Would you like to know me better tonight ? ft Luna (14.08)

Il ne fallait pas croire que les métiers de nuit étaient la bonne planque car, dans un hôtel comme celui où Ji-hun travaillait le soir, le défilé des clients ne s’arrêtait pas après vingt heures. Il y avait ceux dont l'avion avait été retardé et ceux qui réservaient une chambre au dernier moment. On comptait ceux qui descendaient de leur étage pour se dégourdir les jambes dans le hall , qui trouvaient une oreille attentive en passant, et ceux qui se ruaient au rez-de-chaussée pour demander un service de dernière minute. Il y avait des coups de téléphone qui obligeaient le réceptionniste à monter dans les étages, et ceux qui lui faisaient réciter les menus du petit-déjeuner du lendemain par cœur. Et lorsque tout semblait calme, il restait à préparer les arrivées du jour suivant, les départs aussi, et à faire le point sur la comptabilité des extras consommés.

Le nord-coréen baillât devant  le récapitulatif des boissons commandées par la chambre quatre cent onze, et s’autorisa à vérifier le positionnement des aiguilles sur sa montre. Vingt-trois heures étaient passées, mais il avait accepté de faire une heure supplémentaire en ce soir de dimanche. En duo avec une personne tout aussi débutante que lui dans le métier, il l’interpella pour lui demander gentiment de reprendre la tâche qu’il était entrain d’effectuer, juste le temps qu’il aille se griller une cigarette. Il sortit du lobby dans son uniforme et rejoignit les portes de sortie. Sur le trottoir, il fit quelques mètres supplémentaires pour éviter de donner une mauvaise image à l’hôtel, et alluma une clope sur laquelle il s’empressa de pomper. Il observa la rue dans le plus grand silence, jusqu’à ce que son attention soit amenée à se concentrer sur un couple qui quitta le 3*.

L’homme s’éloigna mais la jeune femme resta figée près de l’entrée. Cette semaine, cela faisait déjà trois fois qu’il la croisait ici, et il avait eu l’occasion de la voir engager la conversation avec lui à chaque fois. Aujourd’hui, ça allait être son tour. Pour rester en forme, à une heure pareille, comment vous faites , l'interrogea-t-il de cet accent qui lui était propre, et qui faisait une bonne partie de son charme. Il ne l’avait pas saluée, parce qu’ils s’étaient déjà croisés plus tôt dans la soirée. Votre secret, il faut partager, ajouta-t-il, en souriant chaleureusement, avant qu’un autre bâillement ne vienne posséder ses lèvres. Il porta son biceps tout contre sa bouche pour laisser la fatigue s’exprimer de façon plus discrète. Désolé , s’excusa-t-il une fois que ses chairs épaisses se soient refermées ;  combien de temps lui restait-il à attendre jusqu’à minuit, déjà ?

Le retour du Summer Camp a été assez long pour la rose. Il fallait revenir dans ce quotidien plus bétonné que ce qu'elle avait eu le plaisir de vivre pendant presque un moi et demi. Luna en garde de bons souvenirs et se retrouve heureuse de serrer ses sœurs dans ses bras. Elles lui ont manqués terriblement. La plus jeune en a sauté dans les bras de la déesse rose. mais ça veut aussi dire pour elle qu'elle doit continuer à étoffer son contenu pour ses vidéos. Quelques jours plus tôt, elle avait pris contact avec un de ses partenaires pour tourner quelques vidéos. il lui avait proposé de se voir dans un hôtel pour être tranquille. Luna ne voulait pas faire ça à la colocation et lui, semblait avoir une autre vie en dehors de "ça". Dernière soirée avec lui, je le raccompagne à l'extérieur en lui promettant que le montage sera excellent et que ça fera un bon succès. Le taxi s'éloigne alors qu'elle continue de le saluer au loin.

