danse nuptiale (estyne)

Donner des cours. Ce n’est pas forcément un objectif, je veux rester dans un loisir, retrouver la passion que j’avais plus jeune pour la danse. J’aurai pu me remettre à d’autres danses, j’y ai pensé. Reprendre la danse classique, j’ai eu l’occasion de tester un cours de bachata également. Je veux juste une danse qui ne me prendra pas tout mon temps, et je pense que la pole dance peut être un bon compromis. « Déjà que j’arrive à tenir sur la barre sans glisser, ça sera déjà très bien.» que je ris au vu de ce premier cours. Surtout vu le niveau de la professeur de danse, il y a un autre niveau en face. « Promis, je te montrerai ça.» La petite taquinerie dans le sourire, l’oeil pétillant. Posée, je te demande quel genre de danse va faire Tillie, et pour mon plus grand plaisir, c’est de la danse classique qu’elle fait. A son âge, c’était là où j’ai commencé mes premiers entrechats. « J’ai fait de la danse classique pendant dix ans, jusqu’à mes seize ans. Si jamais elle a besoin, je peux l’aider.» Et être sa professeur de danse. Puis qui dit voir Tillie, dit te voir toi également. Autant joindre l’utile à l’agréable. J’adore voir cette expression de fierté dans ton regard en parlant de ta fille. On voit qu’elle est ta vie, ta fierté, ton bonheur. Pour un papa célibataire, tu sembles très bien t’en sortir. « Oui, je fais faire mon année à la clinique Rylon sur Boston, ils sont spécialisés dans mon domaine.» A mon tour d’être fière de mon parcours actuel. Même s’il a laissé place à peu de chose dans ma vie comme dans les relations amoureuses, des soirées ratées préférant travailler, étudier, que d’aller boire à une fête. « C’est un peu compliqué, mais je dois apprendre à faire des efforts.» Car oui, c’est un réel travail sur moi à faire. Et loin de moi l’envie de te faire fuir avec l’idée de ne pas se voir entre deux vacances. « J’imagine que tu vas partir un peu avec tes études d’archéologie aussi ?» Ce n’est pas à Boston qu’il y a les meilleures fouilles archéologiques à faire. A voir si la suite de nos plannings de stage et d’école coïncideront.  

Réciproquement, je peux dire que tu es ma plus belle rencontre de l’été, ne regrettant pas un instant d’avoir accepter ta demande pour venir me parler. Jusqu’à maintenant, il y a tellement de choses qui nous rassemblent, peu qui nous séparent. Même si au départ en acceptant, je ne m’attendait pas forcément à grand chose. Puis le temps à fait que tu t’es fait ta petite place dans mon quotidien, et même si on a eu un temps sans se donner trop de nouvelles par le fait d’avoir été fort prise, le hasard fait qu’on se croise ici, et que les choses retrouvent leurs cours. Appréciant l’instant, les lippes s’étirant au fur et à mesure, le regard se plantant dans le tien pour ne plus le lâcher. « Là, c’est moi qui suit curieuse de voir ça.» Riant en imaginant la scène, tel un pompier qui descend pour aller éteindre un feu. Ne doutant pas un instant que tu tiendrais sûrement bien mieux que moi actuellement. Puis vient la promesse de te faire une danse, le jour où j’estimerai que c’est regardable. Au minimum. « Elle est du genre curieuse ? Je lui apprendrai avec plaisir, elle épatera ses copines de danses comme ça.» Une curiosité intellectuelle et manuelle que j’admire. J’étais également comme ça à son âge, j’adorais découvrir des choses, faire les musées, ou alors je parlais avec les gens venus de tous les horizons pendant les vendanges. C’est aussi de là que vient l’amour pour la médecine, il y a tellement de choses à apprendre, un domaine en perpétuel évolution et de changement. Les découvertes s’enchaînent. La spécialisation en obstétrique-gynécologie s’est faite à travers différent stages, le contact avec l’être humain est plus particulier, plus intime. « Jusqu’à maintenant il me convenait très bien..» que je commence car oui jusque là ça allait. «... je ne peux juste pas me réveiller un jour après mes études, et commencer ma vie qu’à ce moment là.» Des paroles que j’ai pu avoir avec une amie pendant le summer camp, qui me disait qu’il faut que je vive ma vie en plus de mes études. Il faut juste que je m’adapte. Plus facile à dire qu’à faire. Un mouvement de la tête, écoutant le fait que tu n’es pas là souvent par tes études. Inconsciemment dans ma tête, je calcule le fait qu’entre mes études et les tiennes, bien qu’on soit au même endroit pour étudier, laisserait peu de temps pour se voir. Je n’arrive pas encore à définir si c’est une bonne chose ou pas. « Tu as fait quoi comme pays jusque maintenant ?» Intéressée par ton domaine. Le sujet des études entre nous a été survolé, l’occasion d’en savoir un peu plus. Le verre aux bords des lèvres, je termine à vitesse grand v cette bouteille d’eau commandé. « Désolée, j’avais soif.» Riant une nouvelle fois.

