hell on earth (manniana)

Le courant n’est jamais passé avec Manny et ce n’est pas aujourd’hui qu’il va passer. Dire que j’ai soumis l’idée à son père de le caser avec Valentina, pensant que ce serait la meilleure idée pour leur faire vivre un enfer personnel à tous les deux… Mais je me suis plantée sur toute la ligne. Ils ont l’air de bien s’entendre, peut-être même un peu trop et cela me fait presque chier. Je dis bien presque. Parce que leur vie m’intéresse aussi peu que possible. C’est ainsi. Quand je ne m’intéresse pas à la personne, morte ou en vie, je me fiche bien de ce qui lui arrive. Je ne dis pas que le manque d'intérêt ne finira pas par changer pour une compassion en cas de soucis mais avec ces deux-là, j’ai du mal à le voir, à y croire. C’est l’animosité qui ponctue notre conversation et je crois qu’on pourrait rester ainsi pendant des heures mais le manque de répartie du jeune homme me prouve le contraire. Aucun intérêt de jouer des mots et de se donner dans des joutes verbales quand il n’y a aucun retour en face. C’est une perte de temps et c’est bien quelque chose que je n’ai pas à perdre, le temps. Mes yeux sur lui, je ne le quitte pas une seule seconde, prête à contrecarrer le moindre de ses gestes. Son rire résonne au bord de la piscine et je pose une main sur mon cœur, faussement soulagée quand il dit qu’il va très bien. Entre compatriotes, on se doit bien ça. Que je souffle faussement sincère. On ne se doit rien, absolument rien et ça, il le sait aussi bien que moi. Ce ne sont que des demi-politesse après les monstruosités balancées. Est-ce que je le regrette ? Non. Encore moins quand sa paume se referme autour de ma cheville. Lâche moi. Que je souffle entre mes dents, le regard qui s’assombrit. Je vais très bien, moi aussi. Pas de coup de chaud, rien. La chaleur, on a l’habitude, non ? On a grandi sous des chaleurs folles, avec aucun point d’eau réel, dans une putain de cuve. Madrid, quoi. Par contre, enlèves ta main de là ou je te jure que je vais faire rappliquer la sécurité de l’hôtel et t’auras plus le droit de pointer ton nez à la piscine jusqu’à ce qu’on change de lieux. Et s’il veut se taper de la minette, il va devoir en passer du temps ici. Alors, Manny, à ta place, je ferais attention.