Le poids de l'arrogance (Bill et Buttercup)

Dans un rituel qui devenant coutumier, le 4 août, un colis comportant une paire de très courte shot en jeans, une ceinture, une camisole blanche et un string noir à large bande. Ainsi qu’une note. Toujours une note.

« 20h30, au 30 North Road, Bedford. À bientôt. B. »


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Le 5 août. La date où tout se terminerait. Cette histoire devait cesser. Peu importe ce qui l’avait conduit à tourmenter ainsi la jeune Roy devait prendre fin. Il ne savait pas si c’était à cause de l’accident impliquant @Lex Reynolds , de son histoire avec Victoria, ou si simplement sa conscience émergeait finalement d’une trop longue torpeur. Mais peu importe la force qui l’incitait à graviter ainsi autour d’Angèle pour un peu lui pourrir la vie depuis des mois, il allait y mettre un terme. Pour leur bien à tous.

Un dernier rendez-vous. Une dernière performance. Puis, lorsqu’elle viendrait lui porter son enveloppe, il lui tendrait en échange les clés de sa voiture. Avant de lui expliquer que sa dette était maintenant complètement remboursée. Qu’elle était enfin libre. Libre de vivre sa vie pleinement, sans devoir porter ce fardeau. Cette menace discrète et invisible qui ne planait jamais bien loin.

Les choses avaient tendance à ne jamais vraiment se dérouler comme il le prévoyait avec elle, mais il trouverait bien quelque chose qui saurait la convaincre. La pauvre méritait clairement un coup de pouce favorable du destin.

Il déposa son veston sur le dossier de l’unique chaise qui occupait la chambre du motel un peu pourri qu’il avait louée pour cette dernière occasion. Une dernière incursion dans cet univers de décors un peu farfelus et trompeurs dans lesquels il s’était plût à la balader de mois en mois. Juste pour entrer dans sa tête. Il ne put réprimer un bref sourire à l'évocation de ces souvenirs.  

Il roula les manches de sa chemise carrelée et entreprit d’inspecter précautionneusement le lit à la recherche de punaises de lits si fréquemment mentionné dans les commentaires de Trip Advisor. Pas qu’il n’ait quelque intention que ce soit que de se retrouver allonger sur cette horreur, mais il devait bien s’occuper en attendant l'arrivée de sa chère Buttercup.

Dans ce qui aurait dû être une dernière danse avant leurs adieux.

5/08

Hier, un colis encore.. En journée, bien emballé, et surtout enfermé dans mon bureau jusqu’à la fin de la journée. Éreintée, la journée était chaude et compliqué, j’avais pris le temps de tout fermer avant de m’installer sur cette chaise, devant le bureau en bois de mon père, pour l’ouvrir. Un short en jeans… Court, très court, trop court ! Un top blanc, une ceinture… Ok en mode été, très chaud… Un string noir.. De la lingerie, ce type avait un besoin particulier ou alors il aimait me déstabiliser, ou les deux… Coup d’oeil sur l’adresse sur la note. Un motel.. Je fermais les yeux et soupirais doucement. Espérons que ce soit lui… Et pas un de ses sbires. Mais s’il me disait "à bientôt", c'est que ce serait sûrement lui… ? Pas la peine de chercher, de toutes manières tout les 5 du mois, nous avions ce rendez vous pour l’argent.. Et tout les 4 je passais une très mauvaise nuit.

Celle-ci ne fût pas une exception. Mais le soir venu, avant l’heure j’avais enfilé la tenue demandée… Même les sous vêtements. Je ne voulais pas chercher de nouveau à l’énerver, je devais protéger mes proches, surtout Jeremy, et peut-être aussi le remercier pour le mois dernier. Il m’avait laissé conduire ma voiture… Sa voiture.. Alors pour une fois j’allais obéir. Ma grimace que le miroir me renvoyait à cette pensée était moche. Mais pourtant c’était ce que je venais de faire en nouant un manteau un peu long pour cacher ce short, et en montant dans la voiture ainsi vêtue.

