reaghan ⊱i knew you were trouble

“i knew you were trouble.”

Tu déambulais sans but dans les couloirs de l'université. Ton cours venait de prendre fin, quelques minutes auparavant. Tu n'avais point envie de retourner chez toi, alors tu préférais tuer le temps entre les quatre mûrs de cette université. Tu semblais pensif. Tu avais plusieurs choses que tu devrais régler. Tu savais que dès l'instant où tu franchirais les portes de cette université, tu devrais plonger corps et âme dans tes responsabilités et, cette envie, elle était absente, aujourd'hui. Alors, tu préférais retarder, le tout, encore quelques minutes. Pourtant, ici ou ailleurs, tu étais condamner à assumer l'importance de ton nom. Soudainement, tu t'arrêtais net lorsque tu tombais nez-à-nez avec une jeune femme, dans les couloirs de l'université. Tu baissais ton regard et soudainement, tu reconnaissais le visage de celle-ci. Un sourire presque cynique arpentait tes lèvres. Cette femme, tu ne connaissais pas celle-ci, enfin, pas encore. Pourtant, tu cherchais celle-ci depuis plusieurs temps. Tu tentais de mettre la main sur elle depuis la fois où elle avait été témoin d'un de tes règlements de comptes. Aujourd'hui, par chance, tu tombais sur elle. Ton sourire s'envolait presque aussitôt lorsque tu constatais la marée de gens arpentant les couloirs de l'université. Dans ta chance, tu avais une part de malchance, parce que ici, il était presque impossible de faire quoi que ce soit. Tu lisais dans son regard une lueur de terreur. Elle continuait alors son chemin. Tu rebroussais chemin, dès lors, pour suivre chacun de ses pas. « Où, allez-vous? » Demandais-tu, alors avant d’agripper celle-ci par le poignet en mettant une certaine force, forçant ainsi la jeune blonde à arrêter son ascension. Tu craignais qu'elle ait la stupidité de commettre l'erreur de dénoncer tes actions. « Je crois que nous avons besoin de parler, ce n'est pas votre avis?» Tu employais un ton étonnamment calme alors qu'un sourire presque chaleureux s'affichait sur ton visage. Après tout, tu voulais éviter d'éveiller l'attention des étudiants.

Les cours prenaient fin et je n'étais pas mécontente de quitter le campus. Je prenais mon service à la librairie d'ici une petite heure et je voulais passer chez les Quincy pour me changer. J'avais prévu madame Prescott de mon départ pour Londres à la fin des cours. Et elle m'avait promis de me garder ma place pour la rentrée. Je ne savais pas encore ce que j'allais faire cette été. L'idée de faire le summer camp me plait, bien que passer du temps en Franche, me plairait encore plus. Pour l'instant, ce périple n'était pas envisageable parce que je n'arrivais pas à calquer mon emploi du temps sur celui de Charlie. Alors pour le moment, c'était juste une idée. J'étais pongée dans ces pensées quand j'ai heurté un élève qui venait dans le sens inverse. Je m'arrêtais un instant et j'allais m'excuser quand j'ai découvert l'élève en question. Et quel élève. Rien que lever les yeux sur lui, me donnait des frissons. Je n'avais aucune envie de me retrouver face à lui. Je profitais de la cohue ambiante pour échapper à ce tête à tête. J'espérais bien qu'il allait poursuivre son chemin mais j'avais tort. J'essayais de marcher aussi vite que possible sans que celui ne passe pour une fuite mais je sentais ensuite une pression sur mon bras. Je m'arrêtais. A ses mots, je plantais mes yeux bleus dans les siens. Allez Reagh, te laisse pas faire. Ne lui montre pas qu'il ne t'inspire pas confiance. « Je n'ai pas envie de discuter avec vous. Alors laissez-moi tranquille. » Je tentais de me défaire de son emprise mais il avait une sacré poigne. Je jetais un oeil alentour. Il y avait encore quelques élèves mais les lieux allaient rapidement être désertés, ce qui ne me rassurait pas du tout. Je sentais mon coeur battre la chamade et lui faire face, me rappelait tout ce qui s'était passé dans la ruelle, quelques jours plus tôt. Et dire qu'il était un élève d'Harvard... Je reportais mon regard sur lui « Lâchez-moi.»

“i knew you were trouble.”

