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Yurnie ☼ The street lights light your way

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The street lights light your way★ ─
w/ @Marnie Featherington

Tout a coup, ça a basculé. J’ai perdu le contrôle, je me suis laissé aller sans réfléchir. Ce n’était pas moi, c’était pas la personne que j’avais toujours essayé d’être. J’étais pas ce genre de mec qui s’attachait, qui espérait un futur avec une femme. Je m’étais toujours dit que ça finirait par arriver mais que je l’aurais choisi. J’ai été pris au dépourvu, je n’ai pas réalisé ce qui était en train de se passer, comme si je m’étais fait prendre à mon propre jeu. Une bonne partie de ma vie j’avais vu le sexe comme une porte de sortie, une façon de m’évader, de me vider l’esprit et de ne plus penser à rien. Cette fois ci, ça m’avait été fatal. Cette fois ci, c’était bien différent, bien plus compliqué qu’un simple passe-temps. Marnie, elle m’avait lavé le cerveau, lancé un sort, j’en sais rien, mais après cette nuit à se prendre la tête, à s’avouer nos péchés, j’étais parti la retrouvé, parce que c’est avec elle que je voulais être. J’aimais cette sensation qu’elle pouvait me procurer, mais je me détestais par moment, je détestais être faible, avouer mes peurs, avouer que je n’étais pas si fort que je le montrais. Je détestais me dire qu’elle pouvait me broyer les couilles à n’importe quel moment, qu’elle avait comme une emprise, un pouvoir sur moi. Je détestais, mais j’aimais ça à la fois… Putain Yuri, dans quoi tu t’es embarqué encore une fois ? J’étais pas tout blanc, dans cette histoire, elle non plus. Je pense qu’on était juste deux âmes égarées, complètement perdu, qui c’étaient trouvé et qui cherchaient à s’en sortir. Peut-être qu’à la fin, on s’en sortira… En réalité, j’en ai envie, j’en meurs d’envie même. C’est pas simple, que ça soit de mon côté ou du sien, il y a de la rancœur, mais n’était ce pas le meilleur moyen de s’en sortir et d’avancer ? En faisant face à tout ça et en pardonnant ? Peut-être, surement, on verra bien. Je détestais perdre, je détestais être relayé au second plan, et ça me donnait une certaine motivation pour que cette fois ci, ça change, que cette fois ci, ça soit moi, le numéro un. Problème depuis ma putain de naissance, on va continuer de travailler là-dessus. J’essayais de bien faire les choses, qu’au fur et à mesure, on puisse tenter d’avoir une vie convenable à deux, qui ne soit pas faite de prise de tête ou autre merde du genre. Et pour ce soir, j’avais eu une idée. En passant en ville cette après-midi, j’avais vu une affiche pour une soirée déguisé dans une villa sur une petite île pas trop loin. Parfait, non ? Se casser de l’hôtel, de tous ces visages familiers qu’on pourrait croiser, se changer les idées, juste elle et moi, et surtout, déguisé. Comme un rappel de cette première soirée qu’on avait passé ici, cette soirée ou tout avait dégénéré. Je crois bien que c’est à ce moment-là, que je me suis fait avoir. Bon souvenir, en y repensant… Bref, j’avais passé l’après midi à la recherche d’un magasin de déguisement, et putain autant vous dire que c’est compliqué ici. Finalement, j’ai trouvé, et en marchant dans le hall de l’hôtel déguisé en vampire, j’ai rapidement compris que j’avais l’air d’un con et qu’il n’y aurait personne d’ici là-bas. Devant la porte de chambre de Marnie, j’attendais avec dans la main un déguisement de sorcière, ou plutôt, une espèce de robe noir avec un chapeau et une baguette. J’ai hésité, à prendre la baguette, parce qu’elle allait se réjouir de pouvoir me lancer des sorts, mais bon, on est là pour s’amuser, non ? Alors je frappe, sachant très bien qu’elle ne s’attendait surement pas à me trouver derrière sa porte, et encore moins vêtu de cette façon.


