Après tout ce qu’on avait traversé, j’avais du mal à imaginer ma vie sans Caly. Je lui devais tellement. Je n’osais pas imaginer quel genre de junkie sans avenir je serais devenu si je ne l’avais pas rencontrée à Atlanta. Depuis, bien sûr, l’eau avait coulé sous les ponts. J’étais sevré, toujours sous antidépresseurs, mais j’avais cessé de me droguer et je prenais bien garde de ne pas redevenir dépendant. Malgré tout, je n’arrivais pas à être complètement épanoui. Ma relation avec Caly s’était envenimée avec le temps : j’avais du mal à lui pardonner d’être sortie pendant quatre ans avec mon pire ennemi, elle de son côté, s’éloignait de plus en plus et m’évitait. Je sentais que notre amitié était plus fragile que jamais, malgré les efforts de Valentin pour nous maintenir soudés. Pourtant, une chose était sûre : je ne voulais pas et je ne pouvais pas perdre Caly. Et je sentais qu’il allait falloir que je fasse un pas vers elle si je voulais espérer retrouver notre ancienne complicité. C’est dans cet état d’esprit que je me retrouvais devant la porte de la chambre de ma meilleure amie. J’hésitai un instant, je n’avais aucun plan en tête et je redoutais un peu sa réaction lorsque nous allions nous retrouver nez à nez. Après tout, nous avions passé ces derniers temps à nous éviter… Finalement, je levai la main et toquai à la porte.
La belle brune était tranquillement allongée sur son lit entourée de milliers de feuilles ainsi que de son ordinateur, les lunettes sur le bout de son nez, ses cheveux relevés en chignon, ce n'était pas vraiment une journée pour sortir. De toute façon, avec les partiels qui approchaient à grande vitesse, Calypso passait ses journées à réviser. Ça a toujours été comme ça avec elle, travailler, travailler et travailler. Sans relâche. Depuis que son meilleur ami Valentin lui avait proposé de venir à Harvard, la jeune femme savait déjà d'avance que ça n'allait pas être de tout repos. Mais elle ne s'en plaignait pas, sachant que grâce à ses études la belle brune pourrait devenir une grande journaliste. En signe de concentration, on voyait sa langue sortir, ses sourcils se froncer. Elle était coincée sur quelque chose, c'était une chose énervante pour elle. Puis un petit sursaut la secoua quand elle entendit quelqu'un frapper à la porte. Qui osait la déranger ? Qu'importe, n'ayant pas vraiment le temps de s'attarder sur cette visite, Adams lança un simple « Vous pouvez rentrer ». En entendant sa porte grincer, la brune releva la tête et le crayon qu'elle tenait entre les mains lui échappa. Dans un souffle, elle dit « Priape... » plus pour elle-même que pour lui. Puis avec sa force légendaire, Caly se reprit et continua tout en se redressant correctement sur son lit « J'aurai jamais pensée que c'était toi. »
La voix de Caly se fit entendre à travers la porte, m’invitant à entrer. Je posai alors la main sur la poignée avant d’entrer dans la chambre de la jeune femme. Elle était visiblement bien occupée, allongée sur son lit, entourée de nombreuses feuilles, elle semblait concentrée. Elle avait relevé ses cheveux en un chignon et portait ses lunettes qui lui donnaient un petit air sérieux, elle était ravissante. Je me mis à sourire comme un idiot en la regardant. Caly quitta son écran des yeux en m’entendant entrer et je me re-concentrais aussitôt afin d'effacer le sourire niais qui étirait mes lèvres. Elle sembla surprise de me voir et en lâcha même son crayon. « Salut Caly. » fis-je avec un petit geste de main, bizarrement mal à l’aise. Oui c’était étrange de rendre visite à sa meilleure amie et de se sentir si gêné. Elle se redressa aussitôt sur le lit en m’expliquant qu’elle ne se serait jamais attendue à me voir. Ces derniers temps, d’un commun accord implicite, nous avions plus ou moins cessé de nous fréquenter. Seuls les moments communs passés en compagnie de Val nous réunissaient. Alors forcément, se retrouver en tête à tête dans sa chambre, c’était plutôt inhabituel… Les paroles et la surprise de Caly éveillèrent néanmoins des soupçons chez moi : attendait-elle quelqu’un d’autre ? Et si oui qui était ce "quelqu’un" ? Je n’avais pas eu l’occasion d’aborder le sujet -Caly- avec mon meilleur ami mais j’osais espérer qu’il m’aurait informé si notre meilleure amie s’était remise en couple… « Tu attendais quelqu’un d’autre peut être ? » Je n’avais pas pu m’empêcher de demander, tant pis si j’allais paraître trop curieux. .
