basuna ϟ flight full of dangers

flight full of dangers
07.08.2022 Vol AF 3616, Marrakech-Boston
with @Luna Jacobs

d’un hochement de tête, tu saluas la jolie hôtesse de l’air qui t’accueillit avec un beau sourire à bord de l’avion. si le vol devenait ennuyant, tu essayerais bien de la charmer et puis, qui sait ? tu aimais t’occuper à ta manière pendant un vol et tu espérais que celui-ci allait être très agréable. étant donné que c’était un long courrier, l’appareil commençait doucement à se remplir, des personnes tous âges confondus se bousculaient presque pour gagner leur place, certaines impatientes de rentrer au bercail et d’autres regrettant déjà la fin d’un séjour inoubliable. tu faisais partie de la première catégorie, même s’il y avait une chose qui allait bien te manquer, les hautes températures qui avaient rythmé ton enfance à el paso. sourire aux lèvres, tu demandas à la même hôtesse qu’elle te conduise à ta place mais ton sourire s’éteignit aussitôt lorsqu’elle envoya sa collègue à la place, bien moins à ton goût mais relativement charmante, pour exécuter ta demande. tu la suivis sans broncher jusqu’à ton siège, te contenant de ne pas faire d’histoires avant même le décollage. ce serait dommage de t’attirer déjà maintenant des regards réprobateurs de la part des autres passagers, impatients de voyager dans un gros engin qui survolera bientôt l’atlantique. l’hôtesse s’arrêta à hauteur de ton siège mais ton visage se décomposa à la vue des cheveux roses de la personne qui occupait le siège voisin. même en classe business, il fallait te coltiner sa présence non désirée. — vous êtes certain qu’il n’y a pas d’erreur ? que c’est le bon siège ? que tu demandas à voix basse à l’hôtesse, les yeux paniqués mais le visage impassible. tu te contins de te mordre le poing tellement la situation paraissait invraisemblable.

Retour à Boston. Cette semaine a vraiment été compliquée en raison de quelques relations compliquées avec certaines personnes mais elle a été belle. J'ai passé un bel anniversaire en la compagnie de Corban puis de Perceval. Mais maintenant, je dois retourner travailler, bien que je prévois encore de repartir juste avant la rentrée des classes. J'embrasse une dernière fois Corban, nous sommes séparés dans l'avion étant donné que j'avais un billet en première classe et lui en Eco, en raison du nombre de places limitées. Je suis dégoutée mais je vais devoir passer plusieurs heures à quelques mètres de lui sans pouvoir l'enlacer. Je m'installe à mon siège et regarde les messages vidéos sur mon téléphone. Mes soeurs ont tellement hâte de me revoir, ça me fait tellement plaisir. Nous venons de passer un mois et demi sans se voir. Avec ce qu'il s'est passé en fin d'année, je sens que c'est beaucoup "trop" pour elle comme distance. Mais j'arrive ! C'est alors que j'entends une voix à mes côtés. Je lève les yeux pour me rendre compte qu'il s'agit d'Aloïs. Il ne semble pas enchanter de me voir à ses côtés. Je soupire. - T'arrêtes de faire le gamin des fois ? T'as cru que j'aurais envie de t'adresser la parole ? Je soupire et fait mine de retourner à mes vidéos, mes écouteurs seulement enfoncer qu'à une oreille pour savoir s'il compte me faire encore des commentaires. Je me sens prête à mordre.