En voulant retourner jusqu'à sa chambre, elle remarque un jeune homme qui fume près de l'entrée. Elle s'arrête et comprends qu'il s'agit d'un des employés qui travaille de nuit. Elle sourit avec tendresse, elle qui a eu l'habitude de venir le voir pour diverses raisons. A chaque fois, c'est lui qui l'a accueilli dans l'hôtel. Luna se mit à rire lorsqu'il lui demande comment elle fait pour tenir le coup. - Je ne saurais pas vraiment dire. elle se rapproche de lui alors qu'il lui réclame son "secret". Luna hausse les épaules, n'ayant surtout l'habitude de vivre une majeure partie de sa vie la nuit. Lorsqu'il se met à bailler, elle voit bien qu'il est fatigué. Sûrement la fin de son service ? - Ce n'est pas grave, mais vous feriez vous aussi d'aller dormir un peu; non ? Elle croise les bras sous sa poitrine, détaillant le jeune homme. Contrairement à ces habitudes, elle a le sentiment qu'elle peut lui parler plus librement. - ça ne te dérange pas si on se tutoie ? Tu as sûrement le même âge que moi. argue-t-elle pour ne pas se sentir vieillir.

Après un instant de réflexion, elle se demande si elle pourrait lui proposer de passer du temps avec elle. Luna n'aime pas la solitude et beaucoup de ses proches sont encore au Summer Camp. - ça ne te dit de venir dormir dans ma chambre ? Promis, je ne te sauterais pas dessus mais je pourrais te dévoiler mon ... secret. Elle lui offre un petit clin d'oeil malicieux. En réalité, elle ne pense pas en avoir réellement. Bien que l'activité qu'elle vient de faire depuis des heures fait encore pulser l'adrénaline dans son sang.

Dormir - ou se reposer tout du moins, oui. Ji-hun n’était pas habitué au travail de nuit. Et quand bien même il avait souvent révisé en soirée, l’environnement restait plus calme à la maison que dans un hôtel, où les passages étaient multiples, et les tâches variées. Ajoutés à cela les entraînements qui avaient repris. Six heures de natation chaque semaine, et tout autant d’autres exercices pour maintenir un bon niveau d’endurance. Il avait été accepté dans l’équipe sportive d’Harvard, comptait bien rafler les tops dans sa discipline aux diverses rencontres prévues au programme. Le cumul faisait que le corps et l’esprit étaient mis à rude épreuve, et il lui arrivait de se sentir épuisé. Peut-être que oui, peut-être que non, se montra-t-il joueur lorsqu’elle émit l’hypothèse qu’ils puissent avoir le même âge. Il avait pris l’habitude de rester évasif à ce sujet, parce que ses traits doux et fins lui donnaient quelques années de moins, quand sa maturité et son allure posée lui en offraient quelques unes de plus.

Vous pouvez, lui accorda-t-il le droit d’être familière, mais en service, je suis encore, alors… Alors il ne lui était pas permis de l’être tout autant. Il lui promit toutefois de faire l’effort, s’il lui arrivait de la croiser en-dehors de ses horaires ; il était préférable pour lui de n’avoir aucun problème avec la direction de l’hôtel. Il tira de nouveau sur le tube, envoyant la fumée rejoindre le sombre ciel éclairé par les réverbères de la ville, lorsque la suite le surprit un peu. Il rit, vraiment amusé, avant d’interroger la jeune femme : autant pitié, je fais ? Il plaisantait, bien évidemment ; c’était un peu sa marque de fabrique. Il jeta un regard vers l’entrée de l’établissement, se demandant si c’était raisonnable de consommer une chambre lorsqu’on y avait un poste. Et puis, réflexion faite, il se dit qu’une fois l’uniforme ôté, il n'était plus qu’un citoyen lambda parmi tant d’autres. Si gentil, de proposer ça , se reconnut-il dans l’altruisme qui se dégageait de la cliente.