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Qu'est ce qu'il s'est passé entre le moment où c'était purement physique entre Yuri et moi et là où on est "en couple". Déjà, rien que cette étiquette me fait flipper et j'suis mal barrée. Si ce n'était que ça, ça aurait pu être simple. Mais forcément, l'équation est plus compliquée que juste lui et moi. Il y a lui, moi et Wilby. Dans ma tête. Toujours là. Un squatteur pur et dur qu'il faut tenter de mettre dehors. Plus facile à dire qu'à faire évidement. Même si ça ne fait que très peu de temps que c'est officiel entre Yuri et moi, j'ai du mal à me lâcher complètement. J'ai peur de le blesser, de faire de la merde. De vraiment l'utiliser pour oublier Wil et que ça ne fonctionne pas. Malgré tout, je profite quand on est ensemble parce que ça se passe quand même bien. Le problème c'est que je sais que j'ai le dessus sur lui et ça avec moi, c'est jamais bon. En principe, ça devrait être simple et pas prise de tête. Sur le papier, je me prend trop la tête a essayé de le dégouter de moi pour qu'il fuie. Pour qu'il se protège. C'est plus fort que moi cette volonté permanente de tout faire péter même quand ça va bien. J'suis allongée sur mon lit, pas prête de sortir puisque je n'ai rien de prévu. Je me dis que tôt ou tard, Yuri me rejoindra très certainement pour dormir. J'ai pas de ses nouvelles, c'est qu'il doit être occupé. J'allume la télé et je me fou sous ma couette. Les meilleures soirées sont souvent celles là. Je deviens casanière depuis mon accident, ça me ressemble pas vraiment. Et puis je crois que je me suis assoupie, parce que quand ça toque à ma porte, je me réveille en sursaut comme si je tapais le meilleur des sommeils. Je me lève pour ouvrir et derrière la porte, je découvre Yuri. Déguisé en vampire. Je fronce les sourcils, ça doit se voir à ma tête que je comprend rien à ce qu'il se passe. Je me pince le bras. Ah merde, j'rêve pas. Je l'attrape par le bras pour qu'il rentre. Qu'est ce que tu fou? Un vif baiser volé, quand même, puis je me laisse tomber sur le lit pour m'assoir.

@Yuri Azarov
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w/ @Marnie Featherington

Peut-être que ça a été trop rapide, peut-être qu'on est en train de faire de la merde, même. Et si ça se trouve, j'allais finir par m'en vouloir et par souffrir, qu'au moment ou cette relation prendra fin, j'allais réaliser la connerie que j'ai faite en tombant dans ces filets. Peut-être que je n'étais qu'un con, qu'un putain de peureux, une petite merde qui se chiait dessus et qui prenait la fuite au moindre obstacle ou à la moindre chose qui viendrait perturber mon quotidien. Peut-être même bien que Marnie elle allait me la foutre à l'envers ? Non Yuri. Stop. Si tu continues à te poser trop de questions tu vas encore foutre ton poing dans la gueule d'un abruti qui aura juste osé poser ces yeux sur elle. T'es pas comme ça, toi. Enfin... Pas avec les femmes. Mais en fait, tu sais quoi. Ta gueule. A trop réfléchir dans l'histoire c'est moi qui va finir par tout gâcher. Marnie, même si elle se sert de cette relation pour oublier son mec, c'est qu'au fond d'elle, elle en a envie, non ? Et dans tous les cas. Moi, je vais lui prouver. Je vais lui montrer que je ne suis pas juste un pion, elle a beau être dur, elle a beau se la jouer femme fatale qui ne ressent rien, un jour, elle finira par tomber dedans, par sortir la tête de l'eau. Comment je peux en être certain ? J'abandonne jamais, quand je désire quelque chose, je l'obtiens, et ça, même si ça prend un putain de temps à finir par me fracasser le crane contre un mur. Défiguré, mais victorieux. Planté devant sa porte, je laisse mon poing frapper en essayant de mimer une petite musique, dans ma tête, ça sonne bien, mais de l'autre côté de la porte ça doit ressembler à un abruti qui a chopé une crise d'épilepsie mais juste au poignet. Elle finit par ouvrir, les yeux à moitié fermés. "Tu dormais ?" Que je lâche, me faisant tirer par le bras pour rentrer à l'intérieur. Lèvres qui s'entrechoc l'espace d'une seconde, elle doit pas vraiment comprendre pourquoi je suis déguisé, en fait. "On a environ trente minutes devant nous avant que le bateau parte. On a une soirée, je t'ai pris ton déguisement, une sorcière, ça t'ira bien. Allez allez maintenant on s'active." Pendant que je parle, je commence à déballer tout ce que je lui ai pris dans le sac, jupe, chapeau, baguette... Je pose tout sur son lit, et je viens m'approcher d'elle, mains qui viennent se placer sous ces bras, je la soulève pour qu'elle se bouge un minimum. On a pas tout le temps devant nous.