Garée devant le motel, j’avalais difficilement ma salive tenant encore le volant comme pour savoir si je devais descendre ou non. Nerveuse, hésitante, je finis par descendre et longer les chambres pour trouver le bon numéro. Celle où j’aurais juste à déposer l’argent , espérant qu’il s’agisse bien de lui,… Et non d’un mec qui tenterait de me toucher ou pire encore. C’était pour ça qu’étrangement j’avais confiance en Bill, une chose dans son regard me faisait danser avec la limite du danger, cette dose d’adrénaline qui pulse dans les veines, mais qui n’est pas assez vicieuse pour qu’elle en devienne horrible. Non, je savais qu’il n’irait pas jusque cette part si sombre, il ne prendrait rien de moi sans accord… Enfin je tentais de m’en persuader en avançant vers la bonne porte.

Soufflant je toquais doucement attendant son signal pour entrer. Il était pile 20h30.

@William Bennett

À 20h30 tapante, il entendit quelques petits coups contre la porte. Une étrange excitation l’envahit, alors qu’il se demanderait ce qu’il découvrirait de l’autre côté de la porte. Il ne l’avait pas revu depuis un mois, alors qu’il lui avait donné rendez-vous dans un restaurant chinois tout aussi miteux que ce motel pour recevoir son paiement.

Il se souvenait encore de la lumière dans ses yeux lorsqu’il lui avait tendu les clés de la Firebird en lui intimant d’aller faire un tour, le temps qu’il termine son repas. Ladite voiture attendait d’ailleurs dans le stationnement, pas très loin de la chambre. Elle l’avait probablement aperçue lors de son arrivée.

Avec un long soupir, il chassa les relents d’adolescence qui lui fourmillaient dans l’estomac et ouvrit la porte.

« Bonsoir, Angèle. Tu es pile à l’heure, ce soir. Et ravissante, comme toujours. »

Il ne manqua pas de constater que, cette fois-ci, elle avait choisi de faire honneur à son paquet cadeau. Jusqu’à quel point, il allait devoir se contenter de le deviner.
Mais l’ensemble lui allait à merveille.  

« Entre, je t’en prie. Bienvenue dans mon humble chez moi.»

Il tourna sur lui-même pour se diriger vers le petit frigo de l’endroit. Geste calculé qui mettait bien en évidence le pistolet glissé à l’arrière, dans son pantalon. Pour éviter tout accident fâcheux, William ne l’avait non seulement pas chargé, mais il n’avait même emporté aucune munition avec lui. Il ne s’agissait que d’un accessoire supplémentaire de cette nouvelle scène. Un dernier rappel que, malgré son apparente bonne volonté, il demeurait un homme dangereux qu’il valait mieux conserver en dehors de sa vie.

« Comment vas-tu ? Comment roule la business ? Est-ce que les hommes acceptent finalement que tu t’occupes de leurs bolides ? », s’informa-t-il tandis qu’il fouaillait dans le frigo, récupérant une petit collection de format miniature de quelques grandes marques de spiritueux.

« Prendrais-tu quelque chose à boire ? Comme tu peux le voir, mon cellier regorge des plus grandes sélections…»


@Angèle Roy

J’étais nerveuse.. Jouant avec la ceinture du manteau que j’avais noué pour ne pas avoir à porter un short si court en arrivant dans un endroit étrange. Et puis il était tard. Lorsque je vis que c’était lui, un sentiment entre le soulagement et la nervosité s’empara de moi. Etrange, qui serre un peu la gorge et qui me rappelle qu’il a un pouvoir sur moi que je ne peux contrôler, bien trop puissant, marionnette entre ses mains.

J’entre et ouvre le manteau pour qu’il puisse voir que j’ai enfiler sa tenue. Ce cadeau… Ce moyen de pression… « Bonsoir… Merci, dois-je vous retourner le compliment ? » Je ne lui fais pas de rappel si le fait que c’est lui qui a choisi cette tenue, il le savait. La bonne taille, comme toujours, même pour le string qui était en dessous de ce short. Si je retirais le manteau il pourrait deviner d’ailleurs que possiblement je n’avais pas de dessous trop « voyant » donc possiblement celui qui avait été offert.