Toutefois, il ne se voyait pas profiter d’une nuitée complète, lui proposa simplement : juste le temps de me poser, vous déranger je n’aimerais pas. Bénéficier d’un peu de calme avant de reprendre la route qui le mènerait jusqu’à cette petite maison de Cambridge dans laquelle il louait une chambre. À minuit, je termine, l’informa-t-il qu’il ne pourra la rejoindre avant ça, et il commenta : c’est tard, désolé… Le filtre revint se loger entre ses lippes, et il reprit une bouffée avant de lui demander : l’hôtel, vous aimez ? Façon plus discrète de jauger la satisfaction client. Son avis importait, comme celui des autres. Était-elle pleinement heureuse des services et de ses interlocuteurs ? Avait-elle une préférence pour l’équipe de nuit, celle du bar ou bien celle qui se chargeait des départs ? Nombreuses fois elle avait choisi le 3*, il devait bien y avoir une raison. Oh, vous fumez, demanda-t-il, prêt à lui céder un bâtonnet de nicotine si tel était le cas.

Luna était devenue plus observatrice depuis qu'elle travaille dans le club, elle commençait à deviner à peu près les âges mais les personnes d'origine asiatique avaient un pouvoir sur la jeunesse qui la faisait fausser à tout moment. Elle décide de ne pas relever plus que ça la réponse du jeune homme, parce qu'elle n'y accorde pas d'importance tant qu'il est majeur. Alors elle s'oriente pour un rapprochement avec le jeune homme, histoire de faire connaissance et d'apprendre un peu plus de lui de manière plus informelle. Elle a bien deviné qu'il n'était pas américain, par son physique mais aussi par son accent prononcé, sa façon de parler. Elle sourit alors avec douceur. - Pas de soucis, mais dès que le service est fini, tu me tutoies ! elle ne veut pas aller à l'encontre de son travail, ni qu'il n'ait de soucis.

Ce qui la surprend, c'est qu'il lui demande "s'il fait pitié". Elle ne voit pas pourquoi il pense cela. Elle secoue légèrement la tête négativement. Elle n'était pas le genre de femme à prendre pitié des autres. Elle préfère les aider, les accompagner. Mais dans le cas du jeune homme, ce n'est pas son cas. Lorsqu'il accepta, juste un petit moment, pour ne pas la déranger, Luna haussa les épaules. - Si je propose, c'est que ça ne me dérange pas du tout, tu sais ? après tout, elle ne s'embêterait pas à lui proposer de venir discuter dans sa chambre, certainement autour d'un verre, juste comme ça. Elle a le sentiment qu'il n'a pas confiance en lui et ne peut se mettre en avant. Elle tente alors de le rassurer : - Ce n'est pas dans longtemps. Je peux attendre et je n'aurais certainement pas envie de dormir. A nouveau, elle s'approche de Ji-Hun.  Mais elle ne s'attendait clairement pas à ce qu'il lui demande ce qu'elle pense de l'hotel. Elle tente de cacher son rire, un peu prise au dépourvu. - Il est parfait, très classe et luxeux. après tout, c'est mieux pour ses vidéos si l'environnement est beau. qu'il fait rêver.

Lorsqu'il lui demande si elle fume, Luna secoue la tête négativement. Enfin, elle fume occasionnellement pour une soirée ou si c'est bien plus que du tabac. mais elle n'est pas compulsive. Cependant, elle ne se prive pas pour glisser ses doigts sur ceux du coréen afin de lui voler la sienne. Elle a gardé la main du jeune homme dans la sienne, elle se contente de prendre son du avant de s'écarter. Elle recrache un peu de fumée puis  relâche la main du jeune homme dans une douce caresse. - Merci. Elle s'écarte car elle sait qu'il est en service. Qu'elle ne peut pas jouer, présentement. Elle regarde autour d'elle avant de reprendre : - Je monte dans ma chambre. Tu connais son numéro, je t'attends là-haut. puis elle s'éloigne, gardant sa démarche féline. Elle était joueuse même si la séduction passait au second plan. Elle ne savait pas trop sur quel pied danser avec Ji-Hun.