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Faut pas me demander ce qu'il s'est passé, je serais incapable de raconter le déroulé exact des événements. Une chose en entrainant une autre, j'me suis retrouvée en couple. Ça s'est passé trop vite. C'était trop inattendu. J'ai rien eu le temps de voir venir. Pas avec la personne que j'espérais, il faut le dire car cela donne du sens à tout ce que je peux faire et ce que je peut être ou non avec Yuri. J'ai vraiment envie pourtant, que ça fonctionne, mais j'ai trop de doutes et je suis peut-être trop sur la réserve pour l'instant. Il me faut du temps. Pour accepter tout ça. Qui aurait cru voir Marnie Featherington, amouraché d'un mec et en couple avec un autre? Personne. Absolument personne. Les réactions de mon entourage sont toutes plus ou moins septiques quant au bon déroulé de cette relation, et il faut dire que je leur donne pas vraiment tord. Mais j'vais essayer. De me prouver à moi même que je suis capable de faire des choses bien avec des personnes bien. Et j'sais qu'avec lui, avec Yuri, ça peut être bien. Faut juste que je m'en donne les moyens. J'suis réveillée par Yuri qui tambourine à ma porte. Je le découvre, déguisé, et j'ai l'impression de rêver. Mais non, il et bien dans cette tenue devant moi et en plein milieu de couloir de l'hôtel. Qu'est ce qu'il fou. J'suis perdue, je comprend rien à ma vie à ce moment là. bah ouais j'dormais dis-je d'un ton un peu ronchon. Je le regarde s'agiter, faire de grands mouvements et vider le contenu du sac sur mon lit. Les yeux qui s'écarquillent quand je vois le déguisement et les accessoires qu'il en sort ainsi que les explications qu'il me fournit. J'ai pas le temps de dire que j'ai la flemme, il ne me laisse pas vraiment le choix me secouant pour me presser. eho, j'avais pas prévu de fêter halloween au mois d'août moi ! J'attrape le déguisement. Une espère de robe noire à moitié en tulle. Un truc mi sexy mi effrayant. Je regarde le chapeau sur le lit puis repose mon regard sur Yuri. t'as vraiment pris ça ? et tu crois que je vais me balader habillée comme ça dans l'hôtel ? Un petit coup de poing au niveau du sternum et j'attrape la totalité de ce qu'il m'a apporté pour aller enfiler le tout dans la salle de bain, sans lui laisser le temps de me répondre. j'espère que ça va en valoir la peine! soufflais-je en revenant déguisée devant lui et surtout à moitié emballée par son plan. Je me regarde dans le miroir et.. j'suis pas ridicule parce que c'est un déguisement comme un autre. Mais on est au Sénégal, et je ne pense pas que ce soit coutumier que de voir des gens se promener déguisés comme nous deux. Prête à partir, j'attrape un petit sac à main dans lequel j'enfouie mon téléphone, un paquet de cigarette et un briquet et les clés de ma chambre. Dans ma main, je tiens la baguette, accessoire indispensable de mon costume, avec laquelle je viens taper ses fesses. en avant edward cullen!

