- « Made some bad decisions, don't regret one.»

Clameur assassine. Elle résonne à ses oreilles. Agresse son ouïe. Il s’éloigne de l’agitation. Prend repli dans le couloir. Dans le noir, l’homme s’appuie contre le mur. La tête rejetée en arrière, il ferme les paupières quelques secondes. Amené à ses lippes, le gobelet rouge, déverse son liquide. Ce n’est pas dans ses habitudes de s’isoler. Lui. Le gars qui l’ouvre pour tout et n’importe quoi. La vérité c’est qu’il est presque en train d’étouffer. Lena. La colérique qui l’assassine. Et Loïs. D’ordinaire, il est le premier à s’amuser. A ne pas se prendre la tête, parce qu’il est comme ça Scott. Il fuit toutes formes d’emmerdes. Mais pas ce soir. Et ça le fait chier. Alors, il s’isole. Prend quelques secondes pour terminer son verre en paix. Sans attraction visuel. Juste le temps nécessaire pour qu’il reprenne le contrôle. Se délester du négatif. Celui qui l’alourdît.

coeur qui se fragmente à chaque regards. scott. tache noire sur le tableau, l’oubli qui ne veut pas prendre place. image griffonnée dans l’esprit, poison greffé dans les veines. tue à petit feu, le cerveau qui te garde toujours dans un coin. toxique et inébranlable. besoin d’air, besoin de poudre en guise d’antidote pour quelques heures. pas rapides pour trouver le répit éphémère, assez pour ne pas flancher. pour calmer les nerfs à vif de toi. mais t’es là, dans un coin d’un long couloir. loup en quête de sang. du mien qui ne fait qu’un tour quand je te vois quand j’essaye à tout prix de te fuir. l’estomac qui se noue, l’ignorance hypocrite quand je passe sous tes yeux. silence de mort, je continue d’avancer en cherchant les toilettes.

Elle passe. Soudaine apparition. Il n’a pas encore les yeux ouvert que son être entier la reconnait. L’odeur de son parfum lui parvient. Entre mille, son âme perçoit la sienne. Quand les émeraudes apparaissent, il la voit. La créature infernale. Sa chevelure corbeau se balançant dans son dos, suivant le mouvement de ses hanches. La colère en invité.  Elle brouille sa vision. Altère sa pensée. La carcasse en mouvement, il ne se voit pas agir. Les gestes sont brouillons. Confus. Ses pas martyrisant le sol, il attrape la brune par le bras. La tire dans une sorte de placard à balai. Plaquée avec violence sur le mur, l’homme lui bouche la sortie. Corps pressé, il murmure : « T’es à chier comme actrice. »

l’envie de s’éloigner se mélange au désir ardent de te retrouver. en manque de toi, de cet échappatoire que je me suis créé dans tes yeux. beaucoup trop sûrement. je le sens, quand je te croise ici. je ne sais plus comment respirer, en apnée, les fourmillements résonne dans les membres crispés. parfum ambré, mon pire regret. là, à quelques mètres. et ta main sur mon bras, geste trop rapide à esquiver. en quelques secondes, clouée contre ce mur au fond de l’obscurité. souffle qui peine à sortir, ton corps contre le mien. je suffoque. - pousses toi. retiens moi. encore. toujours. lippes menteuse, tentent de masquer cette vérité trop lourde à porter. yeux qui se cherchent, se trouvent, se massacrent comme ils savent si bien le faire.

- fais pas ça.. fais le. touche moi comme tu sais si bien le faire. touche là, cette peau qui s’effrite sous la pulpe de tes doigts. contact brulant, ongles qui pressent ta l’épiderme. mains qui se posent sur tes bras, intention de te repousser sans jamais vraiment le faire. faiblesse inavouable. respirations qui se nouent, proximité se veut souveraine ce soir. et chacune de tes caresses foutent à terre putain. tu me rends dingue scott, complètement dingue de toi. de nous. et ça me gagne doucement, j’contrôle plus rien même pas ce gémissement qui sort sans que je puisse le retenir. et les messages reviennent en flashbacks. mains qui lâchent tes avants bras pour cogner contre torse. - cherches en une autre ! j’ai assez joué les poupées gonflables.

