étais réellement mal en point, j’avais besoin de rire, de déconner. June était à l’hôpital et je ne voulais pas embêter Valou avec mes problèmes, déjà qu’il avait les siennes. Alors, j’envoyais un sms à mon second frère de cœur. Fallait que je bouge mes fesses et me change les idées. J’envoyais donc un « Hey je peux passer chez toi ? j’ai le moral dans les chaussettes >.< ». La réponse se fit de suite et Priape me permit de venir. Un léger sourire s’afficha sur mes lèvres. Je lève donc mes fesses, file à la douche, me sèche, m’habille, me parfume, me maquille pas parce que ça me saoul et hop je m’en vais vers la Dunster House. J’y vais de temps en temps voir mon Terry d’amur, enfin j’y allais en étant célibataire, car en couple, on avait pas eu le temps de se voir. Enfin bon, là je voulais voir Priape. Partant de chez mes pères – oui il m’arrive de dormir dans la Lowell House ou chez eux – je passe dans une boutique pour prendre une bouteille d’alcool, notre préférée à Priape et moi, et hop me voila prête à partir chez lui, enfin dans sa chambre. J’enfourne donc la bouteille dans mon sac, monte dans le bus et pars direction la fac’. Là, je sors du bus et marche vers la Dunster House. Je ne voulais pas que les Mathers me voient, et encore moins Gabriel. Cependant, mon cœur fit un bond de 30 mètres … oui j’abuse. Mon regard croise celui de Gabriel et ni une ni deux, avant même qu’il me dise quoi que se soit, je me réfugie dans la Dunster House, cours comme une folle dans les escaliers et entre subitement dans la chambre de Priape. Je suis toute blanche, toute tremblante. Je déglutie et me retourne vers lui
« Désolée je … j’ai croisé … Gabriel et … j’ai couru … voila … »
Dire le prénom de mon ex m’a limite arraché la bouche. Je soupire, reprend mon souffle et m’assoie à ses côtés tout en sortant noter bouteille
« J’aimerais … oublier. Lui. Cette histoire de merde. Il … fait parti de mon passé … et … ça craint bordel j’en ai marre de chouiner, j’veux que ça s’arrête bon sang, je veux que ça s’arrête »
Dis je en larmes. J’en avais marre de pleurer, marre de l’aimer encore, marre d’avoir mal, marre de pas réussir à tourner la page. J’avais une chance de merde en amour. Conrad, un ex avant Gabriel, drogué, qui m’a planté un couteau dans le ventre, maintenant Gabriel, avec qui j’ai passé des mois supers qu’il a explosé en une seconde … j’étais maudite …
Lorsque mon téléphone sonna annonçant l’arrivée d’un nouveau message, je ne m’attendais pas à lire ce genre de mots. C’était Blue, une amie auxquelles je tenais particulièrement, une petite sœur de cœur en quelque sorte, et elle m’annonçait qu’elle n’avait pas le moral. Je n’aimais pas savoir mes amis tristes alors forcément, je lui répondis aussitôt qu’elle pouvait passer, bien décidé à lui remonter le moral. Je me mis à fouiller dans le placard de ma chambre à la recherche de ce qu’il fallait pour lui préparer un petit cocktail digne de ce nom mais je ne trouvais qu’une de jus de pamplemousse, perchée sur une étagère. Au pire, je l’emmènerais boire un verre dans un bar… Blue traversait en quelque sorte une mauvaise passe. Elle s’était faite larguée par cet abruti de Gabriel, de manière très peu galante, avec son lot d’excuses à deux balles –je ne veux pas te faire souffrir et compagnie- comme si la quitter allait la rendre plus heureuse… Bref, je connaissais ça moi aussi. Quand Caly m’avait repoussé, j’avais vraiment cru que j’allais péter un câble, mais heureusement j’avais reçu le soutien de Valou, Sateen et de tous mes amis. Et puis j’avais rencontré d’autres filles, et même si aucune ne remplacerait Calypso, même si j’étais incapable d’oublier ma meilleure amie, j’avais lentement remonté la pente. Je savais donc que pour Blue, ce serait également compliqué. Elle allait devoir s’armer de patience pour retrouver le moral et la joie de vivre mais j’étais bien décidé à lui apporter toute mon aide et mon soutien. Les amis servent à cela.