C'est sûr que si quelques minutes auparavant on aurait dit à Caly qu'elle recevrait son meilleur ami Priape dans sa chambre, elle aurait ri au nez de cette personne. Mais ce n'était pas un rêve, il était bel et bien là. A cette pensée, la jeune femme esquissa un sourire. Même si elle ne voulait pas trop l'avouer, la brune était contente de le voir pour une autre raison que l'obligation. Mais entendre la voix du bel homme en face d'elle,c'était exceptionnel. Bien sûr qu'elle entendait sa voix, mais pas comme ça, pas comme maintenant. Alors, elle le regardait de haut en bas, essayant de trouver une quelconque raison à sa venue mais son inspection terminé, Caly remarqua qu'il n'y avait rien d'anormal. Puis après ça, elle se concentra de nouveau sur Priape pour une courte durée, effectivement, Adams venait de penser à son état, à son lit et au bazar. Alors d'une vitesse folle, elle rassembla ses affaires pour que cela fasse plus ordonné, puis plus discrètement elle essaya d'arranger sa tenue et sa coiffure. Certes, Caly n'avait pas besoin de ça mais après tout ce temps sans le voir en "tête à tête", elle se sentait obliger et honteuse. Mais les paroles de Priape la sortir de ses rêveries. « Bah je, mh.. Non. Pourquoi ? Ça te gênerait ? » Bravo Calypso, tu es une emmerdeuse professionnel. Alors que le brun venait d'arriver dans sa chambre, elle était déjà en train de lui lancer des pics. S'il partait sans se retourner encore une fois, sans un mot, la brune ne s'en remettrait pas mais c'était aussi complètement de sa faute. Comment pouvait-elle devenir si désagréable en sa compagnie ? C'était insensé. La venue du beau Zacharias dans sa chambre l'était également. Alors la question s’échappa comme ça. « Je suis contente de te voir Priape, mais.. qu'est-ce que tu fais là ? Un truc ne va pas ? » Un peu trop curieuse Caly. Puis par politesse, la brune lui dit en enchaînant. « Tu peux t'asseoir si tu veux... » Trois possibilités, un seul choix. Le lit, la chaise de bureau ou rester debout. Et ce choix signifierait beaucoup de choses selon Calypso.
