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Je suis là assise, t’écoutant me dire que tu es un homme fiancé. J’ai l’impression d’être dans un mauvais film quand tu me dis ça. Jamais, ô grand jamais je n’aurai fait tout ça, ces sorties, se rapprochement qu’il y a eu jusqu’à t’offrir mon corps en cadeau. J’en avais envie, évidemment. Mais je n’aurai jamais tenté le diable si je savais qu’il y avait une autre femme dans l’ombre, une femme amoureuse qui te pense fidèle, pensant que tu es à elle. Je reste silencieuse après t’avoir demandé depuis combien de temps. J’imagine bien que ça ne date pas d’hier, on ne se fiance pas en deux jours de couple. Il n’y a pas plus tard que quelques minutes tu voulais encore m’embrasser dans ce petit coin de restaurant. Ce gentleman semble bien loin maintenant, laissant place à un salop infidèle. Attendant une réponse de ta part à ma dernière question, qui ne changera rien, je tente de croiser ton regard, je ne vois que ton sourire fin. Comment oses-tu encore sourire après ce que tu viens de me dire ? C’est ce que j’aurai pu dire, mais un serveur nous interrompt pour savoir si on a choisi. Le visage fermé, je n’ai pas le temps d’ouvrir la bouche que tu me demandes si j’ai faim. « Vous pouvez toujours lui servir une once d’humanité, ça ne sera pas de trop.» que je répond au serveur froidement en guise de réponse, sans même te regarder. Ayant compris qu’il n’avait pas sa place autour de cette table, sûrement gêné par la situation, il repassera sûrement plus tard. Ou il enverra une de ses collègues, qu’importe. Tu finis enfin par me donnait un chiffre. Trois ans. « Trois ans..» que je répète à voix haute comme pour faire entrer l’information dans mon cerveau. « Comment tu peux...» Comment tu peux faire ça, comment t’as pu jouer avec le feu avec moi comme ça, et mettre dans cette situation là. Comment tu peux encore te regarder dans un miroir. Beaucoup de comment qui me traverse l’esprit sans savoir les prononcer. « Et t’aurai voulu que je t’embrasse là... aucun scrupule.» Je n’aime pas juger les gens, mais tu n’as pas hésité un instant à passer ta main autour de moi pour venir dans ce lieu, à nous prendre une table un peu isolé, te coller contre ma chaise pour être toujours plus proche. C’est comme si elle n’existait pas. Et pourtant. J’ai le cœur tellement serré quand je repense comment j’étais bien dans tes bras cette nuit en Égypte, cette danse dans les rues de Boston.
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