Je fus tiré de ma réflexion par l’arrivée subite de Blue dans ma chambre. Mon amie semblait déboussolée, tremblante. Elle m’expliqua en balbutiant qu’elle venait de croiser Gabriel et qu’elle avait couru pour le fuir ce qui expliquait son essoufflement. « Hey, Blue, t’en fais pas pour lui c’est qu’un idiot. C’est lui qui devrait se cacher quand il te croise. Tu veux que j’aille lui mettre mon poing dans la figure ? » proposai-je avec un petit sourire sadique. J’avoue que l’idée me démangeait depuis longtemps. Je n’aimais pas que l’on se joue de mes amis, encore moins quand il s’agissait de filles adorables et ravissantes comme Blue. C’était un trésor cette fille, elle ne méritait pas d’être traitée de la sorte. « Allez viens t’asseoir. » l’invitai-je en tapotant le matelas sur lequel j’étais installé.
Elle s’assit à mes côtés mais elle semblait toujours aussi bouleversée. En larme, elle m’expliqua comment elle voulait que ça s’arrête. J’avais connu ça, ce désespoir immense qui vous envahit lorsqu’on vous rejette, je savais très bien combien c’était douloureux. Malheureusement, j’étais complètement démuni. Il n’y avait aucun remède. La mécanique des sentiments était quelque chose de flou, pourquoi fallait-il toujours qu’on s’attache aux personnes qui nous rejettent ? Le savoir ne nous protégeait pas. Nous avions beau être intelligents, nous finissions tous par tomber dans le piège des émotions un jour ou l’autre et en souffrir. Je ne savais pas quoi faire, j’étais démuni. Je tendis les bras vers mon amie et je l’enlaçai avec tendresse en espérant que cette étreinte calmerait ses sanglots. Je lui murmurai doucement « Ca va s’arranger, ne t’en fais pas… Tout va aller mieux. »
e regardais Priape, contente d’être là. Lui expliquant la raison subite de ma venue, il me fait doucement sourire. Oui, qu’il lui casse la gueule. J’hochais la tête et souriais un peu plus. Comme quoi, un rien me faisait toujours rire. Je regardais mon ami, je pouvais me sentir plus apaisée. J’enlevais ma veste, la posant sur sa chaise et me mets assise sur son lit. Là, les larmes revinrent au galop. J’étais agacée de tout ça. Je voulais que ça s’arrête, il m’arrive même de m’énerver contre moi-même quand je suis dans cet état. Les bras de Priape se tendent vers moi et je me blottis contre lui. Je ferme les yeux, respirant son doux parfum. Je rouvre mes yeux et plonge mon regard dans le sien
« Je veux que ça s’arrête … »
Je le regarde un instant, avant de me reblottir dans ses bras où je reste un instant. Je fermais les yeux et ma peine s’envole. Enfin, juste pour un temps. Je me détache de mon amie, chope mon sac et me remets assise à ses côtés. Là, je lui présente une bonne bouteille de rhum. Je le regarde, je n’avais nullement l’intention de partir, je voulais rester ici un instant. Je souris à mon ami et pose la bouteille sur son chevet. Je jette mon sac près de la chaise de bureau et soupire un instant. Je secoue ma tête, enlève mes larmes et regarde Priape
« Merci d’être là pour moi. C’est super sympa »
Je lui souris et lui dépose doucement un baiser sur sa joue. Là, je regardais la bouteille et la désigne du regard
Je sentis qu’elle se calmait peu à peu dans mes bras et j’en fus soulagé. Je n’aimais pas voir mon amie dans un tel état et puis je me sentais un peu démuni. Il ne fallait mieux pas que je recroise ce Gabriel sinon croyez-moi, il allait regretter d’avoir traité Blue de la sorte. Elle voulait que ça s’arrête me confia-t-elle avant de se blottir de nouveau contre moi. C’était affreux de la voir ainsi. Je ne pouvais pas lui dire que ça ne s’arrêterait pas, qu’elle allait devoir souffrir comme cela encore longtemps, je ne pouvais pas lui décrire ce que moi j’avais vécu avec Caly, sinon cela risquait de l’enfoncer encore plus. Alors je la serrais contre moi en lui disant que tout irait mieux…