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07.08.2022 Vol AF 3616, Marrakech-Boston
with @Luna Jacobs

tu n'es pas heureux c'était certain, la présence de cet énergumène t'embrouilla l'esprit, au point de te contenir pour ne pas exploser sur place, même devant cette hôtesse qui ne faisait que son travail. celle-ci regarda de nouveau ton billet et affirma d'un hochement de tête qu'il s'agissait bel et bien de ta place. tu voulus la retenir, comme pour te servir de rempart entre la méduse aux cheveux roses et toi, mais elle s'éclipsa, semblant s'excuser pour cette situation dans laquelle elle n'y était pour rien. elle ne faisait que son devoir et ne pouvait pas réellement t'aider. grande était la déception, que tu te forças à prendre place à ses côtés, n'ayant pas d'autre solution pour changer d'issue. tu étais bel et bien piégé avec elle pour huit heures de vol, tout cela allait te sembler bien long. tu fermas les yeux de désespoir, essayant tant bien que mal de l'ignorer mais elle ouvrait déjà sa grande gueule, prête à te sauter dessus. tu t'étais tu et cela ne semblait pas suffisant pour elle, plus sérieusement tu sentais de la tension émaner tout de suite et tu te demandais bien pourquoi elle te provoquait, votre altercation la dernière fois au hammam ne lui avait-il pas suffi ? te retenant de plonger ton visage par dépit dans le creux de ta main, tu te tournas vers elle. — c'est vous la gamine en criant aussi fort, ne croyez pas que je vous entends pas. encore heureux, depuis la dernière fois, je crois qu'on n'a plus rien à se dire. en tout cas, dommage que vous n'avez pas repris une autre séance de massage pour vous décoincer. le ton était lancé, première joute entre vous.

Est-il possible de passer un seul moment en la compagnie d'Aloïs sans s'enflammer ? J'avais bien remarqué qu'il n'était pas heureux de s'asseoir à côté de moi. Fait que je me permets d'émettre sans aucune hésitation à mon "ennemi". De l'huile balancé sur le feu. J'ai gardé un ton calme mais clairement condescendant. Tout pour s'énerver. Je reprends le cours de mon activité, soupirant, agacée de l'entendre me charger encore. Mes lèvres sont sèches, mon corps est en alerte et j'inspire un peu, léchant mes lèvres car je me prépare clairement à lui répondre. - Pour ton information, Aloïs, je n'ai pas pu me détendre quand tu es parti. Je suis constamment tendue en ta présence et j'aimerais pouvoir te bâillonner pour ne pas avoir à t'entendre de tout le trajet. Je crois même que ça te rendrait encore plus attirant. Alors, t'es pas obligé de me répondre. Lâches l'affaire, "gamin" . J'ai la gorge sèche. Je ressens mon flux sanguin qui s'est accéléré dans cette réponse, cette joute verbale ne fait que commencer. Et je suis déjà tendue. J'ai même le sentiment de l'être encore plus à présent.  Quand je lève mon regard, je remarque que l'hôtesse et notre voisin d'à côté nous regarde. Je jette un regard noir à Aloïs avant de me tourner légèrement sur le côté. Mes yeux se posent sur l'extérieur à travers le hublot. L'avion va bientôt décoller. Elles engagent les consignes de sécurité tandis que nous sommes en train de nous bouffer tous les deux.

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07.08.2022 Vol AF 3616, Marrakech-Boston
with @Luna Jacobs

tu n'arrivais toujours pas à digérer le fait que t'étais assis à côté de luna jacobs. rien que te rappeler le nom & prénom de la jeune demoiselle te donnait un début de migraine, t'en voulant en cet instant d'avoir croisé son chemin dans ta vie. pourquoi t'étais-tu obstiné à lui porter secours les deux premières fois ? si cela se trouvait, elle se trouverait déjà dans un cercueil à l'heure actuelle ou pourrissant dans une morgue tunisienne. tu chassas instantanément ces pensées glauques de ton esprit, tu désirais sa mort mais uniquement parce qu'elle t'importunait. pas au point de vouloir t'en prendre physiquement à elle. elle t’ennuyait comme c’était pas permis et cela te mit en colère. surtout la « connaissant » qu'elle n'allait pas tarder de nouveau à « aboyer ». un semblant de pitbull qui ne te fit même pas peur. tu riais intérieurement, en constatant qu'elle n'arrivait pas non plus à se détendre en ta présence. — je ne te pensais pas « sensible ». tu accompagnas ton dernier mot en signant des guillemets en l'air avec les doigts. — pas à ce point. je vous ai tant blessée la dernière fois ? pourtant je me suis montré « diplomate » à la fin comme madame le voulait. tu recommenças cette fois avec le mot diplomate. oui clairement là tu montrais ton exaspération. tu faillis alerter une hôtesse mais ça ne ferait que rendre la situation encore plus ridicule, d'autant plus que tu croisas un regard noir provenant d'un des tes passagers. même avant le décollage, tu faisais déjà ton cinéma, c'était plus fort que toi. t'enfonçant dans ton siège pour tenter de te calmer et l'ignorer, tu n'y parvins tellement pas que tu lui glissas quelques instants plus tard, d'une voix basse : — je ne savais pas que tu me trouvais un tant soit peu attirant. tu te penchas un peu plus vers elle avant d'ajouter, avec un petit sourire. — je n'aurais pas cru ça venant de toi, de savoir que tu avais un minimum de bon goût. tout cela avait pour but de mieux la déstabiliser évidemment, le jeu en valait pas la chandelle sinon.