Je ne peux que rire en essayant de t’imaginer à la place d’une danseuse de pole dance. Faire des positions comme j’ai pu voir dans mon cours. Je jette un regard derrière moi, et je me dis qu’avec un petit apport financier, j’arriverais à négocier pour avoir l’une de ses barres un court moment pour te voir faire tes acrobaties. « ça se trouve, tu t’en sortirais mieux que moi.» Après tout, tu fais du sport depuis un moment, tu as les bras et les abdominaux pour. Mon égo en prendrait un coup si c’était le cas. Je préfère ne pas savoir tout de suite. « Allez, je suis gentille, on se fera ça une prochaine fois.» Ce n’est pas la folie qui me manque, mais tu as un petit trop de vêtement pour pouvoir jouer le jeu. Et je n’ai pas forcément envie que tu déshabilles au yeux de tous, même s’il n’y a pas grand monde et surtout des hommes. Même.
Se concentrant maintenant sur Tillie, c’est passionnant de t’écouter parler d’elle. Je ne connais rien à l’éducation d’un enfant, hormis celle que j’ai eu. Loin de moi l’idée de dire que mes parents ne nous ont pas donné une bonne éducation au contraire, elle était juste plus stricte pour Celyan, Chloé et moi. Apprendre à se tenir à table quand on a quatre ans, se tenir droite telle une demoiselle au lieu de courir partout avec des enfants de mon âge, aucune grossièreté, au contraire, j’ai toujours appris à bien parlé, soutenu le plus souvent. Mon côté enfant vient peut être de là, de cette enfance un peu volée par cette bonne éducation. « Je retrouverai mes ballerines pour lui apprendre quelques pas adaptée à son âge.» L’avantage d’avoir commencer au même âge de que la petite. Le sujet dérape sur les études. Si Tillie est un de tes sujets favoris, le mien, c’est les études. « J’ai une colocataire qui n’est autre que l’une de mes meilleure amie, qui va savoir de me sortir de cette zone de confort.» Puis j’ose imaginer qu’avec la bonne personne, celle qui comprendra les compromis, et l’importance de mes études, cela se fera naturellement. C’est ce qu’on lit dans les livres. « Pour tes études. Il doit y avoir tellement de pays où faire des recherches.» La passion des voyages, ça doit être un plaisir. « Quand tu pars, tu pars combien de temps en moyenne ?» L’envie d’en savoir plus sur tes études, le sourire aux lèvres en t’écoutant et en passant ce moment avec toi. Cela faisait un moment et je réalise combien ça m’a manqué. « M’en parle pas, je n’ai plus l’habitude.» riant légèrement à ta remarque, alors que toi tu te moques gentiment. « Je ne vais pas traîner d’ailleurs, j’ai besoin d’une bonne douche.» Petit cadeau pour te moquer une nouvelle fois de moi. J’aime tendre le bâton pour me faire battre en riant.

Je ne manque pas de rire quand tu sembles faussement prétendre ne pas savoir si tu y arriverais. Bien sûr que oui, et qui sait si un jour tu as une démonstration bien plus correcte que celle-là, tu pourras me montrer l’étendu de ton talent cacher. « Je sais, on me le dit souvent.» Riant une nouvelle fois sur le fait d’être adorable. Même s’il est vrai que c’est une caractéristique chez moi, celle d’être gentille voire trop. A l’opposé de Celyan ou de Chloé, qui ont un caractère bien plus fort que le mien. Ce n’est pas pour autant que je me laisse marcher sur les pieds, mais il est bien plus compliqué d’être compter dans leurs cercles d’amis ou de tendre la main. Je profite que tu termines ton verre pour finir le mien, et la bouteille d’eau que j’ai commandé. Enchaînant sur Tillie et sa passion pour la danse classique et bientôt le gymnastique. La petite semble ne pas tenir en place. « C’est avec plaisir, la danse classique a tenu une grande place dans ma vie. Alors si je peux transmettre ça.» Et c’est une vérité. Dix ans de danse classique dans une vie, ce n’est pas rien. A voir jusqu’où elle compte faire de la danse classique, car cela demande une hygiène de vie irréprochable. C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai pas choisi de reprendre la danse classique aujourd’hui. Avec mes études, je ne peux plus accorder autant de temps à la danse classique qu’avant. On parle rapidement de ma colocataire, et meilleure amie. Iléana, mon amie de toujours. C’est un plaisir de l’avoir comme colocataire aujourd’hui et partager mon quotidien avec elle. Je hoche la tête, il est vrai que ça serait dommage que je ne profite pas à fond de mes dernières années d’études, de vivre mon expérience d’étudiante américaine. Puis maintenant, les stages vont être plus importants que la théorie, me laissant sûrement un peu plus de temps aussi pour souffler de temps en temps. Tout se fera en temps voulu. Je t’écoute parler des endroits que tu as vu avec tes études d’archéologies. Passionnant. « Je trouve ça génial que tu puisses voyager comme ça à travers le monde, découvrir des choses qui pourraient changer ou apporter une nouvelle touche à l’histoire.» Et je le redis, c’est passionnant. Quand je voyage, j’adore visiter et découvrir, je ne suis pas de celle qui attend à l’hôtel que le temps passe et qui profite juste de la piscine. Non, faut que je découvre le pays qui m’accueille. « Je vais y aller oui, j’en ai besoin là.» souriant à mon tour. « ça m’a fait plaisir de passer un petit moment avec toi, on se revoit vite.» Pas une question mais une affirmation. Te revoir m’a fait très plaisir, et m’a fait remémorer les bons moments ensemble. Et je ne veux pas m’en passer. On quitte le cabaret ensemble, avec la promesse d’une prochaine fois.

THE END