Limitless (Will & Vic)

limitless
with @William Bennett and @Victoria Lahey
warning : falsification de documents.
the 15.08.2022 William's flat. Bien que consciente qu’il devait être levé depuis deux bonnes heures déjà, c’est avec des croissants et deux cafés du D-Lice dans les mains que Vic arrive au domicile de son… petit ami (?) à la suite de sa garde. Ses lèvres s’étirent dans un sourire fatigué lorsqu’il lui ouvre la porte, avant de venir s’écraser sur celles de William dans un baiser furtif. Bonjour. Une fois les cafés pris en charge par l’agent gouvernemental et libérée de ses chaussures, Vic se dirige vers la table de la salle-à-manger, toujours un peu étrangère à ses lieux, et s’y installe. Je ne te promets pas de tenir bien longtemps avant de m’écrouler, la nuit a été mouvementée. Assez pour ne lui accorder que deux petites heures de répit sur vingt-quatre heures de garde. Elle devrait se trouver dans son lit plutôt qu’à cette table mais Vic tient à grappiller un petit moment de la matinée de William avant de rendre les armes, avec une idée bien précise derrière la tête. T’es levé depuis quelle heure ? Ca ne te ferait peut-être pas de tort de te recoucher une fois qu'on aura pris le petit-déjeuner. Sans doute le deuxième le concernant. Ses horaires sont bien trop intenses, il doit forcément le sentir mais c’est surtout un moyen de le motiver à s’allonger à ses côtés, même si William l’abandonne dès le sommeil trouvé.

Commencer à faire couler son café à 5h. Quelques pas pour aller se laver le visage à l'eau froide et se regarder dans le miroir. Consulter ses courriels. Parcourir Twitter. S'habiller, puis partir courir. Rentrer prendre une courte douche. Lire son édition papier du New-York Times, La laisser trainer sur la petite table à manger carrée qui supporte rarement autre chose.

Une routine tissée serrée au fil des trois dernières années. Un rempart contre le vide pernicieux et la passivité qu'il inspire. Un vide qui perd cependant beaucoup de terrain ces derniers temps. Depuis qu'une main délicate prend l'habitude de venir y cogner tout doucement. Même si elle le sait réveillé, à l'attendre de l'autre côté.

« Hey, Sunshine. »

Même si elle arrivait après l'aurore, il ne lui en tenait nullement rigueur.

« Désolé de l'apprendre, » mentionne-t-il sincèrement en venant la rejoindre à table avec deux petites assiettes.

« Tu sais bien que je ne suis pas un très gros dormeur. Je peux faire un effort, mais je ne voudrais pas t'empêcher de te reposer.»

En réalité, comme souvent lorsqu'elle venait le rejoindre après sa garde, il avait pris l'habitude de bosser sur des dossiers toute la nuit. Par solidarité, et pour un peu mieux s'arrimer au rythme de celle qui redéfinissait progressivement son quotidien.

Un seul haussement d’épaules répond au “désolé” de William. Il s’agit là des inconvénients de son choix de carrière et Vic ne peut clairement pas s’en plaindre, moins encore avec les plans qu’elle commence doucement à tirer pour reprendre à l’hôpital. Elle le sait parfaitement, les horaires qu’elle a actuellement sont un jeu d’enfant à côté de ceux qu’elle risque d’avoir d’ici quelques semaines, si William est en mesure de l’aider. Une partie craint qu’il juge son éthique, mais elle espère que son petit-ami se concentrera surtout sur ce besoin vital d’exercer la médecine, plutôt que de remettre les patients à des mains supposées plus expertes que les siennes. Tu peux juste t’allonger à mes côtés jusqu’à ce que je m’endorme, ça ne devrait pas prendre longtemps. Elle lui sourit, s’imposant clairement chez lui pour ce petit repos. Ils ne passent pas autant de temps qu’elle ne le voudrait ensemble, Vic n’hésite donc pas à prendre les choses en mains lorsqu’elle l’estime nécessaire. Elle reste cependant persuadée qu’il a besoin de ces heures de repos autant qu’elle, même si elle n’ira pas jusqu’à insister sur ce point. William a vécu ces quinze dernières années sans que Victoria ne le materne et sait, mieux que quiconque, ce dont il a ou non besoin. T’as fait quoi de beau de ta matinée ? Elle demande, espérant toujours un fait qui sort de l’ordinaire parce que le programme du brun lui semble parfois bien triste.