« Pas question.» Tu n'avais pas la moindre ambition de lâcher la jeune femme. Tu étais un peu en colère de savoir qu'il existait un témoin, à cette affaire. Ce n'était pas dans tes habitudes de laisser un témoin, sauf que cette fois, c'était hors de ton contrôle. Toutes ses années de travail, éventuellement, elle pourrait gâcher tout. Tu tenais toujours celle-ci par le poignet afin d'éviter de perdre, celle-ci. Tu posais un regard circulaire et tu constatais que plusieurs étudiants, ils se promenaient encore dans le couloir. Très rapidement, tu apercevais une classe vide et tu entraînais de force, la jeune femme. Tu lâchais celle-ci, une fois à l'intérieur avant de t'adosser à la perte afin de bloquer toutes les issues. « Quel est ton nom?»

Je n'arrivais pas à me défaire de son emprise, ce qui ne me rassurait pas du tout. Je n'avais pas confiance en ce type et la seule chose qui ne me faisait pas paniquer, c'était parce qu'on se trouvait dans un couloirs, et qu'il y avait encore quelques étudiants qui y passaient. D'ailleurs, je jetais un coup d'œil autour de moi en espérant apercevoir une connaissance ou un prof qui pourrait m'aider à échapper à cette inquisition. Mais personne à l'horizon. Je tentais une seconde fois de retirer mon poignet de sa main. Je sentais la pression qu'il exerçait et je comprenais qu'il n'était pas décidé à me laisser tranquille. D'ailleurs ces mots confirmèrent mes doutes. La minute d'après, j'étais tirée de force dans une salle de classe vide. Une fois à l'intérieur, il me lâcha. Je m'éloignais de lui, massant mon poignet qui était rougie. Je reportais mon regard sur lui. Me trouver seule avec lui, dans une classe vide, ne me rassurait pas à nouveau. Je le voyais s'adosser à la porte, signe qu'il n'était pas décidé à me laisser partir. Je serrais les dents, essayant de passer en revue dans mon esprit, les options qui s'offraient à moi. Et elles étaient plutôt limitées. « Ce que je regrette, c'est d'avoir croisé ton chemin. » J'étais surprise moi même, des paroles qui sortaient de ma bouche. Je n'étais pourtant pas suicidaire en temps normal. Puis je ne pouvais m'empêcher d'être surprise par sa question. Mon nom? Un type comme lui, je pensais qu'il était du genre à faire des recherches... « Pourquoi te donnerais-je mon nom? Pour que tu utilises cette information contre moi? » J'étais peut-être blonde, mais je n'étais pas stupide loin de là. Si j'étais à Harvard, c'était grâce à une bourse universitaire. Et je n'avais pas envie de lui donner ces informations pour qu'il s'en sert à mauvais escient.

“i knew you were trouble.”

Elle était plus coriace que tu ne pouvais l'imaginer. Un bref sourire ornait tes lèvres, à cette pensée. « Tu as raison de regretter, ma jolie, parce que maintenant ton existence est plus qu'incertaine.» Elle jouait avec le feu. Elle savait, pourtant, qu'elle risquerait de brûler ses ailes, parce que de toute évidence, elle savait de quoi, tu étais capable. Du moins, elle devrait. Tu hésitais à la meilleure façon d'agir. Tu pourrais, simplement, mettre fin aux jours de cette jeune femme afin de préserver ton secret, mais, visiblement, tu n'avais pas envie d'arriver à ce point. Après tout, elle était jolie et tu n'allais quand même pas martyriser une telle bouille. En fait, tu pourrais, mais bon, tu devais encore réfléchir un peu à tout ça. Pour l'instant, tu échappais un rire presque cynique lorsqu'elle s'opposait à révéler, son nom. « Écoutes, ma jolie, si tu veux pas coopérer, c'est ton choix, mais tu devrais savoir que c'est dangereux de jouer avec le feu et qu'il y a toujours une conséquence à tout. » Tu laissais planer le silence, quelques secondes, avant de reprendre en plantant ton regard dans le sien avec cette même lueur d'arrogance qu tu retenais, si bien. « Ton nom, je finirais par le découvrir que ce soit de ta part ou par un autre intermédiaire, mais une chose est certaine, tu es dans un beau pétrin, du moins, à moins que tu ais gardé pour toi l'incident de l'autre nuit ...»