Elle remonte jusqu'à sa chambre et profite de la dernière heure pour prendre une douche. Luna avait besoin de se rafraichir. Elle enfile une tenue plus décontractée avant de s'asseoir sur le lit pour allumer la télévision. Elle patiente jusqu'à ce qu'on frappe à la porte. Qui est-ce ? Est-il monté ? Elle ne lui en aurait pas voulu de ne pas la rejoindre. Luna sait bien qu'elle n'est pas attrayante pour tout le monde. Elle ouvre la porte et pose son avant-bras contre la porte. - Je ne pensais pas que tu serais monté. J'ai pensé être effrayante face à ce garçon qui est peut-être plus jeune. Elle se recule pour le laisser entrer, l'observant alors qu'à présent, il n'était plus l'employé mais son invité. Luna referme la porte et retourne dans la pièce principale. - Tu veux boire quelque chose ? lui demande-t-elle, attentionnée. et curieuse.

La politesse était monnaie courante dans sa Corée natale, ici elle paraissait excessive. Ji-hun n’avait pourtant pas envie de se défaire des maigres frasques qui restaient de son identité ; on lui avait déjà tellement volé en l’obligeant à quitter son pays pour qu’on n’attente pas à sa vie. Avant sa fatigue, il voyait surtout l’importunité que pourrait représenter sa présence dans la chambre de cette jeune femme, parce que les autres avant soi. Trait typique de ceux qui avaient vécu sous l’idéologie du Juche, le nord-coréen avait pris l’habitude de penser société avant sa propre satisfaction. Et il y avait ce poste qu’il occupait présentement dans cet hôtel, et tous ces codes qu’il n’avait pas encore complètement assimilé de ce monde complètement différent du sien. La demoiselle Jacobs le rassura quant à l’image qu’elle se faisait du 3*, et il fut heureux de sa réponse ; c’était un travail saisonnier, mais il mettait du cœur à l’ouvrage, comme toujours.

À tout hasard, et par sens du partage,  l’Asiatique lui proposa une cigarette, mais la plus jeune fit comprendre qu’elle ne se laissait pas vraiment tenter. Ce qui suivit le surprit alors, parce qu’elle venait tout juste de refuser un tube. Ses phalanges frôlèrent les siennes pour voler une bouffée de sa nicotine. Ses chairs pulpeuses entourèrent le filtre sous le regard stupéfait du brun qui s’était écrasé sur l’action. La caresse de fin se voulut provocatrice, il fallait être complètement novice pour ne pas le remarquer ; et Ji-hun, lui, était loin d’être inexpérimenté. Il ne dit rien toutefois, l’uniforme l’obligeant à rester impassible. Il lui adressa un sourire avant de poser sa bouche à l’endroit exact où le gloss avait marqué sa place. À tout à l’heure , lâcha-t-il lorsqu’elle fit demi-tour. Il posa furtivement ses yeux sur le mouvement de ses hanches avant de retrouver le calme de la rue. En ce dimanche soir, le quartier s’était vidé en prévision d’une longue journée de travail à venir.

Il rentra aussi sa clope terminée, et s’affaira de nouveau, plus motivé que jamais à en terminer avec les dernières taches. Minuit sonna plus vite que prévu, et il se rendit dans le vestiaire dédié aux employés pour se changer. Il laissa le réceptionniste dans le placard et se vêtit à nouveau de l’homme qu’il était, avec ses défauts et toutes ses qualités. Il salua son binôme à qui il restait encore quelques heures de travail et partit discrètement en direction de l’ascenseur. Il l’appela et monta les étages jusqu’au sixième. Il traversa le couloir et ses doigts frappèrent à la porte de la chambre. Serv…, faillit-il se présenter comme le garçon de nuit qui répondait aux moindres demandes de ses clients, il se ravisa : c’est Jay. Luna apparut alors dans une autre tenue, aussi décontractée qu’il l’était lui aussi. De raison il n’y avait pas, fit-il, confiant. Il était loin d’être le genre d’hommes à être effrayé, après tout il avait fait l’armée, en avait vu des pires.

