[ alierra ] can't help it, i won't let you down

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@Sierra Brekker sierra's outside flat, city center
j'pianotais sur mon téléphone en même temps que j'marchais. j'suis en pleine conversation avec sierra. j'passais par chez elle et ça m'a juste fait tilt. j'me baisse ramasser des cailloux par terre et les lance jusqu'à sa fenêtre. une chance que j'vise bien parce que peuchere ses voisins. allez, montre toi ! et là au bout de la cinquième ou sixième pierre, j'la vois enfin sur le rebord. j'ai failli lui crever l'oeil avec mon dernier lancée. pas moyen que tu restes seule ce soir.

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@Alec Brekker
sierra's outside flat, city center
renfermée depuis l’appel de l’avocat, je tourne en rond comme un lion en cage. « le processus de divorce est enclenché » cette phrase qui tourne en boucle, se transforment en mots de tête. des maux pour des mots. j’essaie de trouver un peu de réconfort et de calme dans toutes les pièces de mon appartement avant d’aller me camoufler dans la salle de bain, dans le noir, laissant les larmes couler silencieusement. puis un bruit m’interpelle, un autre. j’ai l’impression qu’il grêle. je sèche mes larmes, passe la tête par la fenêtre et manque de me faire crever un œil.  « mais pourquoi t’es là toi ? fou moi la paix Brekker » ton nom de famille. le mien, pour seulement quelques mois

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@Sierra Brekker sierra's outside flat, city center
elle m'demande de lui foutre la paix. j'hoche négativement de la tête. pas l'soir de ton anniversaire. j'viens voir pourquoi t'es pas d'humeur. bon ça arrive de ne pas l'être mais ce soir, même par messages échangés, j'ai senti que c'était différent. de là où j'me tiens, on dirait qu'elle a les yeux humides. j'peux pas le confirmer. j'peux encore faire ça longtemps. j'ai les mains pleines de munitions. vaut mieux qu'elle descende me suivre ou m'fasse monter parce qu'il est tard et ça va se plaindre de tapages après. elle sait que j'déconne pas. j'vais rester planter là. c'pas pour dire mais je me les caille. qu'est-ce tu décides sierra brekker ? plus pour longtemps alors j'en profite tant que j'peux toujours.

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@Alec Brekker
sierra's outside flat, city center
« déjà parce que j'ai trente ans et que j'avais pas envie que quitter la vingtaine » bah ouais c'est pas marrant de vieillir. « et surtout parce que c'est mon anniversaire tout les ans donc pas besoin d'en faire toute une histoire » je souffle avant de remettre mon débardeur en place. je regarde à coté de toi et vois des tas de cailloux. je secoue la tête. « non non Alec s'il te plait. déjà t'as failli me faire sauter un oeil » petit rictus quand même. tu me fous la pression, j'arrive pas à réfléchir là. j'étais en train de faire une espèce de crise d’angoisse dans la salle de bain. « casse toi Alec » je commence à refermer la fenêtre et je te vois en bas, toujours planté... quelques secondes qui s'écoulent. puis j'ouvre la fenêtre à nouveau, dépitée. « putain tu me soules. monte »

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@Sierra Brekker sierra's outside flat, city center
l'anniversaire c'est plus une bonne excuse qu'autre chose de débarquer pour l'emmerder. elle est moi, on est un coaster à nous tout seul. malgré mon gros pas de travers, j'ressens encore le besoin de l'avoir près de moi. c'est assez étrange mais j'me prend pas la tête. la trentaine ça fait pas des dégâts pour tout le monde. regarde moi. ça, ça devrait la réconforter à coup sûr. je bombe le torse, fait le prétentieux. plus elle m'remballe, m'dit de dégager, moins j'ai envie d'être docile. sierra coupe court à la notre discussion en fermant la fenêtre. dans 3, 2, 1... mais qui revoilà. YES ! JE LE SAVAIS. que je clame un peu trop fort, emporté dans ma joie. elle a même l'droit à une petite danse de célébration. tu dormais ? je fronce les sourcils en entrant dans l'appartement plongé dans la pénombre. lumière allumée et je constate que mon impression de tout à l'heure était bonne. prendre de l'âge te rend si triste à en pleurer ? si seulement ce n'était que ça.

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@Alec Brekker
sierra's outside flat, city center

« trop facile pour toi, t'as le QI et le comportement d'un pré adolescent, heureusement pout toi que le physique suis... » balle perdu, Sierra 1-0 Alec. t'es pire qu'un chewing-gum collé à mon talon un lendemain de soirée. c'est ce qui m'a plus chez toi au début ta persévérance. enfin, avant que tu m'abandonnes. quand tu fais ta petite danse de la joie, j'ai à moitié envie de sourire mais aussi de t'en coller une. je me contente d'aller ouvrir la porte de l'appartement pour que tu puisses entrer. pas la peine de te faire visiter, tu connais ce lieu comme ta poche, c'était un peu chez toi il n'y a pas si longtemps que ça. je me retourne pour allumer la petite lumière du salon et fronce les sourcils « non je dormais pas pourquoi ? » et quand tu me dis que mon anniversaire me rend triste à en pleurer, je bloque. je me stop immédiatement. j'arrête même de respirer avant de me retourner doucement vers toi. « pourquoi tu dis ça ? je pleurais pas » ne me regarde pas dans les yeux, fait pas ça.