@Yuri Azarov
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w/ @Marnie Featherington

Un besoin de sortir, de changer d'air, de dire au revoir à tous ces visages qui me devenaient bien trop familier. Besoin de m'éloigner l'espace de quelques heures de toutes ces embrouilles que cette relation naissante avait entrainé. Je m'en moque, de l'avis des gens, je me moque de faire du mal si c'est pour mon bien. Un brin égoïste quand il s'agit de mon avenir et de mon bonheur. Je ne m'en voulais pas, parce j'arrivais à me dire que l'avenir serait plus beau, qu'on pourrait peut-être construire quelque chose de grand, faire fermer les gueules qui ont parlé un peu trop sans réellement savoir ce qui se passait vraiment. C'est l'humain et sa nature, d'être toujours pessimiste et de parler sans savoir, d'être haineux, d'être mauvais, tout simplement. C'est dans ces moments là, qu'on voit réellement le visage des gens, quand ils font face à une situation qui leur échappe, qu'ils se retrouvent contre le mur et que leur seule défense, ça sera l'attaque. Alors qu'ils se lâchent, qu'ils pensent que je vais faire un moulage de mes dents dans un mur, ça alimente mon envie de prouver au monde entier qu'ils se trompaient tous. Sur moi, sur Marnie, sur tout. Mais ce soir, je me moquais de tout ça, je voulais juste qu'on sorte, qu'on profite, qu'on s'amuse, qu'on bouge d'ici, et cette soirée tombait à pic.
"Il est trop tôt pour dormir." Air désespéré sur le visage, je finis par lui expliquer le déroulement de cette soirée, sans vraiment la laisser en placer une, et surtout, sans lui laisser le choix. "Regarde comment je suis habillé, les gens m'ont tous regardé bizarre en arrivant." Ouais, mais je les emmerdes, chacun d'entre eux. C'était les vacances, ont étaient pas à Boston, je n'avais pas besoin de garder un air sérieux sur le visage pour tenter de trouver des clients pour des appartements à tous les coins de rue et garder un minimum de crédibilité. Mini coup de poing de sa part, je fais mine d'avoir mal et me laisse tomber sur le lit, j'ai même pas le temps de lui répondre qu'elle va dans la salle de bain se changer. Pff... Le regard sur mon téléphone, passant d'application en application comme pour accélérer le temps, je l'entends sortir. "Même pas tu t'es changé devant moi." Levant le regard pour le poser sur elle, sans que je puisse contrôler quoi que ça soit, ma bouche commence à s(ouvrir toute seule. "Ah ouais par contre vient on se casse parce que ça va partir en n'importe quoi si on reste ici." Directement, je me lève, parce que Marnie, elle est vraiment sexy en sorcière. Sourire con sur le visage quand je détaille cette tenue, plutôt fier de mon choix, j'attrape le sac qu'elle tenait dans sa main. "Donne je suis gentleman ce soir." Coup de baguette sur le cul, surnom d'un mec à la peau blanche qui a enfanté une végan devenue carnivore et amoureuse d'un loup garou, est-ce que c'était pas un effet miroir de ce qu'il se passait réellement entre nous ? Enfin, là, on s'en fou, on va juste profiter de notre soirée. C'est dans le hall de l'hôtel que plusieurs regard se sont posé sur nous, pas le genre de regard ou tu vas penser que la personne t'envie, non, les regards ou tu sais très bien que les personnes te jugent. "Ils ressemblent à des pieds de biche et ça nous juges..." Murmurant ça à Marnie car j'avais pas envie d'attirer plus l'attention et de me retrouver dans des histoires. Bon, le bateau, il est pas loin normalement, non ?