« Ce n'est pas si simple de 'juste' s'étendre à tes côtés tu sais,» répliqua-t-il avec un malicieux sourire en coin.

Honnêtement, il n'allait rien faire pour lui compliquer la vie. Il savait bien à quel point ces gardes étaient exténuantes pour elle. Il se considérait choyé qu'elle choisisse de passer par ici pour échanger quelques instants avec lui avant de s'écrouler. Quelque soit la nature de ces instants.

« Je suis allé faire une courte course du côté du parc de Cristophe Colomb. Puis j'ai commencé quelques uns de mes dossiers, question que le fonctionnaire que je suis puisse grapiller quelques heures avec toi. Ou minute, vu ton état. »

Il n'avait honnêtement nulle intention de quitter son appartement tant que Victoria y serait. Son plan était de s'installer dans un coin de la chambre pour travailler, question de pouvoir occasionnellement jeter un oeil sur sa belle endormie.

« Et là, je m'apprêtais à aller te faire couler un bain.»

Bain dont la seule fonction dans la dernière année consistait pratiquement à se faire laver par sa femme de ménage.

« Et toi, tu as sauvé combien de vie aujourd'hui ?»

Mais si tu es sage, tu seras peut-être récompensé une fois que j’aurai récupéré un peu d'énergie. Vic lui signale avec un sourire espiègle, avant de se renseigner sur la composition de sa journée jusqu’ici. Toute personne normalement constituée sortirait à peine du lit mais l’ambulancière a rapidement noté que Will ne s’accordait que (trop) rarement du repos. C’est ta façon de me dire que j’ai sale mine ? Elle réplique, d’un air boudeur, mais retrouve très rapidement le sourire. Les fonctionnaires ne sont-ils pas censés avoir une vie facile ? Un petit lundi-vendredi 8H-17H (grand maximum) et adieu le boulot et les responsabilités qui s’y rattachent. Cela ne représentera sans doute jamais les journées de William mais ça ferait tout de même plaisir à Vic qu’il s’autorise à oublier le boulot un petit jour par semaine. Elle n'ira pas jusqu'à le lui faire remarquer, sa question est bien assez explicite. Ouh j’aime cette idée. Ses yeux s’illuminent lorsque son petit-ami (?) mentionne le bain qu’il s’apprête à lui faire couler et Vic rabat son attention sur sa tasse de café qu’elle porte doucement à ses lèvres, songeuse. Pas assez à mon goût. Elle marmonne, pas encore prête à lui parler de sa petite requête même s’il lui tend une énorme perche. Elle n’a plus qu’à la saisir et se lancer mais son estomac se tord à l’idée d’une réaction négative, voire fatale à ce qu’ils sont doucement occupés à construire. Et si tu prenais ce bain avec moi ? J’aimerais te parler de mes plans futurs pour remédier à ça. Elle lance innocemment, se disant qu’il sera toujours temps de se rétracter en lui exposant simplement les barrières dressées entre sa carrière et elle si elle ne le sent pas réceptif.  

« J'oserais jamais dire ça, voyons. On va dire que je t'offrais une option pour ne pas que tu te sentes obligée de trop dépasser tes limites pour le plaisir de ma compagnie, plutôt ? C'est mieux ça, non ?  »

Il enchaîna ensuite.

« Oui, exact. Une petite vie facile avec des horaires clairs et prévisibles. Les trucs variables et imprédictibles, comme des lundi matin qui s'étirent pour pouvoir prendre un café avec notre amoureuse, ça, c'est l'apanage des gens d'affaires et des nantis.  »

Il se permit une gorgée de café. avant de poursuivre avec un sourire en coin.

« Dis-moi, tu crois qu'on est quelle journée au juste, Vic ? »

Il constata l'ombre qui passa sur le visage de sa visiteuse matinale lorsqu'il la questionna sur ses réussites du jour. Il savait que dans ce milieu, comme dans le sien, d'ailleurs, l'attention avait tendance à se porter sur les rares cas d'échecs, plutôt que sur les nombreux succès...