Elle se releva ensuite, un peu ragaillardie par notre calin et elle attrapa son sac dont elle sortit une bouteille de rhum. Un sourire étira mes lèvres. « Tu es parfaite Blue ! » fis-je alors qu’elle se réinstallait à mes côtés après avoir posé la bouteille sur ma table de chevet. Elle me remercia ensuite avant de m’embrasser doucement sur la joue. « C’est normal enfin Blue, les amis sont faits pour ça. Je ferais n’importe quoi pour te redonner le sourire. » lui confiai-je. Les choses sérieuses allaient commencer. Je ne pouvais probablement pas effacer Gabriel le gros c** de la mémoire de Blue mais surement que notre amie la bouteille de rhum allait pouvoir égayer sa soirée. Blue me demanda ce que j’avais pour lui faire « un bon petit truc. » D’après mon exploration de mon placard, le cocktail risquait d’être basique est probablement très alcoolisé mais qu’importe, le principal c’était que mon amie s’amuse. Je me levais donc à mon tour pour aller chercher la bouteille de pamplemousse ainsi que deux gobelets en plastique et je vins rejoindre la jeune femme sur le lit. « Le rosé pamplemousse c’est pour les fiotes. Moi je te propose un rhum-pamplemousse. » fis-je avec un grand sourire en servant dans les verres moitié de rhum moitié de jus. Je lui tendis ensuite sa boisson et soulevai mon verre vers le sien pour trinquer. « A notre amitié! »
ri’ était réellement un mec super cool. Non seulement il était sexy, mais il était génial. J’avais une chance inouïe de l’avoir à mes côtés. Enfin bref, je lui montre finalement la bouteille de rhum qui nous attend et aperçois le sourire de mon ami sur son visage. Je souris encore plus à son compliment. La bonne humeur revenait peu à peu. Je le remerciais. Je souris à sa remarque. Il était réellement adorable. Puis, je lui demande un verre d’un cocktail qu’il pourrait nous faire et j’eus un petit rire à son « rosé pamplemousse, c’est pour les fiotes ». En effet, j’étais assez d’accord avec lui. Je le regardais faire et prends le verre qu’il me tend. On trinque et on boit. Miom … très bon goût tout ça. Je lui tends mon verre
« Un autre s’teu plait »
Je voulais me bourrer la tronche, oui ça se voit m’enfin, j’en avais besoin je pense, bon pas à aller jusqu’à vomir, ce n’est pas mon genre, mais boire et oublier un instant rire et s’échanger des trucs, ouais je ne dis pas non. Je reprends le verre et le fini une fois encore cul sec. Oui je sais, je suis folle, mais je m’en fou complètement. Je sentais l’alcool me traversa dans tout mon corps, le goût amer m’arracha une légère grimace, malgré tout, j’adorais le petit goût sucré qu’il y avait. Un troisième verre cul sec enfilé et je sens mon corps qui se chauffe tout doucement. Oui je ne tiens pas l’alcool, mais qu’est-ce que c’est bon tout de même ! Je me mets à m’allonger sur son lit, enlevant mes chaussures, regardant le plafond, je souris
« Se serait cool d’aller un de ses quatre dans un parc d’attraction non ? »
Je ne voulais plus parler de Gabriel. Je ne voulais plus pleurer, je voulais parler d’autre chose. Ce soir, c’était le soir des folies, pas des pleurnicheries. Je regardais Priape et lui souris. Je déglutis, il était quand même canon ! Je ne l’avais jamais vu sous cet angle, en même temps, on se connait depuis quelques mois, Valou me l’avait fait rencontré alors que je sortais à peine avec Gab’ et je ne cherchais pas à tromper mon ex, en même temps, ce n’était pas mon genre. Pri avait eu l’habitude de se moquer de Valou et moi quand il a su ce qu’on avait fait avant que Val se mette avec Sateen. M’enfin, je ne le prenais jamais mal venant de Pri’, il était taquin … et c’était assez fun