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@Sierra Brekker sierra's flat, city center
aie, touché. dit-je en prenant l'air faussement blessé. j'suis pas qu'un physique. y'en a là haut aussi. tu l'as épousé ce pré ado et de plein gré. que je me gêne pas de lui rappeler. c'était son idée de nous lier pour la vie. le rapport féerique du mariage et les femmes, ça reste un mystère. si j'me souviens bien, la dernière fois que j'ai été à son appartement, je la quittais. cet appartement remplis de souvenirs de notre couple passé ; autant de bons que de mauvais. tu coupais un oignon ou t'as eu de la poussière dans l'oeil alors ? et je fais ce qu'elle ne souhaite pas que je fasse, me perdre dans ses yeux encore larmoyants. j'suis toujours capable de lire en toi, tu sais.

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@Alec Brekker
sierra's outside flat, city center

« ouais et j'ai fait des tas de conneries.. » pas celle là. malgré le coeur en mille morceau que tu as brisé à coup d'infidélité, je n'ai jamais regretté de t'avoir épousé. parce que cette année à tes côtés à été l'une des meilleures de ma vie, peut importe sa finalité. tu montes me rejoindre dans ce qui était parfois notre chez nous. rien à changé. j'ai juste dégagé les photos de mariage et les trucs qui t'appartenais. je me suis réapproprié mon environnement pour arrêter de penser à toi. « je coupais un oignons exactement » que je plussooie pour essayer de m'en persuader moi aussi. tu veux que je te dise quoi ? que j'étais en train de pleurer parce que c'est mon anniversaire et que j'aurais voulu le fêter mariée à tes côtés ? et que tout tombe à l'eau à cause de toi. tes yeux qui se plantent dans les miens, capturent mes iris pour ne pas me les rendre de sitôt. « arrête.. fais pas ça Alec, s'il te plait  » que je dis en essayant de retenir la prochaine fournée de larme.

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@Sierra Brekker sierra's flat, city center
sierra et son légendaire répondant qui m'a tout de suite plu. c'est pas le seul critère mais disons que ça a fait son effet. les femmes à fort caractère ça a toujours été mon type. ça m'fait bizarre de revenir ici malgré qu'on faisait partie des couples qui ne vivaient pas ensemble. le besoin d'avoir sa propre liberté. on a eu nos instants à deux dans chacun de nos chez nous respectifs et c'était très bien comme ça. maintenant que j'y pense, je suis pas sûre de trouver une autre qui accepte ce genre de trucs. dans l'noir, sans couteau et sans oignon. j'soupire. tu veux que j'arrête de faire quoi, sierra ? j'fais rien... j'soutiens mon regard et ça la perturbe. j'le vois parce qu'elle baisse les yeux quand j'la fixe plus d'une minute. j'me sens pas mieux que toi. la nouvelle du juge qu'elle m'a transmis m'a déstabiliser. c'est ce que je devine être la vraie source de sa tristesse. c'est aussi la mienne. t'aurais pu renverser du café sur les papiers toi aussi. au lieu de les expédier illico presto. on aurait gagner du temps. et si j'avais vraiment fait exprès ? c'est pas le cas mais j'commence à me demander si on a pris la bonne décision. si j'ai pris la bonne décision.

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@Alec Brekker
sierra's outside flat, city center

tu marques un point, je te l'accorde. j'étais pas en train de découper des oignons dans le noir, sans couteau et sans oignons. mais je vais pas te dire que j'étais en train de pleurer toutes les larmes de mon corps parce que je suis incapable de dire adieu au seul homme que j'ai aimé, quand bien même il m'ai trompé et quitté comme une merde. je souffle de mécontentement quand tu me dis que tu fais rien. si, t'es là, t'es chez moi en pleine nuit, tu me vois dans cet état, tu poses ton regard sur moi. mais le pire c'est quand tu me dis que tu te sens pas mieux que moi. j'en oublie le reste, j'en oublie que tu t'es foutu de ma gueule en renversant ton café de merde sur les papiers du divorce. « sérieusement Alec ? t'as le culot de me dire que tu te sens pas mieux que moi ? mais on est dans cette situation par ta faute. TA PUTAIN DE FAUTE ! t'as pas le droit d'être aussi mal que moi alors que tu as tout gâché. c'est toi qui est allé voir ailleurs, qui me l'a balancé en pleine gueule avant de me quitter et de demander le divorce. je vais passer le fait que t'aies volontairement détruit les premiers papiers, en m'enchainant à toi pour des semaines encore alors que c'était toi qui le voulait ce putain de divorce de merde. » c'est trop. les larmes qui coulent le long de mes joues alors que je passe mes mains dans mes cheveux pour me contrôler et garder un peu de contenance. « t'es celui qui a détruit notre famille mais tu te sens aussi mal que moi. t'es vraiment qu'une pauvre... » je me mords la lèvre. je me retiens. je veux pas te donner ce plaisir. allez vas-y, fait ton Alec. balance un truc qui montre que je suis pitoyable et que tu as le dessus. fais comme toutes ces fois où je suis tombée dans le panneau et que t'as fait machine arrière. détruis moi un peu plus, j'suis plus à ça près.