Une bière, ça serait parfait, merci, demanda-t-il avant qu’elle ne se dirige vers le bar de la chambre. Vous… Tu, se reprit-il, tu as bon goût. Il complimenta son choix de chambre. Elle prenait toujours les plus spacieuses, celles qui avaient la meilleure vue sur Boston. Ici, la Charles River se trouvait sous la longue baie vitrée de sa suite. Ji-hun s’approcha des larges et grandes fenêtres, découvrant le paysage de ses yeux d’étudiant. Loin de Boston, tu vis, ou prendre une chambre parfois, que tu t’offres, c’est juste un petit plaisir, l’interrogea-t-il. Même ses deux boulots combinés, il ne pourrait s’octroyer le privilège de dormir aussi souvent dans un établissement tel que celui-ci – pas en mettant de côté en prévision d’un mariage futur. Sur le fauteuil, montra-t-il le meuble, m’asseoir je peux ? Il avait fait quelques kilomètres durant la soirée, et bien qu’il était sportif, c’était plus agréable pour discuter que de rester debout.

Elle sourit, ravie de le voir se présenter dans sa chambre. Luna ne savait pas trop s'il avait été réceptif. Lorsqu'elle a joué la séductrice devant l'hôtel, elle savait qu'il pourrait y avoir plusieurs réactions. Celle-ci était privilégiée mais celle à laquelle on s'attend le moins. Luna s'était dit qu'elle irait certainement se glisser dans ses draps s'il ne vient pas frapper à sa porte. - Jay... murmure-t-elle alors qu'il entre dans la chambre, à sa suite. Alors qu'il répond à sa question, elle se dirige vers le petit réfrigérateur pour prendre une bière. Elle prépare la boisson en la mettant dans un grand verre alors qu'il fait éloge de son choix de chambre. Luna ne peut s'empêcher de sourire car elle se doute qu'il ne sait pas "pourquoi" elle a pris cette chambre. Elle lui lance un petit regard amusé. - Merci. Puis elle se prépare aussi un verre de whisky, se faisant plaisir d'un double. Après tout, elle a le droit de profiter maintenant que son "travail" est terminé. La question de Jay est légitime. Luna ne sait pas comment tourner les choses mais une chose est sûre, elle ne se cache pas de son métier. - J'ai choisi cette chambre pour mon travail. Cette chambre rend beaucoup mieux que son logement à proximité de l'université. Un petit 25m² joliment décoré mais peu adapté pour accueillir ce genre de situation. Luna prends les verres en main alors que le jeune homme demande s'il peut s'asseoir. - Oui, bien sûr, fais comme chez toi, Jay ! Sourire tendre et bienveillant à l'égard du jeune homme. elle se rapproche et lui tend sa bière. - Bonne dégustation. Clin d'oeil avant d'elle-même prendre une gorgée de whisky. Elle observe la baie vitrée. Elle se tourne finalement. - Je vais te montrer ce que je fais ici. Tu vas voir, je pense que tu vas apprécier. Luna pose son verre sur la table basse et se dirige vers la sacoche. Elle en sort un gros appareil photo. Démarche féline, elle reste une demoiselle sans gêne comme à son habitude. Luna se glisse doucement sur les cuisses de Jay, faisant attention à ne pas renverser sa bière. Son bras contre le sien, sa poitrine se collant au torse de l'asiatique. Luna allume l'appareil et remonte jusqu'au début de la soirée. - Tu vas voir, je pense que tu vas beaucoup apprécier. La vidéo se lance et là, Luna apparait à l'écran.

Ji-hun ne comprit pas le rapprochement entre son travail et cette chambre, si bien qu’une fois assis confortablement sur le fauteuil il se permit de jeter un coup d’œil plus observateur à la pièce. Il avait beau cherché, rien ne vint vraiment comme idée. La bière arriva servie dans un verre, et il la remercia avant de le lever vers elle : santé ! Il paraissait que c’était de coutume. Il posa ses lèvres sur le rebord et se délecta d’une gorgée fraîche d’alcool avant de soupirer d’aise ; ça faisait du bien de se désaltérer après huit heures de travail. En Corée, que ce soit au Nord ou au Sud, il était de coutume de boire après le boulot, notamment avec ses collègues. Malheureusement, l’Asiatique n’avait pas forcément les mêmes horaires que les autres employés des établissements où il œuvrait, ce qui l’obligeait à rentrer bredouille une fois le service terminé – sauf les jours où il arrivait à entraîner une cliente dans un bar ou un restaurant, pour faire connaissance et draguer un peu.