« Ce sera toujours plus que moi, en tout cas, », lui répondit-il en tentant de lui remonter le moral. Ce que la perspective d'un bain chaud sembla parvenir à réaliser.

« Avec joie! »

Il réalisa qu'il devait sembler beaucoup trop enthousiaste à l'idée de la rejoindre. Il s'empressa donc d'ajouter.

« T'as dis le mot magique - I'm a sucker for plans. Spécialement les tiens. »

C'était bien entendu la seule et unique raison qui le poussait à aller la rejoindre dans cette baignoire absolument pas conçue pour accommoder deux personnes.

On va dire que oui. Mais tu apprendras vite que je ne fais rien parce que je m’y sens obligée. Ou presque, car malheureusement la vie est faite de règles qui ne donnent pas lieu à un choix. Là, en l'occurrence, Vic a eu envie de passer partager ce petit déjeuner avec William et s’écrouler dans le lit de ce dernier plutôt que dans le sien une fois que toute énergie aurait quitté son corps. Tu en rêves de cette vie paisible, sans surprise. Dit-elle ironiquement lorsqu’il lui décrit des horaires qu’il ne connaîtrait sans doute jamais. En se lançant dans cette histoire, Vic n’a jamais espéré voir William mettre de côté son travail afin de faire de leur couple une priorité et au fond, c’est aussi une des raisons qui l’a convaincue de leur redonner une vraie chance. Ce n’était pas - ou plus - d’une vie de famille dont elle rêvait mais bien d’une carrière à la hauteur de ses espérances, accompagnée par un amour capable de la comprendre et la soutenir.
Le 15 août, jour où mon chéri va me faire couler un bain, peut-être me faire un petit massage s’il est vraiment d’humeur généreuse, avant de replonger dans ses affaires. Elle répondit fièrement, lui adressant un sourire avant de porter la tasse de café à ses lèvres à nouveau.
Tu dis ça mais je suis curieuse d’apprendre le nombre de vies sauvées, au cours de tes missions. Dit-elle pour le valoriser. Au sens figuré, William avait sans doute sauvé des tonnes de vies par ses actions car c’est comme un Robin des bois des temps modernes qu’elle a choisi de le peindre, à défaut d’avoir des détails.
On verra si c’est toujours le cas dans dix minutes. Elle marmonne, plus pour elle-même que pour Will, avant de se lever et terminer son café devant la baie vitrée pendant que le dit-bain était coulé.
A la salle-de-bain, Vic ne perd pas de temps à se dévêtir et entrer dans le bain brûlant - comme elle les aime -, attendant qu’il trouve la place ou l’angle pour parvenir à l’y rejoindre. Je me disais. Elle marque une pause et inspire avant d’accrocher son regard. J’ai besoin de renouer avec la chirurgie. La chirurgie, sa vie, que William peut potentiellement l’aider à retrouver.

Pénétrant dans sa salle de bain, il prit une bonne minute pour savourer le moment. Il y avait peu de vision aussi ravissante que celle de son amoureuse se prélassant avec satisfaction dans un bain de mousse. D’autant plus que, puisqu’il en arrivait second, les lois non-écrites des bains partagés impliquaient qu’elle soit la première à en sortir…

Avec des efforts de pudeur que leur situation conjugale ne réclamait absolument pas, il vint la rejoindre, tant bien que mal. La baignoire de son appartement n’avait manifestement pas été conçue pour accommoder deux bénéficiaires.

But when there’s a will, there’s a way.

La conversation détendue prit rapidement une destination complètement inattendue, et Will ne put masquer toute la surprise dans son regard.

« Ok. C’est un peu soudain. Mais écoute, laisse-moi prendre quelques shooters de vodka, et je suis partant.»

Il se redressa un peu dans le bain.

« Est-ce que je peux suggérer une laparoscopie, peut-être, pour commencer ? Ou, à la limite, une appendicectomie, peut-être ? Tu crois que ça te suffirait ? », poursuivi-t-il avec un très léger sourire en coin.