On trinqua ensemble et je plongeai mes lèvres dans mon verre. Le cocktail était bon, fortement alcoolisé mais savoureux et doucement sucré et le pamplemousse se mariait à merveille avec le rhum. Lorsque je relevai les yeux sur mon amie, je constatais avec surprise qu’elle avait déjà finit son verre. La petite Blueberry avait un sacré levé de coude ! Je n’avais jamais vraiment constaté cela avant. Elle me tendit son gobelet vide et m’en réclama un autre. Je me mis à rire. « Je vais pas te suivre à ce rythme là. » plaisantai-je avant de m’enfiler mon propre verre cul sec et de nous resservir. Elle but de nouveau d’une traite. Je n’avais pas envie qu’elle soit malade, mais après tout, vu la situation, c’était presque normal qu’elle souhaite s’enivrer un peu. Je la prévins quand même d’y aller molo : « Mademoiselle Sanders, je vous préviens celui qui vomit c’est celui qui nettoie ! » annonçai-je en riant. Elle grimaça après son deuxième cul sec. Normal, le rhum était quand même un alcool fort et moi-même je n’enchainais pas aussi vite qu’elle. Après son verre numéro trois, Blue avait les yeux qui brillaient, signe que les effets de la boisson se faisait sentir. Elle s’allongea sur mon lit et se mit à fixer le plafond en souriant. Je terminai mon verre et je m’étendis ensuite sur le dos à côté d’elle après avoir également ôté mes chaussures. Lorsqu’elle proposa de faire une virée en parc d’attraction, cela me fit aussitôt penser à disneyland. Bien sûr, je ne pus m’empêcher de la taquiner. J’aimais bien l’embêter et à présent qu’elle avait retrouvé un peu de peps, je pouvais me permettre de l’embêter à nouveau : « Je savais bien que tu avais des vues sur Mickey… » Plaisantai-je avant de reprendre plus sérieusement : « C’est une super idée… Il faudra définitivement qu’on s’organise ça. » Je me tournai sur le côté pour la regarder. Ca faisait tellement de bien de la voir sourire de nouveau, faire des projets… « Je suis content que tu sois venue ce soir Blue. Tu sais que je suis là pour toi. Que ce soit pour te préparer des cocktails ou pour t’emmener faire des montagnes russes, tu peux compter sur moi. » lui confiai-je.
étais réellement folle de vouloir boire autant. Pri me regarda avec un air tout étonné et me lança une boutade qui me fait sourire. Je n’étais pas du genre à aller vomir, en général, je m’arrêtais quand ça commençait à devenir … comment dire … disons quand mon corps à une réaction répulsive sur l’alcool. Non si je vous assure, un moment donné ça me « non passe plus arrêtes » et donc j’obéis. C’est débile hein ? Enfin bref, là c’est plutôt moi qui décide d’arrêter. Je me couche sur le dos, enlève mes chaussures et regarde le plafond. Soudainement, j’eus cette envie de parc d’attraction et Pri parla Disneyland … ouais pourquoi pas. C’est alors que je tilte, je le regarde
« Ouais … un coup avec une peluche qui suante … en fait non merci ! Si ton tripe c’est de te taper Minnie … s’pas mon problème »
Je souris et ris un peu. On aimait beaucoup se taquiner l’un et l’autre. Je soupire, j’allais beaucoup mieux. C’est fou ce que l’alcool et un pote peut vous faire en un claquement de doigt. Je regarde toujours Priape, il avait l’air ok pour une virée dans un parc d’attraction, mais certainement pas de suite ! Mais en tout cas, clair que se serait à faire ce genre de délire ! Je le regarde et souris.