Le mieux, c'est de ne pas aller trop loin. Parce que nous sommes dans un avion et je n'ai pas envie que la police nous attende en arrivant. Regard déconcerté quand il vient à me taquiner sur ma sensibilité. - Sensible ou je me laisse pas faire avec les personnes qui me cherchent. Ce n'est pas toutes ces années à se relever qui vont partir en fumée à cause de lui. - Tu ne sais pas beaucoup de moi, cela dit. Et ça me convenait. je ne veux pas que les gens en savent plus sur moi. Mon passé, ma vie familiale, tout cela, c'est un monde que je ne peux partager. Je remarque qu'il me vouvoie et ça ne me plait pas. - Passes donc à autre chose, Aloïs. parce que je n'aime pas faire du surplace. Il y a pire dans la vie que deux pauvres embrouilles. que ce soit au restaurant. ou bien au hammam. J'espère que ça va finir tout ça, qu'on va s'ignorer pendant les huit heures de vol. Pour le bien de tous. Mais quelques instants plus tard, la voix d'Aloïs vient se satisfaire de mes mots. Il m'arrache un sourire que je tente de dissimuler sous les mèches roses. Je tourne la tête, me retrouvant presque le nez collé à Aloïs. Mon regard se plante dans le sien. A mon tour, je lui réponds à voix basse : - Du bon goût, j'ai des doutes à cet instant. Mon sourire s'agrandit, je suis joueuse. taquine. la provocation entre nous ne peut pas s'arrêter aussi rapidement. Mes épaules se tournent à nouveau, confortablement, je l'affronte. Mes yeux descendent à ses lèvres, m'accordant un petit commentaire. - Disons que ce n'était pas avec mon poing que j'aurais voulu occuper cette bouche. surtout pour la faire taire de tant de bêtises. Quand je remonte mon regard dans le sien, j'amorce un petit geste de ma langue sur mes lèvres. Geste calculé, certainement. L'avion commence à bouger pour prendre la direction des pistes. - Dommage. Je me retourne à nouveau vers le hublot. - Bon vol, Aloïs. je fuis, évidemment. Nous n'allons pas continuer nos hostilités à des milliers de mètres d'altitude.

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07.08.2022 Vol AF 3616, Marrakech-Boston
with @Luna Jacobs