Suppliante Léna. Coincée entre ses mains, il est maître. Gémissement. Divine musique à ses oreilles, il s’en abreuve Scott. Son palpitant manque un arrêt. Gonfle. Et quand les pulpeuses rosée sont maltraitée, il en meurt. Il s’accroche à cette vision.

Il la connaît Lena. Il sait où toucher. Comment la toucher. Paumes apposées sur son torse, elle le repousse. Sauf que son corps entier ment. Plus lourd, Scott presse son ombre. « C’est c’que tu veux ? Que j’en trouve une autre ? »

pas envie de te voir partir. de me glisser à nouveau entre les doigts. comme à chaque fois, roi dans cette danse que tu mènes habilement. pas envie de me contenter de ton fantôme, de ton ombre dans laquelle tu m’étouffes. - pourquoi tu fais ça scott ? lippes qui soufflent contre les tiennes. respiration compliquée, poumons qui restent à moitié vides devant ton visage. - ça t’plais ?.. de me voir crever de tes absences. de me donner ces petites doses de toi pour que je ne puisse pas me réparer. pour que tu continues de me hanter.

Pourquoi ? Pourquoi leur lien est-il si chaotique ? Pourquoi est-ce qu’ils se déchirent jusqu’à se manquer ? Des questions dont il n’a pas de réponses. Pourtant, c’est pas un sale type Scott. Il est respectueux. Autant dans ses relations exclusives que celles qui ne sont pas sérieuse. Quoi qu’il arrive, mais pas avec elle. Lena. Elle le pousse à bout. Lacère son âme à coup de mots vicieux. ça t’plait ? Elle insiste avec une nouvelle question. Sous ses yeux, elle parle comme s’il était l’unique responsable de leur bordel. Lui le monstre. Pas elle. Mais putain, c’est faux. Les deux ne sont que poison. L’un comme l’autre. Même là, ses mots s’insinuent en lui. Provoquant une division. Il oscille l’ombre. Entre s’adoucir ou exploser. Une part de lui, se dit qu’elle le prend pour un con, car elle a forcément conscience de la merde qu’elle peut semer. Dans sa tête. « Et toi Lena ? » Trop con pour ne serait-ce qu’apaiser la situation, il va s’enfoncer Scott. Les enfoncer. Entre son pouce et son index, il coince le menton de la brune. L’oblige à relever le visage vers lui. L’océan de ses yeux. Il s’y noie. Manque d’air. Exactement représentatif d’eux. « Pourquoi tu l’fais ? »

coeur qui fait naufrage. là, au milieu des fracas de ce lien indescriptible. et j’sais pas ce que je veux scott, si j’ai vraiment envie d’arrêter le carnage, si j’ai vraiment envie que tout devienne sain entre nous. parce que dans l’fond j’aime quand tu me tortures. j’suis pas faite pour les belles histoires, j’suis pas faite pour toi et t’es pas fait pour moi. y’a que dans le mauvais qu’on est bon. seulement dans les pires côtés parce que tu t’lasserais des meilleurs. des plus beaux. mon menton entre tes doigts, m’oblige à refaire face à mon cauchemar. pulpeuses qui en tremblent, qui luttent pour ne pas fondre sur les tiennes. j’en meurs d’envie scott. t’imagines même pas.. ou peut être bien qu’si. tu l’sais parce que tu m’rends fébriles. ta main qui m’tient que je dégage, ma main qui se plaque contre ta nuque pour te ramener contre moi plus fort. fronts qui claquent, nez qui se touchent. - réponds moi putain ! parce que j’en peux plus là. parce que j’te veux. j’ai envie de te céder encore. mutiler le myocarde de battre trop fort.