Calypso semblait prise au dépourvu. Elle mit un peu d’ordre sur son lit en ramassant les quelques feuilles qui s’y trouvaient avant de se concentrer de nouveau sur ma venue. J’étais debout au milieu de sa chambre, les bras balans et l’air quelque peu mal à l’aise. Comme j’avais la bizarre impression d’arriver comme un cheveu sur la soupe, il me vint à l’esprit que peut être elle prévoyait d’avoir de la visite, peut être avait-elle espéré que ce ne soit pas moi qui se trouve derrière la porte, peut être même qu’elle attendait un potentiel petit ami… Alors je lui demandai si elle attendait quelqu’un d’autre et sa réponse me sembla un peu floue. Un non hésitant, et tout de suite elle partit sur la défensive voulant savoir pourquoi je demandais cela et si cela me gênerait. Un éclat de colère éclaira un instant mon visage mais j’essayais de reprendre une expression plus impassible : Bien sûr que oui, ça me gênerait ! J’avais déjà du endurer la vision cauchemardesque de Caly dans les bras de mon pire ennemi et ce pendant 4 ans, je ne méritais pas de supporter un tel spectacle à nouveau. « Non, bien sûr que non Caly.» mentis-je avec une expression fausse, avant de reprendre sur le même ton piquant qu’elle, bien décidé à ne pas me laisser faire : « Tu sais tellement bien choisir tes amis… » Ma phrase suintait l’ironie. Caly avait fait des mauvais choix ces derniers temps. L’un d’eux était Tyler, cet enfoiré. J’avais détesté ce type depuis le premier jour de notre rencontre. Et pourtant, c’était lui qui avait gagné le cœur de Caly. Ce batard avait finalement osé lever la main sur elle. Nous nous étions chargé de le lui faire payer, Valou et moi, dès que nous avions appris ce qu’il avait fait. Je n’aurais probablement pas du rajouter ma deuxième remarque. L’ambiance qui régnait dans la chambre était quelque peu électrique. Il était loin le temps où l’on pouvait passer nos journées ensemble à rire et à papoter. A présent, bien que Caly me confia être contente de me voir, il lui fallait une raison pour cela. Je ne pouvais pas simplement passer, comme ça, pour discuter, prendre des nouvelles. Non, elle se demandait si quelque chose n’allait pas. Comme si deux meilleurs amis qui se retrouvaient était quelque chose d’anormale. C’était certain, notre relation n’était plus la même. Mais après tout, j’étais un peu venu pour cela : essayer de retrouver notre complicité et ce lien si fort qui nous unissait avant. Elle m’invita à m’asseoir. Il fallait que je fasse un effort, que j’arrête d’être sur la défensive avec elle. J’en avais vraiment marre de nos prises de becs, je voulais la retrouver. Notre amitié me manquait trop. J’avançai jusqu’à elle sans trop réfléchir, sans même regarder cette chaise vide face au bureau, et je m’installai à ses côtés sur le lit avant de la regarder avec sérieux. Pour une fois, je n’avais pas envie d’un échange de pics qui terminerait en énième dispute. « Tu ne trouve pas ça dommage qu’on ait besoin d’une raison pour se voir ? Que tu sois si étonnée que je débarque dans ta chambre juste pour venir te saluer ? » Je plongeai mon regard dans le sien. « J’aime pas ce qu’on est devenus Caly.. » avouai-je avec sincérité.
Caly observait toujours Priape, elle repensait à avant. Il avait pris des allures d'homme, un peu moins jeune adulte, un peu plus Priape. Ce n'était pas pour lui déplaire à Caly, bien au contraire. Et toutes les fois où elle s'était imaginée avec son meilleur ami, toutes les fois où elle se voyait plus que simple ami. Depuis cette nuit-là, tout avait changé. C'était de sa faute à Caly, mais avant c'était pas un mec comme ça Priape. Et en y repensant, la brune baissa la tête. Oui, il avait changé, tout comme eux. Priape & Caly, Caly & Priape. Tout ça semblait si flou, c'était pour cette raison que la jeune femme ne releva pas les pics lancés par son ami. Après tout, elle l'avait bien cherché. Mais au fond d'elle, elle bouillait la belle Adams. C'était n'importe quoi tout ça, lui, elle, eux. Comment pouvait-on en arriver là ? Mais peut-être que tout cela allait changer, Priape était venu s'asseoir à ses côtés. Elle releva doucement la tête vers lui, un petit sourire au coin des