Je n'étais surement pas de taille face à ce type. Je ne le connaissais pas à vrai dire, mais j'avais pu voir de quoi il était capable. Je savais donc que je marchais sur un chemin glissant et que je devais faire attention pour qu'il ne m'arrive rien. Mais je ne voulais pas qu'il voit que ses menaces fonctionnaient bien. Sinon il allait en profiter et je n'en avais pas envie. Il me menaçait une nouvelle fois mais je continuais à l'observer. Je gardais mes yeux bleus sur sa silhouette et tant qu'il ne s'avançait pas, je gardais un minimum de contenance. J'avais toujours le cœur qui battait la chamade. A ses mots, je soupirais intérieurement. Puis, après un silence, je reprenais la parole. « Je ne joue avec rien. Je veux juste que tu me laisses tranquille. Je n'ai pas envie d'avoir d'ennui. » Je n'avais aucune envie de me mêler de ses histoires. C'était sa vie. Il en faisait ce qu'il voulait. Du moment, qu'il ne venait pas m'ennuyer, ni ennuyer mes amies, cela me suffisait. Je le laisser s'occuper de ses « affaires » avec des gens qui devaient être aussi louches que lui. Pendant l'espace d'un moment, j'ai pensé à utiliser mon téléphone et la touche enregistrement pour garder une trace de ce qu'il me disait. Mais c'était risqué et vu comment il me regardait, je ne pouvais faire aucun mouvement sans que ce dernier ne semble suspect. Je jetais un oeil à la classe. Bien sûr, il n'y avait qu'une sortie. « Qu'est-ce que tu vas faire si je ne te dis pas mon nom? Me frapper? Ça risquerai d'éveiller les soupçons et les gens poseraient aussi des questions. » Je le regardais, ne baissant pas mes yeux. Il n'avait pas intérêt à lever la main sur moi parce que là, il pourrait vraiment avoir des ennuis.

“i knew you were trouble.”

« Nous n'avons pas toujours ce que nous désirons, dans la vie, princesse.» Un bref sourire arrogant ornait tes lèvres. Non. La vie n'était pas belle, pas nécessairement aisée. Elle avait ses hauts et ses bas. Elle avait ses obstacles et justement, tu avais devant toi, un très joli obstacle. Tu ne savais pas très bien ce que tu devrais faire avec elle. Comment assurer que ton secret serait gardé ? Incapable de miser qu'elle ne dirait rien, tu devais évidemment jouer de la manipulation pour assurer ta survie. Tu tournais les yeux au plafond ses propos avant de hausser les épaules, à sa question. « Écoutes, ton prénom, il m'importe peu, ce que je veux savoir c'est si tu as eu la stupidité de raconter à qui que ce soit ce que tu as vu, ce soir-là? » Là résidait le problème, là résidait tes inquiétudes. Bref, tu poussais un bref soupir, par la suite, un brin d'exaspération prenait le dessus, sur toi. « Je ne suis pas du genre violent, enfin, pas avec les femmes, tant et aussi longtemps que tu réponds et tu fais ce que je dis, je ne ferais rien, mais c'est tes choix qui engendreront les conséquences, tu comprends? » Au fond, le tout était entre ses mains.

Je lui jetais un regard noir à ces paroles. Qui était-il bon sang, pour me juger? Il ne me connaissait pas. Et je détestais qu'on juge les gens sur les apparences. « Arrête de me parler sur ce ton. Tu ne me connais pas. Et ma vie ne ressemble aucunement à celle d'une princesse. » Je ne me plaignais pas mais j'étais loin de ressembler à toutes ces gosses de riches, pourries et gâtées qui pensaient que tout leur était acquis. Et qui sans l'argent de papa et maman, passeraient leur temps dans un état dépressif. J'avais un but dans la vie et tout ce que j'obtenais, je l'avais grâce à mes efforts et à mon propre argent, pas grâce à une tierce personne. Puis je reportais mon regard sur lui. A quoi jouait-il? Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas son raisonnement. « Je trouve que tu es mal placée pour me dire ce genre de choses. C'est plutôt toi qui devrait faire attention. Si tu me touches, là tu auras vraiment des raisons de t'inquiéter. » Ouais je faisais peut-être pas le poids face à lui, physiquement parlant, mais je n'allais pas me laisser faire et croire qu'il peut contrôler ma vie comme il le souhaite. Ce serait entrer dans un engrenage que je ne souhaite pas. « Tant que tu me laisses tranquille, tes petites malversations ne risquent pas d'être découvertes. Mais portes-moi atteinte d'une façon ou d'une autre et là, c'est toi, crois-moi qui sera dans la merde. » Tout en disant ces mots, mon coeur battait la chamade. Je devais être un peu folle pour lui parler sur ce ton mais je ne voulais pas qu'il pense que j'étais une petite blondasse toute fragile.