La curiosité dût se lire sur son visage, puisque Luna obtempéra à lui en dire davantage sur son activité. Les sourcils du brun se levèrent, signe de son intérêt. Il suivit la silhouette féminine se mouvoir dans la chambre jusqu’à une petite valisette qui renfermait un appareil photo. Oh, modèle tu es, tenta-t-il de deviner. Ça ne lui aurait pas paru suspect, parce que la jeune femme avait un corps de rêve, sur lequel il était d’ailleurs difficile de ne pas s’arrêter pour y poser un regard discret. Mais respectueux de ses semblables femelles, Ji-hun essayait de faire au mieux pour planter ses agates sur son visage ou dans la couleur océane de ses pierres, plutôt que sur son décolleté ou la courbe de ses fesses. La démarche qu’elle utilisa pour revenir jusqu’à lui lui donna quelques difficultés. Il ne s’attendit pas à ce qu’elle s’installe sur ses jambes, écarta l’un de ses bras pour mettre en sécurité sa boisson quand l’autre se retrouva en contact avec celui de la demoiselle.

Il fut surpris, mais pas gêné. La proximité avec les femmes n’avait jamais été un problème pour lui. Et même s’ils ne se connaissaient pas assez pour qu’il ait pu oser faire ce genre de premier pas, il accepta son corps contre le sien, sans rougir. Beaucoup apprécier, à ce point , demanda-t-il, l’éclat de rire frais et léger. Il se permit de boire à nouveau avant de poser ses billes marrons sur l’écran. Mademoiselle Jacobs apparaissait dans des vêtements bien plus provoquants, et ils auraient pu être évocateurs si Ji-hun avait déjà poussé le bouton lecture de films pornographiques, ou tout autre contenu à caractère sexuel, mais ce n’était pas le cas. Scène toute nouvelle pour lui, il sentit la chaleur se répandre à ses joues, un peu dans ses entrailles aussi. L’effeuillage qu’elle pratiquait sur la vidéo était sensuel. Par curiosité, il aurait regardé jusqu’à la fin sans problème, mais la simple présence de Luna le mit mal à l’aise ; qu’en dirait-elle ?

Il dévia ses rétines de l’écran lorsque les pulpes de la jeune femme s'amusaient de ses boutons mammaires, et opina du chef à plusieurs reprises, tel un acquiescement. J’ai compris, je crois, indiqua-t-il qu’il avait saisi le genre de métier qu’elle exerçait, c’est interdit, ces choses-là, dans mon pays. De se prostitué(e) ou d’être acteur/actrice pornographique. De se payer les services d’une travailleuse du sexe, ou de posséder des DVD/livres pour adultes. Tu es jolie, la complimenta-t-il sans prendre des pincettes, que ça fonctionne, le moindre doute je n’ai pas. Ses pommettes encore brûlantes en étaient témoins. Il avait toutefois réussi à gérer son excitation parce que…. Regarder quand t’es là, c’est bizarre pour moi, s’excusa-t-il de ne pouvoir profiter de son travail – et de ses talents en vidéo. S’étaler sur ses pratiques et non pratiques n’était pas son genre, encore moins au premier tête-à-tête ; il gardait ça plutôt secret.