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J'me suis autorisée à lâcher prise. A me dire que peut-être que la seule solution pour oublier Wilby, c'était d'être avec une autre personne. Mais j'voulais blesser personne, j'voulais pas être ce genre de fille qui prend les mecs pour des pansements. Les prendre, les jeter. C'est pas mon truc. Et puis, je voulais pas non plus me mettre avec le premier venu. Si il fallait combattre le mal par le mal, il fallait au minimum que la personne avec qui j'entretiendrais une relation soit une personne qui en vaille la peine. Yuri, il en valait la peine. Mais c'est aussi ça le problème. Je voulais pas le blesser. Et j'étais persuadée que penser à un autre pouvait le blesser, c'est pour ça que j'avais été honnête. J'ai essayé de le dissuader de moi, d'être avec moi. Ca a pas fonctionné, il est resté. Il est toujours resté. Est-ce que c'est un signe? Certainement. Est-ce que je m'attache ou je m'ouvre un peu plus à lui ? Est-ce que j'oublie Wilby? Toujours pas. C'est probablement trop récent pour que le changement s'opère si vite. Il est pleins de bonne volonté et la preuve, ce soir encore, il me fourre dans une histoire pas possible. Une soirée déguisée dans laquelle je me retrouve en sorcière. C'est comme ça qu'il me voit. Envoutante, dans tous les sens du terme. J'ai enfilé la tenue, à l'abri du seul regard indiscret qui est le sien et il ne manque pas de me le faire remarquer d'ailleurs. J'voulais pas que t'en oublie ton objectif principal: la soirée! Et puis on file, main dans la main ou presque, en direction de ce lieu qui m'est inconnu pour l'instant. On traverse l'hôtel et je sens bien les regards se poser sur nous. Finalement, j'm'en fou. Ils peuvent tous penser ce qu'ils veulent. Le ridicule ne tue pas et quand bien même, j'aurais la dignité d'être morte déguisée en la plus bonne sorcière de cette planète. Au loin, quand on arrive à l'extérieur, j'vois un bateau. La soirée est là dedans?? J'espère pas parce que le bateau c'est cool, mais les soirées sur un bateau, c'est un peu dépassé. Alors, le combo bateau+soirée déguisée, ça annoncerait une soirée... particulière. Il m'embarque à monter là-dedans et je ronchonne mais je le suis quand même. Fais chier, il est vraiment sérieux dans son délire. Dans le bateau, que des gens déguisés. On fait un peu moins tâche tout de suite. Bon, moi en sorcière, je comprend. Mais toi en vampire?? Tu m'expliques ce choix ?

@Yuri Azarov
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Qu'ils aillent tous se faire enculer par un putain de cheval. J'étais le propre maitre de mon destin, rien n'était tracé d'avance, rien était déjà tout prévu. J'en avais rien à foutre de ce qu'on pouvait penser ou dire, j'avais toujours fonctionné comme ça, à foncer tête baissé parce que j'étais surement un peu trop têtue et un peu trop entier pour faire les choses à moitié. Au fond, j'avais peut-être toujours été qu'un putain de peureux qui se chiait dessus à l'idée de s'attacher, de s'accrocher à une personne. L'humain est méchant, pauvre Yuri. Une peur incontrôlable de l'abandon, traumatisme qui c'était installé avec les années, épreuves bien trop dur à encaisser. J'avais troqué ce sourire de gosse et cette insouciance contre un paquet de clope et un air sérieux, tout ça pour faire croire à tout le monde que rien ne pouvait m'atteindre, que rien d'autres que ma putain de carrière avait de l'importance à mes yeux. Habituellement paralysé à l'idée qu'on puisse venir percer un minimum cette carapace qui était censé être indestructible, avec Marnie, c'était différent. Comme si elle pouvait s'y engouffrer petit à petit, se frayer un chemin et peut-être finir en me laissant là, seul, abandonné. J'en savais rien, je ne pouvais et je ne voulais pas prendre la fuite, parce que cette sensation, ce qu'elle me poussait à ressentir jours après jours, j'aimais. J'aimais ça. Tu n'es pas seul, Yuri, tu ne l'es plus. "Mon objectif principal c'est toi." Phrase qui est sortie sans que je ne puisse la contrôler ou réfléchir avant de l'ouvrir, je feinte de prendre un air sérieux comme pour camouflé ce que je venais de dire, et on se casse, parce que je veux pas m'attarder là-dessus, j'veux pas qu'elle commence à penser que je suis accro à elle. Je vais passer pour quoi moi, après ? Un faible ? T'es pas faible, Yuri. T'es grand, t'es imposant, t'as rien d'un faible, t'es pas une couille molle, t'as pas de