« Oui, on pourrait définitivement dire que je suis à l’aise avec la majorité des gens. »Affublé de son plus grand sourire, il écarta les bras et haussa légèrement les épaules en signe de culpabilité. Il s’agissait même d’un euphémisme, pour être honnête. Au point où, parfois, il devait tenter de lui-même se contenir, de peur de devenir source de malaise pour autrui à cette époque où l’on se réfugiait souvent derrière des écouteurs et où l’étranger devenait une menace plutôt qu’une richesse.
Parlant de cela…
« Ok, super, je vais faire ça alors. Et quand je vais revenir, je vais aller m’assoir là pour les manger. »Il indiqua du doigt une table à libre, à sa gauche.
« Comme ça, tu pourras continuer de lire en toute quiétude si tu veux. Et sinon, bien tu seras la bienvenue à me rejoindre pour continuer de discuter. »Il ne voulait pas ambitionner sur la politesse de la jeune femme.
« Et dans tous les cas – Tertulias Café, au coin de London et Porter, près de Centennial Square. Ou Yvonne’s, si tu préfères les trucs un peu plus formels. Dis-leur que tu es une amie à Georges – ça devrait convaincre les chefs de sortir un peu de leur tanière pour venir discuter avec toi et tes invités. Carolina est une soie, tu regretteras qu’elle ne soit pas ta mère. Et Giovanni, du Yvonne’s, a un rire incroyablement contagieux. Parle-lui un peu des Bruins, tu t’en feras immédiatement un ami. Et puis si tu te sens aventureuse, donne leur carte-blanche pour le menu. Je te garantis que tu ne seras pas déçue. »Georges connaissait personnellement un nombre impressionnant de restaurateurs de la région. Et de viticulteur. Et de brasseur… Et…bref…
Sur un potentiellement dernier sourire, il se leva pour aller commander, ravi de cette rencontre (un peu trop, même…), mais honnêtement persuadé qu’elle avait d’autres chats à fouetter que de lui tenir compagnie.
@Ruby Vanderbilt