avec une voisine comme luna jacobs, difficile de faire le vide dans ton esprit ou de profiter tranquillement des premières minutes de vol comme tu désirais. sa présence à tes côtés créait une obsession presque malsaine dont tu ne parvenais pas à t'en débarrasser, sans doute la conséquence de cette frustration emmagasinée après ce rendez-vous manqué au hammam avec une autre demoiselle. elle se défendait bien la luna face à tes piques lancées à son égard, pour la faire réagir. son ignorance du petit jeu que tu mettais en place pour la faire sortir de ses gonds te fit doucement sourire, elle non plus ne semblait pas pouvoir t'ignorer comme elle le voudrait. tu comprenais bien qu'elle ne te portait pas non plus dans son coeur, au point de chercher à titiller son ego pour qu'elle s'offusquât pour un rien sous tes yeux amusés. — ne crois pas que j'ai des griefs pour toi, simplement je me pose toujours la question depuis la dernière fois si tu adores me détester ou pas. oui clairement elle éveillait ta curiosité, tu souhaitais savoir ce qu'elle pensait réellement de toi, en dehors de ce doux sobriquet qu'elle t'avait attribué : gamin. tu savais te faire haïr, cela n'était pas un problème, c'était souvent réciproque mais là tu voyais des signes qui ne trompaient pas. ce n'était qu'une fois après lui avoir fait part de tes hypothèses que ton sourire s'agrandit, en voyant la jacobs se rapprocher lentement de toi et ne croyant pas une seule seconde à ses mots, même lorsqu'elle parlait de faire taire ta bouche par un autre moyen que son poing. tu savais qu'elle mentait comme elle respirait, impossible de croire qu'elle désirait tes lèvres aussi bien qu'elle le sous-entendait. un mensonge pour mieux te déstabiliser et dites pas qu'elle croyait vraiment que tu étais nigaud à ce point là ? — punaise, qu'est-ce que t'attends alors pour le faire ? c'est le monde autour de nous qui te gêne, c'est ça ? évidemment qu'elle n'alla pas jusqu'au bout de sa pensée puisqu'elle reprit place dans son siège, en te souhaitant un bon vol. de nouveau, la colère refit surface, tu la reconsidéras avec des yeux limite ébahis. elle ne pouvait pas t'ignorer comme ça, tu retournas alors dans ton siège et adoptas une attitude presque boudeuse. — dommage comme tu dis, luna. tu étais plus intéressante quand tu avais la gueule ouverte, à gober toutes mes conneries. tu la poussais clairement à bout, même quand l'avion préparait son décollage, tu voulais atteindre ses nerfs en ne la laissant pas tranquille. douce vengeance après ce défi qu'elle n'avait pas relevé, pour clouer ton bec à sa façon.

Je ne peux pas nier que sa présence est difficile à évincer. Et ça, même si j'essaie de faire en sorte de l'ignorer. Il est là. Je le sais. Je le ressens. Son parfum vient même titiller mes narines depuis de longues minutes. J'essaie, je le jure, mais c'est lui qui me cherche autant. Il argue ne pas nourrir plus de revendications à mon égard. Qu'il se pose juste des questions sur mes motivations à le détester. - Comme si j'étais assez folle pour prendre plaisir à ça. je suis une femme plutôt positive, qui va de l'avant. je n'ai pas le temps de jouer à ce genre de jeu. mais je suis incapable de l'ignorer quand il est là. incapable de ne pas mordre quand je me sens agressée. Mais la discussion semble prendre un tournant que je ne pensais pas possible. Je ne cache pas que j'ai voulu plus. Si nous sommes allés dans ce restaurant, si nous avons joué, c'est bien parce que j'espérais que la soirée se termine bien entre nous. Mais il semblerait que nous soyons plus doués à nous montrer les crocs. Chose qu'il ne comprends pas alors qu'il me demande ce que j'attends pour faire ça. Mes yeux se tournent vers lui, interloquée d'une telle question. Il n'a pas l'air de comprendre. - Je comprends même pas pourquoi tu réclames que je m'occupe de ta bouche. ici. ça semble si évident pourquoi je n'ai jamais rien fait. qu'il est agaçant. je ne peux m'empêcher de jeter un petit regard vers lui alors qu'il vient à bougonner. Mes sourcils se lèvent, interloquée d'entendre ça de sa part. Je me tourne comme je peux, retenue par la ceinture alors que l'avion décolle. Je viens titiller sa joue du bout de mon doigt. - Je vois... Tu t'ennuies quand je t'apporte pas un peu d'attention. Et tu veux que je t'embrasse. mon doigt vient se loger sur sa mâchoire, à l'opposé de moi, pour attirer son visage près du bien. Il est tellement proche que je peux ressentir son souffle sur ma bouche. Pour garder un tantinet de contrôle sur moi, je viens poser trois doigts sur ses lèvres. Pour ne pas céder à mes pulsions. - Il y a trois raisons à ce que je ne l'ai pas fait. La première, c'est parce que tu te comportes tellement mal avec moi que je ne vois pas pourquoi je ferais ça. Ce qui m'amène à la deuxième raison, le consentement. J'embrasse pas quelqu'un s'il ne démontre pas le moindre signe d'envie. Et aussi, la dernière, il n'y a clairement pas que ma langue que je veux utiliser pour ça. Parce que je suis joueuse, l'un de mes doigts s'amusent à titiller la barrière de ses lèvres. Je parle de ma bouche, de mes doigts, de mes seins, de ma chaire. Il y a bien des manières d'occuper sa bouche. Je finis par retirer ma main de son visage, considérant encore l'envie de me lancer. - Pour ton information, au restaurant, tu aurais pu me rattraper. Et au hammam, je suis restée à poils pendant de longues minutes en ta présence. As-tu considéré à un seul moment la même envie que moi ? Tu aurais pu. Me prendre par le poignet et me baiser dans une ruelle de Tunis. Ou de m'arracher cette serviette dans le Hammam au Maroc. Toi qui aime quand je suis sauvage avec toi, avec cette tension, ça aurait été clairement explosif entre nous. Je claque ma langue contre mes dents, geste provocateur à son égard. Je lui offre un petit sourire. - Et ici, tu peux... rien... faire. Le faire chier ? C'est vrai que j'aime bien. Faut l'avouer. L'énerver. J'en tire une certaine satisfaction même si je n'aime pas quand c'est "trop". Qu'il me prends la tête comme il arrive à le faire bien des fois.