faiblesses, reste droit, prend son sac, et cassez vous d'ici même si vous allez l'air de deux pingouins qui cherchent la banquise. Le bateau, il est là, et vu sa façon de me regarder, elle a pas l'air d'être emballé. Sourire qui vient s'afficher sur mon visage quand je la regarde, hochant la tête parce qu'une soirée à la croisière s'amuse ne me tente pas plus que ça. "Deux verres d'alcool et j'ai le mal de mer, donc non la soirée c'est pas ici, c'est juste notre taxi ça." Un taxi assez étrange pour le coup, t'as une centaine de peigne cul déguisé. T'as même un mec en Tarzan, enfin, je pense vu qu'il est torse nue avec une espèce de peau de bête pour lui protéger les couilles. "Y'avait plus vraiment de choix au magasin, c'était soit vampire soit la panthère rose..." Choix par défaut, mais qui me convenait. Et en regardant un peu autour de moi, je me dis qu'on s'en sort pas trop mal, entre le Tarzan de wish et Maya l'abeille, on était plutôt assez beau, nous. Le chemin était pas si long que ça, une vingtaine de minutes à tout casser, un espèce de créneau pas trop réussis pour le marin, et nous voilà sur la terre ferme, enfin. J'attrape sa main, prêt à profiter de cette soirée, prêt à se fondre dans la masse sans pour autant sociabiliser avec tout et n'importe quoi. "On commence par l'alcool fort ou on y va modérément ?" Préférant avoir son avis pour éviter de me jeter sur la vodka et finir par vouloir vendre des appartements aux locaux d'ici. Et puis, les gens présent ici, j'en avais rien à foutre, mon attention était porté sur Marnie, préférant m'éloigner un peu de l'hôtel pour qu'on puisse se retrouver juste elle et moi. Elle, la lumière, et moi, l'ombre.


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Y'a pas plus kitch qu'une soirée costumée, mais j'adore. L'idée est bien trouvée, c'est fun et surtout ça arrive à un moment qui est plutôt bien choisi puisque je me dis que c'est une occasion parfaite pour que Yuri et moi puissions nous retrouver. J'ai ronchonné un peu, j'ai trainé un peu du pied, pas très motivée à cette idée, mais une fois mon déguisement enfilé et ma flemme passée, j'étais plutôt contente qu'il ait pris cette initiative. Je ne lui montrais pas parce que je ne voulais pas qu'il se sente trop confiant. Doucement mais sûrement. C'est ce que je voulais comme relation. Tout simplement parce que je connais les enjeux qui sont présents et que j'ai pas envie de blesser qui que ce soit. D'autant plus que j'apprécie Yuri. Sa personne et ce qu'il est avec moi. Attentionné, aux petits soins, que demander de plus? Ne le répète pas une deuxième fois, j'vais avoir envie d'en profiter et d'abuser ! Mise en garde du danger potentiel que je peux être car je me connais et je sais que trop confiante, je dépasse souvent les limites. Incapable d'être raisonnable, tout doit (trop souvent) aller dans mon sens. Répercussion d'une enfance trop gâtée certainement. On embarque donc sur ce bateau rempli de personne.. comme nous. Ou plutôt, moins bien que nous. Des déguisements plus loufoques les uns que les autres, finalement, j'ai bien l'impression que nous sommes les plus sobres. T'as bien fait de prendre ça alors une petite tape sur l'épaule accompagne mes mots, je n'aurais pas voulu être aux bras d'une panthère rose, c'est tout de suite moins sexy. Une vingtaine de minutes après on arrive sur le lieu de la soirée. Yuri m'attrape la main pour qu'on se faufile entre la foule déguisée afin d'atteindre le bar. Il veut boire, j'acquiesce d'un signe de tête. J'vais prendre un cocktail. Genre un mojito, ça m'ira très bien. Et puis toi, tu fais comme tu veux, t'es un grand garçon! Je lui ai déjà dis que j'étais pas sa mère et c'est pas pour rien. Je considère qu'il peut faire ses choix sans que je les valide. Et puis, ce qu'il boit m'importe peu. On passe commande quand il fait son choix et une fois servi je le prend par la main pour qu'on puisse se trouver un endroit plus sympa que le milieu du bar. Bon alors, tu m'as emmené ici, déguisée en sorcière, pour que je te prouve que je peux t'ensorceler encore plus ? Je lui souri, de manière plutôt aguicheuse. Est-ce que je ne sais être que ça avec lui ? Une aguicheuse? Aucune idée. C'est sûrement ce que j'ai toujours eu l'habitude d'être avec lui. Une relation charnelle et rien d'autre. Il n'y avait jamais eu plus avant il y a quelques jours alors c'était dur d'avoir une attitude plus tendre et sentimentale vis-à-vis de lui.