lèvres. Caly était gêné, comme une enfant après avoir fait une bêtise qu'elle ne voulait pas avouer. Mais les mots du brun lui refaisait baisser la tête, oui, Caly avait affreusement honte. Honte d'elle-même, comment avait-elle pu contribuer à leur chute ? Et en le voyant là, devant elle, faisant un effort contrairement à elle, ça l'emmerdait profondément. Mais Priape avait raison dans ses paroles, et l'entendre, ça lui faisait encore plus mal. Sensible comme une feuille balayé par le vent, Caly sentait les larmes lui monter aux yeux. Puis essayant de se calmer, elle releva le regard. Priape la fixait intensément, ça l'aidait, ça lui faisait plaisir. « Je.. excuse-moi Priape... Je trouve ça absurde de ma part, mais en dehors de Valentin qu'elle autre raison pourrait te pousser à venir dans ma chambre ? Même si je n'aime pas ce que l'on est devenus non plus, quel signe m'aurait montré que tu allais venir ici ? Même si avant tout était plus facile, maintenant ça ne l'est plus. Alors oui, on est censé être des meilleurs amis. Oui, je suis étonnée de te voir ici. Oui, j'aimerai savoir pourquoi tu es assis là à côté de moi. Et si c'était juste pour me saluer Priape, pourquoi tu n'es pas venu avant ? Non mais dis-moi, parce que moi je n'aurai pas pu venir. Tu le sais. Alors, dis-moi, pourquoi tu n'es pas venu me saluer simplement avant ? » Puis sur sa longue tirade, la brune baissa les yeux. Elle se sentait faible Caly, avec Priape, elle l'a toujours été. L'image de femme forte qu'elle renvoie, cela a toujours été qu'une image. Elle était effrayée, effrayée par ce qu'elle ressentait avec lui, effrayé de ce qu'il pourrait se passer entre eux. Puis avec une moue d'enfant honteuse, Caly dit tout simplement. « Priape, pourquoi t'es pas venu nous sauver avant ? »
J’avais parlé calmement, essayant de ne pas paraître dur ou dans le jugement car ce n’était pas là mon but. Je voulais partager mes impressions avec elle, avoir cette discussion que l’on repoussait sans cesse, une conversation qui s’imposait afin de faire repartir notre amitié sur de bonnes bases. J’avais mes yeux plongés dans les siens qui me parurent embués. Je connaissais Caly, c’était une personne sensible et elle semblait à fleur de peau, prête à craquer. Pourtant, c’était la dernière chose que je voulais en venant ici. Non je ne voulais pas lui faire du mal, encore moins la faire pleurer. Et à cet instant, je n’avais envie que d’une chose c’était de la serrer dans mes bras. Mais je me retins, me contentant de lui adresser un petit sourire encourageant alors qu’elle reprenait la parole, m’expliquant pourquoi elle avait paru si étonnée. Elle me demanda pourquoi maintenant, pourquoi n’avais-je pas fait ce pas en avant vers elle avant. Sa question résonna un instant en moi… J’avais agi bêtement, j’avais voulu lui laisser de l’espace après qu’elle m’ait repoussé, un peu vexé je l’avoue, et puis ensuite c’était elle qui avait commencé à fuir, passant un maximum de temps avec son abruti de copain… Petit à petit, nous nous étions éloignés, et même après sa rupture d’avec Tyler, nous n’avions pas su retrouver ce lien si fort que nous possédions avant. Alors oui pourquoi n’avais-je pas pris les choses en main avant ? Probablement parce que j’espérais que les choses rentreraient dans l’ordre toutes seules, que le temps aidant nous nous retrouverions bien vite, que nous reformerions ce trio infernal que nous étions à Miami avec Valentin… Mais le temps n’avait fait qu’éroder un peu plus notre amitié et nous étions devenus les champions de l’évitement et des prises de tête. Un soupire s’échappa de mes lèvres. « Je n’ai aucune excuse Caly… Je crois que j’espérais secrètement que tu serais plus courageuse que moi et que tu serais celle qui nous sauverait… » Confiai-je. Je tendis le bras et laissai glisser ma main sur la sienne doucement avant de demander: « Il n’est pas trop tard j’espère ? » Je resserrai doucement mes doigts sur les siens, comme si j’avais peur que ma question l’effraie et qu’elle ne s’éloigne à nouveau. « Tu me manques Caly. » fis-je avec sérieux. J’étais prêt à mettre de côté mon orgueil blessé si c’était pour la retrouver. Je ne pouvais pas la perdre.