Regardant un peu autour de moi.. C’est … Miteux. Si je n’avais pas le choix, en fait si je préfèrerais dormir dans ma voiture que dans cette pièce qui avait plus l’air de servir de logis de cafard que pour des êtres humains. Mon regard revient vers lui et … L’arme à sa ceinture quand il se pencha. Je reculais d’un pas, tentant de rester courageuse et de ne pas fuir directement en lui jetant l’argent, même si l'alarme dans mon cerveau sonne si fort qu'elle m'empêche de penser… Je respire lentement pour ne pas perdre pieds. Aller Angèle ça va aller… Penser à mes proches, voilà ce qui m'a aidé là pour ne pas partir à toutes jambes .

« Tout fonctionne. La clientèle est de retour. Et moi.. Ca va. Merci de vous en soucier. » Un regard vers les bouteilles qu’il venait de sortir. « Je.. Je ne bois pas tellement d’alcool.. Désolé… » J’avais toujours le manteau sur moi, j’avais encore les mains dans mes poches, l’argent dans l’une d’elle. « Charmant comme… chambre. Vous venez ici souvent? » Une légère grimace sur mes lèvres, évitant de penser à l'arme si près de moi, attaché à sa ceinture.

@William Bennett

« Il y a bien longtemps que j’ai cessé de me croire ravissante, je t’assure,» répondit-il en riant brièvement.

Il constata que cette fois-ci, elle avait accepté son présent. Tenter de figurer le processus conduisant à cette décision ne cessait jamais de le fasciner. Que s’était-elle dit, cette fois-ci, en recevant le paquet ? En le déballant ? En choisissant de le porter aujourd’hui ?

Il semblait à tout le moins qu’il avait regagné des points dans son estime depuis le mois dernier. Durant cette dernière rencontre, les vêtements lui avaient été rendus dans leur boîte d’origine. Cela rendait la décision d’aujourd’hui d’autant plus mystérieuse.

Dommage que ces petits manèges doivent bientôt prendre fin. Ça allait lui manquer, de l’imaginer en train de revêtir ce qu’il lui faisait parvenir.

Il récupéra un verre sur le bureau, près du micro-réfrigérateur. Il y versa le contenu d’une petite bouteille de Jack Daniels. Puis il se retourna vers Angèle et s’appuya les fesses sur le dit frigo.

«C’est tout à ton honneur. Autant pour le garage que pour l’alcool. À chaque fois que l’occasion se présente, je n’hésite jamais de mentionner que je connais la meilleure garagiste de tout Boston. J’entretiens secrètement l’espoir qu’un jour, je t’aurai référé assez de clients pour obtenir un crédit. »

Il avala la moitié du contenu de son verre, avant de regarder à sa gauche, puis à sa droite.

«C’est mon petit palais d’été, ici. J’y viens me ressourcer, loin du bruit de la ville. Ça pue, mais c’est paisible. Et ça me rappelle ce que c’est que la vraie vie, pour ceux qui perdent la partie… »

Les yeux dans le vide, il conserva un bref moment de silence, emporté par sa propre métaphore. Avant de revenir au présent.

«Entre, entre, je t’en prie, ne reste pas plantée là. Mets-toi à l’aise. À moins que tu ne sois pressée ? J’ai… »

Il ne put jamais terminer sa phrase. Sans crier gare, la porte s’ouvrit avec fracas sous un retentissant coup de botte provenant de l’extérieur, manquant de projeter Angèle au sol. Immédiatement, deux hommes armés de fusil à pompe pénètrent dans la chambre, chacun mettant en joue l’un des premiers occupants. Puis une troisième personne fit nonchalamment son entrée, faisant de son mieux pour refermer approximativement la porte qui ne tenait plus que par la penture du haut.  Sourire satisfait aux lèvres, ce troisième intrus – qui n’était autre que Romano, l’homme à la tête du gang que William s’efforçait de détrôner depuis les derniers mois -  s’adressa à Bennett.