@Yuri Azarov
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Et si tout ça n’était qu’une stupide erreur de ma part, de notre part ? Et si nous aurions dû en rester là ou nous nous étions arrêtez il y a de ça quelques années? Pourquoi toujours vouloir forcer le destin, toujours avoir cette envie de se prendre un mur, de refermer ces plaies qui ne pourront pas l’être aussi facilement. J’sais pas si c’est être têtue ou être con. Si c’est être débile ou inconscient. Comme si je n’avais pas assez souffert, comme si elle n’avait pas assez souffert elle aussi. Que voulez-vous qu’on fasse ? Que voulez vous que je puisse faire face à cette situation ? Marnie, plus je la vois, plus j'ai envie de passer du temps en sa compagnie, comme un putain de trou noir qui viendrait aspirer mon âme, qui ne me laisserait pas d'autres choix. Impossible de fuir, et en réalité, j'en avais aucune envie, bien trop plaisant de découvrir ces nouvelles sensations, ces nouvelles émotions. Jalousie, passion, envie, affection, attention, attention ouais, fait attention, Yuri... "C'est mieux si je fais ça ?" Majeur que je pointe en sa direction avec un large sourire sur le visage, comme si j'allais réussir à la dissuader. J'en avais pas envie, en réalité. Qu'elle profite de moi, qu'elle profite de cette phrase, qu'elle l'utilise contre moi, comme une arme, comme bon lui semblait, parce qu'en sa compagnie, j'étais vrai. Bien plus que sincère. Une bonne partie de ma vie je me l'étais interdit, j'avais toujours privilégié ma carrière, ma famille, ma propre vie avant de penser à une femme. La peur d'être pris dans une toile dont je ne pourrais m'échapper. La peur de me faire avoir, d'accorder ma confiance, d'offrir à quelqu'un l'opportunité de me connaitre pour ensuite s'en servir pour me détruire. J'étais pas comme ça, j'étais pas ce genre de mec, je n'en avais jamais eu réellement envie. J'en avais toujours eu peur. Ne montre jamais tes faiblesses, que ça soit en affaire, comme dans ta vie personnelle. Phrase que mon père n'avait cessé de me rabâcher lorsque mon frère avait quitté le domicile familiale. Comme si ça allait me forger, comme si ça allait faire de moi une meilleure personne. Il y avait surement une part de vérité, là dedans, peut-être que j'aurais du l'écouter un peu plus, mais honnêtement... En ce moment, j'en avais rien à foutre. J'étais comme sur un petit nuage, je goutais à un plaisir que je n'avais pas vraiment connu. Et j'avais l'impression de devenir plus grand, plus fort, comme si Marnie, elle pouvait me hisser vers le haut, et faire de moi une meilleure personne. Enfin, arrêtons de trop penser, essaie de mettre ton cerveau sur off, Yuri, juste le temps de cette soirée. Soirée peu banal, j'étais pas vraiment le genre de personne à me retrouver dans ce genre d'endroit, déguisé. Mais c'était drôle, j'étais persuadé qu'on allait pouvoir s'amuser, qu'on allait pouvoir en rigoler. Comme une partie deux de notre soirée sur le toit, cette soirée qui avait terminé d'une façon assez étrange. "C'est noté." Léger soupire quand elle a le dos tourné suite à sa réflexion. Lui demander son avis ne fait pas de moi un assisté. Je finis par lui commander son verre, préférant attaquer par quelque chose de plus fort, comme pour me mettre dans l'ambiance, comme pour laisser tomber plus facilement toutes ces barrières que je m'étais mise. "Tu penses vraiment avoir besoin d'un déguisement pour réussir ? Et en réalité, qui te dis que c'est pas moi qui te pousse à faire ça, que je suis pas en train de te manipuler en te faisant croire que tu m'ensorcelles ?" Je tente de m'en persuadé, mais au vu du sourire que j'essaie de dissimiler, on voit très bien que j'ai aucune crédibilité dans mes paroles. Enfin, je m'en branle, en fait. Qu'elle me lance tous ces sorts, qu'elle utilise cette baguette en plastique contre moi si elle en a envie, je suis réceptif, en ce moment. "J'avais envie qu'on s'éloigne un peu de l'hôtel en réalité. Et vu que ça t'arrive d'être drôle comme personne, j'me suis dit qu'ici, ça pouvait être sympa." Léger pic, comme pour tenter de prendre le dessus sur elle, de m'affirmer un peu plus. On finit par trouver une table libre, nous offrant une vue sur toute la soirée. Parfait. Je me presse un peu, pour pouvoir venir lui tirer la chaise comme un putain de gentleman qui voudrait montrer qu'il connait les bases de la galanterie. Comme si elle avait besoin de ça, Marnie.