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07.08.2022 Vol AF 3616, Marrakech-Boston
with @Luna Jacobs

tu la hais. en essayant de jouer avec toi, elle te provoquait. tu ne t'en rendais compte que maintenant et cela te rendit furieux. c'était toi qui jouais de l'autre, pas inversement. tu t'en mordis les doigts de ne pas l'avoir remarqué plus tôt. tu compris aussitôt qu'elle le faisait uniquement pour t'emmerder, sinon quoi d'autre ? cette histoire de fermer ta bouche autrement qu'un poing dans la gueule tombait presque comme un cheveu dans la soupe, rendant désagréable l'impression que donnaient ses motivations réelles à ton encontre. cherchait-elle vraiment à rester tranquille ou pas avec toi à ses côtés ? tu t'enorgueillissais de ta maîtrise face à chaque situation, imperturbable à toute épreuve mais là tu avouais te retrouver dans une impasse. c'était ce doute qui t'assaillit et qui te perturbait grandement. tu l'avais bien compris, elle te traitait de fou en vouant une certaine obsession pour les choses qui ne seraient pas positives, selon elle. — vu la façon dont tu réagis à chaque fois que je suis là, je pense que tu aimes te passer pour une folle devant moi. les yeux dans les yeux, tu sondas ses azurs histoire de vérifier la véracité de tes propos mais tu te détournas avant d'y déceler quoi que ce soit, pour ne pas accorder plus d'attention à cette « folle ». tu avais désormais décrété qu'elle l'était, impossible autrement. et en général, les folles trouvaient tous les fous attirants. tels harley quinn et le joker. ton hypothèse tenait la route. tu l'écoutas à moitié par la suite, concentré sur une belle hôtesse de l'air qui s'était assise non loin, ceinturant son torse, le décollage était imminent. tu fronças les sourcils lorsque luna avoua n'avoir jamais désiré t'embrasser ou quoi que ce soit d'autre. tant mieux car moi non plus. piqué sur le vif qu'une telle femme ne te désirait pas, après avoir laissé échapper une mine crispée, voire boudeuse, tu masquas tes émotions pendant le décollage, le visage totalement impassible. mais la jeune luna ne se laissa pas facilement démonter, semblant avoir son mot à dire. elle attrapa ta mâchoire pour la forcer à tourner dans sa direction que tu retrouvas à quelques centimètres de son visage. cela te troubla plus qu'autre chose et tu n'eus pas le temps de réagir qu'elle glissa trois doigts sur tes lèvres. surpris, tu voulus protester et repousser ses sales doigts de sorcière mais décidément, quelque chose te retint plutôt que de laisser ta colère se manifester sur place. comme un enfant pris sur le fait, tu ne bougeas pas, plissant les yeux à mesure qu'elle expliquait les raisons. wait, wait, what ? quelle autre envie aurait-elle ressenti au hammam à part vouloir se faire masser la dernière fois ? tu ne voyais réellement pas le rapport, mis à part le fait que tu te comportais comme un salaud tout le temps. mais au diable le consentement, tu aimais franchir les limites parfois. tu ne comprenais toujours pas, tu l'avais défiée à t'embrasser, cela n'était-il pas suffisant ? caressant cette idée dans un coin de l'esprit, tu te dis qu'elle passait vraiment à côté de quelque chose. évidemment que t'avais envie qu'elle t'embrasse mais il n'était pas question qu'elle s'en doutât. tu souris presque, à sa troisième raison, hésitant à passer la langue à travers tes lèvres pour goûter à ces doigts... de sorcière, tu retrouvas la raison et t'écartas d'elle, alors qu'elle