@Wendy Witter & Kitt
I'm not a hero You should love my past Daylight sets me free Now is all we got We should start to fight You can count on me You can count on me We're too young to die alone We'll find out where we belong Now you know where the light is on Lie within, no no no
Si tu avais eu le rôle de ta vie et celui-là… Les mots de Skye continuaient de tourner dans sa tête et il ne savait toujours pas quoi lui répondre. Tout comme il n’avait pas répondu à la piqûre de rappel infligé par son ex. Ce n’était pas un rencard. C’était terminé entre eux, pour de bon. Mais pourquoi cette étincelle se ravivait dans ses yeux quand il croisait son regard ? Si c’était juste une histoire de sexe comme les autres, pourquoi prendre la peine de se voir habillé ? Et qu’est ce qu’il faisait là dans cette ville où il n’avait rien à faire et rien à trouver de ce qu’il cherchait ? Le flash du photographe lui fit remettre les pieds sur Terre et revenir dans l’instant présent quant bien même son regard perdu dans la nostalgie d’un passé encore trop présent collait parfaitement au personnage tissé ces dernières semaines. Sous les exclamations et encouragement du photographe, Kristofer se glissa à nouveau dans le manteau de velours bleu roi de Theodore Lawrence, pauvre petit garçon riche, jeune héritier désabusé. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait un shooting photo et même si ce n’était pas sa partie favorite de son métier, il ne pouvait nier apprécier ce genre de moment. L’attention était alors braquée sur lui, un peu moins naturellement que d’habitude certes. On prenait soin de ses cheveux, de son teint. On le complimentait pour le pousser à donner toujours le meilleur de lui-même et on s’extasiait devant son aisance naturelle. Il était beau. Il le savait. Il en jouait. Et ils le savaient aussi. Autant profiter maintenant avant de se flétrir. Même si son espérance de carrière intéressante était plus longue que celle de ses partenaires féminines, l’intérêt clairement sexué qu’il pouvait représenter ne serait jamais aussi élevé qu’en cet instant précis. Autant en profiter un maximum.
Son regard se mit à friser alors que son partenaire masculin qui avait le malheur de jouer son professeur particulier et futur beau-frère vint le rejoindre pour une séance de cliché rempli de testostérone. L’idée était de faire vibrer le taux d’œstrogène environnant, des donzelles à l’aube de la puberté qui découvraient leurs premiers émois amoureux en choisissant leur favori, évidemment ce serait Kit à l’apparence plus juvénile, à la ménagère de 50 ans qui souhaiterait soudainement se transformer en cougar sans laisser leur fille s’arroger la part du lion. Elles avaient tout autant le droit d’en demander pour leur argent. Il glissa ses doigts dans sa lavallière, aranguant joyeusement : « Et c’est maintenant qu’on fait le calendrier des dieux du théâtre ? » Un rire ondula dans la pièce, certains secouant la tête d’un air dépité mais joyeusement conquis par ce petit accent néerlandais dont il n’arrivait pas à se dépêtrer hors scène tandis que d’autres semblaient avoir des sueurs froides en le voyant se redresser dans son pantalon bien trop serré aux endroits qui ne laissaient guère d’imagination. « Merci de ne pas te changer sur le plateau, Kit. » s’interposa l’un des producteurs qui avait précisément ramené sa fille adolescente et deux de ses amies pour tester auprès d’elles ce qui pourrait fonctionner. « Quel rabat-joie. » le tança l’acteur, un peu trop sûr de son charme européen avant de s’éloigner en faisant glisser la lourde veste de velours hors de ses épaules. Réfugié dans une loge en dehors du studio, il était torse nu bataillant avec son pantalon lorsqu’il entendit la porte s’ouvrir et vit une frimousse rousse pénétrer les lieux. « Ah parfait mademoiselle. Vous pouvez me passer le pantalon en cuir à votre droite ? » Enfin débarrassé de son costume et en slip kangourou blanc dont la transparence ne laissait aucune place à l’imagination, il tapa sur sa cuisse musclée : « Il va falloir votre aide et la moitié du flacon de talc pour le passer. Le département stylisme n’a semble-t-il pas vu ce genre de cuissot depuis longtemps. »
(Kristofer Vermeer)
❝ I thought I needed space to find my balance. ❞ But I might need a hand and If you could be that I might need some help to find my balance.