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En ce qui concerne ma vie privée, je prend rarement des bonnes décisions. Et puis, même quand on me dit que je fais pas le bon choix, j'y vais quand même. J'ai besoin de voir par moi même, d'expérimenter la chose quitte à me prendre une bonne claque. C'est toujours le même schéma, à croire que je n'apprends pas de mes erreurs. Mais j'ai toujours été comme ça et changer n'est pas prévu. Par contre, dans la vie professionnelle je suis tout l'inverse: prendre le temps de réfléchir, de ne pas se tromper et de peser le pour et le contre de chaque élément que j'ai en ma possession. Je suis deux personnes bien différente, notion transmise très certainement dans mon éducation. Et puis y'a la vie aussi, qui fait qu'on change, qu'on se durcit, qu'on se protège. Moi c'est ça, c'est la vie qui m'a pas épargné. J'avais pas demandé à être au milieu d'une fusillade, de penser que j'allais crever puis finalement être la seule putain de conne à s'en sortir. Il faut se faire une carapace, montrer aux autres que rien ne nous attend, rien ne nous détruit, parce que sinon, si ils en ont l'occasion, ils foncent. Et cette personnalité, elle plait, elle attire, elle attise la curiosité, de bien des gens. Les hommes surtout, y'a un truc qui fait qu'ils s'attachent. J'peux pas l'expliquer, je le fais même pas exprès. Une espère d'aura naturelle qui se dégage peut-être. Et Yuri il a été victime de ce truc. J'étais à des kilomètres de penser ça de lui et quand il m'a lâché l'info, ça a été déstabilisant. Le problème dans notre relation, c'est que j'ai le dessus. C'est putain d'insupportable. J'suis trop en confiance et du coup je me permet tout et n'importe quoi. C'est la sécurité. J'sais que si je tombe, c'est mon filet de sécurité, mon gilet par balle. Et ça, ça m'plait pas au fond. C'est mon côté auto-destructeur qui me crie Marnie, ça va pas, c'est trop sécure avec lui. Ta gueule, tais toi, oublie cette envie de tout détruire tout le temps. J'suis avec lui parce qu'il est tout ce que Wilby n'est pas. Son majeure en ma direction, j'attrape sa main pour l'abaisser. Fais attention à tes gestes dis-je d'une voix douce. Et puis on s'est laissé porter par le timing d'un début de soirée. Commander à boire, se faufiler entre les masses de personnes, s'installer à une table. Je sirote mon verre, doucement, j'ai pas mangé et je sais comment ce genre de choses peuvent terminer. Son air faussement sérieux me fait sourire à mon tour. Je vois bien que derrière ses paroles, il est certainement apeuré de l'effet que j'lui fais. Arrête sans cesse de te justifier auprès de moi Une voix suave pour le rassurer, car même si j'aime le piquer, mon but n'est pas de l'abaisser plus bas que terre. Ma main caresse sa joue, un geste tendre qui n'arrive pas tous les quatre matins et enfin je m'approche pour l'embrasser.  Je regagne très vite mon habituelle distance, plus mentale que physique, notre proximité corporelle ne m'ayant jamais dérangée. J'suis toujours drôle. Toujours Je regarde autour de moi pour trouver quelque chose de drôle à dire mais impossible de trouver. Vu où on a atterri, c'est dur d'être drôle à moins de.. mon regard se pose sur lui, un soupçon aguicheur. On peut faire un scandale.. J'sais pas, t'as qu'à aller aborder une fille et puis, on voit. Encore une idée bien pourrie qui me venait.

@Yuri Azarov
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