sa gorge, se coince son souffle. Affole son pulsant. Caresses. De ses paroles. De ses gestes. Et il fait tout pour résister Scott. Il ne bouge plus. Patiente. Difficilement. Et puis, elle le regarde. Sonde son âme. Il pourrait presque s’y perdre. Devenir orphelin. Oublier le monde. Précipice. Il est à deux doigts d’y plonger. Et puis, la colère se fait compagne. Elle le foudroie. Le traite de faible. Là tout de suite, il pourrait fondre sur ses lèvres. De la serrer dans ses bras jusqu’à ce qu’elle en perde son souffle. De faire d’elle, sienne. Mais la rage irraisonnée est là. Envahissante. Attrapant sa main dans la sienne, il la serre avec douceur. « Tu t’souviens pas de ce que tu m’as dit ? » Se baissant légèrement, il parle contre son oreille. « Ça t’intéresse plus d’faire la pute. » Main broyée. Il sait pertinemment qu’il empire les choses, mais c’est plus fort que lui. Même si ses mots ont eu un impact sur lui, il ne peut pas s’en empêcher. Incompréhensible. Il relâche sa main avec violence. Suffisamment, pour qu’elle recule un peu.

moment trop doux pour vous ressemblez. union mensongère au milieu d’un putain de placard à balai. le coeur à découvert, la peau qui s’effrite contre la tienne. on se perd quelques secondes dans un autre monde, là où ça aurait pu être salement beau. et j’ai envie que tu me ressentes ce soir, que tu vives dans mes silences. dans tout c’que j’sais pas dire. j’sens ton âme rejoindre la mienne, panser les plaies béantes. élixir fatale que tu sèmes par petites gouttes. ta main dans la mienne, le calme avant la tempête. les mots grondent, tout explose à l’intérieur. tout se dessèche en une fraction de seconde. l’estomac qui s’noue, palpitant donne son dernier souffle. contre tes lèvres avant la séparation douloureuse. le regard qui se perd sur ta silhouette, spectatrice d’une énième auto destruction. recule encore un peu, hochant la tête doucement. l’océan au fond des yeux menace de déborder dans cet ascenseur émotionnel lassant. - d’accord.. les mots qui restent coincés, nouent la gorge. - oublie moi scott. fais le. oublie moi. comme si tout ça n’avait jamais existé, jamais eu d’toi ni d’moi ni de ce chaos incandescent. oubli les tiraillements de ton coeur quand j’claquerais la porte. jette les souvenirs, les soirs à se découvrir. à aimer s’haïr. oubli à quel point j’savais comment faire vibrer ton monde, cette vie que t’as souvent envie de fuir. n’y pense plus jamais, ni à moi ni à mes traits. me regarde plus, fais de moi un pitoyable passé. sans importance, que tu tenteras d’oublier dans les bras d’une autre qui ne sera jamais moi. dernier regard, dernière image que j’veux graver dans un coin cadenassé. main sur la poignée, j’ouvre la porte trop rapidement pour retrouver un semblant d’oxygène.

Oublie-moi. Encore et toujours les mêmes mots. Conversation qui ne mène à rien. Aucun compromis. Et ça comme d’habitude. Il ne saurait, Scott, définir ce qui les unit. Si c’est une histoire de sentiments, d’alchimie ou quelque chose d’encore plus prononcé. Tout ce qu’il sait, c’est l’effet qu’elle a sur lui. Que ce soit du désir, de la colère, de la joie, de la frustration. Blessé. C’est ce qu’il est avec elle. Facilement. Contrairement aux autres, elle a se pouvoir sur lui. Celui de lacéré son âme. Le souffle rompu. Les battements de son pulsant lent. Il la regarde, ouvrir la porte. Fuir. Le fuir. Il a envie de la retenir. De lui dire de tout oublier. De ne pas les laisser. Seulement, il en est incapable. Trop pourrie par son égo pour faire pareil acte.