Calypso regardait ses mains, toujours la tête baissée. Elle écoutait la voix de Priape, son Priape... En le voyant là devant elle en train de lui parler, essayant de résoudre leur problème, la brune se rendait compte à quel point il lui manquait. Constamment. Sa voix, ses paroles, son rire, son visage, tout, absolument tout. Certes ils se voyaient de temps en temps, mais ce n'était pas vraiment le voir. Et quand le Dunster lui toucha le bras, Caly frissonna. Parce qu'elle repensait à énormément de trucs, entre autre cette nuit-là. Elle y repensait souvent la brune, premièrement parce que c'était sa première fois mais aussi parce que c'était Priape... Et maintenant, ils sont bien loin de ce moment-là. Énormément de choses se sont passées, on pourrait croire à des mensonges. Comment deux personnes comme eux pouvaient se faire autant de mal, comment pouvaient-ils s'éloigner ? Trop de questions, pas assez de réponses. Mais en écoutant le beau brun, Calypso reprenait espoir. Il était là, à côté d'elle. Puis elle lui répondit, un peu après certes, mais les mots étaient enfin venus. C'était donc en redressant la tête qu'elle lui dit. « Je n'ai jamais été assez forte pour nous sauver, Priape.. Et bien sûr que non, il n'est pas trop tard. Et même s'il était trop tard, je ferai en sorte que ça s'arrange tout de même. Parce que tu me manques, tu me manques beaucoup trop Priape... » Les larmes lui montaient encore une fois aux yeux, surtout qu'il y a quelques jours encore elle avait parlé à Valentin de ses sentiments pour Priape. Et en quelques jours, c'était vraiment beaucoup pour la belle grecque. « Je veux pas te perdre, j'ai jamais voulu ça, tu sais ? » Puis sur sa phrase, Caly se jeta au cou de Priape pour qu'il la prenne dans ses bras. Parce que ses câlins et sa tendresse qu'il avait avec elle étaient des choses qui comptait beaucoup pour Adams. Profitant de l'instant, Calypso ferma ses yeux et laissa échapper une ou deux larmes.
Le contact de la peau de Caly sous mes doigts avait quelque chose de réconfortant et de douloureux à la fois. Elle était là, à mes côtés, je pouvais la toucher avec tendresse et affection, ce qui était rassurant, je ne l’avais finalement pas complètement perdue. Mais chacun de mes gestes devait être emprunt de la retenue dont devaient faire preuve les amis entre eux. Voilà le côté amer de ce moment, il me rappelait notre nuit ensemble. Je ne pourrais plus jamais la toucher comme cette nuit là, comme j’en avais véritablement envie. Mais finalement, après avoir traversé ce que l’on avait traversé, je préférais encore m’enfermer dans une amitié platonique avec elle plutôt que de la perdre à nouveau. Et lorsqu’elle m’avoua que je lui manquais également, un soulagement immense m’envahit. J’avais tellement voulu la retrouver, et finalement c’était plus simple que je ne l’aurais cru, parce qu’elle aussi le voulait, malgré toutes les remarques blessantes, les échanges cassants, les disputes que nous avions eus. L’émotion s’empara de Caly, je pouvais le lire dans ses yeux humides et à vrai dire je ressentais la même chose, même si je le montrais moins, j’avais toujours été doué pour intérioriser mes sentiments. Elle se jeta à mon cou et mes bras s’enroulèrent autour d’elle, l’enlaçant avec douceur. J’aurais pu rester ainsi pendant des heures, ses cheveux m’amenant les effluves de son parfum, son corps serré contre le mien dans cette tendre étreinte, son cœur battant contre le mien. Lorsqu’elle se détacha de moi, je tendis ma main vers son visage et j’essuyai sa joue humide délicatement. Elle était si magnifique... Pour détendre l’atmosphère et surtout pour réfréner l'envie de l'embrasser que ce câlin avait fait naitre en moi, je ne pus m’empêcher de plaisanter : « Rien n’est perdu Caly, tu vois ça fait un petit quart d’heure que je suis là et on ne s’est pas encore disputés. » fis-je avec un petit sourire après avoir jeté un regard à l’horloge. Puis avec plus de sérieux, je repris : « J’ai l’impression qu’on va avoir beaucoup de choses à rattraper. On devrait se faire une soirée ensemble prochainement, tu ne penses pas ? » Oui, j’avais eu le temps d’y penser depuis que j’avais franchis le porche de sa chambre. Quel était le meilleur moyen de nous retrouver, rétablir notre complicité d’autrefois ? Et il m’avait alors semblé évident que c’était le bal de fin d’année, une occasion en or de s’amuser, de boire, de danser, de rire ensemble… Et puis si elle venait avec moi je ne serais pas forcément de supporter l’horrible spectacle de l’observer dans les bras d’un autre… Voilà où je voulais en venir avec ma subtile question. .