«Bonsoir, les tourtereaux. J’espérais ne pas vous interrompre, mais il semblerait que je sois arrivé avant même les premiers préliminaires… Tu m’en vois navré… Si seulement tu ne prenais pas toujours autant de temps avant d’aller au bout des choses, Bennett… »

Il cracha ce dernier nom avec tout le fiel de la pire insulte.

«Alors comme ça, il semblerait que tu te lances tranquillement dans le business ? Dans MON business, même ? C’est dommage, quand même, car il me semble que cette si jolie colombe provient de mon territoire… Et si je ne m’étais pas déplacé aujourd’hui, je ne l’aurais jamais rencontrée.»

William demeura droit comme une barre, le visage figé, tentant de ne pas laisser rien transparaître. S’il n’était pas déjà mort, c’était que Romano voulait quelque chose de lui. Il y avait donc de l’espoir.

Ce dernier vint ensuite se planter directement devant Angèle. Beaucoup trop près au goût de William, d’ailleurs.

«Hello, ma belle. Quel est ton nom ? Tu peux m’appeler Johnny. Johnny Romano. Pourrais-tu me rendre un service ? Va fouiller le grand Bennett, là, voir s’il est armé. Et si jamais tu rends ça sexy, y’aura une belle surprise pour toi… »

William sembla se raidir davantage, si tant est que cela soit encore possible. Comment avait-il pu être aveugle à ce point ? Comment avait-il pu ignorer que l’homme qu’il cherchait à faire tomber était sur ses traces ? Pourtant, à cet instant, alors que son regard croisait celui d’Angèle, ce n’est pas l’idée de terminer la soirée au fond de la Charles River qui l’effrayait le plus.


@Angèle Roy

Ravissant j’aurais dit mais pas ravissante. Mais ce petit pique humoristique permettait de détendre l’atmosphère, il était si soudain et inattendu que je dus me pince les lèvres pour ne pas rire. J’étais ok avec l’idée qu’il était humain, même si j’avais peur de lui, même si ces rencontres étaient toujours une épreuve, il était aussi digne de confiance et... Humain, l’humour, la peur, l’amour étant des traits de notre humanité et il ne pouvait pas les cacher éternellement… C’était un bon rappel pour me souvenir que je pouvais toujours sortir en un morceau face à lui. Face à un robot, à un tueur dénudé d’âme non... Mais lui... Si. Mais la nervosité repris vite sa place, nous n’étions pas là pour rire mais pour échanger cet argent. Comme tout les 5 du mois.

Un verre, je ne préférais pas. Mais je ne quittais pas du regard le liquide ambré couler dans ce verre formé pour s’en délecter, pour éviter de penser à l’arme à l’arrière de son pantalon. « Merci.. C’est gentil de votre part. » La meilleure, surement pas, enfin … en femme peut être et encore, je n’aimais pas le prétendre, car se remettre en question permettait de ne pas rester sur ses acquis.
La vraie vie des perdants. Je grimace légèrement… « Vous pensez qu’on.. est forcément perdants si on … a ce genre de vie ? Parfois on ne choisit pas. » Je regarde autour de moi en avançant un peu dans la pièce, passant ma main sur le lit, pas super propre, pas sur que m’y asseoir soit agréable, mais j’y pensais tout de même...

Mon sursaut quand je me retournais au fracas de la porte, alors que je manquais de m’étaler au sol, ces hommes qui surgissent sans crier gare. Mes yeux s’ouvrèrent en grand. La panique face aux armes pointées sur moi. Sur nous. C’était une blague c’est ça, il comptait me faire peur d’une nouvelle manière pour ne plus que je déroge à ses ordres ? Si c’était ça, tout ce cirque n’était pas nécessaire. mais lorsque le dernier homme entré commença à parler, je compris que Bill n’y était pour rien, enfin j'aimerais croire que c'est qu'un jeu.