retirait ses doigts en même temps. d'un regard nouveau, tu la reconsidéras, impossible de ne plus douter à présent sur ses motivations, elle adorait charmer c'était certain mais que je la fuyais ou passais mon temps à lui gueuler dessus, ça c'était pas nouveau. tu ris, tout ça parce que tu ne lui avais pas montré autant d'intérêt qu'elle le voudrait. mais ce qu'elle ne voyait toujours pas sous ses yeux, c'était que malgré tes envies de meurtre, tu pouvais la désirer tout autant. ce serait nier toutes les pensées que tu avais pu avoir en sa présence, mais la plupart du temps, elle te faisait plus facilement sortir de tes gonds qu'autre chose et que tu ne pouvais que lui répondre avec la même riposte. c'était ça ou rien, sinon plus rien n'avait la même saveur pour toi et tu appréciais pas mal sa façon de te considérer, oscillant entre l'envie et le dédain. — j'imagine très bien, que t'es du genre à faire tourner la tête des hommes d'abord pour qu'ils courent vers toi ensuite. t'as vraiment cru que t'étais mon genre ? tu disais ça histoire de mieux la repousser, elle pouvait toujours rêver si elle espérait un instant que tu allais lui courir après. sinon elle ferait parfaitement l'affaire pour en faire ton quatre heures pour être honnête. — explosif ? tu mimas un éclat de rire, toujours pour se payer sa tête parce que là, même si elle n'avait pas complètement tort, franchement là elle fantasmait. — excuse-moi, je crois que je vais vomir. clairement tu faisais le gamin, mais tu t'en passais royalement de son avis. elle pouvait toujours se torcher le cul avec. — par contre, la ruelle à tunis, nous savons tous les deux que tu n'en as pas tiré une bonne expérience. il était hors de question, ce soir-là, que je te serve de cobaye pour sortir ce mauvais moment de ton esprit. franchement je mérite beaucoup mieux que ce traitement de ta part. buté oui était le mot, mais en même temps elle avait plutôt laissé sa fureur la diriger pendant cette soirée-là. tu n'allais pas prendre ce risque, celui qu'elle aurait voulu que tu prennes, pour la démonter dans une ruelle. encore une fois c'étaient les femmes qui venaient à toi et non, le contraire. bon, au hammam, il aurait pu se passer un truc entre vous deux mais t'avais été plus obsédé par l'idée de fuir la situation plutôt que d'évacuer toute ta frustration avec elle. tu haussas un sourcil lorsqu'elle te mit face à l'évidence, que dans un avion les recours étaient plutôt limités. — ah... et ça te fait vraiment chier, tu veux dire ? tu te retournas vers elle alors que l'avion avait repris son axe d'avant le décollage, permettant à tout le monde de décrocher leur ceinture. — ne sois pas si sûre de toi ! ça ne te va pas au teint de te décourager de la sorte... parce que putain, tu t'approchas de son oreille et lui glissas d'une voix chuchotante : — je pourrais te dire que je te trouve super excitante lorsque tu te montres folle et grande gueule avec moi. tu revins à ta place ensuite comme si de rien n'était, avec un sourire dissimulé et hélant une hôtesse pour commander un petit remontant. t'en avais bien besoin après cet aveu, qui était calculé, à moitié véridique aussi pour le coup. tu ne savais pas vraiment si ton coup de poker allait marcher mais si cela permettait de calmer déjà un peu la tension qui régnait au-dessus de vos têtes, tu irais jusqu'au fond de ta pensée, littéralement. il n'y avait rien qui te faisait plus peur, pas même ce jeu qui s'était installé entre vous deux.

