❝ don't blame me – eren

elle n'était pas vraiment réputée pour sa maladresse, gia mais ce jour-là, elle avait gagné un point. l'incident aurait pu avoir des conséquences plus graves mais heureusement pour elle, cela ne lui avait valu que quelques semaines d'immobilisation et des séances régulières chez le kiné. eren semble intéresser plus que de raison à ce moment par ailleurs et ça lui arrache un petit froncement de sourcils. façon de détourner l'attention du problème qui subsistait entre eux ou simplement avait-il envie de mieux s'imaginer la scène dans ses pensées ? son petit doigt lui disait qu'il devait probablement s'agir un peu des deux. elle ? elle aurait sûrement foncé dans le tas directement plutôt que de passer par quatre chemins mais ce n'était pas le style du jeune homme. – fais marcher ton imagination, j'vais pas non plus tendre le bâton pour me faire battre eren. et qu'il continue de se moquer d'elle. heureusement qu'elle n'est pas susceptible. son comportement comme ses réponses ne l'étonnent guère et au fond, elle partageait son avis. ew, les gens parfois. – t'aimes pas les gens... qu'elle répète. elle n'aime pas les gens non plus souvent gia, mais elle s'améliore au fil du temps. – j'ai encore pas mal de séances de kiné mais ça va mieux. je pourrais m'enfuir à grandes enjambées la prochaine fois que je te croise dans un ascenseur t'inquiète, lâche-t-elle, un sourire qui s'esquisse doucement sur ses lèvres. elle n'aurait pas de raisons de le fuir en fait. mais lui ne pouvait pas en dire autant. – même si j'en aurais pas vraiment envie. haussement d'épaules suivi d'un soupir alors qu'elle appuie à nouveau sur le bouton de l'alarme, impatiente de sortir d'ici. – c'est long.

son premier vrai - petit - rire vint à raisonner entre les murs en ferraille quand il aperçoit ses sourcils se froncer, sûrement légèrement offusquée par l’intérêt présumé perfide qu’il portait à sa chute. malgré lui, malgré la situation, son esprit taquin prenait le contrôle de ses émotions - sans doute un bouclier invisible pour faire face à ces retrouvailles. « entre toi et moi, je crois bien que c’est toi la reine de l’imagination, gia » même ce qui pouvait paraître comme une pique, une sortie de piste risquée de leur terrain non glissant, sortait de sa bouche comme une légèreté alarmante. enfin, il espérait que ça paraissait aussi léger qu’il le laissait sous entendre. parce qu’un autre revirement de situation n’était pas encore écarté de la course mais il ne désirait pas spécifiquement l’enclencher dès à présent. pas quand la tension se dissipait à peine, pas quand il avait la sensation de retrouver la gia de ses souvenirs, d’observer ce fin sourire se dessiner sur ces lippes qu’il connaissait on ne peut trop bien quand accepte sa réponse vague, quand elle le taquine, à son tour. « parce que t’as l’intention d’me fu- » dans la hâte de perpétuer leurs joutes verbales, il ne perd pas le rythme et tente de lui emboîter le pas dans la surenchère, eren. avant qu’il ne s’interrompt, l’attention happée par la suite de sa répartie. même si j’en aurais pas vraiment envie. de le fuir. le sourcil droit arqué, il l’observa balayer sa confession à demi mots d’un haussement d’épaules et détournement de la conversation. peut-être qu’il se faisait des idées, peut-être qu’il avait mal entendu, peut-être que c’était une phrase sans importance. « l’expérience d’être enfermée dans une pièce avec moi est si plaisante que t’as envie de recommencer, c’est ça ? » ignorant son acharnement sur le bouton, il se reprit de sa propre interruption, d’une voix plus forte, plus assurée mais le ton vacillant entre humour et fausse nonchalance, paré à se protéger, à rester dans l’esprit joueur si ce n’était qu’une phrase sans importance, s’il se faisait en effet des idées.

la reine de l'imagination... il tapait juste eren. enfin, il le savait probablement mieux que personne après tout. c'était de toute évidence plus facile de raconter tout et n'importe quoi que de faire confiance à sa vraie nature. celle qui, ce jour-là, lui avait glissé à l'oreille qu'elle n'obtiendrait rien de l'allemand sans s'enrober de mensonges. de beaux mensonges qui les avaient séparés au final. – je suis la reine de quelque chose à tes yeux au moins, c'est déjà ça à prendre. son comportement, sa façon de lui parler pouvait être pire après tout. si la rancune d'eren avait cette saveur, soit, elle l'acceptait. des réactions plus dures, elle en avait déjà vu. mais peut être qu'il dissimulait au fond très bien son amertume, derrière ses piques et ses sourires en coin. elle ? elle n'avait nul besoin de dissimuler quoi que ce soit. et elle n'essaierait même pas si c'était le cas. aller titiller la moindre case de son cerveau qui pourrait interpréter à mal ce qu'elle disait. lassée de s'acharner sur ce pauvre bouton d'urgence, georgia reprend place contre la froide paroi de l'ascenseur. le regard qui se repose sur eren avec des yeux rieurs. – n'essaye pas de me faire pas dire ce que j'ai pas dit, d'accord ? non ça ne la dérangerait pas tant que ça. mais ailleurs que dans cet ascenseur, qui commençait vraiment à la rendre anxieuse. loin d'être la meilleure des situations, c'était au moins une bonne chose que l'atmosphère entre eux se soit détendue au fil des minutes. interminables minutes qui arrivèrent sûrement à leur fin, puisque qu'un brusque mouvement survint sans crier gare. un "ting" qui se fait entendre et les portes qui finissent pas s'ouvrir, laissant entrer en collision le silence entre ces quatre murs avec le brouhaha des couloirs. – bon, au moins on.. les mots qui ne peuvent sortir face à eren qui sort nonchalamment de l'ascenseur, sans lui adresser un mot mais avec la politesse peut être d'un bref signe de la main. sourcil arqué, georgia sort à son tour, le bec cloué devant l'indifférence qui venait de lui être portée.

fin du rp