“i knew you were trouble.”

Tu commençais alors à perdre patience. De un, elle ne coopérait pas, de deux, elle avait l'audace de croire que ses paroles seraient, sans conséquence. Tu inspirais et tu expirais, doucement. Tu tentais de prendre sur toi.«Écoutes, princesse, je parlerais sur le ton que j'ai envie, c'est clair? » Tu insistais sur le terme «princesse» puisque, visiblement, elle détestait ce terme. Tu arquais soudainement les sourcils, à ses propos, tu restais un brin surpris. Elle venait de profaner des menaces, à ton égard. Tu t'approchais, alors de celle-ci, un brin menaçant. Si, il y avait une chose que tu détestais, c'était bien ça: qu'elle croit qu'elle pourrait avoir le dessus sur toi. Ton regard s’assombrissait, tandis que ta mâchoire se contractait. Tu serrais les poings afin de contenir, ta colère. « Je vais être clair avec toi, si tu ouvres ta magnifique bouche, sur mon compte, je serais obligé d'anéantir ton existence, mais plus encore. Tu pourras dire adieu, à ta famille, à tes amis, à toutes les personnes que tu aimes. Tu ne sais pas qui je suis, tu ne sais donc pas de quoi je suis capable. Parce que même derrière les barreaux, je m'arrangerais pour faire de ta vie un véritable enfer, suis-je clair? » Au fur et à mesure de tes paroles, tu avançais dangereusement vers la demoiselle, forçant ainsi celle-ci à reculer, au point, qu'elle soit contre le mur, à la fin de tes propos. D'une arrogance innée, tu effleurais la joue de la belle, alors qu'un petit sourire arrogant perçait, tes lèvres.« Ça serait dommage qu'un malheur tombe sur toi parce que t'as un grande gueule ... »

Je commençais à trouver cette pièce trop petite pour nous deux. J'avais envie de quitter les lieux mais je savais que c'était peine perdue et que de toute façon si je partais d'ici, j'allais à nouveau croiser son chemin. Je voyais ce type s'approchait à nouveau de moi. Et mon instinct de survie me disait de garder une bonne distance entre lui et moi. Je reculais donc pour laisser un certain espace entre nous. Puis à ses mots, je serrais les dents. Ce que ce genre de mecs m'énervaient. Des mecs qui se croyaient tout permis, au dessus de toutes les lois. Mais il se foutait le doigt dans l'oeil s'il pensait m'impressionner. Je gardais mes yeux bleus dans les siens, sans ciller. « Je connais les types dans ton genre. T'es pas le premier à me faire des menaces et c'est pas ça qui va me faire peur. » Je n'avais pas grandi dans un quartier très tranquille. Et j'avais su me défendre très tôt et toute seule. Les grandes gueules, j'en avais l'habitude. Je voulais juste savoir où il était prêt à aller. Que je parle ou que je me taise, il allait me harceler ainsi, jusqu'à la fin de mes études comme Quant à savoir qui il était, je pouvais toujours me renseigner sur internet. Après tout, je connaissais un très bon hacker. « Arrête de me menacer, c'est pas comme ça que tu vas réussir à capter mon attention.» Je n'aimais pas être au pieds du mur. Je reculais à nouveau en le voyant s'approcher de moi. Je jetais rapidement un œil à la porte mais apparemment cette classe sera libre pour la prochaine heure. Je me retrouvais bloquée entre le mur et ce sale type. Il leva la main pour effleurer ma joue. Je l'observais sans bouger. Je cherchais une issue. Puis sans vraiment réfléchir, je lui donnais un coup violent à son entrejambe. Je me dérobais à son emprise pour atteindre la porte mais les pupitres me bloquaient le passage. Je poussais la première table devant moi sachant que je venais sûrement de l'énerver au plus haut point. Je devais vite sortir d'ici mais la anse de mon sac, s'accrocha à l'une des chaises.