La remarque de Ji-Hun fit réagir Luna. Au début, elle ne s'était pas forcément posée la question que ça pourrait être autre chose que pour son contenu sur les réseaux privés. Luna secoue légèrement de la tête par la négative avant de se rapprocher de lui. D'entamer ce jeu qu'elle voulait lancer depuis qu'il a accepté d'entrer dans sa chambre. Elle se targuait qu'il allait aimer. Elle le sait car il faudrait être d'un autre bord pour que ce en soit pas le cas. Et encore, juste apprécier la beauté de la danse, ça pourrait être de tous. La vidéo avait commencé et la rose comprend qu'il n'est pas insensible à ce qu'il voit. Voir même perturbé. Il vient à lui parler de son pays. où ça serait interdit. Luna ne se braque pas, parce qu'elle sait que ce n'est pas partout pareil. - Aux USA, c'est autorisé. C'est même... très demandé. argue-t-elle d'une voix douce. Le regard du jeune homme fuit l'écran et à l'opposé de ce qu'elle pense entendre face à cette réaction, il lui offre un compliment. Elle sourit et éteint l'écran, faisant taire la musique. Luna comprend qu'il n'est pas à l'aise, sûrement pas habitué. Elle rit un peu en guise de réaction aux propos du jeune homme. - C'est normal. C'est comme... regarder un film où il y a Tom Hanks et qu'il soit à côté de toi dans la salle de cinéma. Lentement, Luna pose la caméra sur la table basse puis vient à se retirer des cuisses du jeune homme quelques secondes. Juste le temps de se mettre à califourchon, lui faire face. - Jay... Elle glisse sa main sur la joue du jeune homme pour l'inviter à la regarder dans les yeux. Luna essayait de s'adapter au jeune homme. Elle ressent qu'il est plutôt une personne respectueuse et douce. C'est l'image qu'elle en a de lui. Alors, désireuse d'obtenir ses attentions sans le brusquer de trop, elle dépose simplement ses lèvres sur celles du jeune homme. Seulement ça... Même si dans sa tête, elle est pleine de désirs, elle veut pas qu'il se braque. Doucement, ses lèvres viennent jouer avec celles du jeune homme, les chercher, se connaitre et surtout, savoir s'il compte y répondre. et jusqu'où il ira dans sa réponse.

Ji-hun se délecta des premières scènes de la vidéo sensuelle dans laquelle Luna était mise en avant. Corps féminin qui se tortillait diaboliquement devant l’objectif de l’appareil photo, se dénudant dans un effeuillage charnel. Il détourna toutefois les yeux lorsque l’actrice s'amusa de ses atouts dans le film, caressa ses courbes voluptueuses dans le seul but de faire monter le désir du spectateur. Il refusa de regarder parce qu’elle était là, assise sur ses cuisses, pris d’une pudeur qu’il ne se connaissait pas. Il la complimenta, parce qu’il fallait être aveugle pour ne pas voir en elle une femme belle et attirante, mais il ne pouvait se permettre de laisser l’excitation le parcourir sous le regard océan de sa cliente – cliente qui était elle-même la jeune femme à se dandiner sur l’écran. Tom Hanks, répéta-t-il, avant de prendre une gorgée de sa bière, du milieu il est, lui aussi ? Il ne savait pas qui pouvait bien être cet homme. De toute évidence, le nord-coréen se saurait bien plus à l’aise de regarder ce genre de vidéos à l’abri de toute paire d’yeux, là où, sous la couverture, il pourrait s’adonner à la masturbation.

L’Asiatique profita qu’elle se décharge de la caméra pour vider son verre de moitié, avant qu’elle ne vienne à lui grimper dessus, une jambe glissée de chaque côté de son corps. Cette position était loin d’être dépourvue de toute intention, et il le savait que trop bien. S’il ne se permit pas de porter ses palmes sur le corps de la demoiselle, il ne faillit pas pour autant – bien plus à l’aise avec les face-à-face qu'avec n’importe quel périphérique d’affichage. Il observa l’anatomie qui se tenait à califourchon sur lui sans se sentir gêné de la proximité bien moins équivoque ; le rapprochement était inévitable, tout n’était question que de temps. Parce qu’il ne faisait jamais le pas vers une femme, pouvait se montrer intéressé mais n’embrassait jamais le premier. Main féminine sur sa joue, interpellé par son prénom, il releva les billes sur le faciès de la créatrice de contenus, puis plongea dans ses pierres d’eau dilatées. Elle avait envie. D’attention, d’affection – de lui ? Il haussa les sourcils, désireux de savoir quand elle finirait par se décider, à se pencher sur ses lèvres. Il n’eut pas à attendre bien longtemps pour que la pulsion s’éveille, et que Luna applique sa bouche contre la sienne.