Calypso pouvait sentir les bras de Priape se refermer sur elle, cette sensation la rassura pour plusieurs raisons. Il ne l'avait pas rejeté, il acceptait ce geste tendre, il acceptait à nouveau. La brune savait très bien que depuis Tyler, son meilleur ami ne lui avait pas pardonné. D'ailleurs, elle avait bien assez payé pour être tombé sous le charme d'un abruti pareil. Mais à l'époque, il était beau, lui et ses mots, c'était rassurant. Mais en ce moment même, peu de choses étaient plus importantes que l'homme qu'elle tenait entre ses bras. L'odeur de son parfum, sa peau douce sous ses doigts,ses cheveux contre les siens, et son corps, chaud, collé contre elle. La Dunster ressentait un sentiment d'apaisement, de sécurité, de bien-être. Priape, son Priape était là. Malgré que toutes les bonnes choses ont une fin, Caly mis un terme à cette étreinte, ça serait dommage de s'y habituer de nouveau. On ne sait jamais ce que l'avenir réserve. Puis ce geste, si doux, si protecteur, pleins de gentillesse. La brune baissa les yeux, appréciant le contact. Certes les deux amis s'étaient retrouvés, mais maintenant, comment allait-elle supporter autant de proximité alors qu'elle prenait seulement conscience de ses sentiments envers lui ? Tant d'années pour comprendre, combien de temps encore allait-elle le cacher ? Après tout, lui dire n'était pas une solution car elle ne voulait en aucun cas gâcher ce nouveau pas en avant. Gâcher cette reconstruction d'amitié. Impossible. Et Priape avait raison, ils étaient sur la bonne voie, ensemble, pas de disputes, pas cette fois. A cette remarque, Calypso lui souriait tendrement tout en se rapprochant de Priape pour y déposer sa tête contre son épaule. Puis il avait eu cette question, qui montrait qu'eux deux, c'était bien de retour. « Oh, bien sûr que oui. Oui ! Je devais réviser dans mon temps libre, mais je veux bien laisser ça de côté pour te voir. » Et la brune s'empara du bras de Priape avec ses mains, toujours la tête contre son épaule. C'était plutôt étonnant venant de Caly, elle qui n'allait pas lui pardonner si facilement comme elle pouvait le répéter sans cesse. Mais peut-être que sous l'effet de l'action, c'était si simple que tout aurait pu être possible. Puis elle pensa à ce bal, elle ne voulait pas y aller, c'était pas vraiment le moment pour y penser et puis, elle ne voulait y aller avec personne. Sauf que Priape, c'était autre chose. Avec Priape, ce bal prenait un tout autre sens. Dans le fond, Caly espérait seulement qu'il n'aille pas draguer à droite ou à gauche devant elle, alors elle lui soumis tout de même l'idée. « Sinon il y a ... Tu sais, ce bal là ? Enfin, je sais que t'aimes pas ce genre de choses, mais Val et Sateen y vont ! On pourrait se retrouver tous les quatre... » Adams s'était détaché du bras de Priape en parlant, pour observer sa réaction. Puis elle enchaîna rapidement. « A une seule condition on va à ce bal ensemble, je n'ai pas envie que mon cavalier me laisse tomber pour draguer toutes les minettes Cabot ou toutes les filles mignonnes que l'on peut trouver. Si tu respectes ça, moi j'aimerais qu'on y aille tous les deux. »