En réalité, il ne savait pas exactement pas où elle se dirigeait avec ça, mais depuis longtemps il était curieux de connaître les réflexions qui avaient écartée Victoria de son rêve de devenir médecin. Il sentait cependant qu'il s'agissait d'un sujet sensible, et bien qu'il ait tendu quelques perches subtiles sur le sujet par le passé, il n'avait jamais insisté.  

@Victoria Lahey

Aux efforts que William fourni pour ne pas se dévoiler totalement, Victoria ne peut retenir un sourire en coin avant de baisser les yeux vers ses propres mains, qui frôlent la mousse, afin de lui accorder cette intimité.
Perdue dans ses pensées, elle réfléchit à la manière d’amener sa demande dans la conversation, celle-ci étant peu ordinaire. Au-delà de la peur du jugement de son petit ami, qui pourrait tout aussi bien lui demander de se rhabiller et rentrer chez elle, Vic sait qu’elle pourrait mettre leur deux carrières sur la sellette s’il accepte. La jeune femme n’est même pas certaine de la faisabilité de son petit projet mais qui ne tente rien n’obtient rien, nest-ce-pas?
Un sourcil arqué à sa réponse, elle se retient de rire, certaine que son petit-ami n’a absolument pas compris la direction qu’elle cherche à emprunter. La question est de savoir d’où tu connais le mot laparoscopie? Un trop plein de série médicale ou en avait-il subi une ? Lui ou l’un de ses proches d’ailleurs, car de nombreuses années se sont écoulées entre leur rupture et cette année.
Mon chéri, la vodka n’est pas une option. Mais je promets d’être rapide et précise, tu n’auras qu’une petite cicatrice. Ses doigts viennent effleurer la peau de Will jusqu’à l’endroit approximatif, sous les bulles de savon qui lui obstrue la vue, où se trouverait la dite cicatrice. Juste là. Personne d’autre que moi n’aurait à le savoir. Et les autres personnes n’auront qu’à détourner leurs yeux curieux de son corps s’il vient à le dénuder pour une raison X ou Y.
Je ne sais pas si tu te souviens, mais je t’ai dit que j’avais commis une erreur à l’hôpital. Erreur qui se trouve toujours dans mon dossier et me garde à l’écart des blocs opératoires. Et de la carrière qui lui est destinée. Vic s’arrête pourtant là, préférant commencer par prendre la température avant de s’avancer.

« Des années de pratique assidus de grilles mots croisés. Tu ne croyais quand même pas que je me suis abonné au Globe, au Post et au Times pour lire leurs articles ? »

Il ne suivait aucune série, pour être honnête. Le réel lui suffisait. Toujours attentif aux détails, il avait glané au fil des années une série décousue de bribes d’informations à la suite de conversations ou d’enquêtes. Dans le cas présent, il ne saurait dire si sa connaissance des laparoscopies ne venait pas directement de Vic elle-même, ou de son propre séjour prolongé à l’hôpital alors qu’il avait été atteint par un projectile, il y avait plusieurs années. Ce qui lui avait d’ailleurs valu la cicatrice juste sous l’endroit où elle faisait circuler son doigt.

« Hey, t’as pas besoin de me convaincre, je suis déjà partant. Ouvre-moi quand t’es prête. »

La conversation tourna rapidement vers quelque chose de plus sérieux lorsque, pour une première fois, Victoria ramena sur le tapis cette histoire d’erreur médical. Il connaissait bien cette pression de la perfection qui planait toujours au-dessus de ceux qui exerçaient sa profession. Mais ça devait être une tout autre paire de manche pour les gens du milieu hospitalier, pour qui il était littéralement question de vie ou de mort.

Oh, comme les gens s’étaient vites habitués aux miracles de la médecine moderne et les tenaient maintenant pour acquis, sans réaliser toute leur complexité… et les risques associés.

« Oui, je me souviens… Je ne me rappelle plus si je te l’ai mentionné à l’époque, mais je trouve ça vraiment moche qu’une seule erreur t’ait privée de ton rêve…Est-ce que c’est seulement le MGH, ou bien s’ils te bloquent aussi ailleurs ? »


@Victoria Lahey