D’une délicatesse qu’il n’aurait pas soupçonnée au vu de la vidéo qu’elle avait tournée, mais ça lui allait, à lui. Ji-hun attendit qu’elle les anime pour répondre aux mouvements qui donnaient vie à leur baiser. Il y répondit, mais prit aussi les devants, parce qu’il était de loin le genre d’hommes à rester passifs bien longtemps. Il ferma les yeux et décida du rythme auquel ses mâchoires allaient s’ouvrir et se fermer. C’était bien la première fois qu’il tombait sur des lèvres encore plus pulpeuses que celles dont il avait hérité. Cette sensation de se faire manger par des chairs aussi épaisses était agréable, et il comprenait à présent pourquoi on aimait tant l’embrasser, lui aussi. Sa main libre se posa sur ses lombaires pour la retenir lorsqu’il se coucha vers l’avant, et il déposa à terre son verre à demi vidé avant de se redresser. Encore installé sur le fauteuil, il amplifia leur échange buccal en y ajoutant son muscle. Il tâtonna d’abord les lippes de sa partenaire pour l’inviter au bal, avant de se frayer un chemin entre ses charnues et de joindre sa langue à sa jumelle pour la danse. Et si ses poumons et son cœur étaient encore bien dociles, son corps lui commençait déjà à réagir.

Il décida qu’il était temps de changer d’endroit, stoppa progressivement la passion qui avait animé leurs bouches alors, et lui ordonna : accroche-toi. Il plaça les doigts de la demoiselle à sa nuque, et ses propres paumes sous ses fesses pour la soulever. Il la porta jusqu’au lit qui se trouvait en face. Literie de qualité sur laquelle il mit ses genoux et avança sur ses rotules jusqu’à faire tomber l’arrière du crâne de Luna sur l’oreiller. Ainsi il se tint à quatre pattes au-dessus d’elle, sourire malicieux arrimé au bas de son visage et il déclara : de chauffer le personnel, correct ça ne l’est pas, Mademoiselle Jacobs. Il laissa un rire s’échapper avant de reprendre : se reposer, la raison ce n’était pas ? Pour ça, ils se retrouvaient à présent sur les draps.

Sa naïveté me surprend mais en même temps, je trouve ça amusant. Je souris de sa méconnaissance, je ne sais pas d'où il vient mais s'il ne connait pas Tom Hanks, c'est que c'était vraiment reculé du monde. Je secoue la tête négativement. - Pas vraiment, mais c'est une longue histoire. On verra plus tard. parce que j'avais bien d'autres idées en tête. Si je l'ai invité, c'est pour passer un bon moment. Et je dois avouer que je le trouve mignon. adorable. craquant. Très craquant. Trop ? Je peux apprécier les hommes plus intenses comme les plus doux. L'asiatique fait partie de cette deuxième catégorie. J'avais bien remarqué aux vues de la personnalité du jeune homme et à la manière dont il répondait à mon baiser. Sensation que j'ai envie de connaitre. Ne pas être dans le désir animal. mais dans le désir sensuel, doux, une intensité différente. Cette chaleur qui m'enveloppe, j'aime ça. C'est réel. Le vrai désir, rien à voir avec le jeu face à une caméra. Là, c'est naturel, enchanteur. Je ne savais pas trop au début, s'il était prêt à ça. Il semble si timide, tellement dans la retenue. Mais cette image s'efface petit à petit que nos lèvres, nos langues, jouent. dansent. apprennent à se connaitre. J'émets un petit gémissement de surprise lorsqu'il me soulève bien qu'il m'avait prévenue. je me tiens à lui alors qu'il vient à nous emmener sur le lit. J'apprécie la douceur dont il fait preuve pour me déposer sur le lit. Regard qui s'illumine alors qu'il vient me taquiner sur mon attitude avec lui. Je glisse ma main sur son tee-shirt pour l'attirer à moi : - Ici, tu n'es plus un employé d'hôtel. Tu es... mon amant. Le repos, ça sera quand on va tomber de sommeil. Chaque chose en son temps.