« Merci beaucoup, ça me touche »
Lui dis je à sa remarque. Je lui prends sa main et la serre doucement. Là … je sais pas ce qu’il m’a pris mais … uneenvie folle, certainement idiote me prends. Je me rapproche de lui et … l’embrasse. Même que comme une masse je tombe sur lui. Je reprends mes esprits et me relève sur les mains
« Désolée je … sais pas ce qu’il m’a pris »
Dis je en tentant de me redresser. Merde ! Abrutie ! Faut que je rentre, se serait certainement plus raisonnable
Je taquinais Blue et elle me le rendait bien. Nous étions là, tous les deux, seuls, allongés sur mon lit, en train de rigoler, et tout semblait aller mieux l’espace d’un instant.« Je suis démasqué » fis-je en riant. « C’est son petit nœud rouge à poids blancs qui me fait complètement craquer. » plaisantai-je ensuite. Elle me remercia après ma déclaration d’amitié et s’empara de ma main avec douceur. Mon regard croisa le sien. Blue se rapprocha un peu plus de moi et avant que j’aie pu réalisé ce qui se passait, ses lèvres étaient sur les miennes. J’étais surpris bien sûr, mais le baiser de Blue avait quelque chose d’agréable. Ses lèvres avaient la saveur sucrée du pamplemousse et je ne fis aucun geste pour la repousser, probablement aidé par mon alcoolémie grimpante. Jamais je n’aurais imaginé Blue et moi en train de nous embrasser si j’avais été à jeun. Le baiser fut néanmoins bref. Les lèvres de mon amie se dérobèrent aux miennes rapidement lorsqu’elle se redressa sur le lit. Elle semblait confuse et s’excusa aussitôt. « Non, t’excuse pas c’est pas de ta faute, c’est la mienne… » C’était vrai je m’en voulais d’avoir apprécié ce baiser. Après tout, Blue était censée être ma petite sœur de cœur. Elle était malheureuse, elle avait bu. Je n’avais pas le droit de profiter de ses faiblesses… « J’aurais du te servir du rosé-pamplemousse finalement… » plaisantai-je pour détendre l’atmosphère avant de m'approcher d'elle pour lui chatouiller les côtes. Je n'allais pas laisser un malheureux baiser semer le trouble entre nous. La soirée ne faisait que commencer...
on sang Blue … t’es qu’une con ! Tu l’embrasses normale ! Pourtant … j’en avais terriblement envie. Venant de m’excuser, je me mets assise et observe Priape à mes côtés. Souriant à sa remarque, je savais que ... finalement, l’alcool n’était pas que le seul facteur à ce genre de dérapage, il y avait aussi la tristesse et le besoin de réconfort. Je déglutie. Je n’étais pas amoureuse de Priape, je l’adorais juste. Comme un frère. Même s’il n’en était pas un. C’était un peu comme Valou. Je regardais Priape et après un long silence, enchaina une nouvelle fois de paroles
« Sauf que j’en avais … envie »
Je ne sais pas si c’était une bonne idée ou pas. Mais voila, c’était balancer et les mains sur mes cotes ne changeaient pas mes idées complètement farfelues. Je déglutie, fuyant son regard, je me sentais tellement bête sur le coup. Je ne savais pas trop comment agir. Je voulais m’enfuir, mais je n’arrivais pas à bouger de ce lit si douillet
J’avais un étrange sentiment : un lit, une bouteille, deux amis… Je pressentais que toute cette situation risquait de déraper pourtant je restais là à côté d’elle à lui chatouiller les côtes. C’était mon amie, elle était malheureuse, je me devais de lui remonter le moral. Et quand Blue me confia qu’elle avait eu envie de m’embrasser, la sensation de ses lèvres contre les miennes se raviva en moi. Ce baiser avait été trop bref mais je savais que je l’avais apprécié, je l’avais voulu. Plus que je ne l’aurais du… « Moi aussi j’en avais envie… » avouai-je en murmurant tout en me reculant quelque peu et en retirant mes mains de mon amie, mettant un peu de distance entre nous, comme pour réfléchir à la portée de mes gestes et de mes paroles. « On a trop bu Blue on ne devrait probablement pas faire ça… » fis-je en jetant un coup d’œil à la bouteille de rhum. J’étais partagé entre mon envie de m’emparer à nouveau de ses lèvres, d’y gouter une nouvelle fois et la raison qui me dictait de ne pas profiter de la situation, que Blue risquait de regretter tout cela dès le lendemain matin…