Mon regard se pose sur lui. Panique et voile de larmes retenues dans mes yeux, je ne pouvais pas l’interroger de vive voix mais mes iris le faisaient pour moi. Silencieuse, écoutant ses mots plus horribles les uns que les autres, qui me tordaient l’estomac du dernier homme entré, je ne bouge pas pour ne pas sentir l'arme contre ma peau. Joli colombe… Mon esprit alla vers celui qui était le seul en droit de me donner des surnoms comme ça… Jeremy... loin et qui ne devait rien savoir de tout ça.. Personne savait, personne ne viendrait…

Bill ne paniquait pas. Bennett.. Bill Bennett, je tentais de prendre les informations que je pouvais pour partir le plus vite et le plus loin d’eux, mais… « Ne.. » Je voulu reculer quand l’homme approcha de moi, si près, ..Mais ses acolytes me tenaient trop fort, je ne pouvais bouger. « Vous n’avez pas à savoir mon nom.. Je ne veux pas vous connaître, lâchez moi. » Je ravale mes larmes, je dois être forte. « Pourquoi vous ne le faîtes pas vous même? » Un éclair de colère dans le regard de l’homme en face de moi. « Obéis poupée, où c’est le rouge d’une balle dans le crâne qui viendra maquiller ton joli minois. » C’est un homme qui me tient qui à parler, à mon oreille, chuchotant de manière perfide..

Un tremblement le long de mon échine je fixe Bill en secouant doucement la tête, je ne voulais pas le faire. L’homme me pousse vers Bill et je me retrouve petite souris devant le chat, mais celui ci est aussi pris dans ce piège diabolique. « Je.. Je suis … » Mes mains passent derrière lui pour prendre l’arme sans le toucher, mais je tremble bien trop, j'ai toujours eu peur de ses choses là... Ma main touche son corps sans le vouloir. Et mon regard se plante dans le sien. Je la balance au sol et je touche sa chemise à carreau pour tenter de voir s’il est armé mais mes mains tremblent encore plus. « Si c’est un.. jeu c’est pas drôle… » Je murmure à l’homme que je connais, faisant en sorte de ne pas être entendu par les autres.


@William Bennett

**TW**   Objectification de la femme:

@William Bennett

Tout stoppa net l’espace d’un instant dans la chambre miteuse et suroccupée du Bedford Motel. Comme si un extraterrestre venait d’apparaître pour établir un premier contact avec l’humanité. William, abasourdi, hésitait entre l’admiration et l’apoplexie face au courage d’Angèle. Pourquoi s’interposait-elle ? Si elle conservait un profil bas, elle pourrait simplement s’en tirer avec une bonne frousse. Alors que là, si elle s’impliquait directement, elle n’était pas près de voir Romano disparaître de sa vie.

Toujours est-il qu’il se retrouvait là, coincé, impuissant derrière la frêle silhouette de la jeune femme blonde qui le protégeait contre ses propres ambitions. Relégué au rôle de second violon dans une histoire qu’il orchestrait de toute pièce depuis près de 8 mois. Et ça le mettait hors de lui.

Romano lui-même demeura interloqué quelques instants, pris de court par la proposition inattendue. Puis il éclate de rire.

«T’entends ça, Bennett ? Ta gonzesse a plus de couilles que toi, on dirait. »

Les deux associés joignirent l’hilarité de leur patron, tandis que William accusait silencieusement l’humiliation, sans broncher.

«Ok, je m’incline. Une femme d’affaire, je veux bien. J’accepte ton offre, ma jolie. Exactement les mêmes conditions de remboursement de ta dette qu’avec cet arrogant petit con. Et quand je dis exactement, je veux dire exactement – et ça implique les mêmes délicates attention que tu lui réserve derrière les rideaux fermés. »

Il passa ostensiblement sa langue sur ses lèves avec gourmandise.

«Et quand à la prime pour la tête de cet enfoiré de petit arriviste de merde… Je veux 100 000$. 25 000$ dans le mois, et la balance d’ici 3 mois. Je ne veux plus jamais le revoir à Boston. Et je veux que dans 40 jours, il ait quitté le pays. Qu’il retourne sucer les couilles de son connard de grand-père en Europe. »

Il s’étira le cou pour s’adresser directement à William.