Une chose est certaine, nous n'arriverons jamais à passer un moment sans que ça n'explose entre nous. La tension est vouée à se créer à chaque instant, comme deux entités à la fois compatibles et incompatibles. Je me satisfais de l'entendre réagir. Me traiter de "folle" semble mieux lui convenir dans un combat que j'espère gagner cette fois-ci. Aloïs est un "adversaire" redoutable et je pourrais presque me laisser bouffer... si je n'étais pas de nature à me défendre bec et ongles. C'est un personnage complexe, plein de contradictions et surtout, insupportable ! Il pourrait me blesser en me disant que je cherche à ce que les hommes me courent après, que je n'étais pas son genre. - Tant mieux. Je cherche pas à te plaire. je réponds entre deux. Même si je suis certaine d'une chose. Nous, deux, c'est explosif. Il peut en rire, il peut dire ce qu'il veut. La tension, elle parle pour nous. Mais s'il a envie de se mentir, grand bien lui fasse. Les retrouvailles à Tunis sont un mauvais rappel de ce que j'ai pu vivre, et j'y voyais une possibilité de sa part de tenter. Chose qu'il n'a, visiblement pas envisagé. A ce qu'il en dit. Aloïs se montre contradictoire dans ses propos. Alors qu'il se targue que je ne suis pas son genre, qu'il va "vomir", je cite, il me fait état de son excitation si je venais à me jeter sur lui pour lui faire connaitre ce qu'on pouvait faire dans un avion, en public. Les idées sont nombreuses et je fourmille toujours à les assouvir. Son souffle sur mon oreille me fait de l'effet. Avec nos échanges. Avec notre pseudo haine. Je sais que j'ai raison. ça serait trop bon. Quand ma tête se tourne alors qu'il reprend sa place, à commander de quoi tenir le coup, je ne le quitte pas des yeux. Je suis partagée avec l'envie de me jeter sur lui. Ses lèvres. Mes fantasmes. Mais j'ai envie de le provoquer encore. Lui-même le dit. L'hôtesse arrive avec le verre commandé par Aloïs mais alors qu'elle tourne la tête pour s'en aller, j'ai déjà quitté ma ceinture pour me rapprocher de lui. Ma main se saisit du poignet du jeune homme et les lèvres vident son verre d'une bonne gorgée d'alcool. Je relâche tout pour me laisser tomber contre mon siège, j'expire l'air sous les effets de l'alcool et mon regard ne le quitte pas. Il brûle. - Merci. Le monde bouge un peu plus autour de nous, certaines personnes passent rapidement pour aller aux toilettes. ou vont voir les hôtesses. Une fois remise de ma gorgée d'alcool, alors que je suis sobre, je me rapproche d'Aloïs au point que ma bouche pourrait caresser son oreille. - Je ne t'embrasserais pas. Je ne te toucherais pas. Par contre... Je n'y parviens pas. J'y arrive pas. ça m'est impossible de ne pas le provoquer.