«Sinon, ce n’est pas seulement ta blondasse que moi et mes boys allons ravagés sauvagement, mais ta sœur, également. Cette fois-là, crois-moi, elle sera loin d’être seule dans son conteneur durant toutes ces longues journées… Ça fera un super bonus du temps des fêtes pour mes fidèles employés. »

Les deux interpellés ricanèrent lourdement à l’idée, tandis que William, lui, crispait les poings, impuissant face à ces menaces. Pour le moment, du moins.

Après un long regard, Romano reporta son attention sur la petite Angèle. Et un sourire carnassier étira ses lèvres.  

«Et une dernière chose – je veux assister à votre baiser d’adieu. Ici et maintenant. »

Visiblement satisfait de sa dernière condition, il tendit sa main gauche, la droite tenant toujours son arme.

«Alors ? Marché conclu ? »

Pourquoi j’avais eu cette idée ?... Pourquoi j’étais venue ici habillée comme ça? Pourquoi il n’était pas simplement venu au garage au lieu de nous entraîner ici, visiblement sur un territoire qui n’était pas le sien ? Je n’étais pas experte en matière de gang ou de truands, mais là... On était fichu… Je devais trouver une solution de repli, je n’avais pas le choix. Bill ne bougeait pas, il attendait, peut-être avait-il un plan ? Mais j’avais agis plus vite que lui. Surement trop vite,… Sans réfléchir encore une fois. Il était dos à moi, je ne pouvais pas voir ses réactions. Lorsqu’il se mit à rire avec ses deux chiens de gardes, je sentis mon coeur se serrer, pour Bill… « Je ne suis pas sa gonzesse.. » Je sifflais entre mes dents. J’étais pas à lui… J’étais à un autre, qui ignorait tout ça, qui souffrirait si je ne rentrais pas en un seul morceau... Si je ne rentrais pas du tout... Et ça c’était impossible !

Il accepte. Je laisse l’air que j’ai bloqué sans m’en rendre compte, s’échapper de mes poumons. Mais mon regard revient le fixer avec un signe de négation. « Je n’ai pas .. de délicates attention envers lui. Je viens juste lui donner de l’argent et je repars." Ignorant ce geste répugnant qu’il vient de faire je tente de lui faire comprendre que nous n’avions pas ce genre de relation. Que Bill Bennett comme il l’appelait et moi n’avions pas d’accord physique.

100 000 .. J’hoche la tête. A part les courses, je ne pourrais pas aider Bill sur ce coup.. Mais au moins nous allions sortir en vie d’ici, ça nous laisserait du temps pour trouver une solution. Je me tourne un peu vers l’homme qui n’était plus celui avec qui je traiterais désormais. Désolé.. Il peut le lire sur mes lèvres. S’il doit partir dans 40 jours, c’est entièrement ma faute.. 


Je fais volte face vivement en revenant vers Romano, ces paroles sont ignobles comment des monstres comme lui pouvaient exister ? « Vous aurez votre argent, et il partira. » Je balance l’enveloppe qui est dans ma poche arrière du short depuis le départ. « Voici ce que je lui devais pour ce mois ci. Laissez nous partir maintenant. »

La dernière requête tombe. J’ouvre les yeux en grand. Un baiser ! « Sur .. les lèvres, je .. je peux pas… » murmurais-je en serrant la main de Romano.  Jeremy.. Je ne pouvais pas lui faire ça. Mais je ne pouvais pas dire que j’étais en couple, c’était le mettre en danger.. Ok .. Il voulait un baiser qu’on aurait pu se faire pour se dire au revoir.. Un truc d’ami, ou un truc du genre.. Je me tourne vers Bill. J'espère que dans mon regard il peut voir que je ne vais pas l’embrasser, pas sur les lèvres, que je ne vais pas trahir Jeremy. Je ne peux pas. Je m’approche de cet homme bien plus grand que moi et me hissant sur la pointe des pieds dépose un baiser sur sa joue. « Je suis désolée… » Je murmure à son oreille..

@William Bennett